HidekoDirectrice de Terrae
Terrae - Contexte & description du personnage:
Terrae : Institut qui accueille les personnes qui ont ressenti un « Vide » dans leur vie. On leur donne des pouvoirs pour tenter de combler ce Vide (mais c’est plus compliqué que ça quand même)
Hideko : Directrice de l’Institut, elle est fiancée à Ryu et ils ont deux enfants : Daisuke et Riku. Pour l’histoire, on aura juste besoin de savoir qu’elle est d’affinité Feu, et qu’elle est pas toujours très patiente.
L'Appel : Quand quelqu'un dans le monde ressent le "Vide", les Masters l'entendent sous la forme d'un "Appel", ce qui leur permet d'aller le chercher pour lui proposer un nouveau départ à Terrae.
L'Avatar : une femme capable de contrôler tous les pouvoirs de toutes les affinités. (the big boss quoi) Mais bon elle est pas trop friendly avec Terrae en général.
Misao : Frère jumeau d’Hideko.
Aaron : Ami très proche d’Hideko.
Je m’arrêtai face à la grande porte, faisant le vide dans ma tête. J’avais encore une tonne de choses à faire aujourd’hui, entre les différents rapports des Masters, les préparations des prochaines missions, et les comptes que nous devions rendre à la ville de Tokyo concernant nos dépenses des derniers mois. En somme, j’avais encore une journée particulièrement palpitante à vivre, et fort heureusement, pour m’accompagner dans toutes ces incroyables aventures, je recevais aujourd’hui le plus beau et le plus grand de tous les cadeaux…
- Elle est arrivée ? m’enquis-je alors que je franchissais enfin la porte de la salle des Masters.
Mon regard se porta instantanément sur Ryu qui m’offrait un large sourire, tapant du plat de la main sur l’énorme engin en plastique.
- Et en parfait état de marche ! Mes doigts glissèrent sur la surface lisse de l’appareil et j’affichais un air satisfait.
Je crois que personne ne réalise à quel point, dans certains métiers, une nouvelle photocopieuse pouvait changer une vie. Fini les bourrages papier, fini les longs râles d’agonie parce que tu as eu le malheur de faire un recto-verso, et surtout, fini les tâches d’encre qui te forcent à imprimer le même document une dizaine de fois avant d’avoir quelque chose de potable que tu es autorisé à envoyer.
Photocopies et impressions défilèrent ainsi toute la matinée, et ce fut presque avec plaisir que je me retrouvais à payer les factures du mois. Après plusieurs heures de dur labeur, alors que j’allais récupérer les documents dont j’avais besoin pour un énième dossier à traiter, mon attention fut happée par une conversation qui se déroulait… Comme par hasard juste à côté du Saint Graal.
- Mais arrête tes conneries, on n’est pas aux Etats-Unis ici ! Et y a combien d’exemplaires pour ton machin là ? On dirait que ça va jamais s’arrêter d’imprimer !- C’est Ryu qui m’a demandé de faire ça ! - Ryu ? - Aaaah ahahah Hidekooo quelle bonne surprise ! J’arquai un sourcil en fixant les deux Masters qui s’étaient rapidement retournés pour me faire face, marquant la frontière entre moi et mon bien le plus précieux.
- Bon, peu importe. J’ai besoin de récupérer les documents que je viens d’imprimer, il y a des chances pour qu’ils se soient glissés entre vos… impressions. Le blondinet donna, clairement volontairement, un coup de talon dans la machine qui maugréa instantanément plusieurs « bip » de mécontentement. Je fixai mon regard sur lui, attendant une explication.
- Nan mais c’est fou ça ! Elle a arrêté de fonctionner tout à l’heure alors qu’on était en train de… de t’imprimer nos rapports pour les Appels qu’on a reçu ce matin ! Un truc de dingue ! Elle a commencé à faire n’importe quoi, même Aaron n’a pas réussi à faire quoi que ce soit ! - Tu te fiches de moi ? - Ah mais non ! D’un coup, hop, pouf, plus rien ! Plus de jus ! - T’es Tonnerre…- Je ne vois pas le rapport ! Son acolyte lui donna un coup de coude dans les côtes et je reportai mon attention sur lui, croisant les bras sur ma poitrine. Ils se foutent ouvertement de ma gueule, ou comment ça se passe ?
D’un coup, les lumières de l’entièreté de la salle des Masters s’éteignirent. Un soupir m’échappa alors que je claquai ma langue contre mon palais, attendant des explications.
- Mais nan ! Mais c’est fou ça ! Toute l’électricité de l’Institut vient de se couper ! - Mais tu es tonnerre. Arrête de te foutre de moi ! - Ah nan mais j’te promets Hideko, j’suis pas responsable, j’y suis vraiment pour rien ! -
Mais je m’en tape de ça ! Tu es Tonnerre, un claquement de doigt et tu peux rétablir l’électricité ! Ecoutez, peu importe ce que vous étiez en train de faire, j’ai juste besoin de… L’alarme incendie se déclencha soudainement, hurlant à mes oreilles qu’il fallait déguerpir, et je pestai. J’allais me débarrasser de mon tact pour ordonner à ces imbéciles de s’occuper de réparer leurs conneries, quand je fus alertée par l’agitation qui remuait la salle des Masters, dans mon dos.
- Ohlàlà, mais c’est un truc de dingue ce qui est en train de se passer ! Comment ça peut être possible ! Ca se trouve c’est l’avatar qui est revenue !Je fermai les yeux et me pinçai l’arête du nez, prenant une lourde inspiration avant de…
- Alors, j’te promets Hideko, la vie d’ma mère, c’est pas moi qui suis responsable !! Je sais pas c’qui s’passe, mais y’a vraiment un truc chelou qui s’passe aux sous-sols là, là où y’a les panneaux électriques ! Pour ce qui se passa après ça… Ca ne méritait pas d’être raconté, aussi reprendrons-nous notre récit aux sous-sols.
Je râlais en ouvrant la grande porte, n’ayant absolument croisé personne dans les couloirs. A croire que quand il y a une alarme incendie, tout le monde respecte le protocole ici. Je soupirai et créai une flamme dans ma main quand la porte se referma derrière moi. Si je ne sentais pas précisément la présence de l’Avatar, je ressentais au moins une quantité monstre d’énergie ; trop d’énergie d’ailleurs pour que je sois capable de les identifier clairement.
A pas prudent, j’avançais dans les escaliers. Un souffle d’air chaud vint balayer ma flamme alors que mon pied quittait la dernière marche.
Mes yeux mirent plusieurs instants avant de s’accoutumer à l’obscurité de la pièce. Tout d’abord, je ne vis rien. Puis, petit à petit, de nombreuses bougies s’allumèrent ici et là. Certains visages m’apparurent et je restais immobile, incapable de réagir, sans comprendre un seul instant ce qu’il était en train de se passer.
Ryu se tenait en face de moi, au bout de l’allée improvisée, son visage illuminé par son plus beau sourire, une main tendue dans ma direction. L’espace de quelques secondes, je fus projetée quinze ans en arrière. Son image se confondit avec celle de ce jeune homme qui m’avait retrouvée, perdue au milieu de nulle part, en proie au doute et au désespoir, repliée sur moi-même, n’attendant plus que la mort pour expier mes péchés.
- Je sais que le moment n’est peut-être pas bien choisi… Mais à Terrae, peut-on réellement choisir un moment sans craindre un imprévu ? Sa délicieuse voix de Master appela un sourire qui s’installa délicatement sur mes lèvres alors que quelques larmes s’invitaient au bord de mes yeux. Les flammes des bougies qui nous entouraient vacillèrent un instant avant de reprendre leur danse imprévisible, désormais habillées d’or.
Ce jour-là, sa main s’était aussi tendue dans ma direction.
- J’sais aussi que… T’aime avoir le contrôle des choses. Et du coup tout ça ne se passe peut-être pas comme tu l’avais prévu… Un léger rire, aux sonorités cristallines, s’échappa de mes lèvres, et je penchai légèrement le visage sur le côté, gardant mon regard ancré dans le sien.
Ce jour-là, ma main avait fini par se soulever pour aller se poser dans la sienne.
- Mais j’sais aussi que j’en ai marre d’attendre que ce soit le bon moment. Et que je t’aime. Et que quoi que la vie décide encore de mettre en travers de notre route, je veux continuer à l’affronter avec toi. A quelques mètres de lui, Daisuke s’élança en courant dans ma direction, le regard brillant, ses lèvres étirées en un sourire radieux. Il s’empara de ma main, et commença à la tirer, m’intimant de le suivre.
- Déjà parce que je crois qu’on en a déjà suffisamment vu pour savoir que, visiblement, il va en falloir beaucoup pour réussir à nous séparer.L’enfant déposa ma main dans celle de Ryu, et s’éloigna rapidement en direction… de Misao ?
- Ensuite parce que… Allez, disons les choses franchement : je ne suis même pas sûr que quelqu’un d’autre que moi serait capable de te supporter ! …pour revenir tout aussi vite, en compagnie de sa sœur, une petite boîte carrée enfermée soigneusement entre ses petites mains.
Discrètement, les deux idiots de masters qui m’avaient fait tourner en bourrique quelques minutes plus tôt essayèrent de glisser le paquet de feuille qu’ils avaient imprimées à celui qui allait visiblement officier la cérémonie.
Les battements de mon cœur s’accélérèrent alors que Ryu s’emparait de la boîte, l’ouvrant pour dévoiler deux alliances.
- Hideko Honda… Acceptes-tu de partager le reste de ta vie avec moi, pour le meilleur… et pour le pire ? Ma main se leva pour aller essuyer les quelques larmes qui avaient coulé sur mes joues sous le coup de l’émotion. Un nouveau rire m’échappa, doux et gonflé d’amour, et je hochai la tête, quittant les anneaux du regard pour le reposer sur l’homme qui me faisait face.
- Pour le meilleur… Et surtout pour le pire, je crois.