Rappel du premier message :




Quand on est un orc qui rentre de voyage et qu'on vient d'être payé plus que grassement, il y a une chose qu'on ne néglige pas : le passage à la taverne pour se délester de ce surplus de richesses inopiné. C'est ainsi qu'Asbjörn, une fois de plus se retrouve accoudé au zinc, une bière à la main, se foutant du tier comme du quart de ce qu'il se passe dans le reste du bar tant qu'on lui sert son demi.

C'est comme ça qu'il oublie de faire attention au raffut que font les hommes jusqu'à ce qu'un de ces derniers ne se pointe devant lui, au péril de sa vie et lui dise :

"Et l'orc aides-nous ! Tu vois l'elfe là-bas ? Elle met à mal nos meilleurs buveurs !"


Hésitant entre lui carrer sa chope entre les deux yeux, et dans le fondement, Asbjörn qui n'a pas encore assez bu se rappelle qu'il ne pourra plus boire ici s'il se fait sortir.

"Et j'y gagne quoi ? demande l'orc.
- L'honneur ! Le prest... il se tait un instant en voyant les sourcils de son vis à vis se froncer. "si tu l'étales à un jeu à boire, on paie ta consommation de la soirée !" il n'en fallait pas moins pour que l'orc recule le tabouret qui avait du mal à le porter et s'approche de l'elfe.

"Parait que vous levez bien le coude !" qu'il dit en se laissant tomber sur une chaise près de l'elfe.

"RECRACHER C'EST TRICHER !" s'emporta l'orc à qui on ne la lui faisait pas à lui ! IL AVAIT GAGNE !

TRICHEUR toi-même ! Personne ne t'a dit puer autant des fesses ! , renchérit Brume avant de chanter une chanson paillarde de marin. Très grivoise.

"Si t'avais regardé avec les yeux et pas avec le nez ça n'aurait pas posé de problème !"

Cette phrase. Non.

"C'est celui qui dit qui est !"

...

Au secours.

"Ouai Grand-mère ! Mais d'abord cul-sec faut pas gâcher !" il joint le geste à la parole. Quelqu'un se mettrait-il sur leur trajet pour leur parler de leur ardoise ?

CUL SEC galopin ! Et une goulée de Tue-Dragon engloutie comme si rien n'était. Ou presque. Elle était salement bourrée la mémé, alors qu'elle marchait en crabe vers la sortie.

Se lever. Marcher presque droit. C'est difficile quand même. Quelqu'un le percutants. Ou plutôt fût renversé par l'orc bulldozer qui fonçait vers une ruelle adjacente.

"En garde vieille peau !"

La vieille peau, une fois sortie et à bonne distance de son adversaire, ricana. Elle n'était pas un chevalier. T'es un chevalier, c'est ça gibier de potence ? Elle fit apparaître une quantité abusée de pics de glace pour une mage et les tourna vers l'orc.

"Comment t'es susceptible ! maugrait l'orc, desaoulant presque en se rendant compte qu'une magicienne de son âge, bourrée, ce n'était pas dangereux... Non. C'était létal. Grâce à moi t'as pas payé ton ardoise, t'pourrais dire merci !

Hehehehehehehe ! Mauvietteeeeeeeeee ! J'aiiiii gagnéééééééé ! Youuuuhouuuuu !, s'écria la mage bourrée en mettant ses mains en coupe pour faire porter sa voix au loin. Tout le pâté de maison doit avoir entendu, les masures sont mal insonorisées, après tout.

Ouuuuuaaaaaaaaaiiiiiiiiis !, elle abandonna les pics de glace et marcha aussitôt pour attraper l'orc par dessus l'épaule et l'emmener dans la direction la plus éloignée de la taverne. L'ancien marine, gabière avait le réflexe solidement ancré de se barrer pour ne pas payer les jours où elle s'enivrait comme ça. Ohohoho !

"Et une bouteille de rhum !" chanta l'orc rassuré !

A la mention de la bouteille de rhum, Brume entonna un chant marin d'une grivoiserie assumée. Il était certain que la capitale connaîtrait bientôt leurs exploits de grands bourrés...