CONTRAT DE NOT'RP !

- Statut du RP : ouvert aux incrustations (demander par MP au préalable)
- Type de RP : Flashback de deux ans, 1892
- Tour de jeu : si plus de 2 joueurs
- Délai maximum d'attente de réponse : une semaine
- Sauts de tours :
- Autre : Maksim a intérêt à s'en sortir en un seul morceau !

La plus longue ligne de métro aérien reliait le Vatican à la Place rouge. Il y avait quatorze arrêts entre les deux intersections et beaucoup de monde l'empruntait. Beaucoup de monde incluait forcément des démons dans le lot, des fuyards et des criminels. Suffisamment pour justifier d'envoyer des miliciens surveiller les allées et venues des démons et de rassurer les innocents par leur présence. Les jeunes recrues du 5e régiment étaient donc de la partie aujourd'hui.

Maksim Andréiévitsch fut donc envoyé avec un soldat et un sous-officier dans la cabine numéro treize. Le jeune homme de dix-neuf ans avait hâte de repérer et d'arrêter un démon ! Ses camarades ne nourrissaient pas les mêmes ambitions et espèraient plutôt passer une journée pénarde à regarder le paysage. C'était donc Maksim, le plus motivé, qui contrôlait le ticket des passagers. Le problème fut qu'une fois cela fait, il n'avait plus rien à faire jusqu'à la prochaine station.

Prochaine station, de nouveaux participants arrivèrent. Maksim nota que quelqu'un faisait demi-tour et soupçonna que celui-ci craignait la milice. Il fendit donc la foule pour le rattraper sous le regard surpris de ses collègues. Heureusement la course était son for et il parvint jusque derrière l'homme qui courrait à présent, peu désireux de se frotter à un milicien, aussi jeune fut-il.

La foule s'écartait de son mieux sur leur passage, facilitant à la fois la fuite de l'homme pressé que du jeune milicien inexpérimenté, sauf une personne. Une jeune fille, de l'âge de Maksim certainement, habillée de frusques grises. L'homme bouscula donc cette silhouette ordinaire, que Maksim fit des efforts pour éviter... Il évita habilement la jeune fille, épargnant à son corps plus de blessures.

Le geste noble du milicien fut noté par Sasha. Non pas en appréciant l'intention derrière mais pour tenter de mieux cerner la personne. Elle ne pouvait malgré tout pas le laisser partir, ayant trop besoin de ses renseignements. Elle se releva donc un peu trop vite, heurtant  "malencontreusement" l'épaule du jeune homme, en espérant que cela suffira à le faire tomber. Tout en lâchant un cri de surprise pour parfaire l'illusion. Du moins l'espérait-elle.

Maksim fut dévié de course et trébucha devant les passants. Ceux-ci évitèrent de rire trop fort mais certains avaient un regard amusé. Il s'aperçut qu'il avait perdu de vue son fuyard, il ne lui restait plus qu'à retourner en vitesse à la station suivante en espérant ne pas se faire trop enguirlander. Après s'être rapidement massé le genou, il couru dans la vitesse opposée pour récupérer la cabine de métro numéro treize.

Le plan de la jeune fille n'avait qu'à moitié fonctionné. Si elle avait effectivement ralenti le milicien dans sa course, celui-ci ne s'était pas attardé et elle se retrouvait toujours sans capacité d'engager la conversation. Avec une grimace autant due à sa chute qu'à son échec elle décida de le suivre. Dans le pire des cas il retrouverait son régiment et elle son poste de surveillance, dans le meilleur une autre opportunité se présentera à elle pour avoir lesdits renseignements.

Son genou lui faisait mal, la chute n'avait pas fait du bien. Il ralentit le pas et eut la bonne idée de tourner la tête derrière lui. Il sentit qu'un visage familier s'y trouvait mais décida de continuer son chemin. Il espérait intérieurement que le sergent ne le punirait pas de s'être écarté. Il prit le métro aérien et tandis que la porte se refermait, il revit le visage de la jeune fille mal habillée.

Maksim se retourna pour ne plus voir son visage. Est-ce que l'idée venait de lui ou la jeune fille le suivait ? Pourquoi ? Parce qu'il l'avait touchée ? C'était sa faute aussi ! Quelle idée de se relever aussi brusquement. Non, elle devrait le craindre plutôt, il avait l'uniforme pas elle. Bon, il était seul alors que les miliciens restent en groupe mais quand même ! Max était plus fort qu'une fille ! Il se tourna vers elle pour la regarder avec un air de défi, lui faire baisser les yeux.

La jeune femme baissa les yeux d'un air docile, elle était sensée. Mais pour une raison obscure, Maksim avait l'impression que quelque chose n'allait pas. Il décida de contrôler les tickets des autres voyageurs du train jusqu'à elle. Il la détailla davantage de derrière ses lunettes de soleil. "Mademoiselle, votre ticket, s'il vous plaît." La phrase était polie mais le ton grondait autant que pouvait le faire un garçon en fin d'adolescence.

Maksim croisa les bras, il n'avait rien d'autre à faire qu'attendre. Il se demandait en son fort-intérieur si son intuition ne se trompait pas. Peut-être s'était-il fait une fausse idée d'elle qui ne le suivait en fait pas mais allait simplement au métro. Et si ça se trouvait, elle avait oublié son ticket parce qu'elle avait la tête dans les nuages. Ce travail me rend paranoïaque...

On verra à quel arrêt, elle descend... En attendant, je lui file son amende, ça me permettra peut-être de ne pas me faire trop engueulé... Le jeune milicien Maksim Andréiévitch demanda donc à la demoiselle à l'allure presque misérable l'argent pour punir son manque de prévoyance. Il s'attendait à reprendre ensuite sa place et attendre le terminus puis se faire enguirlandé par son chef.

"Je suis désolée mais il semblerait que je n'ai pas assez pour payer monsieur. Y aurait-il quelque chose que je puisse faire pour rembourser ma dette ou faut-il que je signe une reconnaissance de dette?" Elle tentait le tout pour le tout pour ses informations, n'ayant aucune idée de ce qu'il est possible de faire. En effet la jeune femme n'avait pris le métro que deux fois depuis son arrivée à Moscou, et était donc totalement étrangère à ses us et coutumes.

Tête en l'air et fauchée ! Le jeune milicien de son côté n'avait pas idée de ce qu'il devait faire, sans doute lui demander son adresse et lui donner rendez-vous à la Milice pour payer mais peut-être pas ça. "Tu vas venir avec moi, que mon sergent me dise ce que je dois faire. J'espère pour toi que tu n'étais pas occupée aujourd'hui." Naturellement qu'elle devait être occupée, soit à flâner, soit -- plus étrange -- à le suivre !

Enfin. Cela avait fini par payer. Si les renseignements ne seront sans doute pas au rendez-vous elle pourrait avoir au moins l'occasion de constater l'organisation de la petite troupe et les caractères des différents membres. "Très bien je vous suis. J'ai des courses à faire mais elles attendront si c'est ce qu'il faut." Toujours cette tête de jeune fille simple voire un peu simplette. Et ce vouvoiement qui lui écorche la bouche. Montrer autant de respect à une personne de son âge n'était pas ce qu'elle préférait, loin s'en faut.

Maksim était très gêné d'avoir avoué ne pas savoir. Il avait prit des initiatives sans supervision, il allait payer les pots cassés. Lui qui voulait bien faire ! "Euh Mademoiselle, quel est votre nom ?" dit-il en repassant au vouvoiement de politesse. Il était incapable de juger ce qu'était la fille. Une souillon qui faisait une course pour un artisan ? Il ne voyait rien d'autre. Aucune fille respectable ne déambule seule ainsi.

Le jeune coq semblait rabattre ses ailes. Bien que son regard exprime toujours un fond de jugement, sa volonté de se donner un air semblait bien calmée par l'idée de faire son devoir. Bon, il s'agissait maintenant de ne pas se louper et de parfaire son camouflage. "Je me nomme Maria Kierana." Fausse identité bien sur. Un nom donné était un potentiel risque.

"D'accord," se contenta de dire Maksim en attendant que le métro arrive au terminus. Il n'avait pas envie de lui donner son nom à lui, pas après lui avoir donné une amende et s'être bousculé avec elle. Il regarda les éraflures sur sa main, il ne les avait pas senties sur le coup.

Elle n'ajouta rien non plus dans un premier temps, se contentant d'observer les alentours. Et du coin de l'oeil sa cible. C'était pour cela qu'elle était là après tout. Ce ne fut qu'après une bonne trentaine de secondes qu'elle remarqua les éraflures sur la main du contrôleur. "Je vous ai fait mal?" D'une voix toujours douce et qu'elle voulait empathique, sans être très sure du résultat. Faire semblant n'était pas encore l'art qu'elle maitrisait le mieux, loin de là.

"Non, du tout !" dit-il avec un ton qui se voulait assuré et viril. Il entendait bien la gentillesse dont faisait preuve la fille et s'en voulait de la retenir puisqu'elle semblait innocente et ne pas vraiment vouloir le suivre mais quand même... "Pourquoi vous-êtes vous relevée si vite tout à l'heure ? Vous auriez dû vous écarter plutôt !" ajoute-t-il avec un ton de reproche. il aurait pu arrêter le fuyard !

Elle soupire à la question, faussement désolée. En vérité elle l'analysait un peu, afin de voir sur quoi elle pouvait jouer. Et manifestement il semblait un peu fier et arrogant. Un mal commun chez ceux qui ne vivaient pas tout le temps dans la lumière divine. Et un défaut qui pouvait se révéler utile pour sa mission. "Je suis désolée, vraiment. Je ne voulais pas louper mon métro, j'avais trop peur d'être en retard et... J'ai paniqué."

En d'autres circonstances, Maksim aurait pu gober l'histoire mais là…
"Quel genre de personne bousculée pense en priorité à son métro ? Votre première idée aurait été de faire l'inventaire de vos blessures !"
Chose qu'il n'avait pas faite mais lui avait un devoir et c'était un homme donc plus robuste. Et voilà qu'il oubliait encore sa position… Rhaaa ! Il continua d'ausculter son interlocutrice. Rien ne ressortait d'elle, aucune personnalité. Etrange…