Le pouls de la femme allongée dans le sable est faible mais tout de même suffisamment présent pour être détectable. Sa main est soudainement animée d'une pulsion et saisi une poignée de sable avant de se relâcher. « J'.. b....n .. ..r..g.. ...m..t..r., ..ti., ..d..-m.. ... » la voix est artificielle, comme si elle venait d'un traducteur sarien, malheureusement le reste est incompréhensible, étouffé par le sable. La faiblesse du ton n'aide pas.

Morgane n'est pas assez affamée pour sombrer dans un coma vraiment long, ainsi lorsqu'elle est déposée sur le lit elle rouvre les yeux et constate qu'elle est maintenant dans un vaisseau. Une nuée de question lui assaille l'esprit. Combien de temps a-t-elle été inconsciente ? Où est-elle ? Comment s'est-elle retrouvée ici ? Qui l'y a emmenée ? Elle est prise de panique mais n'a plus suffisamment de force pour se lever et s'enfuir.

À l'arrivée du valeth, puis en se rendant compte qu'il était médecin, elle se calme et se rallonge correctement. La grimace qu'il fait devant les relevés ne semble pas l'inquiéter le moins du monde. Ainsi Morgane se contente de répondre par un hochement de tête. « Pas... besoin.... de... d'examens... poussés... » Elle ne sait que trop bien ce qu'elle a et préférerai éviter au valeth une perte de temps inutile à ses yeux.

"Merde non ! Je ne te demandais pas ton avis sur ça, putain." Il n' aucune idée de ce qu'a cette femme exactement ou du moins, il ne sait pas par où commencer. Les examens sont donc nécessaires pour espérer avoir une plus grande compréhension de son affliction. "Ton nom ? Age ? Une hybridité ?" lui demande-t-il en ouvrant un dossier sur son tricordeur multi-fonction.

Elle soupire, s'il veut perdre son temps en analyses elle ne peut pas l'en empêcher. Elle se résigne et finit par répondre aux attentes du médecin valeth. « Morgane Ha... Gretwood, ... 31 ans... pas d'hybridité connue. »

Morgane se dit que ce médecin ne mérite pas de perdre plus de temps, et c'est ce qu'elle lui inflige en voulant partir. « Avant que vos... compteurs n'explosent sachez que je suis... atteinte d'une... maladie inconnue. Rassurez-vous c'est pas contagieux, 'fin je... crois... »

"Bah merde..." Raz haussa une épaule. "Pas ça qui va m'empêcher de soigner une âme en détresse." Il portait de toute façon son masque nécessaire pour sortir sur Manooine, n'ayant pas pris le temps de l'enlever après avoir amené Morgane dans sa navette.

L'abomination notoire de Manooïne pose son regard sur le médecin, d'un air plus sincère que précédemment. « Dites moi... Je ne vous écœure pas ? Ne vous fais... pas... peur ? » Les outils et le professionnalisme du valeth l'ont mis en confiance, elle se sent assez en sécurité pour parler avec son coeur.

Morgane est tout de même un peu surprise de la réaction, un peu excessive, du valeth. « Je ne parlais pas de sélectionner vos patients, ne vous énervez pas. » la fin de sa phrase s'essouffle, à cause du respirateur artificiel elle ne peut pas respirer ET parler, elle reprend alors après une grand inspiration « Je voulais dire... d'habitude les gens sont effrayés, m'évitent, ou me crachent dessus. »

"Pas étonnant à Manooine." marmonne le Valeth qui ne semble pas tenir en bonne estime les habitants de la planète. Comme sa patiente lui a annoncé, ses compteurs s'affolent. Il n'a jamais vu ça et ça l'agace encore plus : il ne sait pas comment apaiser la jeune femme et n'a jamais ressenti cette impuissance depuis ses années d'étude. Et ici, il n'y a personne pour répondre à ses questions. Sauf la première concernée. "Que peux-tu me dire sur cette merde de maladie, chaton ?"

Elle passe ses mains sur ses yeux, comme pour se réveiller, ou réfléchir, ça doit être un mélange des deux en réalité. « J'en sais pas grand chose, mais j'peux vous fournir un rapport médical qui a été fait peu de temps après l'infection. Il doit être quelque part dans le racer. » Avec tout ça, elle ne sait même plus si elle est venue avec ou non, ni même si le médecin avait prit la peine de le ramener aussi.

"Ton racer ?" s'étonne le Valeth qui n'en a pas vu la putain d'ombre. Au pluriel, avec ces deux merdes solaires accrochées au plafond du ciel dégueulasse de Manooine. "Bouge pas de ton lit, je vais lancer un scan. Pour sûr qu'un connard te l'a volé." Alors qu'il s'éloigne vers le cokpit de sa navette, sa voix faiblit mais ses gueuleries restent audibles. "Putain de caillasse de merde, sérieux, ya pas idée de laisser un chaton en plein cagnard. Tous des enfoirés, quel bordel. Alors trouduc, tu trouves ce putain de racer dans ce cul paumé de la galaxie ?" La machine émet des bips qui n'indiquent pour le moment rien du tout.

Morgane n'a pas besoin de plus d'info, le médecin vient clairement de sous-entendre que le racer n'était pas avec elle quand il l'a récupéré lui fait se souvenir qu'on lui a effectivement volé !! Il contient beaucoup trop de bien précieux à ses yeux pour qu'elle le laisse entre d'autres mains. Ni une ni deux elle se lève, manque de tomber, mais se rattrape contre un mur. Elle entame sa course à travers la navette, direction la sortie et les connards qui lui ont volé son racer.

"Où tu vas connas... chaton !" hurle le Valeth depuis le cockpit en voyant sa patiente se faire la malle. "Je t'ai dit de pas bouger, putain de merde." Raz enclenche la fermeture du sas et court derrière son bordel d'invitée. "T'es un peu conne, chaton, parce qu'on ira plus vite avec la navette. Pas question que je foute un coussinet dehors dans ce putain de sable brûlant pour un foutu racer, et pas question aussi que tu te barres dans ton putain d'état, merde. Arrête ton bordel, va t'asseoir, et laisse les emmerdes au scanner. On la retrouver, ta merdasse."

Morgane l'écoute à peine, la peur de perdre sa seule raison de vivre prend le pas sur le bon sens, elle continue de vagabonder dans les couloirs, s'appuyant sur les murs, mais au moment d'atteindre enfin le sas, elle se retrouve face à une impasse, il est verrouillé et la seule idée qui lui passe par la tête c'est frapper dessus, comme si ça allait l'ouvrir d'un coup, par miracle. Raz est derrière elle au moment où elle se résigne et s'agenouille, front posé contre le sas.

"Bah putain, tu dois y tenir à ton racer, chaton." bougonne Raz en secouant la tête devant une réaction aussi illogique. Il s'approche de sa patiente pour la remettre sur pied. "On va retourner au cokpit. Le scan a dû faire son bordel et retrouver ta merdasse de ferraille. Hop ! Fissa, on court vers les emmerdes." Rien de plus simple, foi de Raz'Sha !

C'est déjà incroyable, qu'affamée, Morgane ait pu "courir" aussi loin sans sombrer. « Merci... » La raison revenait peu à peu, mais c'est encore le bordel dans sa tête, si elle en avait la force elle s'emparerait du vaisseau pour aller plus vite récupérer son racer. Mais ce n'est pas le cas. Heureusement. « J'ai... besoin... d'une seringue... »

"Merde alors !" siffle Raz quand il sent la fatigue affamée de sa patiente lui peser dans les bras. Sa voix se fait plus douce alors qu'il la ramène vers la pièce-lit de la navette transformée en baie médicale."Ça va aller, chaton, ça va aller. T'en fais pas, ce bon vieux Raz'Sha a ce bordel en mains." Après l'avoir assise sur la banquette, il farfouille son matos jusqu'à trouver une seringue et plusieurs fioles de compositions alimentaires ; toujours être parés à toute putain d'éventualité, foi de Raz'Sha ! Comme le temps presse, il choisit la plus énergétique du lot et la tend au chaton : "Pas d'emmerdes en vue avec ça ?"