Interview avec un troll à trois orteils
- Avoue. Y’a une race que t’aimes moins/plus que les autres !
Zguk évite de s'en prendre aux orcs ou aux dragons, sauf s'il y a une prime sur leur tête (et si le dragon est plus petit que Dagdar). Les deux compères détestent particulièrement les humains suite au destin funeste de leurs parents. Pour le reste, tout dépend de l'intérêt que l'individu peut susciter chez le duo.
- Un inconnu te propose un deal : tu te fais avoir, en général ?
A deux cerveaux pour le prix d'un, ils ont presque toujours réussi à éviter les arnaques. Les rares fois où quelqu'un a su les tromper, ils se sont lancés à cœur-joie dans la vengeance.
- Tu te retrouves face à trois trolls super vénères... Qu'est-ce que tu fais ?
BAAASTOOON ! Boum - crac - fshhh. Ce soir, c'est rôti de troll. Pas le plus goûtu, mais il y aura de quoi bien se remplir la panse.
- Où est-ce que tu dors le soir ? (Ou le matin. Ou l’après-midi. Tu dors, d'abord ?)
Bien sûr qu'ils dorment, mais généralement l'un garde un œil ouvert pendant que l'autre se repose, puis inversement. Qu'ils soient en pleine forêt ou dans un lieu clos.
- Une journée normale, pour toi, ça ressemble à quoi ?
Réveil, petit-déj, grosse commission. C'est toujours Dag' qui remporte le concours... Le reste est plus aléatoire. Quand ils ne sont pas déjà aux trousses du pauvre malheureux dont la tête figure sur un contrat, ils rôdent souvent vers la Capitale ou vers Isotier. Parfois, le temps d'une journée, ils partent chacun de leur côté. Dans ces moments, Zguk aime passer son temps à boire dans une taverne, tout simplement. Evidemment, tout est prétexte à concourir, que ce soit pour savoir qui boit le plus et le plus vite, pour faire des bras de fer, roter des chansons paillardes, etc...
- Si tu possédais le miroir de Guldin, qu'est-ce que tu en ferais ?
C'est un truc qui a l'air d'être à la fois encombrant et fragile, donc Zguk ne se voit pas trop le garder avec lui pour s'en servir. Surtout qu'il ne pige rien à la magie, alors il voit mal comment il pourrait l'utiliser. Dagdar est d'accord avec lui, le mieux à faire serait de le reposer dans le château du Seigneur Shinokigee. Mais pour ça, il faudrait pouvoir traverser la Brèche.Histoire (courte)
Vous ne connaissez pas l'histoire de l'orc dragonnier ? Et vous vous demandez comment c'est possible ? Comment un orc peut avoir suffisamment de chance et d'intelligence pour réussir à dresser un dragon ? A vrai dire, concernant l'intelligence, on peut dire qu'il est dans la moyenne pour sa race. Zguk n'est pas complètement stupide, la preuve, il n'a pas gobé l’œuf quand il l'a trouvé (faut dire que ce n'est pas le même gabarit qu'un œuf de poule, surtout pour un orc enfant). Et pour ce qui est de la chance... Oui, on peut dire qu'il a eu un sacré coup de pot de trouver un œuf sans qu'une mère dragon ne déboule en furie pour le réduire en charpie.
On pourrait croire que les parents du petit Zguk, alors âgé d'environ 5 ans, auraient choisi se débarrasser de l’œuf, mais ils ont plutôt vu là le signe d'un grand destin pour leur progéniture. Sitôt l’œuf adopté, la petite famille déguerpit des Monts de Krokdor où ils étaient venus pour un pèlerinage en mémoire du grand-père Nakgrat, mort des suites de ses blessures récoltées lors d'un combat épique contre un dragon. Le dragon en question serait toujours vivant ; pour une raison inconnue il aurait fui le combat après avoir sérieusement blessé son adversaire.
Zguk ne se souvient pas bien des circonstances dans lesquelles il a trouvé l’œuf ; il suppose aujourd'hui qu'il a été perdu après avoir été volé, sinon comment expliquer que personne n'était là pour le défendre ? Et Zguk a probablement été le premier être vivant à tomber dessus. Curieux comme un enfant de son âge pourrait l'être, il a rapporté cette trouvaille pour la montrer à ses parents et leur demander ce que c'était. Sa mère, Ushug, avait déjà vu une telle chose lors d'une aventure où elle avait bien failli y laisser la vie. Son expérience ne l'empêcha pas de féliciter son fils et de l'encourager à garder l'œuf précieusement jusqu'à ce qu'il éclose. Son père, Mogduk gro-Nakgrat, voyait déjà Zguk comme le plus grand chevaucheur de dragons que l'histoire d'Heavensaw ait connu.
La coquille se fendit peu de temps après la découverte et le bébé dragon découvrit un monde bien différent que ce que ses frères et sœurs virent de leur côté. Il prit d'ailleurs Zguk, penché au-dessus de lui, pour sa propre mère, mais ce malentendu fut corrigé quelques temps plus tard et ils se considèrent depuis comme des frères. Le jeune orc nomma son nouveau compagnon d'après une légende sur ses ancêtres qu'il aimait tout particulièrement, et c'est ainsi que Dagdar fut adopté dans cette famille d'orcs.
Zguk et Dagdar furent donc élevés ensemble par Ushug et Mogduk, jusqu'à ce que ces derniers soient tués lors d'une attaque menée par des humains particulièrement retors. Heureusement pour eux, les deux jeunes frères, alors âgés de 14 et 9 ans, ne se trouvaient pas sur les lieux du crime et furent ainsi sauvés. Ils surent ce qui s'était passé en revenant chez eux car ils trouvèrent Ushug, agonisante, qui les supplia de se méfier des guerriers humains tant que Dagdar ne serait pas suffisamment grand pour écraser une troupe avec une seule de ses pattes.
Zguk ne verra d'ailleurs probablement jamais cela arriver car il est aujourd'hui dans la fleur de l'âge et Dag' n'est toujours pas assez grand pour écraser un nain d'une seule patte. Mais cela ne les embête ni l'un ni l'autre : entre le feu que crache Dagdar et la massue hérissée de Zguk, ils ont rarement été mis en grande difficulté lors des combats qu'ils ont menés.
Après cet événement funeste, les deux frères se sont débrouillés seuls, leur capacité de survie ayant été largement améliorée dès que Dag' a été assez grand et fort pour porter Zguk en plein vol. L'orc et le dragon ont fini par se rendre compte que leur talent à briser des crânes et rôtir des corps pouvait leur rapporter gros, à condition de bien cibler leur victime.
A ce jour, Zguk et Dagdar parcourent Heavensaw en quête de gloire (et d'argent). Leur complicité ne fait aucun doute et gare à celui qui oserait dire que le dragon n'est qu'une simple monture.