Et le calme revint dans le petit jardin (enfin, plus si petit que ça) de Zen. Il n'avait qu'été un peu désolé d'avoir laissé partir le poulet (il aurait pu le nourrir pendant au moins trois jours vu sa taille) mais parallèlement il était fier d'avoir réussi à s'en sortir sans violence. Plus ou moins. C'est avec l'estomac vide que Zen rejoignit donc le lit qui était trois fois trop petit pour un orc cette nuit-là. Il allait vraiment devoir trouver un lit plus grand s'il comptait rester ici en permanence.

Pachouliboukoualoubouzoulek est un sorcier chanceux si pas intelligent. Zenkûga n'avait pas seulement le sommeil profond, il était devenu un peu sourd à son vieil âge. C'est pas un petit "saperlipopette" qui allait le réveiller. Il se retourna légèrement dans son lit, ça oui, mais l'effet n'était que des ronflements plus profonds qui sortirent de la petite cabane.

Se dépatouillant de la barrière (maintenant cassée) Pachouliboukoualoubouzoulek parvint enfin au carré de carottes. Fort de sa précédente expérience en jardinage, il entreprit de retourner la terre avec ses serres pour faire sortir les carottes plus facilement. Seulement il y mit un peu trop d'enthousiasme : en quelques minutes, il n'y avait plus une seule carotte entière dans le carré, mais pleins de petits morceaux. Qu'est-ce que c'est que ces carottes de pacotille ?!

Il eut encore une secousse dans son sommeil, mais le dragon-chouette avait un dieu bienveillant qui veillait sur son derrière. Zen ronfla plus fort. Tellement que les créatures de la nuit qui somnolaient dans le buisson derrière sa maisonnette s'envolèrent d'un coup. Ça ne changeait rien à la situation pour ses pauvres carottes tant aimées qui étaient maintenant tristement devenu de la compote.

Pachou est chanceux:

Pachouliboukoualoubouzoulek sursauta en entendant du bruit et poussa un petit glapissement fort peu digne. Heureusement ce n'étaient que des oiseaux, pas cet enquiquinant bipède vert. Le dragon-chouette retourna donc à ses carottes, enfin aux carottes. Malheureusement il ne restait plus grand chose à récupérer de celles qu'il avait massacré. Il se décala donc pour recommencer l'opération avec plus de précautions.

Il aurait peut-être dû planter des panneaux dans son jardin. Des pancartes qui annoncèrent ce qui pourrait bien se passer si un voleur avait la mauvaise idée de voler les légumes d'un orc. La prochaine fois qu'il tomberait sur une créature capable d'écrire, Zen allait devoir lui ordonner d'écrire avant qu'il le transforme en cadavre pour son jardin. Et en parlant de cadavre.... Pachou avait tellement creusé dans le chantier de carottes que des mains et pieds en état de décomposition commencèrent à se pointer hors la terre.

Pachou va s'échapper dans 3... 2... 1...:

Le dragon-chouette interrompit sa récolte quand une de ses serres se prit dans quelque chose de plus gros qu'une carotte. Ooh, mais qu'est-ce que c'est ? Ça ressemble à... une main de bipède ? s'exclama Pachouliboukoualoubouzoulek, curieux, avant de poser la main et de se pencher pour l'examiner plus attentivement. Depuis quand ça poussait dans la terre, les bipèdes ? Mais vu l'état, ça n'avait pas l'air de bien marcher. Ce bipède vert avait vraiment des drôles d'idées.

HRP:

Bon, c'est officiel : Zen a le sommeil profond. Très profond. Même pas il remarque la grosse poule qui fait des siennes dans son jardin. Même pas il remarque les cris aiguës qu'a poussé la chose. Non, Zen rêve de grandes aventures. Et de poulet rôti.  

Oups:

Pachouliboukoualoubouzoulek avait fini par délaisser la main, a priori pas comestible, et s'était constitué un joli petit butin de carottes. Très satisfait de lui-même (et avec raison !), il les transborda dans son sac sans fond puis s'envola vers le Pic où l'attendaient ses mini-clones (qu'il espérait très bientôt plus aimables), abandonnant derrière lui une barrière en morceaux, un carré de bouillie de carottes et une main.

Ruiné ! Son jardin était ruiné ! Les traces étaient partout. Du portail, à la terre, à la compote de carottes qui l'avaient accueilli au réveil. Heureusement, le coupable avait ses traces. Des plumes géantes... de poulet ! Zenkûga fit sa petite collection avant de passer au nettoyage et au jardinage, et quand tout fut en ordre, quand tout était replacé où il fallait, quand les cadavres étaient renterré, et qu'il eut mangé, il accrocha son tablier à la porte et enfila son armure poussiéreuse. La chasse aux poules était officiellement ouverte.

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