Rappel du premier message :



Aujourd'hui était un grand jour. Aujourd'hui on était dimanche ! Et mieux qu'un dimanche on était le dimanche du mois où la famille Massey s'autorisait un fast-food ! Après de grandes discussions entre Jonathan et Ambre pour savoir ce qu'ils préféraient, tout le monde avait opté pour la célèbre chaîne Mc'donald. La jeune fille salivait déjà à l'idée d'un Happy Meal... ou alors son premier Bigmac ? Son grand frère visait plutôt les différentes glaces pour le dessert.

Ce qu'ils n'avaient pas prévu c'est qu'en ce dimanche de beau temps absolument tout le monde avait eu la même idée ! Et le fast-food se retrouvait alors plein à craquer, il leur fallait patienter un moment avant de prendre commande, ce qui agaçait déjà Ambre, bien trop pressée de se régaler.

Jez haussa les épaules. Elle avait appris bien tôt que les adultes mentaient facilement, elle n'était donc pas surprise que Ronald en fasse autant.

— Chais pas. Mais comme c'est impossible d'avoir la recette, c'est qu'il doit la garder précieusement pour lui. Peut-être que c'est un secret de famille, commença-t-elle en murmurant, transmis de génération en génération depuis la nuit des temps ! acheva-t-elle avec emphase.

Ce mystère semblait être bien intriguant pour Ambre. Tout ça pour une sauce burger. C'est alors qu'une idée un peu folle lui traversa la tête :

- Tu crois qu'on pourrait essayer de la trouver nous leur recette ? Elle doit pas être cachée loin si ?

— Oh ouiiiiii, une chasse au trésor ! s'exclama Jez. Tu crois qu'il a un tiroir secret ou une cache dans un mur, derrière une brique qui bouge, comme dans les films ?

Elle était prête à fouiller méticuleusement tout le secteur.

— Hep hep hep ! fit Boc alors que les filles avaient à peine eu le temps de se lever. Vous n'allez pas déranger des gens qui travaillent. Vous pouvez jouer dans la salle, dans l'espace jeu ou même dehors sans vous éloigner, mais les accès interdits au clients sont par définition interdits aux clientes aussi. Vu ?

Ce disant, il jeta un regard à le mère d'Ambre afin d'avoir son assentiment ou une rectification si elle préférait que sa fille reste à l'intérieur. Pour sa part, il connaissait suffisamment Jez, qui connaissait suffisamment la rue, pour ne pas s'inquiéter qu'elle se fourre dans un pétrin dont elle ne saurait pas sortir.

Ambre eut une moue contrariée mais visiblement sa mère pensait comme l'homme qui accompagnait Jez. Elle marqua son assentiment par un :
"Et faites attention en jouant dehors, ne vous approchez pas trop de la route, on vous surveille par la fenêtre !" Elle ajouta un signe de tête en direction de la grande vitre entourant le fast-food.
Contrariée dans ses plans, la jeune fille suivi son amie vers la porte tout en pensant qu'il lui faudrait trouver un autre plan .

Jez franchit la porte et poussa un gros soupir.

— Les adultes comprennent rien aux chasses au trésor. Va falloir trouver un autre plan, dit-elle en reflétant inconsciemment les pensées d'Ambre. Tromper leur vigilance, tout ça...

Elle réfléchit en observant les alentours, l'air concentré de ceux qui préparent un mauvais coup. Il y avait bien la porte de service (que quelqu'un finirait bien par ouvrir), mais ça voulait dire quitter le champ de vision de leurs parents...

Ambre regarda autour d'elle. Il lui fallait trouver une idée, et vite ! (Quand elle pensait ça, elle avait un peu l'impression d'être une super-héroïne coincée dans un moment dramatique pour sa vie). C'est alors qu'elle remarque la tour de jeu. Celle-ci semblait convenablement pleine d'enfants, suffisamment pour que sur un temps moyennement long, les parents les croient en train de jouer à l'intérieur.
Elle invita Jez à la suivre à l'intérieur.

Oh la bonne idée ! Jez ne se fait pas prier et pénètre la tour à sa suite. Elle grimpe une première fois bien en vue, puis redescend de l'autre côté et étudie l'air de jeu pour s'en extraire discrètement.

— On pourrait contourner le toboggan, puis on se baisse pour passer derrière le groupe, là. Ça se tente, non ?

Sneaky sneaky. Échapper à la surveillance des adultes est un jeu en soi.

Il allait falloir la jouer fine mais l'idée de Jez nétait pas mauvaise. Le seul inconvénient c'est qu'elles ne contrôlaient pas la réaction de l'autre groupe d'enfants ...
"On peut essayer, au pire si on se fait prendre on dira qu'on voulait juste regarder les fleurs près des buissons là-bas !"

Première étape : le tobbogan ! Pas de difficultés là dedans.
Deuxième étape : le groupe d'enfants. Elles s'engagent près d'eux Ils semblent étonnés et leur jettent quelques regards interrogateurs mais ne viennent pas perturber le déroulement de l'opération.

Réponse du Dé

Jez glousse alors que quelques instants plus tard, libérées du champs de vision de leurs tuteurs, les deux fillettes se faufilent jusqu'au coin du restaurant puis le long du mur vers la porte de service.
C'est presque trop facile. Eeeeeet Jez s'en veut direct d'avoir pensé ça. La porte est bien là. Enfin une porte. Mais pas la bonne, manifestement, car celle-ci est verrouillée avec une chaîne et un gros cadenas.

— Mince, il doit y en avoir une autre. Voyons la ruelle ! dit-elle en murmurant comme si elles pouvaient encore être entendues de leurs parents.

Elle commence à longer le mur, courbée en deux, comme dans les films.

OMG... :

Ambre ne fut clairement déçue de se trouver face à une porte verrouillée. Les jeunes filles s'engagèrent dans la ruelle espérant trouver un autre accès. Pour l'instant les seuls ouvertures qu'elle pouvait voir étaient les fenêtre à ras de rue. Peut-être qu'elles menaient à des caves ?
"Tu penses que ça pourrait le faire ici ? Faudrait qu'on trouve un moyen de savoir où elles mènent celles-là."

Jez approche l'une des fenêtres et la teste pour vérifier si elle est fermée.

— On le saura si on arrive entrer, répond-elle avec un sourire ravi. On finira bien par trouver un chemin jusqu'aux cuisines, ajoute-t-elle.

Elle dit ça comme si une porte de cave était forcément ouverte sur le reste de l'immeuble.
Suivant l'idée d'Amber, elle commence à tester toutes les fenêtres accessibles.

C'est alors que la jeune fille repéra une fenêtre oscillo-battante ouverte vers le haut : "Regarde ici ! Ils ont comme qui dirait laissé une ouverture ! Maintenant va falloir voir si on passe, c'est pas gagné... "

Jez a du mal à contenir son excitation et laisse échapper un Hiiiiiii ! prolongé. Aussitôt, elle estime que oui, ça va passer (elle est trop motivée pour ne serait-ce envisager un échec à ce stade), et se glisse dans l'ouverture.
Ambre avait raison, ce n'était pas gagné. Jez se contorsionne, pousse, tire, insiste jusqu'au moment ou son buste et ses hanches ont finalement glissé dans l'ouverture et elle s'affale d'un coup de l'autre côté avec un grand bruit, un petit Aïe ! et quelques instant plus tard un Même pas maaal !

Et bien visiblement c'était passé. Ambre n'avait plus qu'à suivre son amie. Etant la plus petite des deux, la traversée de la fenêtre fut un petit moins laborieuse. Mais BOUM voilà qu'elle aussi s'affale dans la pièce. Elle regarde Jez effarée du ramdam réalisé et chuchote " Si quelqu'un vient on se planque ici !" en montrant un tas de cartons, la pièce semblant être un lieu de stockage.

Ok, murmure Jez, le pouce en l'air. La pièce est vite inspectée. Elle est grande, mais les rangées de cartons relativement ordonnées la rende facile à explorer. Jez ne s'attarde même pas sur les étiquettes, persuadée qu'elles se trouvent bien dans la réserve du fast-food. Elle se dirige vers la porte et baisse très lentement la poignée... Qui s'ouvre sans un bruit.

Voilà les deux jeunes filles dans un couloir froid. De ceux dont on remarque directement qu'ils ne sont pas là pour la déco mais pour servir de lieu de passage rapide.
- On va vers où tu crois ? La cuisine ou on cherche le bureau de Ronald ?

– Oooooooh, fait Jez comme frappée d'une illumination. Le bureau c'est tellement une bonne idée ! C'est le genre de secret qui reste dans un coffre-fort, non ? Si ça se trouve, les gens qui font les burgers, ils la connaissent même pas !
C'est parfaitement clair et logique dans sa tête. Elle est vraiment contente d'être tombée sur quelqu'un d'aussi maline qu'Ambre. Elle ne pouvait pas rêver meilleure coéquipière dans cette quête.