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Épreuve 4 - Néréides

Le Marionnettiste
Le Marionnettiste
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Messages : 302
OnlineEn ligne
Épreuve 4 - NéréidesVen 16 Avr 2021, 23:13

Epreuve 4 : Solo Spicy



Y'a un truc qui presse, et ce n'est pas une orange ! Tu crèves peut-être la dalle, tu es en retard pour le taf ou ta vessie est tellement pleine qu'elle risque d'exploser. En vrai on sait pas ce que c'est, mais purée, ça uuurge !



« Urgence caca !!! »



Date : Du samedi 17 à 00:01 au dimanche 18 avril à 23:59 (heure française)
Participant : Néréides

Rappelle du solo spicy : Tu écriras un texte de 1500 mots maximum en rapport avec le thème proposé. En plus du thème énoncé, tu auras une contrainte aléatoire déterminée par Dédé des dés. Les dés apporteront chacun un type de contrainte : l'un sur la forme, l'autre sur un thème. Pour plus d'information, tu peux lire le sujet explicatif et la FAQ spéciale du Solo Spicy !

Demande un lancer de dés dans ce sujet.


Piment explosif
Épreuve 4 - Néréides Df_410 Épreuve 4 - Néréides Dt_310


Infos pratiques
• Si tu le juges nécessaire pour la compréhension de ton texte, tu peux poster une petite introduction de ton forum et/ou de ton personnage en spoiler en haut de ton post. Il ne comptera pas dans le total des mots maximum du message  mustachelli

• Fais très très très très très très très très très très (c'est fini?) très très très (non pas encore) très attention si tu utilises des codes de mise-en-page. NRP est un peu beaucoup ultra codé et très sensible aux balises mal fermées ou aux fautes de frappe dans ton code. Ca veut dire que tu peux casser le forum complet avec juste une balise de travers. Vu qu'en tant qu'invité tu ne peux pas éditer ton message, ça peut être très gênant. Tu peux cependant tester le fonctionnement de ton code dans le sujet test.

Si tu t'y connais pas en code ou que tu te contentes de faire un copier-coller d'un code de quelqu'un que tu ne connais pas, évite peut-être de l'utiliser sur cette édition Caillou



• Heureusement, kami-sama est gentille et a intégré un code préfait pour te permettre d'utiliser ton avatar et ton pseudo sur le forum, même en tant qu'invité :

Code:
<div class="profil-interfo"><img class="avatar-interfo" src="LIEN AVATAR" alt="TON PSEUDO" />
<span class="pseudo-interfo">TON PSEUDO</span>
<p class="bio-interfo scrollbar scrollbg-chim">TA BIO (facultatif)</p>
<span class="forum-interfo">TON FORUM</span></div>

• D'autres questions ? Viens les poser dans la foire aux questions, Jean-François !
Anonymous
Esteban [Nereides]
OnlineEn ligne
Re: Épreuve 4 - NéréidesDim 18 Avr 2021, 21:16
Esteban Helsown
Esteban Helsown

Jeune charpentier idéaliste, Esteban vient du royaume des Néréides, paradis de la piraterie, archipel de mystères et de légendes... Dans ce RP, il s’est enrôlé dans la marine royale et a depuis patiemment gravi les échelons.


Néréides


L’ex-lieutenant Helsown regarda le dernier cafard de la colonne, qui avait patiemment arpenté le plafond de sa cellule se jeter par-dessus bord. Il était aux fers, à fond de cale pour un crime qu’il n’avait pas commis. On l’avait dépouillé de son grade. Son sabre avait été brisé sous ses yeux, en même temps que sa foi en la justice, qui, il le comprenait à présent, n’était qu’un outil au service des puissants. Il avait grandi à la dure, élevé par un père forgeron qui voyait dans sa femme et ses enfants un fer bien chaud. En s'enrôlant dans la marine royale, Esteban s’était dégoté l’échappatoire qu’il avait attendu toute sa vie. Mais il avait réalisé, face au simulacre de jugement qui s’était déroulé sur le pont, que l’institution qu’il avait pu vénérer n’était pas moins corrompue qu’un conclave de pirates véreux.

Sa main valide fouilla machinalement dans sa poche, mais on lui avait confisqué son tabac à chiquer. Il crachat sa rancœur aux pieds du geôlier qui se contenta de lui sourire, de toutes ses belles dents noires.
T’es cuit, Helsown. M’est avis qu’il y a déjà une corde à ton nom au port. Un meurtre en pleine mer, faut pas avoir bien d’la jugeote pour ça…

Je ne suis pas coupable, et tu le sais bien Scrobb.

C’que j’sais, c’que j’sais pas… ça n’a pas beaucoup d’importance” ricana le soldat. À son tour il cracha, un long filament de salive noirâtre qui alla rejoindre la collection préalablement commencée à même le sol. “C’qui compte c’est c’que sait le commodore. Et le commodore a décidé qu’tavais fait le coup.

S’efforçant d’ignorer le voleur de tabac, l’ex-lieutenant s’adossa à la grille et se laissa glisser jusqu’au sol. L’affaire n’avait aucun sens. Il n’y avait pas de mobile, les heures de passage ne collaient pas, et le matelot qui était de quart avec lui à ce moment-là l’avait même formellement disculpé. Bien sûr, ce témoin clef s’était rétracté quand le commodore avait clamé avoir vu Esteban s’enfuir de sa cabine, juste après le méfait. Version corroborée par tous les hauts-gradés du navire, bien entendu.

Il jeta un regard désabusé au trou par lequel s’était échappé les rampants. Le soleil poignait à l’horizon. Dans moins d’une heure, ils seraient au port, et la prévision de Scrobb se réaliserait certainement. Un nœud coulant pour mettre fin définitivement à sa vie parsemée d’erreurs et de regrets. Il dirigea ses pensées vers Anna, son unique amour. Cette femme avait été à bien des égards son point d’ancrage. S’il refusait aujourd’hui d’endosser la responsabilité de ce crime odieux, ce n’était pas par crainte de la mort. C’était pour na pas salir la mémoire de cet ange parti avant l’heure en y associant le nom d’un criminel.

Ça ne colle pas…” murmura encore le lieutenant, pour lui-même.

Brusquement, la vérité le frappa, comme la balle perdue d’une fusillade dans les bas quartiers frappe au cœur la prostituée junkie sous les yeux de ses sept enfants dont deux ont la tuberculose. Il se retourna comme un diable, le regard fou, les yeux injectés d’une soif de justice inextinguible.

Scrobb, du papier et de quoi écrire !

Le geôlier se contenta de lui rire au nez, commentant que ce n’était “plus le moment pour demander une chambre plus spacieuse”. Le lieutenant déchu lui jeta un regard assassin, mais il était trop tard pour négocier avec cet énergumène. Il plongea sa main à travers la grille et trempa deux doigts dans la flaque d’expectorations de Scrobb. Ainsi armé d’une plume improvisée et d’une réserve d’encre quasiment inépuisable, il se mit à écrire, frénétiquement. À schématiser, à calculer, à comparer. Le sol de la cellule se couvrait de croquis et de portraits-robots des différents suspects. Le gardien que cela amusait beaucoup n’en perdait pas une miette. Il dégainait de temps à autre sa montre à gousset, d’un air négligent, pour bien rappeler à Esteban la précarité de sa position. Mais ce dernier était tout entier absorbé par son enquête.

À mesure qu’il progressait, son visage se décomposa. Tous les souvenirs, tous les fragments, tous les indices… l’intégralité des preuves le guidait vers un seul suspect. Stupéfait, il contemplait son propre visage sur le sol glacé de cette lugubre geôle flottante. Non… c’était impossible…

Diego” cracha-t-il entre ses dents.

Son propre frère, qu’il croyait mort dans un accident de frégate. Son frère jumeau qui avait disparu, laissant leur pauvre mère diabétique et analphabète seule avec son désespoir. Il avait pleuré sa mort, avait jeté la première poignée de terre sur le cercueil ce jour-là. Il comprenait à présent que son propre sang l’avait trahi. Mais il n’était pas trop tard pour rétablir la vérité. Le coupable n’avait pu s’échapper de ce navire en haute mer. Il devait encore se cacher à proximité des lieux du crime, il était donc encore temps de l’arrêter, avant qu’ils n’arrivent au port et qu’il ne puisse s’échapper à terre !

Scrobb. Tu vas m’écouter très attentivement…” fit le prisonnier, l’air grave.

Quelques minutes plus tard, le soldat Scrobb remontait en trébuchant les marches menant au pont supérieur, chargé d’une importante missive -écrite sur un lambeau de vêtement déchiré- à l’attention du commodore.

***

Esteban regarda son frère pendu haut et court à la place qu’il aurait occupé, s’il n’avait pas résolu l’enquête. Le même visage que le sien, boursouflé, manquant d'air. Il se regarda mourir, sans ciller, comme on se doit de regarder l’inéluctable. Il ne ferait pas à cet enfoiré le plaisir de le pleurer deux fois.
On lui avait rendu ses galons après l'avoir libéré, mais il les avait aussitôt jetés par-dessus bord. Il haïssait l’injustice, et il savait désormais tout de la crasse qui habitait le cœur des hommes, même les plus intègres. Il vida cul-sec une bouteille de whisky bon marché, avant de la briser sur le sol. Puis il s’éloigna de l’échafaud, d’une démarche égale, conscient qu’une fois de plus, dans sa quête éperdue de vérité, il n’avait pu sauver personne, même pas lui-même.

En marchant, les mains dans les poches, le ténébreux détective eut un bref aperçu de son reflet, dans une flaque d’eau sur les quais. Il avait l’œil hagard, et une barbe de trois jours lui mangeait le bas du visage. Il grimaça. Comme Anna devait le haïr, de là où elle était. Mais au moins, son honneur était intact. La justice avait prévalu. Tout le monde savait à présent que ce n’était pas lui qui avait chié sur le bureau du commodore.