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Destiny doesn't have cookies for you [Raph & Sasha]

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CONTRAT DE NOT'RP !

- Statut du RP : Privé (Chaton & Ley)
- Type de RP : Normal
- Tour de jeu : -
- Délai maximum d'attente de réponse : 72h
- Sauts de tours : -
- Autre : -


Quelle vie de merde. J'ai travaillé toute la journée, avant de me rendre au labo pour des analyses liées à mon cancer. Il a encore progressé malgré les soins. J'ai un peu maigri ces derniers mois - déjà que j'étais pas bien épaisse. Et surtout, j'ai toujours pas trouvé le courage d'annoncer ça à Jack et Charlie. Alors j'ai ressenti le besoin de prendre l'air, et de faire une balade à moto.

Je vais vite, ça c'est clair. Vraiment trop vite. Alors quand je vois l'animal qui traverse la route, j'ai pas mille solutions. Je donne un coup brusque, et je pars sur l'autre voie. Heureusement que je suis seule. Mais la moto aime pas, elle dérape - il a plu, le sol est glissant - et je suis éjectée du siège avant d'avoir pu faire quoi que ce soit. Heureusement, j'avais mes protections, et j'tombe dans l'herbe et la terre humide. Ca amorti pas mal ma chute. "Fais chier."

Je me relève, et je constate que j'ai pas grand chose. Un peu mal au poignet droit, et au genoux, mais le reste ça va. Par contre ma moto... Fais chier. Et mon portable est mort aussi. Gé-nial. Je relève la moto, essaie de la redémarrer sans succès. Alors je prends la route du garage le plus proche. Qu'est-ce que j'peux faire d'autre ? Je boite très légèrement, mais c'est supportable. On a connu pire, hein ? Sauf que le garage le plus proche c'est... Celui de Raphaël. J'espère qu'il sera pas là. Faites qu'il soit pas là.

Je mets longtemps à y arriver, avec ma jambe et mon poignet qui me font mal. J'ai tellement serré les dents que j'en ai mal à la mâchoire. Quand j'arrive enfin, j'pose ma moto, j'détache mon casque en grimaçant à cause de la douleur. Fais chier. "Eh ? Y a quelqu'un ? J'ai besoin d'aide."


Dernière édition par Ley le Mer 20 Fév 2019, 16:05, édité 1 fois
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Raphaël ne s'attendait pas à voir quelqu'un. Ce fut les doigts qui caressèrent son épaule qui le firent sortir de sa concentration. "T'as un client..." Il sourit, retira ses écouteurs, Satan s'étira et sauta de la table pour aller voir nonchalamment qui venait. Raph grommela. La blonde l'imita et il haussa les sourcils, avec un demi sourire il l'embrassa rapidement. "Va-lui dire que j'arrive et monte te préparer, j'arrive plus à avancer. On va sortir ce soir." Il rangea ses affaires méticuleusement, les protégea de la poussière et prit son torchon et ses outils habituels qui lui donnaient une allure de garagiste. Sa queue de diable et ses yeux rouges exceptés.
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Quand j'vois Raphaël sortir, j'hésite à me barrer en courant. J'l'aurais peut-être fait si j'avais pu. Mais j'suis clairement pas en état. Fais chier. J'prends une grande inspiration. J'ai pas le choix, alors va falloir composer avec. Ma moto est morte et mon tél aussi. "Salut, Monsieur le Diable." Je reste immobile, j'ai pas envie qu'il me voit boiter. Pourquoi c'est si... Etrange, de le voir ? Reprends toi, sale conne. Au moins, le temps a pas l'air de vouloir changer. Si ça, ça va, alors tout va bien. Pas vrai ? "J'ai besoin de tes talents de mécano."
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Raph serra les dents quand il vit Sasha. Encore elle. S'il pensait qu'il allait la revoir un jour. Et s'il pensait que Sasha allait rencontrer sa copine du moment... Il inspira et lâcha prise. C'était une cliente comme les autres. "Salut Sasha." Il se retourna vers Lucia avec un petit sourire, puisque c'était comme ça que la blonde s'appelait. "Allez, monte te préparer ..." Elle était méfiante, il avait changé de regard, elle hésita avant de le laisser, sans oublier de marquer son territoire en passa sa main sur la nuque de Raph. "Bon qu'est-ce qu'elle a encore ta bécane ?"
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Pourquoi j'suis surprise de voir qu'il a une meuf ? Il a le droit. J'lui ai pas donné ce qu'il voulait, moi. Je surveille le ciel. Un, trois, cinq nuages. Bon, ça arrive. C'est pas forcément moi. Alors j'me concentre sur la moto. Ouais, c'est bien, ça. "Elle a dérapé sur la route mouillée. Elle démarre plus." Bon résumé, dans l'ensemble. J'peux pas m'empêcher de le regarder. "T'as l'air en forme." Merde Sasha, la moto on a dit. Uniquement la moto. Elle a une grosse éraflure sur toute un côté, et une partie du moteur a l'air un peu enfoncé. Sacré choc, hein ?
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Raph ne faisait plus attention à Sasha. Bien qu'il sentait particulièrement sa présence et une pointe de gêne. Pourtant elle n'était pas une ex, même pas une amie, une frustration, un potentiel gâché. La moto était toujours un bijou et voir un bijou abimé lui faisait toujours mal au coeur. "Ok je vois." Il tournait autour comme autour d'une proie, vérifiant les joints, caressant presque la carrosserie. Il ne la regarda même pas quand elle lui demanda -était-ce même une question?- qu'il avait l'air en forme. "ça va." Une once de colère traîna dans sa voix froide. Il ne lui rendit pas la question/déclaration. Elle avait le cancer, elle avait forcément une tête horrible.


Dernière édition par Chaton le Mar 22 Jan 2019, 22:35, édité 1 fois
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La moto. La moto. Pas lui. Pas le chat, qui a bien grandi depuis notre dernière rencontre, d'ailleurs. Merde. J'ai mal. Pourquoi le ciel se couvre ? Y avait que cinq pauvres nuages de merde. "Raph, j'voulais t'dire..." Ferme ta gueule. Ferme-là, tu vas te ridiculiser, tu vas tout faire péter. Reste concentrée, reste maître de toi-même. Pense aux nuages, à la moto. J'm'appuie sur ma jambe blessée. Bordel, ça fait mal. Bordel. La moto. La douleur. Les nuages. La moto. La douleur. Les nuages. La moto. La douleur. Les nuages. La moto...
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Il se concentrait sur la moto, la réparer vite pour que l'autre s'en aille. Fallait trouver des pièces de rechange. Surtout pour le carburateur. Il se mord la lèvre sans faire attention aux traces noires qui maculaient ses mains et ses bras. Il s'arrêta dans ses gestes quand il entendit les mots de Sasha. C'était pas la première fois qu'elle faisait ce genre de trucs, il avait commencé à la comprendre. Il prit la moto par les cornes et jeta un coup d'oeil. "J'ai compris te force pas." Il continua. "Bon par contre, t'as trop abîmé le carburateur pour qu'elle redémarre ce soir, faut que je change la pièce. Je vais t'appeler un taxi, tu viendras la chercher demain soir."
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Merde. La moto. La douleur. Les nuages. La... Merde, merde, fais chier. "Merde." Ca m'a échappé. Le ciel est presque noir. Bien joué. "J'suis désolée. J'me suis comportée comme une vraie connasse avec toi. T'as été le premier gars à te montrer bienveillant avec moi et... J'ai pas été sympa. Ca change rien à ce que j'ai fait, et j'm'attends pas à ce que ça change un truc pour toi. J'voulais juste que tu le saches." C'est lui que je regarde, cette fois. J'sais qu'il a une meuf, j'sais qu'il a sa vie. J'm'en fous d'être une putain de connasse, d'habitude. Mais y avait aucun mec qui avait fait ce que lui a fait. J'peux pas... J'peux pas ignorer ça.
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Un petit rire lui échappa. Il se sentit apaisé par ce qu'elle venait de dire. "Eh bien. C'est mieux quand ça sort. Je t'en veux pas Sasha. Un peu au début mais maintenant ça va. Donc merci mais ne t'en fais pas. Le prochain sera le bon." Il lui adressa un vrai sourire et un clin d’œil, s'essuya les mains. Elle avait eu du mal à le faire sortir. Il vérifia que la moto était bien stable et s'accroupit à côté de nouveau.
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Il n'y aura pas de prochain. Et il le sait. Mais au moins, il le prend bien. Avec cette même désinvolture du début, avant qu'il se lasse. Il est pas différent des autres, en sommes. Un peu plus résistant, mais pas différent. J'hausse les épaules comme seule réponse. Bordel, j'ai mal. Bordel, ça fait mal. Mes blessures physiques aussi, me font mal. Et le chat qui vient me ronronner dans les pattes... Super, putain. J'ai rien à faire, sinon attendre. Mon tél est mort de toutes façons, alors j'suis bloquée là et j'dépends de lui. Je veux pas l'emmerder, il a sa vie, après tout. Mais rester debout à le regarder lui, c'est une torture.
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"J'ai pas été un saint non plus." C'était le cas de le dire... Il sourit intérieurement à sa plaisanterie. Mais il disait vrai. Il l'avait poursuivie, forcée, jusqu'à corrompre son médecin et voler son numéro. Il s'était donné bien plus que pour une fille ordinaire. Mais les filles ordinaires c'était bien aussi. De sa classe sociale, où les choses étaient simples, heureuses. Il appela un collègue pour récupérer les pièces le lendemain. Puis il se retourna vers Sasha, posa ses poings sur ses hanches. "Tu t'es blessée dans l'accident ?"
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Ca fait longtemps que j'lui en veux plus, à lui. Au départ, ça me faisait chier, parce qu'il mettait mes protections et mes barrières à rude épreuve. Mais avec le temps, ça s'est pas révélé si dramatique que ce que je craignais. Au final, son passage dans ma vie à juste accentuer le vide que je ressens en moi. J'crois pas que la solitude me pesait autant, avant lui. Et j'suis pas sûre de pouvoir revenir à la normale un de ces quatre. Mais je ferais avec. Comme toujours, hein. Alors j'hausse les épaules quand il me demande si j'ai été blessée dans l'accident. "Trois fois rien. J'ai eu de la chance." J'en sais que dalle, en fait. J'ai mal, mais j'ai rien regardé.
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"Ok." Bien sûr qu'il savait que c'était faux. Bien sûr qu'il avait vu les nuages. Raphaël était observateur, mais pas mère Térésa. Il avait essayé mais on ne pouvait pas aider quelqu'un qui ne le voulait pas. Il l'avait appris à ses dépends. Alors il se tenait comme un con. Le bruit des talons qui descendaient le tirèrent de l'embarras. Déjà ? "Tu en penses quoi de celle-là ?" "Magnifique." Mais pas pratique pour la moto... Elle se tourna vers Sasha, et ne la voyant déjà plus comme une adversaire. "Mais vous avez une mine terrible !" Avec toute la diplomatie qu'il avait Raph expliqua. "Elle a eu un accident avec la moto." Air horrifié de Lucia.
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Ma gueule ? Ouais, j'ai un cancer, et j'viens d'avoir un putain d'accident, en plus de tomber sur le seul gars qui aurait pu me venir en aide et voir qu'il est avec une grognasse dans ton genre. "Et toi, t'as..." Vu ta gueule ? J'm'arrête avant de finir ma phrase. Inutile, pour cette blondasse de merde. "Ta robe est canon, mais pas hyper pratique, si vous comptez partir en moto." C'qui faut pas dire. Depuis quand ça m'intéresse, de blesser ou non ? Aller tous vous faire foutre. J'regarde Raph. "J'vais pas vous retenir plus longtemps. J'repasse demain soir pour la moto. Merci de t'en occuper." Et j'tourne les talons, en serrant les dents et les poings pour pas boiter devant eux. J'vais pas leur donner cette satisfaction.
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Sasha et Lucia, l'une commentant le teint livide de l'autre, l'autre commentant la robe de l'une. Raph resta les bras ballants, gêné. Lucia, elle, avait hoché la tête et enlevé ses talons. "Si tu m'avais dit..." Elle avait ensuite rattrapé Sasha par la main. "Non mais attendez ! Vous ne pouvez pas partir comme ça ! Laissez-moi vous examiner ! Raphaël Moretti tu n'es qu'un ours mal léché... tu manques à tous tes devoirs." Il se frotta la tête suite à la tape qu'elle lui avait donné. "Je n'appellerai pas l'hôpital si vous n'en avez pas envie mais il faut vous soigner." Avec un copain mutant, Lucia savait que tous ne voulaient pas avoir affaire aux institutions.


Dernière édition par Chaton le Ven 25 Jan 2019, 09:22, édité 1 fois
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Putain mais je rêve, elle me veut quoi l'autre grognasse de merde ? Si j'avais pas fermé ma gueule et que j'avais été comme d'hab, elle m'aurait laissée partir, cette connasse. Putain. J'aurais bien voulu l'envoyer chier, mais faut être réaliste trois secondes. J'ai peut-être un truc cassé, ou p't'être que je saigne, ou j'en sais rien, mais j'vais pas arriver chez moi vivante si je me casse comme ça. Je soupire, vaincue. "Bon, ok, mais rapidement, hein. J'veux pas gâcher votre putain d'sortie. Et pas d'hôpital. J'les emmerde, eux. Ouais, j'les emmerde." J'emmerde tout le monde. Et cette fille parfaite plus que les autres. Putain d'nana.
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Il avait oublié comment elle était. Deux minutes plus tôt, vulnérable. Et de retour sur une carapace de gros mots, de méfiance, d'agressivité. Pourtant elle avait accepté de se faire soigner. "Tu peux lui faire confiance, elle est presque médecin." Il fallait juste qu'elle termine ses études. Raphaël s'eclipsa pour aller chercher un verre d'eau et la trousse à pharmacie tandis que Lucia s'occupait de faire asseoir Sasha et de commencer à lui poser des questions sur ses blessures. Il s'enfila deux shooters de rhum sur le chemin pour se mettre les idées en place et se concentrer et prit la bouteille de vodka pour désinfecter.
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J'm'en fous de ce qu'elle est ou pas. Elle pourrait bien être une putain de cuistot que j'aurais quand même accepté qu'elle m'examine. J'm'en branle. L'autre me demande assez vite de me désapper quand je lui dis que ma jambe et mon bras me font mal. Alors j'le fais - être pudique c'est une putain de perte de temps. J'enlève mon haut en faisant gaffe à pas décrocher ma perruque, et j'enlève ma jupe et mon collant épais. Je saigne pas mal de la jambe et mon genoux a une allure bizarre. Mon épaule est touchée aussi, mais c'est surtout mon poignet qui a l'air d'avoir pris cher. Pour le reste, j'ai quelques égratignures çà et là, mais rien d'insupportable. Quand j'vois Raphaël revenir avec la bouteille de Vodka, j'lui arrache presque des mains et j'vide trois gorgées.


Dernière édition par Ley le Mar 29 Jan 2019, 20:02, édité 1 fois
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Raphaël n'avait jamais été un professionnel en contact humain. Voir Sasha en culotte, examinée par sa copine, ensanglantée, maigre, la mine jaune, un corps dévoré par la maladie, le mettait mal à l'aise. Il détourna les yeux. Il laissait faire la douce et attentive Lucia. L'accident avait été grave. Raph s'en rendait compte. Comme celui de la dernière fois. Il passa par la colère puis la tristesse en y repensant. Puis la pitié. Sasha était seule, et éloignait les autres. C'était Lucia qui avait du aller la chercher. Tout le monde courrait après Sasha. "Tu es bien abimée. Raph mon..., tu peux bricoler une attelle pour son poignet ?" Elle s'était arrêtée pour ne pas gêner Sasha.
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Que j'le veuille ou non, j'me sens mal à l'aise, et j'ai du mal à pas laisser sortir mes émotions. Faut que je fasse gaffe pour pas que ça déborde. Dehors, il commence à pleuvoir, mais pas assez pour que ce soit grave. "Te donne pas autant de peine. Un bout de tissu bien serré suffira, j'irai acheter une attelle en rentrant chez moi. J'ai déjà assez abusé de votre gentillesse." Et ça me coûte de dire ça. Mais j'avoue qu'aujourd'hui, après l'accident et le reste, voir Raph' comme ça, heureux avec quelqu'un d'autre, et... Merde. Dehors, la pluie redouble d'intensité. J'reprends la bouteille de Vodka et je bois jusqu'à manquer de m'étouffer. "Est-ce que vous pouvez me prêter un téléphone ? J'ai ruiné le mien dans l'accident. J'dois... Appeler un taxi."
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C'était une torture de la voir comme ça. Résister autant aux attentions, à la douceur de Lucia. Résister à l'aide qu'on lui proposait. C'était une torture de voir qu'il pleuvait fort dehors. C'était pire que de la voir pleurer. Raph était désolé. Il reprit la bouteille presque brutalement. "Sasha ça suffit maintenant. Lucia veut t'aider... laisse-toi faire... Tu n'es pas obligée d'être toujours toute seule. On peut pas te laisser rentrer dans cet état." Peut-être qu'elle a grandi, qu'elle est moins rugueuse qu'avant. Peut-être que cette fois, maintenant qu'il n'est plus une menace pour elle, elle pourrait se laisser faire.
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Je regarde Raph', et pour la première fois depuis je sais pas combien de temps, je lui lance un vrai sourire sincère, mais sans joie. J'me sens... Triste. Vraiment triste. Dehors, les nuages continuent de pleurer pour moi. Si je me reprends pas, on va être inondés. "Je sais, Raphaël, que vous voulez m'aider tous les deux. Mais si, je... Je suis obligée d'être seule. Quand je m'ouvre aux autres... Regarde. Regarde ce que ça fait. C'est impossible, je... Je peux pas faire ça à des milliers d'innocents." Je détourne le regard, me rappelant de la présence de Lucia. "Je ne peux pas rester longtemps. C'est possible de faire le strict minimum ? Je serai prudente." Parce qu'en présence de Raphaël, moi, je contrôle plus rien.
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Lucia n'osait rien dire. Elle était un peu à l'écart, sachant qu'on ne lui parlait pas vraiment. "Mais Sasha... c'est juste de la pluie. T'es pas responsable de toutes les catastrophes climatiques. Il y en aura d'autres des averses et des tempêtes." Il s'arrêta, soupira et revint en retrait. "Bon, je vais au bar. Peut-être que ça ira mieux si je ne suis pas là." Lucia se mordait l'intérieur de la joue, toujours en robe de soirée. "Oui je vais faire le strict minimum." Elle avait l'air sincèrement désolée. Ils l'étaient tous.
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On a déjà eu cette conversation des dizaines de fois, ou en tout cas trop de fois déjà. Il comprend pas, et j'peux pas le blâmer pour ça. Il sait pas pour la foudre, pour mon père, il sait pas pour la famine, il sait pas pour les inondations, pour les incendies. Il a aucune idée de tout ça. "J'veux plus être responsable de la mort ou des pertes d'autres personnes. Plus jamais." Et j'fais rien pour le retenir. Bien sûr que j'ai envie qu'il reste, bien sûr que j'voudrais... Mais il a sa copine. Sa vie, un milliard de fois plus simple qu'elle aurait jamais pu l'être avec moi. Moi j'vais crever, seule. Ca fera de la peine à Charlie et Jack, mais après ça, plus personne ne souffrira à cause de moi.
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