Rappel du premier message :


Maksim retient une grimace en sentant les déchirures de ses muscles.

Lors d'une intervention, il avait pris une balle dans la jambe. Il avait retenu ses cris et attendu la fin de l'intervention pour boiter jusqu'à son cheval puis l'infirmerie en serrant les dents. Après avoir pris le temps de nettoyer le flanc humide de Fumée, il était allé chez ce fichu docteur qui le regardait comme une bête curieuse pour extraire la balle.

L'os a été épargné heureusement, ce qu'il signifie que sa blessure guérira vite et préservera sa mobilité. Il ne veut pas marcher comme un vieux ! À vingt-deux ans tout de même ! Son anniversaire était passé sans vague. Il avait dit à sa famille qu'il la fêterait avec ses collègues bien que ces derniers n'en aient strictement rien à faire de lui. Lui-même n'en a rien à faire d'eux, ce sont des collègues barbants et bruyants, un obstacle à sa carrière.

Ravi, l'albinos a quitté la caserne pour profiter de l'air frais de janvier, même s'il marche avec précaution.

Il nous fait du boudin.
"Le prends pas comme ça. Tu as le droit de m'aider si ça te fait plaisir. C'est juste que j'ai mes deux mains", dit-il en les agitant.

"Je pense avoir assez expliqué mes intentions" s'agaça Klyde. Maintenir la santé de Pasha avait été primordial, et il l'avait promis au Vatican, mais si Maksim s'entêtait... ce n'était pas son soucis... n'est-ce pas ? {Et ce ne doit pas être sa première blessure Trésor, c'est un grand garçon.} "Je sais très bien que je suis encore le petit qui apprend..." {Mes paroles l'allaient en rien dans ce sens ; cesse-donc de te tourmenter.}

"Mais pas du tout ! C'est juste que je suis tout aussi capable de me soigner que toi et c'est ma jambe."
Était-il bon de rappeler que seuls les petits enfants et les faibles se laissent tripoter la cuisse par le docteur ? Bon, Max a bien envie de remettre son pantalon.
"Klasya, voudrais-tu avoir l'obligeance de nettoyer mon pantalon pendant que je m'occupe de ma blessure ? Ce serait gentil."
Et profitez, Max n'est pas si diplomate d'habitude.

Il cligna des yeux. "Oui. Ça je sais faire aussi." Mais c'était plus.... ingrat ? Enfin, un ordre était un ordre alors le garçon obéissant fit ce qu'on lui demanda en retenant un soupire. Le sang n'était pas encore séché, il pourrait le retirer facilement.

Le boudin est fini et Max peut se concentrer sur sa blessure qu'il avait temporairement oublié à cause de la distraction qu'était l'enfant à côté de lui. Il nettoie, désinfecte et pose un pansement. L'idée de devoir supporter une béquille le fait soupirer.

Au vu de ses activités, retirer une traînée d'hémoglobine d'un vêtement est aussi naturel que de... tuer ? Non, il n'avait pas de comparaison mais l'exercice lui était facile. Ses mains occupées, il pouvait laisser partir ses pensées (Est-ce qu'il arriverait aussi à nettoyer la veste de Pasha ? Maksim ne va pas lui demander une soupe tout de même ? Dans combien de temps les corps dans la ruelle seront découverts ?) et regardait machinalement l'albinos penser sa plaie. Et bugua. Magistralement.

Le milicien lève la tête et croise le regard fixe du jeune homme.
"Qu'est-ce qui t'arrive, Klasya ?"

Ce n'était pas un des morts venus lui rendre visite, il n'y avait pas de visage sur ce qu'il voyait mais une forme humaine imposante auprès de l'albinos. Pourtant, Klyde ne se sentait pas en danger, ni même pour son ami. Cette présence était même... réconfortante mais il n'arrivait pas à dire pourquoi. "Uhm ?" se réveilla le brun quand on l'appela. Le temps de cligner des yeux et l'ombre avait disparu. "Rien. Juste... une impression d'avoir déjà... vu cette scène." Pourquoi n'avait-il pas vu son visage ? Il était certain qu'il s'agissait d'une personne.

Pour Luna :

N'importe qui serait peut-être passé à autre chose mais ce n'est pas du tout le genre de Max. Plutôt que de poser une nouvelle question et commencer une sorte d'interrogatoire, l'albinos fixe son ami du genre « je vais continuer à te juger en silence jusqu'à ce que tu m'en dises plus ». Plus il observe Klyde moins il est convaincu qu'il ait seulement pensé à quelqu'un en train de se soigner. Quel genre de souvenir est-il remonté à la surface ?

Ce genre de regard marchait une fois sur deux avec lui. Il avait auprès d'instructeurs et de Pasha qui étaient bien plus intimidants que Maksim.... sans parler de la Sainte (Sveta le terrifiait quand elle se fachait contre lui). "Je n'ai pas encore fini de nettoyer ton pantalon, ma faute pardon" s'excusa Klyde en pensant qu'il le fixait pour cette raison.

Maksim est partagé entre l'agacement d'avoir raté son regard inquisiteur et la frustration de l'entendre encore dire « ma faute, pardon ».
"Ce n'est pas ta faute. Raconte-moi plutôt quelle scène tu as déjà vu."
Le ton compatissant devient ferme.

Le Guide regarda quelques instants autour de lui, comme un enfant caneton perdu, à la recherche de l'esprit mais il était réellement parti. Soupire. "C'est...." Pouvait-il lui parler de ça ? Des morts qui revenaient le hanter ? "Je n'ai pas souvenir d'une telle scène, rien qui ressemble à ma vie au prieuré. C'est Pavel qui me soignait, pas...." Il cherchait définitivement ses mots. Pas que Klyde doutait - que Dieu lui soit témoin - mais il cherchait à comprendre pourquoi et dans quel but pour mieux y faire face. "Mais ça m'est familier..."

Maksim réfléchit…
"Un docteur ? Tu as pensé à une consultation d'un docteur ?"
Qui serait du genre à se soigner tout seul hormis un soldat ou un docteur… ?

Un petit plop distinct retentit quand la savonette lui glissa des mains. "Un docteur ?" Il n'avait jamais mis les pieds dans un cabinet médical de sa vie ! Est-ce que l'infirmerie de Frère Evgeniy comptait tout comme ? "Peut-être... ce n'est pas comme si c'était important" reprit-il sa lessive.

Maksim jauge cet orphelin si fuyant avec son passé. Il se dit aussi qu'il devrait faire sentir à Klyde des odeurs de cabinet car il a entendu dire que la mémoire travaillait bien avec les autres sens comme les odeurs.
"Où en es-tu avec mon pantalon ?"
Parce que là, il comme à se geler les chevilles.

Et ça l'allait pas s'arranger en retournant dehors avec un vêtement mouillé. "C'est bon. Je finis de rincer." Encore un moment et Klyde essora la jambe du pantalon du mieux qu'il put – manquerait plus qu'il ouvre sa plaie dessus... – et montra le résultat : pas la moindre trace de sang.

Maksim regrette alors d'avoir confié la tâche de laver les traces de sang à Klyde parce que... eh bah la jambe est complètement mouillée alors qu'il suffisait d'isoler les zones touchées. Enfin bon. Il lève le bras pour récupérer son vêtement.
"Tu me disais dehors que tu avais discuté avec le capitaine Poulikov, c'est bien ça ?"

Le brun fit un nom de la tête puis attrapa la serviette précédemment utilisée pour éponger un peu plus d'eau, du moins avec la partie intacte. Ce n'est qu'une fois cette précaution prise que Klyde lui rendit son bien. "Oui."

Et Maksim remet son bien, bien qu'il soit mouillé. Ça séchera et non, ce n'est pas la même chose que d'être ruisselant d'eau des pieds à la tête !
"À part dire qu'il aimait ton chant, qu'a-t-il dit d'autres ? Est-ce qu'il a réessayé de te recruter ou quelque chose du genre ?"

Klyde eut une moue et plissa les yeux. "Pourquoi toutes ces questions sur le capitaine ? Et qu'entends-tu par quelque chose du genre ?"

Maksim s'approche pour baisser le ton.
"C'est un richard qui a acheté sa place d'officier et surtout… Tu vois quand quelque chose a l'air parfaitement anodin, voire trop beau pour être vrai et que tu sens quelque chose de malséant derrière sans arriver à mettre des mots dessus ? Genre, un faux sourire mais très bien fait ?"

Donc ce n'était pas qu'une impression, Sveta avait décidément vu juste."Je m'en méfie à vrai dire. Je le sens... dangereux. Jusqu'à maintenant, j'ai toujours réussi esquiver ses demandes" avoua-t-il un peu honteux. Beaucoup honteux même. "Il ne m'a pas reparlé de m'engager mais voulait aussi m'aider à... gagner en assurance... et bien.... enfin, auprès des femmes aussi mais... heu..." Sa voix se faisait de plus en plus petite mesure que sa gêne grandissait. "D'une manière qui aurait, comment dire.... définitivement compromis mon entrée dans les ordres."

Est-ce qu'il parle d'aller dans les maisons closes ?
Max se rassoit pour soulager sa jambe.
"Parfait, continue comme ça. Il porte la poisse à tous ceux qui croisent son chemin."

Ce à quoi Klyde répondit très intelligemment : "Hein ?"