Histoire

Molly est née et a vécu presque toute sa vie dans la région de Bergen, en Norvège.
Elle est fille unique d’un père stricte qui était un ancien militaire, mais à cause d’un accident sur terrain il a dû dire adieu à son rôle de soldat ainsi qu’à sa main gauche. Depuis il a trouvé un job dans grande boîte de marketing mais il n’est pas forcément heureux dans cette vie-là. Il a fini par devenir dépressif et noie son chagrin dans l’alcool. Il a toujours voulu que sa fille soit la meilleure, pour lui le seul moyen pour que sa fille réussisse dans la vie c’était la discipline. C’est triste mais en fin de compte il a grandi comme ça lui aussi, alors au fond il ne savait pas vraiment comment s’y prendre autrement ou de manière plus douce.
Parfois il trouvait Molly beaucoup trop empathique, trop altruiste et ça ne lui plaisait pas. Il disait qu’à cause de ça elle allait se faire marcher dessus. Parfois ça le mettait tellement en rogne en plus d’avoir un verre dans le nez qu’il ne pouvait pas s’empêcher de la taper avec sa ceinture pour “qu’elle comprenne”. Il s’en voulait énormément après avoir désaoulé, mais encore une fois, il ne savait pas comment faire autrement.
Sa mère était institutrice et ne gagnait pas beaucoup. A cause de ça, elle était très dépendante de son mari et n’osait donc rien dire contre lui. Pourtant elle détestait son comportement envers Molly et son alcoolisme. Mais elle avait tellement peur de se retrouver à la rue qu’elle ne disait rien. Contrairement à lui, elle aimait le côté doux et “trop” gentil de sa fille. Elle ne voyait pas ça comme étant de la faiblesse, au contraire elle a toujours vu ça comme une force. Elle aurait tout fait pour que Molly soit la plus épanouie possible.

Malgré les quelques débordements de son père et le côté trop soumis de sa mère, Molly a quand même eu une belle enfance. C’était une bonne élève à l’école grâce à l’aide de sa mère mais surtout son ambition. Elle avait une passion pour la nature et les animaux qui nous entourent. Depuis toute petite elle pouvait passer des heures cachés dans un buisson pour observer les animaux dans la forêt près de chez elle. Ça la fascinait et elle voulait pouvoir comprendre leurs comportements. Comme d’autres petites filles, elle voulait être vétérinaire, sauf que par rapport aux autres, elle avait la passion et l’ambition pour y arriver.
Molly a toujours aimé être dans sa bulle à rêvasser. Elle n’avait pas beaucoup d’amis et ça l’arrangeait. En fin de compte elle n’était pas très à l’aise quand elle se retrouvait entourée de mondes ou quand elle devait prendre la parole devant pleins de gens. En grandissant certains de sa classe se moquaient d’elle parce qu’elle était trop timide, trop renfermée, mais elle avait d’autres choses à faire que de se soucier de l’avis des autres. Et c’est avec cette mentalité qu’elle a réussi à passer au-dessus de toute la négativité qui pouvait entrer dans sa vie pour se concentrer sur son but ultime. Au début son père ne voulait pas lui payer l’université. Il aurait préféré qu’elle soigne des gens plutôt que des animaux, donc Molly a pris la décision après ses dix-huit ans de travailler le temps de pouvoir économiser pour se payer ses études. On ne peut pas dire qu’elle allait tous les jours au boulot avec le sourire mais elle savait que c’était le seul moyen d’atteindre son objectif. L’année suivante, elle a enfin pu mettre les pieds à l’université, son père était étonnamment fier d’elle et de son ambition, il a commencé à se montrer plus laxiste avec sa fille. Entre-temps il avait arrêté de boire, n’avait plus levé la main sur elle depuis quelques années. Sa mère quant à elle était rassurée de voir que tout finissait par s’arranger pour lui et que sa fille s’épanouissait là où elle s’y plaisait vraiment. Tout était presque parfait.

Malheureusement chaque bons moments ont une fin. Molly avait entamé sa deuxième année depuis moins de six mois quand on a commencé à parler de l’épidémie. Au début elle pensait que c’était une blague quand elle a entendue parler de zombies. Mais quand elle a fini par voir de vraies imagines aux nouvelles, quand elle s’est rendu compte que cette histoire fictive de virus zombies a réellement fini par être réelle, c’était difficile de se dire que le monde qu’elle a connu était en train de disparaître complètement. Dehors c’était la panique et plus aucun endroit n’avait l’air sûr. Son père, qui avait gardé contact avec certains de ses anciens collègues militaires avait entendu parler d’un camp plus bas dans le pays. Normalement un ferry faisait le trajet jusque-là, malheureusement à cause de l’épidémie ils pouvaient faire une croix dessus. La petite famille a donc pris la route vers Vannstad d’abord en voiture et ensuite à pied. Ça leur a pris presque deux mois avant d’enfin arriver devant le camp. C’était dur pour Molly, elle qui vivait dans son petit monde de bisounours, de devoir s’entre-tuer. Mais cette fois-ci, son père avait raison et devait lui apprendre que c’était la seule solution. Que pour survivre elle devait être plus égoïste et plus forte mentalement que les autres.
Arrivés dans la zone de quarantaine, durant le check-up, les militaires se sont rendu compte que son père avait été mordu. Il n’avait osé rien dire pour ne pas inquiéter Molly et sa femme, mais d’après lui ça datait de la veille. C’était trop tard pour lui, malheureusement. C’est la dernière fois que Molly a vu son père. Elle ne sera jamais ce qu’il lui est vraiment arrivé. S’il s’est “transformé” ou si on l’a tué avant.

Aujourd’hui Molly donne son aide à l’infirmerie et sa mère, toujours vivante, s’occupe des enfants du camp et essaie de les instruire le plus possible, parce qu’ils sont notre futur.