Rappel du premier message :

Maureen se sent comme un poisson dans l'eau sur scène. Les regards sont braqués sur elle, une lueur d'émerveillement mêlée de stupeur. Ils la regardent manipuler les couteaux, s'étonnant de ne pas voir le corps de la volontaire déchiqueté. Son spectacle n'est pas du tout comme celui du magicien blagueur qui offre des fleurs sorties d'une oreille.

Et la lumière violette qu'émettent ses yeux n'est pas illusoire, elle. C'est un effet secondaire de sa mutation, plutôt spectaculaire même s'il a l'inconvénient de révéler aux mutants du professeur X qu'ils risquent d'être trompé par son pouvoir, celui de modifier la perception sensorielle d'une personne. Modifier sa vue, son odorat, son audition, les sensations de pression sur la peau, d'équilibre, tous les sens.

La jeune femme est libérée de l'emprise de la boîte et se révèle ne pas avoir été touchée par les couteaux.

"Bien, qui donc veut passer le second test de foi ?" demande Maureen.

Ses yeux s'arrête sur une jeune femme afro-américaine qui n'a pas paru aussi émerveillée que les autres.

Une fois suffisamment loin, Maureen lâche enfin Bouclier. Elle sait qu'ils sont trop nombreux pour elle, elle ne peut en gérer qu'un, fichue limitation de pouvoir !
"Elle s'enfuit, Denvers !" dit l'autre gars qui n'a pas vu la même chose que la femme-flic. Heureusement, j'avais anticipé cela et bloqué tout son non désiré sur elle. Elle n'entend donc pas ce que son collègue dit. À la place, j'intervertis ma "place" (sous le mort) à celle de Main-au-collet. Va-t-elle fait d'une pierre, deux coups ?

Ils ont pas l'air frais Simon et Jake sont effondrés l'un sur l'autre, j'ai du manquer quelque-chose mais cela ne me semble pas... important ? Je vois le sang de mon collègue s'étendre autour de lui. Partagée entre l'envie de lâcher mon arme pour apposer mes mains en un vain pansement sur la plaie et celle de tirer sur l'autre salope je finis par pointer mon arme vers elle quand soudain une vive douleur me prend au niveau de l'aine. Un liquide chaud et poisseux coule de mon flanc. Je tombe à genoux.

"REPRENDS-TOI DENVERS PUTAIN !"

Non, ce n'est pas ce que j'aurais dit.
À la place du "reprends-toi Denvers putain", je fais dire à mon double :
"Je n'aurais pas eu à faire cela si toi et tes roquets n'aviez pas de mauvaises intentions."
Maureen finit le spectacle magique par un rire avant de se transformer en lapin. Elle a déjà accompli assez de méfaits. Ses spectacles devront rester clandestins un moment et elle devait trouver un moyen d'en finir avec cette Denvers.

Quand je reprends mes esprits on est troisième flics à terre, le dernier est prostré derrière une poubelle. Mon flingue est tombé quand mes deux mains se sont posées sur mon flanc pour confirmer l'écoulement sanglant. Putain. Foutu lapin, la prochaine fois j'aurais ta peau ! Entre nos témoignages et la vidéo je trouverais bien comment t'avoir. En attendant, il nous faut de l'aide.

"Quatre hommes à terre, je ne sais pas si la zone est sécurisée. " je dis à mon interlocuteur en précisant notre position.

Je me tourne vers Simon qui lui n'a pas été touché...

Maureen s'arrête un instant, réfléchissant. Non, ça ne peut pas se finir ainsi, ils méritent plus. La sorcière sort son téléphone portable et compose plusieurs numéros.
"Allo, Blast ? T'es libre là tout de suite ? Taper du policiers racistes, ça te dit ?"
Maureen inspecte ses vêtements et voit avec satisfaction que si du sang il y avait sur sa robe, celui-ci ne se voit pas. Elle prend une nouvelle ruelle pour revenir au lieu de l'incident par l'autre côté.

J'arrive à reprendre un peu mes esprits, je saigne mais c'est raisonnable. La balle n'est pas ressortie, je douillerais plus tard. Je sais reconnaître un impact balistique quand j'en vois un, et je n'ai pas vu cette garce tirer. Au vu de nos emplacements respectifs je commence à comprendre ce qu'il s'est passé, et la nature de ses pouvoirs. Avec la vidéo, sitôt que possible on fera un signalement.

Dix minutes plus tard, Maureen est de retour et peut voir la "fine équipe" à terre. Un des policiers n'a rien eu dans l'affaire mais c'est la femme qui intéresse La Mambo. Elle vise à nouveau Denvers et, cette fois-ci, modèle une Maureen qui surgit derrière l'homme encore debout dans un volupte de fumée pour l'immobiliser.
"Tu croyais te débarrasser de moi aussi facilement, hein ? Je hanterai toutes tes cauchemars désormais !"

Sourire sur mes lèvres quand elle revient d’elle-même, j’ai du mal à croire qu’elle revienne vers nous. Je prends pas la peine de lui répondre.

« Les gars, elle rentre dans vos pensées, elle vous fait voir ce qu’elle veut. P’t’être entendre aussi, et ressentir, j’suis pas certaine. Faut qu’on essaie de tester ses limites. »

Une chose à la fois, et clairement t’es pas là chérie, tu n’apparais pas. Ce serait plus intéressant pour toi de rester invisible. Continue à jouer va. Les copains te feront la peau.

Maureen eut un sourire. Certes, tu as compris l'astuce mais tu ne peux pas t'échapper de mon illusion.
La Mambo fait ressentir à la policière une tout autre réaction de ses confrères. Au lieu de la regarder interloqués puis de chercher dans tous les environs, ils se tournent vers Denvers et braquer leur pistolet sur elle.
"Mutante ! Monstre ! Tu ne mérites pas de vivre ! Qui t'a autorisé à me regarder ? Sale mutante ! tu vas en prison ou je t'abas !" disent les illusions.

"Ah pour info les gars je vous vois en train de pointer vos armes vers moi et c'est pas hyper plaisant, mais si vous ne voyez pas la même chose c'est intéressant. Si vous pouviez la chercher, c'est fortement désagréable."

"On te voit à terre Denvers, on ne pointe rien sur toi."

Mais bien sûr je ne l'entends pas.

Maureen, à moitié concentrée sur la vision d'horreur de Denvers, entend quelqu'un arriver à côté d'elle.
"C'est eux les connards ?
- Oui, je m'occupe de la femme. Tabasse-les autres, tu peux même les tuer.
- Avec plaisir !" lance le mutant.
Celui-ci a l'air d'un mec tout à fait normal, pourtant il se propulse en avant avec la force d'un missile avant d'envoyer une onde qui désarme les policiers. Et le combat physique commence.
Pendant ce temps, Denvers peut sentir quelque chose sur sa tête… des oreilles de lapin !

"Tu prends quoi comme dope pour avoir des idées aussi connes ?" je demande alors que je reprends ma respiration suite à une onde de choc. Putain mais elle a combien de pouvoirs ? J'évite encore de bouger. Je ne veux rien faire d'inconsidéré. J'ai compris que je ne pouvais pas me fier à mes sens. Je n'entends pas les renforts arriver, mais ils sont plutôt nombreux. J'crois que j'ai pt'être été un peu alarmiste dans les détails que j'ai donnés...

Maureen voit avec plaisir Blast faire passer un sale quart d'heure aux policiers. L'autre-là par contre a l'esprit sacrément buté. La Mambo n'entend pas bien ce qu'elle dit aux illusions mais des renforts arrivent, il est temps d'être un peu plus brutal. L'un des policiers devient Denvers-lapin, tenant un tisonnier à la main et vient enfoncer son arme portée au rouge dans la raciste. S'ils se croient malins face aux illusions, la douleur leur fait ravaler leur gouaille. Blast revient.
"Partons."

Si vous n'avez pas la moindre idée de ce qu'est de vous prendre un tisonnier dans le bas ventre, et bien je vous dirais de ne pas essayer pour comprendre. Je ne sais toujours pas comment fonctionne son pouvoir quand je reprends connaissance dans l'ambulance, mais je suis encore couverte de sueur avec une boule d'angoisse au ventre. Je ne sais pas si j'ai ressenti quelque-chose de réel, ou si la douleur était plus importante car je l'imaginais. Peut-être qu'en réalité ça ne fait pas si mal ? Je n'irais pas tester.

Les deux mutants s'en sont tirés sans problème. Blast s'est bien amusé mais Maureen n'est pas satisfaite, elle aurait aimé tenir entre ses griffes cette policière tyrannique plus longtemps.

Denvers, tu n'es qu'un misérable insecte mais je retrouverai ta fiche de police et je te ferai vivre des horreurs nuit après nuit jusqu'à ce que tu aies l'air hagard d'une souris. Tu paieras pour m'avoir forcée à interrompre mes spectacles dans ce quartier.