Les monts Krokdor, lieu où de nombreuses ressources pouvaient être trouvées, lieu préféré des nains puisqu'ils les abritaient si bien. Maïwenn, en tant que cheffe de clan, était engagée dans un des nombreux chemins avec Mohli, l'un de ses conseillers les plus proches. Ils devaient surtout en priorité ramener chez eux du gibier afin d'être tranquille pour les jours à venir. D'autres nains étaient à leur suite, tous des chasseurs patentés à l'affut du moindre signe de vie.

Ils avaient réussi à échapper à la chouette-qui-se-disait-être-un-dragon et à ses mini-chouettes menteuses. Mais la petite famille n'en avait pas plus retrouvé son chemin. Elle semblait même encore plus perdue ! Nuwarëliya se posta donc sur un rocher et mit ses mains en porte-voix : "Eh oooooooh ?! Il y a quelqu'un ?! Excusez-moi, nous sommes perdus ! Eh ooooooh !!"

Alors qu'ils avançaient dans la montagne, les nains s'arrêtèrent tout à coup, sur le signe de leur reine. Tous avaient entendu l'appel d'une femme. C'est qu'elle en faisait du BORDEL. Ils n'étaient pas prêt de trouver du gibier avec ça à côté. Maïwenn décida alors de se diriger vers la source du bruit, bien décidée à ce que l'intruse se taise.

Elle faillit rater les nains. Non pas à cause de leur petite taille - elle ne le penserait jamais comme ça ! - mais parce qu'ils savaient, eux, se diriger dans une montagne sans se perdre et sans faire de bruit. "Bonjouuur !!!" dit-il gaiement en agitant la main. "Puis-je vous déranger deux minutes ? Je cherche la route pour Lalalariel !"

Quand elle vit l'énergumène face à elle, Maïwenn eut un recul de DEGOÛT ! C'était une elfe ! Et en plus elle cherchait la cité elfique ! Elle répondit "J'sais pas où c'est ! Puis vous faites fuir le gibier donc si vous pouviez arrêter d'être si inutilement bruyante ça serait bien."
La froideur était de mise face à cette race ennuyante.

"Oh..." L'elfette baissa soudainement le ton et s'accroupit même pour ne pas être vu. Dans le même mouvement, elle se mit dans le même sens du vent que les nains puis sourit d'un air contrit. "Je suis désolée, je ne savais pas que vous chassiez." murmura-t-elle. "On a vu des traces de petits daims-moutons..." Elle se tapota le menton, songeuse. "Désolée, nous venons d'une forêt, je ne connais pas les animaux de la montagne. Mais ces traces étaient toutes récentes, pas plus tard que ce matin." Les Drathégons ne chassaient peut-être pas mais ils savaient pister... rien que pour se mettre hors du chemin d'un prédateur.

Maïwen fut surprise, et quelque peu agacée, qu'une elfe lui indique où trouver sa nourriture. Il lui sembla qu'elle lui gâchait sa partie de chasse. "Merci mais mes hommes pourront trouver bien mieux seuls, et plus rapidement qu'avec vos indications."
La naine fit signe à son armée de continuer à avancer et d'ignorer ces importuns.

"Quelle tête de blaireau." grogna Drakssam de son air le plus méprisant. Rooiberos lui tapa la patte mais il souriait trop pour ne pas avoir apprécié la remarque, et la partager. Nuwarëliya soupira. "Non, pas un blaireau. Fanny est une blairelle et elle a meilleur caractère." L'elfette en avait vraiment marre du mauvais caractère des habitants d'En-Dehors-de-la-Forêt. Elle gonfla ses joues, les mains sur les hanches, et se mit soudainement à hurler : "Vous êtes plus mal lunés qu'un Ours qui va aller hiberner !" Sa voix se répercuta dans les alentours : elle avait dû faire fuir de nombreuses proies. Bien fait pour les Nains, nah !

Au cri de l'elfe se figea. Ce n'était pas tant le fait que le gibier allait fuir qui l'enragea, mais l'affront qu'osait lui faire cette elfe même pas capable de trouver son chemin seule. Apparement, Maïwenn n'était pas la seule à se sentir offensée par ces paroles : ces hommes étaient tous sur le qui-vive, attendant la réaction de leur princesse.
Elle revint sur ses pas " PARDON ?"
Elle brandit en même temps sa hache, d'humeur belliqueuse.

Mais l'elfette s'était déjà carapatée en hauteur, d'où elle cria, les poings sur les hanches : "J'en ai marre, moi ! Depuis que je suis sortie de la Forêt des Drathégons, ya bien trop de monde qui est impoli ! Je viens de jouer un tour à une drachouette ! Donc des nains, ça ne me fait pas peur. Je voulais juste vous aider. Vous voulez pas ? Bah ! Bonne chance pour chasser, maint'nant !" Elle leur tira la langue sous les regards estomaqués de ses pères. "La plus gentille a été une elfe noire ! Et il paraît qu'ils ne sont pas gentils !"

Alors parce que personne n'était gentil avec elle voilà que l'elfette piquait sa crise ? Si elle pensait l'amadouer avec cela c'était loupé. Puis en plus elle avait sympathisé avec un elfe noir, quel faiblesse ! "Vous n'auriez pas dû lui faire confiance, je suis sûre qu'elle vous a roulé ! C'est la PIRE espèce qu'il soit."
Maïwenn hésitait quant à la conduite à tenir, devait elle continuer à tenir tête à la jeune femme, ou partir faire son chemin ailleurs ? Elle coula un oeil à ses coéquipier qui étaient sur le qui-vive.

"Même pas vrai ! Fanny a été gentille, elle cherche son papa comme moi !" Nuwarëliya croisa ses bras en levant son petit nez en l'air. "Et je me demande vraiment pourquoi tous les Nains que je rencontre sont si grognons et malpolis. Je vous proposais de l'aide, pourquoi cracher dessus à ce point ? Ce n'est pas très correct, ni très futé. Même les ours savent être accommodants pour obtenir une bonne nourriture." Vraiment, ça la dépassait !

Dis-donc coriace l'elfe, Maïwenn en avait croisé qui s'était apeurés pour moins que ça ! C'est peut-être (sûrement) cela qui la convainquit de rester. "Et puisque vous êtes si maline comment vous allez faire pour m'aider ? En admettant que j'aurai besoin d'aide, ce que je n'admets pas totalement !"
Que voulez-vous les nains et leur ego...

Nuwarëliya ne se démonta pas devant le défi qui lui était proposé. "Et bien, je crapahute dans cette montagne depuis un moment. Et puis..." Elle sortit triomphalement un objet de sa sacoche. "J'ai gagné ce pendule magique auprès d'une drachouette ! Il peut retrouver tout ce que je veux." Elle sourit à la naine en sautant de son rocher, soudainement tellement excitée d'aider qu'elle oubliait qu'ils avaient été agressifs envers elle. Elle allait pouvoir tester le pendule !! "Vous voulez chasser quoi ??"

Un pendule magique ? Maïwenn était quelque peu circonspecte. Mais après tout pourquoi pas... Elle glissa un regard vers Mohli qui s'empressa de répondre :

"Il nous faut trouver le plus gros gibier possible pour nourrir le clan ! " Visiblement, il s'était laissé convaincre.

Maïwenn se sentit obligée d'ajouter : " Allons-y alors ! Mais ATTENTION à toi si tu échoues !"

L'elfette en sautillait de joie. "Bien entendu !!" Sur ses épaules, elle sentait que ses Pères étaient encore tendus et dardaient sur les nains des langues menaçantes. Mais Nuwarëliya avait vraiment hâte d'essayer le pendule magique. Elle brandit l'objet en ciel en chantonnant gaiment : "Pendule, oh joli pendule aux si vastes connaissances, dis moi où trouver un élan dans cette montagne... Et fissa !" Elle n'avait aucune idée de ce que signifiait le dernier mot mais la drachouette l'avait prononcé dans l'incantation. "Un élan, ça suffira ?" s'enquit-elle après coup. Mais le pendule s'agitait déjà...

Maïwenn eut mouvement affirmatif de la tête. Ils se contenteraient de l'élan. Contre toute attente le pendule indiqua une direction, vers le nord.

"Allons-y, on verra si ce pendule est si efficace"

Ils s'engagèrent alors dans un chemin rocailleux.

Nuwarëliya sautilla à la suite des Nains, son pas léger ne faisant pas glisser un seul caillou malgré son agitation. Elle se gardait même de babiller, malgré son envie manifeste, les yeux rivés sur le pendule. Au bout d'un moment, Père Drak s'envola pour partir en éclaireurs, vif éclair de feuille tendre, sous le regard attentif de Père Rooi. "Nous retournons dans la haute montagne." observa-t-il. "Mais les Nains pourront nous dire comment en sortir." le rassura l'elfe en souriant. Père Drak revint après dix mille battements de coeur*. "J'ai trouvé des traces. Fraîches."

* HRP:

Visiblement, le drôle de pendule semblait marcher. Enfin c'est ce que poussait à penser l'assertion du dragon.
Maïwenn chuchota : Allons voir ! Mais si vous continuer à faire autant de bruit, il ne restera plus de gibier avant qu'on arrive !

A cette remarque, l'elfe haussa un sourcil impertinent. Son pas se fit plus léger encore, comme une caresse sur la terre et les feuilles, et elle apaisa sa respiration au rythme du vent. Quelques pas plus loin, elle s'était engouffrée dans un taillis avec sa famille, subitement invisible et inaudible dans le sous-bois touffu qui venait d'apparaître sur le chemin. On allait voir qui faisait du bruit !

Il est vrai que Maïwenn se sentit bien PATAUDE suite à cette démonstration de discrétion de la part de l'elfe. Même en y mettant du sien, elle ne pouvait être aussi silencieuse, elle n'avait pas la grâce suffisante. Et remarquer cela la fit encore plus enrager.

Elle se contenta d'essayer d'éviter les buissons pour faire le moins de bruit possible, mais cela n'était pas évident étant dans une zone très boisée. Mais tout à coup un de ces éclaireurs leur fit signe de ne plus bouger...

Père Drak qui était parti en reconnaissance le long des traces repérées revint tout aussi silencieusement sur son épaule. "Elan. Il boit à la rivière. Le vent est face à nous." lui indiqua-t-il. Nuwarëliya sourit avant de se glisser doucement aux côtés des nains. Ils semblaient eux-aussi avoir repérés la proie. Elle tapota donc l'épaule de Maïwenn.

Tout a sa concentration Maïwenn ne vit pas revenir le dragon fée. Elle sentit par contre la main de l'elfette contre son épaule. Elle lui adressa un regard interrogateur tout en levant un sourcil signifiant " Attention à ce que tu vas me dire !"

Frustrée par l'accueil glacial, Nuwarëliya tortilla du nez, proche de bouder. "Elan. Il boit à la rivière. Le vent est face à nous." dit-elle seulement, répétant mot pour mot le rapport concis de Papa Drak. Que les nains se débrouillent avec !

Ce que lui annonçait l'elfe était une sacré bonne nouvelle et Maïwenn devait admettre un peu qu'ils avaient été efficaces. Mais JAMAIS elle ne l'annoncerai publiquement. Au lieu de cela, la naine se contenta d'un signe de tête signifiant "Et bien avançons" et elle continua sa marche avec ses chasseurs.
Ils arrivèrent vite dans un bosquet d'où ils pouvaient apercevoir l'élan. C'était une belle bête qui promettait de pouvoir avoir un peu de réserve de viande. Il fallait maintenant guetter le moment propice pour l'abattre.