CONTRAT DE NOT'RP !

- Statut du RP : ouvert aux incrustations (demander par MP au préalable)
- Type de RP : Flashback de sept ans, année 1887 ap JC
- Tour de jeu : ordre d'apparition
- Délai maximum d'attente de réponse : une semaine max !
- Sauts de tours : 1
- Autre : Kida doit jouer une Nadya "gentil" ! =D Maksim a 14 ans et Nadya en a 19.

Beaucoup de monde déambule sur la Place Rouge. Comment une place au centre de Moscou entre le Kremlin, centre politique de Russie et la Cathédrale Basile-le-Bienheureux pourrait-elle être déserte ? Il y avait à la périphérique de la Place, bien d'autres bâtiments comme des musées, des boutiques et des statues mais ces derniers n'étaient point que des éléments de décors pour le jeune adolescent brun qui déambulait seul entre les arbres de l'esplanade à la recherche d'une activité. Il était content d'être arrivé sur la Place près de l'endroit où travaillait son père. Il avait sauté dans le bon métro aérien et s'était repéré comme un adulte.

Il en était fier et avait totalement conscience d'inquiéter sa mère et peut-être sa sœur mais il était vraiment fier d'être le premier à être venu voir son père seul. Il attendait la sortie de celui-ci du Kremlin, ce dernier prendrait ensuite un fiacre et l'adolescent ne voulait pas le rater -- en plus il pourrait rentrer avec lui -- mais ce n'était pas pour tout de suite.

Le soleil était fort aujourd'hui, s'il attrapait un coup de soleil, il en entendrait parler -- encore plus que son escapade sauvage. Aussi, s'enduisit-il d'huile aux pépins de framboise, retroussant les manches de son uniforme de huitième classe. L'huile lui donnait une odeur de plante mais c'était mieux que brûler à l'extérieur ou supporter pleine de couches de vêtements en plein été.

Parmi les nombreuses silhouettes de la place, un fantôme ressortait. Maksim regarda ce spectre en forme de femme attentivement, remettant ses lunettes noires correctrices. Il se trouvait que l'individu mettait des lunettes similaires et un grand chapeau qui cachait complètement son visage. L'adolescent s'approcha encore par curiosité. Il remarqua alors que le chignon de la jeune dame était blanc comme neige, ce n'était pas une couleur si atypique mais Maksim se posait des questions.

Maksim ne se satisfaisait pas de se contenter de la regarder, d'autant qu'il sentait sa théorie véridique puisqu'elle fuyait le regard du passant qui l'avait bousculée par mégarde, un peu comme lui sans ses lunettes. L'adolescent s'avança jusqu'à elle et se prépara à lancer un "Bonjour madame !" avec son accent du sud de Russie. Il tourna son visage pâle paré d'un sourire vers elle, n'hésitant pas à la regarder droit dans les yeux à travers ses lunettes teintés.

Le temps de se remettre de ses émotions, l'homme qui l'a bousculée s'en retourne à ses affaires et l'oublie déjà. Elle remet ses lunettes face à ses yeux et vérifie que sa tenue est correcte et cache ce qu'il faut cacher. Ses joues sont cramoisies par contre et ce n'est pas ce jeune homme qui l'aborde en la traitant de "madame" qui va arranger les choses. " Bon... Bonjour, jeune homme " Malgré son émoi, elle ne peut pas rater la similitude de lunettes de soleil.

"Je ne vous fait pas peur quand même !? Mon nom est Maksim Andréiévitch Bounine. Et le votre ?" enchaîna le jeune adolescent "bien élevé" tout en scrutant la physionomie de la jeune femme mystérieuse. Sa robe blanche n'atténuait pas la pâleur des quelques centimètres de peau à découvert, encore moins le fard sur ses joues. Que pouvait-il dire pour retenir son attention ? "Je suis comme vous."

"Oui, venez sous les arbres, ce sera mieux pour le soleil !" dit-il, fier de glisser un sous-entendu dans une phrase anodine et banale. Une fois dessous, il pourra retirer ses lunettes et révéler ses prunelles rouges avec pour une fois rencontrer un visage souriant et non d'effroi. Il pouvait se permettre d'oublier la prudence. "Je suis albinos, comme vous, ça veut dire blanc en latin," dit-il en oubliant la teinture sur ses cheveux.

" Oh, oui... " Elle le suit, diligemment, sous l'ombre des arbres. C'est mieux en effet, et ça reste à vue de la place et de son majordome qui reste à distance mais qu'elle reconnaîtrait au milieu d'une bien plus grande foule que celle qui peuple la place aujourd'hui. Son attention est néanmoins rapidement détournée. " Vous... oh ! Mais vous n'avez pas les cheveux... blancs " Qu'elle s'exclame simplement tout en le dévisageant.

"Non, je me les teins avec de l'infusion de sauge. Pour ne pas attirer l'attention... C'est dur au collège," lâcha-t-il, désireux de partager ses expériences douloureuses avec une consœur. "Mes camarades se moquent de moi et me traitent de démon et de petit vieillard." Son cœur se serrait en faisant cet aveu et attendait une réaction de compréhension de la personne la mieux placée pour le comprendre. Il aurait pu ajouter qu'à cause de sa différence, son père ne l'aimerait peut-être jamais.

" Oh " Elle hoche la tête, compréhensive même si... le collège, elle ne connait pas. " Mes parents ne m'ont jamais envoyée au collège... Mais nous priions beaucoup... " Sans vraiment s'en rendre compte, elle commençait déjà à se triturer les mains. Son dos couturé de cicatrice de "rédemption" se rappelait toujours à elle aux souvenirs du père priant le seigneur pour que le démon quitte le corps de sa fille.

"Mes parents aussi prient beaucoup. Ils m'ont fait apprendre des passages entiers par cœur. Je... n'ai pas l'impression que ça serve à grand chose. Aucune prière ne me donnera des yeux noirs ou bleus." Il conclut d'un air peiné, autant pour sa propre situation que pour celle de Nadya. "Mais tu sais lire et écrire au moins ?" Trop tard, il se rendit compte qu'il était passer au tutoiement, comme si cette dame était proche de lui. En passant la main derrière sa nuque rouge, il s'excusa de son impolitesse.

Il semble convaincu lui aussi que les prières et les exorcismes n'y changeront rien. Mais elle est trop perturbée par la situation pour se livrer complètement... Et encore un peu trop méfiante également. " Bien sûr que je sais lire et écrire ! " Qu'elle répond quand même, vaguement vexée. Avant de rougir une nouvelle fois, comme une pivoine.

La gêne de son interlocutrice n'échappait pas à Maksim. Celle-ci s'emporta avant de rougir, probablement vexée d'être prise pour une inculte. À bien la regarder, elle semblait du genre à avoir reçu un précepteur à domicile, le luxe ! Le garçon albinos sourit de la voir devenir rouge comme une pivoine. "Je suis désolé, je ne voulais pas insinuer que vous n'étiez pas intelligente. Quelque chose ou quelqu'un vous fait peur ? Vous pouvez me le dire, je saurai garder le secret !" Vrai, un secret est un secret pour Max.

Peur ? Elle semble perdue un instant. Le monde lui fait peur et l'impressionne aussi. Mais elle ne peut pas dire cela. " Non, c'est juste... Que je suis restée à l'intérieur très longtemps et que je n'avais jamais vu cette place. C'est magnifique, vous ne trouvez pas ? Et il y a tellement de monde. Il y a beaucoup de lieux comme ceux-ci en Russie ? "

Maksim s'était peut-être trompé, elle était juste stressée à l'idée d'avoir un premier contact avec une personne hors de son cercle de connaissance. "Ah je vois. Contre le soleil, ma mère fait de bonnes huiles contre le soleil à base de pépins de framboise. Je n'ai plus de coups de soleil depuis, sauf quand j'oublie. Je sais que la ville est très grande mais c'est la Place rouge la plus belle puisqu'elle regroupe tous les plus beaux monuments de la ville. Ma mère a dit que son vrai nom est la Belle Place."

"Oui... Depuis toujours." Il était dommage qu'il ait honte en l'entendant l'appeler "mon lapin" ou quand elle s'effaçait face à son père comme une petite souris alors qu'elle semblait si ingénieuse en son absence. "Mais elle est la seule." Et inutile de répéter qu'être aimé par une personne ne suffisait pas et qu'être aussi "unique" n'arrangeait pas sa solitude. "Il y a ma sœur, aussi. Elle m'embête tout le temps !"

Elle a un sourire, mais ne sait pas trop quoi répondre. Au moins il a une famille... Qui ne l'enferme pas dans une pièce sans fenêtres. Elle est contente pour lui, mais de là à arriver à d'en réjouir... " On m'a dit que les frères et sœurs s'embetaient souvent entre eux "

"Ah, vous êtes fille unique," remarqua Maksim. L'envie de demander ce que ça faisait d'être enfant unique le taraudait. "Oui, ce n'est jamais simple, des frères et sœurs. J'aurais aimé être l'aîné." En fait, être fils unique ne l'emballait pas mais être le plus grand, celui qui a l'avantage, oui. "Je peux être votre petit frère si vous voulez, Nadya. J'habite au Sud de la ville, de l'autre côté du fleuve et vous ?" Ce serait dommage de perdre contact.

Dire qu'elle est surprise par la proposition est un euphémisme. " Euh, je ne suis pas sensée dire où j'habite " Elle jettera un coup d'oeil derrière elle, vers son garde du corps qui n'est en fait que son majordome, mais bon. " De l'autre côté... Mais on pourrait se retrouver ici, un jour par semaine, pour profiter de la vue et discuter, si vous souhaitez ? " Oh, elle est repassée au vouvoiement, c'est marrant.

La fille-adulte n'avait pas décliné sa proposition mais elle refusait de dévoiler son nom de famille ou son adresse, quelle étrange personne ! Revenir à la Place rouge toutes les semaines ne l'enchantait que moyennement, ça risquait d'épuiser ses économies. "De l'autre côté du fleuve, il y a une galerie d'art. Son nom est Tretiakov, je crois... Nous pourrions nous y rendre, ce sera plus pratique pour moi et vous." Il était passé une fois devant la belle façade et son père avait dit qu'ils iraient ensemble.

Un peu surprise d'un nouvel endroit comme lieu de rendez-vous, elle hoche de nouveau du chef en faisant attention à replacer une mèche sous son chapeau. " D'accord. Je n'y suis jamais allée mais je serais contente de le visiter. A quelle heure et quel jour tu préfères ? "

"Oh c'est super ! Le samedi, trois heures après midi je dirais. Vous viendrez, madame Nadya ?" Il y avait tant à faire sur la Place rouge mais Maksim n'en avait pas le temps, il guettait la sortie de son père du Kremlin. Une silhouette familière interrompit le fil de sa pensée : un homme barbu, mince, de taille moyenne et à la démarche rigide et fière. "Oh, c'est mon père ! Vous voulez le rencontrer ? Il fera une de ces têtes en vous voyant !"