Histoire (courte)

Fils d'une mère au foyer plus occupée à vider des verres d'alcool qu'à s'occuper de son fils, William grandit à l'ombre des tours d'une cité londonienne. Son père quant à lui... n'était pas resté bien longtemps dans les parages. Pouvait on vraiment lui en vouloir ? Quand on voyait l'épave qu'il avait choisi pour compagne, il ne suffisait que de penser à la santé mentale de ce pauvre bougre pour pouvoir quasiment lui pardonner d'avoir lâchement fui cette triste vie. Toujours est-il que le jeune garçon, lui, n'avait rien demandé. Ni à naître ici, ni de devoir supporter les crises de sa mère, ou encore de devoir apprendre à grandir sans père.

Enfin... l'absence de figure paternelle n'était pas tout à fait vraie, puisque sa génitrice avait réussie à s'enfoncer un peu plus dans la médiocrité en se trouvant un autre guignol. Un junkie, du même quartier où le gamin avait poussé. Magnifique cadre de vie, n'est-ce pas ?
Pour autant, il ne se laissa pas faire. Doté d'un mental solide, il resta quasi impassible face aux épreuves de la vie, que ce soit le harcèlement dont il était victime à l'école, ou encore les pluies de coup que lui infligeait son "beau père" une fois rentré chez lui, il resta toujours debout.
Le seul séquelle, et non des moindres, que laissèrent ces expériences sur le jeune homme, fut la carapace que celui ci se forgea. Une carapace peut-être un peu trop épaisse, puisqu'il était à présent totalement renfermé sur lui même et ne croyait plus vraiment en l'Homme.

A la première occasion, il fit tout pour fuir ce milieu toxique et hostile à son épanouissement, et, lors de son entrée à l’université, il prit un job de fleuriste à temps partiel, pour financer ses études, car après tout, qui d'autre l'aurait fait pour lui ? C'était son refuge, sa deuxième... non, sa nouvelle maison, il n'avait d'amour que pour ces fleurs, la seule forme de vie qu'il respectait encore. Il passait des heures, des nuits, là bas, préférant dormir sur un sol dur et froid que dans le capharnaüm qui lui avait servi jusqu'à présent de domicile.

Alors, quand l'université présenta son programme d'échange étudiant en direction de la Norvège, il s'agissait pour lui d'une véritable aubaine. La suite, on la connait. Cependant, alors que le monde sombra dans le chaos, celui de William, lui, se mit à briller de sa plus belle lumière, et cela, grâce à la seule rencontre d'une personne...

Alma.

Sans elle, dieu seul sait ou serait William aujourd'hui... Alors qu'il détestait la race humaine, il trouva en elle un refuge... un point d'ancrage, quelqu'un comme lui. Ils se comprenaient, sans se parler. Peut-être était-ce la similitude de leur vécu, peut-être était-ce uniquement car ils étaient utiles l'un à l'autre... pour lui, il s'agissait de quelque chose de tout nouveau. Mais, alors qu'il ne voudrait jamais se l'avouer, il avait enfin trouvé ce dont il avait le plus besoin.