Histoire (courte)

Salut les gens, moi c’est Nao Mello. Je suis originaire d’une petite tribu aborigène traditionnelle Amazonienne, mais le destin m’a amené en Amérique. Voici mon histoire.
Enfant, alors que j’avais 4 ans, nous étions de sortie, avec ma famille, sur une aire de jeu. C’est plus une petite clairière qu’autre chose, mais à 4 ans, tout parait immense et des fois, on y allait, afin que je  puisse me dégourdir un peu les jambes. C’était l’après-midi, et soudain, un orage se déclare. Sauf qu’il y a toujours des orages par ici, du coup ma famille n’y a pas fait très attention. A ce moment-là, alors que je jouais avec mon père, des engins de chantier sont venus. J’ai alors éternué. Et là, un arbre majestueux a poussé sous les engins. Les engins ont explosé, et plusieurs personnes sont tombées, tombées… Et ont fini par décéder. Parmi eux, mon père. Ma mère a alors couru dans mon village, en pleurs. Et j’avais dans mes mains une feuille d’un arbre. Le même type d’arbre que celui qui a poussé… Mais tout ça, je vous le dis maintenant, parce que je le sais, mais à 4 ans, vous vous doutez bien que je n’avais que de brèves visions indescriptibles. Mais depuis, je ne suis jamais rassuré quand un orage se déclenche.  Je n’avais jamais fait le lien. M’enfin bref…
Les grands Sages de la tribu se sont réunis. Et tout à coup, alors que j’avais à peine 4 ans, je vous le rappelle, les Sages ont décidé de m’exiler. Enfin… Moi… Je n’étais pas en âge de vivre seul, donc ils nous ont mis à l’exil… Moi et ma mère. Ils pensaient que ce que j’avais fait était dû à un pouvoir limite divin, mais qui a provoqué la mort.
Ils ont permis à ma mère de contacter un ancien de la tribu, qui vit maintenant à Rio, afin qu’il puisse nous recueillir. Cet homme a fui la tribu il y a maintenant plusieurs années, afin de faire fortune dans l’élevage bovin. Ma mère a alors pris quelques affaires, et on a été le rejoindre. Ma mère et moi avons été renommés par cet ancien, dont le prénom portugais est « Juan Mello ». Son existence même ne doit pas être évoquée dans mon peuple : les traîtres et les exilés sont définitivement rayés de la vie de la tribu. Ma mère et moi ne sommes donc jamais mentionnés.
N’ayant plus de prénom ni de nom suite à la cérémonie d’exil, Juan nous a  renommés : ma mère s’appelle « Alessia », et moi « Nao ». Il nous a appris les cultures et langues brésiliennes (le portugais). Il tenait à faire de moi un homme, et me demandais souvent de l’épauler dans son travail. Ce qui me permit d’apprendre l’Américain. Je ne maîtrise aucune de ces deuxc langues à 100%, mais mon niveau est relativement correct. Je n’ai su la vérité sur la mort de mon père qu’à 18 ans, ma mère ayant voulu me protéger au maximum avant ma majorité.
Cependant, l’aspect industriel et basé sur la mondialisation de l’élevage de Juan ne me plaisait pas, le côté « vivant » des animaux était perdu d’après moi.
J’ai découvert, à 7 ans, que je maîtrise les plantes (les plus petites, mais mon éventail s’agrandit, et les plantes aussi). Ma mère l’a très vite découvert, et a fait tout son possible pour m’aider à le canaliser, afin d’éviter d’autres catastrophes. Pour contrôler une plante, il me faut une poupée faite de feuilles, de résine, bref, faite avec la plante en question. Et je peux les faire pousser, voire même les déplacer ! Mais en contrepartie, les cheveux poussent et forment des branchages (avec du bois !). Ce qui m’a valu quelques migraines au début. J’ai donc décidé de sauver le plus de plantes possibles grâce à ce dernier (et honte aux industriels qui détruisent toutes nos belles forêts. Un lien avec les engins de chantier détruisant la forêt amazonienne ?)
A sa mort, vingt ans après notre arrivée, Juan a décidé de ne faire qu’une héritière : ma mère qu’il a épousée alors que j’avais 15 ans. Juan est donc mon « beau-père ». C’est lui qui a pris soin de moi depuis ce temps-là.
Il nous a légué son entreprise et s’est éteint peu de temps après.
Après quelques semaines à essayer de vivre là-bas, on a parlé avec ma mère, et sommes arrivés à une conclusion : il nous fallait aller vivre dans une ferme, pour continuer avec les animaux, mais de manière plus biologique et humaine. Ces pauvres bêtes ne méritaient pas de vivre leur vie enfermés ainsi. On très rapidement déménagé.
On a alors revendu l’entreprise et avons acheté une petite éco-ferme, en pleine banlieue new-yorkaise. Quitte à vivre une nouvelle vie, autant aller dans une zone habitée et où la vie est encore plus simple. Et qui n’a jamais voulu vivre le rêve américain ?
La veille du départ, au soir, voyant les bêtes souffrir, je pris une décision qui a changé ma vie : j’ai détruit l’ensemble des bâtiments de l’entreprise, tout en laissant les bœufs dans leurs enclos. Je voyais dans leur regard de la tristesse, et leurs beuglements m’ont été droits au cœur. Faut-il être barbare pour les enfermer ainsi ! Les canaliser, évidemment, mais tout de même ! Il y a des règles de décence, même envers les animaux. C’est la première fois que j’utilisais mon pouvoir à ces fins. L’avantage étant que je peux contrôler les plantes à distance : peu de chance que l’on fasse le lien, j’étais « loin » du lieu.
Heureusement que ma mère et moi ne vivions plus ici depuis un mois, nous avions loué un petit appartement en ville : les nouveaux propriétaires n’ont dû beaucoup dormir (entre les flammes, la polices, les journalistes, …).
Grâce à ce nouveau départ en Amérique, peu de chances qu’on me retrouve.
Lors du départ, ma mère et moi avons pris le bateau. Parfois, repensant aux pauvres bœufs de notre ancienne ferme, j’ai failli utiliser mon pouvoir avec colère, mais ne voulant pas être arrêté et donner des ennuis à ma mère, je me suis retenu.
Pendant 5 ans, nous nous sommes faits discrets à New York, et je contrôlais tant bien que mal mon pouvoir. Sans toutefois enlever la vie à quelle créature que ce soit, humaine ou animale. Disons que notre teint basané n’a pas toujours joué en notre faveur, mais bon… On a toujours fui les problèmes. Si on vit à New York, ce n’est pas pour finir entre quatre murs.
Ma mère se faisant âgée, bien qu’elle soit toujours à la ferme, j’ai repris le flambeau. L’héritage de Juan. Mais en mieux. En plus « vivant ». A force de travail, j’ai réussi à me faire un nom : « Le Veau Doux » est mon label. Bref, ça c’est ma vie New-Yorkaise… Officielle. Parce que la nuit, je lutte contre l’industrialisation : quelle honte, quelle infamie de mettre en danger des vies humaines pour quelques dollars ! Vive la mondialisation ! Du coup, de temps en temps, entre deux ventes de beurre ou d’œufs, bah j’utilise mes donc pour détruire les petites entreprises (je ne suis pas assez fort pour détruire une multi nationale tout seul).