Rappel du premier message :

CONTRAT DE NOT'RP !

- Statut du RP : ouvert aux incrustations (demander par MP au préalable)
- Type de RP : normal
- Tour de jeu : Lunatique - Mey - etc.
- Délai maximum d'attente de réponse : 7 jours
- Sauts de tours : 2
- Autre : employer le champs lexical aérien au moins une fois tous les deux posts

Le beau dirigeable baptisé La lune bleue propose un trajet à un petit nombre de voyageurs en direction de la campagne russe, plein Est, boisson et nourriture compris dans le prix des tickets.

Il y a quelques jours, Onni a proposé d'accompagner Lumi en Russie pour parfaire son dialecte et se frotter aux civils. La jeune fille en est ravie mais moins quand il lui a dit qu'il serait le pilote, ce qui signifie qu'elle ne piloterait pas son Hopean Siivet. Le dirigeable argenté restera à la base rebelle. À la place, Onni pilotera son vaiseau la lune bleue, renommé en son équivalent russe pour ne pas être identifié par les autorisatés russes. Mais le plus drôle c'est le nom qu'Onni doit porter : Onisim ! Son mentor a ricané pour lui dire qu'elle s'appellerait Ludmila. Lumi trouva ce nom moche au possible. Ilma et Lumi dirent au revoir à leurs camarades de vol pour faire une nouvelle excursion en Russie !

La fière équipe est composée du pilote "Onisim", son co-pilote et deux fières apprenties mécaniciennes. Et Hassel mais il est censé rester caché, chut ! "Bien le bonjour, m'dame ! Partante pour un petit tour à Sarov, aller et retour ?" demande Onni à une femme bien habillée frêle et pâle.

"Demandons aux gens du monastère ! Ils sauront nous dire." Elle s'exécute avec son plus bel accent russe. Le village a en effet une auberge qui nourrit les voyageurs et les autres villageois. Il faut d'abord s'assurer que le petit supporte autant de marche avant de rentrer au village. "Vous ne voulez plus entrer au monastère ? Ils proposent aussi le gîte."

« Autant ne pas troubler le calme des moines et laisser leurs soins à ceux qui en ont besoin. » C’était un prétexte, certes, mais au moins son prétexte tenait la route. Elle espérait simplement que personne n’insisterait, ou refuser d’entrer deviendrait suspect.

Lumi ne remarque absolument pas la peur de la dame à parler aux moines et c'est tout naïvement qu'elle dit : "Troubler le calme des moines ? Mais non ! Beaucoup de moines aiment parler aux gens de dehors, il suffit de leur demander. Et ils ont toujours besoin de dons. Je donne toujours quelques kopecks à l'église pour aider les pauvres." Et seulement aux églises dont les prêtres semblent vertueux.

"Oui, nous avons aimé cet endroit et nous avons voulu en faire profiter des moscovites qui ne connaissent pas forcément mais sont avides de découvrir. Je vois un moine, nous allons pouvoir lui demander où manger dans la ville." Lumi interpelle le moine avec un grand sourire. Celui-ci la salue. "Bienvenue et bonjour, mesdames et mon petit monsieur. D'où venez-vous ?"

Un sourire poli ornait également les lèvres de Yeva, mais il ne s’étendait pas jusqu’à ses yeux. Heureusement pour elle, sa crispation pouvait aisément passer pour le naturel guindé des dames de la capitale et son ton était aimable, même s'il n'avait pas l'enthousiasme de l'aéronaute. « Merci et bonjour à vous, mon frère. Nous venons de Moscou. »

Le moine anime la discussion tandis que Lumi remarque furtivement le malaise de la dame, donnant de l'eau au moulin de son hypothèse. "Nous cherchons un endroit où manger de la bonne nourriture et le petit a besoin de se reposer au calme aussi, il a beaucoup marché." "Nous proposons des légumes de notre potager mais si vous voulez du gibier, il vous voudra aller à l'hôtel de la ville, un grand bâtiment."

« Nous ne voudrions pas nous imposer... » Mais pouvait-elle décemment refuser l'hospitalité qui lui était offerte ? Jouer les fines bouches face à la charité du monastère serait très certainement mal vu. Sans compter qu'elle n'avait aucune certitude que l'Hôtel de ville serait plus sûr, tout compte fait... Si elle avait oublié un jour pourquoi elle sortait rarement avec Isaak, son dilemme actuel était une excellente piqûre de rappel.

Le prêtre dû se sentir petit devant la dame de la haute qui rechignait du bout des lèvres. "Comme vous voulez." Même Lumi qui ne parlait pas russe tous les jours sentait le malaise (en fait, elle était incapable de dire qui avait dit "oui", "non" ou même "peut-être"). "Toi, Isaak, tu veux aller où ?" La vérité sort toujours de la bouche des enfants, n'est-ce pas ?

C’est donc finalement Isaak qui débloqua une situation, sans doute enhardi par le fait qu’une « grande » lui demande directement son avis. « J’ai un peu faim… » Son estomac gargouilla pile à ce moment-là, comme pour confirmer ses dires, et Yeva dut s’avouer vaincue, tout en n’ayant aucune idée comment éliminer le malaise qu’elle avait causé.

"Alors nous pouvons nous reposez ici, mon père ? Isaac est fatigué et a faim. J'ai très envie de goûter à vos légumes du potager ! Nous allons aller vers le bâtiment. Bonne journée et que Dieu vous bénisse !" Le moine s'incline à son tour. Lumi entame sa marche, menant d'un air décidé la petite troupe. Un autre moine l'en indique la pièce pour le repas en communauté et le potager ainsi que le puits le plus proche. Le groupe peut ainsi se reposer en se mêlant aux moines ou non.

Lumi mange bien, reparlant des instants bucoliques dans la forêt entre deux bouchées. Elle évoque les oiseaux, volant librement dans les airs. "Mais avant de pouvoir voler, ils se sont beaucoup exercer dans le nid à battre des ailes. Heureusement, sinon ils tomberaient à leur première tentative !" Est-ce que l'on peut y voir un sens caché ? Tout à fait. Si Isaac a tout intérêt à rencontrer des rebelles, peut-être la mère n'approuverait-elle pas.

"Non, le nid les en empêche. Et ça fait voler leurs plumes d'oisillon parfois. C'est bien. Avez-vous remarqué la ressemblance entre les plumes et les cheveux ? Si vous avez des oiseaux de compagnie, cela doit se voir. Ils perdent tout le temps leurs plumes, comme nous, nous perdons nos cheveux régulièrement en nous les brossant." Le petit Isaac perdra bien d'autres plumes. Il faut espérer qu'il ne finisse pas comme Icare.

Oh que non, les plumes ne ressemblaient en rien aux cheveux aux yeux de Yeva. C’était bien le fait qu’elles aient remplacé ces derniers qui lui avait fait découvrir le problème de son fils. Heureusement pour elle, elle était passée maîtresse dans l’art de dissimuler ses émotions et ses pensées. Et Isaak n’entendait toujours pas le moindre double sens dans les paroles de leur guide. « Mais les oiseaux ils se brossent pas ! »

"Ils font leur toilette... avec leur bec, ils... peignent ? leur plumage et les vieilles plumes tombent." Lumi cherchait le mot "lissent". La jeune pilote sent la noble se raidir à nouveau, comme si la discussion la dérangeait alors que plus tôt, ils parlaient de la faune sauvage tout naturellement. Elle est fière d'avoir trouvé un zootrope mais comment faire quand celui-ci est mineur et ne quitte jamais les jupes de sa mère ?

« Beurk, ils mangent leurs cheveux ! » L’exclamation accompagnée d’une grimace fit réagir Yeva. « Isaak, ne trouble pas le calme des moines. » Les enfants étant assez peu courants dans ce genre d’endroit, elle ne savait pas à quel point les moines étaient patients avec eux. Et elle aimait autant éviter de se mettre leurs hôtes à dos. « Pardon. »

"Non, ils ne mangent pas leurs plumes, ne t'inquiète pas." Lumi s'adresse ensuite à madame Bogomolova, histoire de sonder sa mentalité. "Que pensez-vous des oiseaux de compagnie, madame ? Est-ce que vous trouvez leur cage trop petite ?"

Si Yeva ne comprenait pas le double-sens, Lumi espère qu'elle se souviendrait de ce dialogue. "Oui, nous sommes d'accord. Sentir le vent doit être un délice pour les oiseaux. Dans un dirigeable, on ne sent pas le vent. Mais en bateau, c'est pas mal." Lumi est déjà allée sur un port et fatalement, elle a essayé le bateau. "Il fait beau aujourd'hui, nous avons de la chance !"

Passait-elle du coq à l’âne, ou… ? Mais Yeva avait peur de tirer des conclusions hâtives, en particulier des conclusions potentiellement aussi incriminantes. Elle ne savait pas trop quoi penser de toutes ces bribes de conversation en toute apparence condensées en une seule intervention et choisit donc la solution de facilité testée et approuvée par de multiples générations de personnes ne sachant pas quoi dire: la météo. « Oui, beaucoup de chance, en effet… »

"Il faut profiter de l'instant présent pour être heureux ! Et quand vous reviendrez à Moscou, vous serez contents de retrouver des choses familières !" Elle glisse discrètement quelques miettes de pain à Hassel, toujours caché dans son manteau. "Dis-moi, Isaak, qu'est-ce qu'un garçon de ton âge apprend ?" Elle sous-entend évidemment par son précepteur ou sa préceptrice. Les bonnes manières, les bases d'arithmétiques, de quoi meubler la conversation que lui permet son niveau de russe.

Elle était donc si facile à déchiffrer que ça ? Zut, et elle qui espérait s’être améliorée depuis son arrivée à Moscou… Au moins, la question à Isaak la dispensait de répondre. « Maman m’apprend à lire et à écrire et à calculer. Et aussi les oiseaux dans mon beau livre et l’histoire et la gégora… la géo… les cartes. Comme ça je sais où papa voyage quand il est pas là ! » Pas de précepteur pour lui, toujours pour la même raison, qui dictait tout dans sa vie et celle de sa mère.

"Ouah, c'est fascinant. Quels pays, quelles villes et quelles fleuves connais-tu ?" Inutile de rappeler qu'Isaak a une experte en face de lui. Lumi a beaucoup voyagé pour son jeune âge, peut-être rattrapera-t-elle le père Bogomolov en moins de cinq ans.