Rappel du premier message :

CONTRAT DE NOT'RP !

   - Statut du RP : Ouvert à une incrustation surprise (demander par MP au préalable)
   - Type de RP : Normal
   - Tour de jeu : Dans l'ordre de réponse
   - Délai maximum d'attente de réponse : Deux jours
   - Sauts de tours : Un seul
   - Autre : Promis, Klyde ne fera pas de mal à Anoushka si elle ne fait rien de... lupin.  
   

Il regrettait déjà son ancienne maison... Il y avait trop de gens ici, trop de bruits et trop de choix. Trop d'imprévus également. Klyde n'aimait pas les imprévus. {Mais ils sont riches d'expériences et de connaissances à venir, Trésor. Vois cette mésaventure comme ta première épreuve dans le monde.} D'accord, Klyde n'aime toujours pas les imprévus mais il se promit de voir les choses différemment. Ce n'était pas un drame s'il ne comprenait encore rien aux transports par dirigeable, s'il avait lamentablement manqué la capitale et qu'il lui fallait trouver un moyen pour rentrer à Moscou, sa valise sur les talons. Mais la capitale qu'en même... C'est grand une capitale, non ? {Allons mon garçon, rien n'est un hasard. Le Seigneur a sûrement prévu quelque chose pour toi ici, à toi de chercher.} Resserrant son manteau trop large pour lui autour de ses épaules, son chapeau vissé sur sa tête pour protéger ses yeux du regard des passants, le jeune homme prit sur lui et entreprit de se diriger vers la bourgade la plus proche où il pourrait trouver une gare (plus jamais le dirigeable, plus jamais). Le temps était relativement doux pour un mois d’aout mais les nuages qui se formaient dans le ciel étaient sans appel : s'il ne se dépêchait pas, il finirait sous la pluie. Et il n'avait rien d'assez chaud dans ses affaires si cela arrivait. Et ça arrivera sûrement.

Dit-elle en l'ayant regardé. Lui, bruyant ? Il afficha une mine déconfite, la questionnant : "J'ai parlé dans mon sommeil ?" Il ne voyait vraiment pas où elle voulait en venir, ni le lien avec un supposé jeu. "Désolé" rajouta-t-il au cas où.

Ce n'était pas la première fois qu'ils ne se comprenaient absolument pas. Mais Anoushka commençait à avoir l'habitude. Elle lui sourit donc patiemment et expliqua d'un air docte : "Non. On joue à "Je veux quelque chose de...". On doit décrire un truc dans l'paysage. Moi, j'ai dit "bruyant" donc une meuuuuuuuh." Son sourire se fit victorieux. "Une vache ! Vous avez compris ? Essayez d'répondre. J'vois quelque de... marron et droit, mais sans feuilles." Elle parlait bien évidemment des poteaux des palissades.

"Oh" se contenta-t-il de signaler pour exprimer qu'il avait compris le principe. Les prêtres aussi avaient un entraînement d'observation qui ressemblait à ça mais jamais Klyde y a vu un jeu. Donc... marron, droit, sans feuilles. En plein moins d'août, les arbres étaient à exclure. Du bois alors. Regardant à l'extérieur du véhicule, il désigna du doigt les clôtures qui défilaient à côté d'eux. "Les barrières ?" C'était marron, droit et sans feuilles.

"Ouiiiii !!!" Dans son enthousiasme, Anoushka tapa avec entrain des mains, un immense sourire au visage. "Vous voyez que vous savez jouer, Monsieur Klyde ! Je savais que vous comprendriez vite. Maintenant, à vous de dire, à moi de deviner." Elle se mit à fixer les alentours d'une grande attention. A l'avant, le père d'Andrei retenait des gloussements, amusé par la scène.

Pendant un instant, Klyde eut un blanc. Mais un vrai blanc, pas un moment d'égarement dans ses propres pensées ou de réflexion. Un réel vide qui le laissa coi. "Tu parles comme Elle..." fut tout ce qui lui échappa dans un souffle. Puis l'instant était passé et Klyde chercha dans le paysage de quoi jouer à son tour. "Je vois quelque chose de... pâle et interminable." Il ne voyait pas comment décrire autrement en si peu de mots le sentier qui défilait sous leurs roues.

La petite fronça des sourcils et quitta la route du regard pour river sur Monsieur Klyde des yeux inquisiteurs, curieux et surpris. "Qui ça, "Elle ?" Une grande dame qu'il admirait peut-être ? Anoushka se rengorgea, fière comme un coq. Ce ne pouvait être qu'un compliment, avec ce ton (elle le trouvait cependant un peu blanc, comme s'il avait blanchi). L'appel du jeu la détourna quelques minutes de sa question - mais elle allait revenir à la charge si elle n'avait pas de réponse. La description lui faisait penser à la traînée de lait dans le ciel nocturne mais il ne faisait pas encore nuit. Oh ! "Je sais, je sais ! La route !!" s'écria-t-elle, toute joyeuse, avant d'enchaîner. "Moi, je vois quelque chose de brun-noir." Elle venait d'apercevoir un chien de berger dans le champ d'à côté.

Brun-noir... {Trésor ?} Il y avait beaucoup de choses qui soient brunes ou noires ? Sa tenue surtout. {Anoushka t'a posé une question avant cela} Ses cheveux étaient noirs, pas spécialement bruns. Et puis, il était en grande partie sous le chapeau. {M'écoutes-tu ?} Non, elle aurait dit "rouge" en plus pour le chapeau. Ignorant délibérément Sveta avec un léger sourire de rébellion, Klyde entreprit de regarder au-delà de l'espace dans la voiture. "Une v..." commença-t-il en voyant le bovin brun avant de remarquer la forme plus petite à côté. "Un chien."

A l'avant, le père d'Andrei se retourna pour lancer un regard compatissant vers Klyde. Anoushka avait froncé les sourcils. Elle sauta sur ses pieds, mit les poings sur ses hanches et prit une grande inspiration. Le père d'Andrei se décala vers l'avant, prévoyant, pour éloigner ses oreilles. "Votre mama vous a jamais dit qu'on doit pas silencier une question d'un enfant ?! Nan mais !" Une petite moue lui échappa. "Attendez, silencier n'existe pas. Mais vous comprenez hein ? Alors faut être gentil, et m'dire qui est Elle." Elle lui sourit, angélique. "Ziou plaît."

C'était encore un de ces moments où il ressentait nettement le décalage entre lui et les autres personnes. Seulement, Sveta refusait catégoriquement de l'aider, appuyant sur le fait qu'il l'avait bien cherché. Et ce p'tit bout de femme ne valait pas réellement l'inquiétude que leur conducteur affichait, même si elle parlait fort. "Je ne sais pas, je ne connais pas ma mère" fit-il comme si l'explication était évidente. "Une Sainte." Au moins, il avait répondu.

"Votre mama était une Sainte ?" Anoushka était réellement perdue. La culpabilité la frappa soudainement, et sa propre tristesse lui fut renvoyer. Manquer d'une mère était terrible, et elle savait ce que ça faisait. Alors elle se rassit calmement. Et comprit enfin le silence de pause qui avait séparé les deux phrases de Monsieur Klyde : elles n'avaient rien à voir entre elles, et il lui avait répondu. "Vous trouvez que je ressemble à une Sainte ?" s'étonna-t-elle.

"Je ne sais pas qui elle était. Ni portrait, ni nom." En parler ne lui provoquait étrangement aucune peine. Pour lui, elle était la femme qui lui avait donné vie mais il restait un enfant du Seigneur, élevé par et pour Lui. Ce n'était pas quelque chose qu'il arriverait à expliquer, la notion était bien trop ancrée en lui. "Tu as parlé comme elle, à un moment. La même volonté, la même flamme." Cette fois encore, il ne pourrait pas l'expliquer.

Elle ne savait pas comment ils en avaient dérivé à leurs mères - ah oui, une expression. Anoushka avait un sourire crispé. La blessure était toujours là, toujours ouverte, toujours douloureuse. Elle ne voulait pas y penser, pas tout de suite, préférant attendre d'être seule (ou au moins avec Baboula et Dedoula) ; la tristesse avait tendance à appeler sa louve, qui voulait la protéger. "J'suis flattée, Monsieur Klyde." dit-elle alors. Une grande tour à l'horizon la fit bondir sur ses pieds. "Regardez ! Je vois quelque de chose de haut et pointu, et sacré." Le clocher de l'église de la petite ville qu'ils essayaient d'atteindre avant la nuit.

"Flattée ?" De quoi ? D'être comparée à Sveta ? Drôle d'idée... {Garçon ingrat} s'offusqua faussement la concernée. Klyde sourit à la remarque, un sourire réel qu'il partageait avec Anoushka (même si la petite ne pouvait entendre Steva). Quand elle bondit une fois de plus sur le plancher de la voiture, il réalisa que pour une enfant avec une telle bougeotte, le voyage a dû lui paraitre long. Et vu leur sieste plus tôt, elle sera infatigable une fois pied à terre... "Une église" dit-il au simple mot 'sacré', avant de lever les yeux sur la ville pour confirmer sa réponse.

"Z'êtes devenu très fort à ce jeu, Monsieur Klyde !" se réjouit Anoushka. Elle ne tenait plus en place maintenant qu'elle avait vu le clocher - ne pensant pas que la ville était en fait encore assez loin. Elle en était à grimper sur les épaules du père d'Andrei pour mieux voir, malgré ses bougonnements et ses remontrances, mais il n'osait pas lâcher le volant du véhicule à vapeur sur le sol rocailleux et ingrat qu'ils utilisaient. "C'est tellement haut ! Elle doit être grande !!"

PS:

Craignant qu'elle provoque un accident dans son euphorie, Klyde se leva calmement pour attraper Anoushka sous les bras, les siens enserrant son petit torse pour l'éloigner du conducteur. Sans effort ni brusquerie, il la posa debout sur la banquette arrière et resta à côté d'elle pour maintenir son équilibre si elle voulait se pencher et regarder sur les côtés. "Elle est plus grande que celle de ton village" confirma-t-il en contemplant à son tour l'édifice. "Comment s'appelle-t-il ?"

PS:

Anouhska se laissa faire avec une moue. Le père d'Andrei jeta un regard reconnaissant à Klyde par-dessus son épaule. A sa question, il pointa la ville en approche. "C'est Tomsk, sur l'Ob. Vous y trouverez une gare dont les trains rejoignent Moscou. Pas directement, je le crains." Anouska tirailla la manche de Klyde. "Si c'pour l'nom du village que vous d'mandiez, c'est Saint-Champ. On a une vieille légende sur un berger qui aurait rendu gentil les loups."

PS:

Klyde fut surpris qu'elle se laisse autant faire mais en fut tout de même heureux. "Comment ça, 'pas directement' ?" demanda Klyde à leur conducteur, craignant un peu ce que cela sous-entendait. Si le train ne l'amenait pas à Moscou d'une traite, les chances qu'il se perde de nouveau augmentait drastiquement. {Ce sera une nouvelle aventure !} Au moins ça semblait amuser quelqu'un... "Saint-Champ ? Elle est étrange ton histoire..." Et un brin déplaisante pour le Guide qu'il était.

"L'histoire dit que chaque berger du village perdait la nuit plein d'brebis. Mais un loup tué, tous les troupeaux étaient décimés. Alors ce berger, celui dont j'parlais, bah il est allé chez les loups et il a fait un pacte avec eux : à eux le côté nord de la colline, et plus d'attaque sur l'village et l'côté sud d'la colline - c'est là qu'ya ma maison. Mais c'est qu'une légende." Le conducteur profita qu'elle soufflait pour glisser : "Il y aura au moins une correspondance."

Klyde fronçait des sourcils à mesure qu'elle lui racontait son histoire. Il y avait définitivement quelque chose qui le dérangeait dans cette légende. "Un pacte avec des loups ? Tu es certaine que le berger n'était pas un démon qui pouvait parler aux loups ? Eux ne sont pas dressés, pas comme Grandmont ou Sobaka." Tout ceci manquait affreusement de logique. La nouvelle de la correspondance finit de l'achever.

"Et si j'vous disais que j'suis une zoothrope, une de ces démons, une louve ?" Anoushka avait envie de leur balancer ça à la figure ; le poids du secret pesait sur elle. Mais elle eut la sagesse de rester muette, renfrognée, une moue à la lippe. Elle ne pipa pas un mot pendant de longues minutes, alors que le véhicule à vapeur les menait peu à peu à Tomsk. Fâchée, elle comptait bien bouder. Sauf que sa curiosité pourrait la faire rapidement fléchir...

Spoiler:

Il n'avait pas réussi à la rassurer. Pas que ça le surprenne mais constater son échec le renferma à son tour dans un mutisme songeur. Klyde se contenta de rester à côté d'Anoushka, sans la toucher, la tête tournée vers le paysage et les yeux dans le vide. Il avait bien compris qu'il ferait mieux de rester à sa place et se taire, c'était encore ce qu'il faisait de mieux.

Elle n'était pas une gamine qui restait longtemps fâchée. Tout le monde haïssait les démons, ce n'était pas que Klyde (et peut-être qu'en fait, il ne lui arriverait rien avec lui, même s'il savait). Petit à petit, elle se laissa glisser contre lui, tout naturellement, puis lança d'un coup : "J'vois quelque chose plein de murs." Ils approchaient en effet des premières maisons de Tomsk. Anoushka sourit doucement à Klyde en serrant son bras contre elle. "C'est tout pardonné."

Il avait senti l'enfant s'approcher de lui avant qu'elle ne prenne son bras. Il ne voyait pas pourquoi il aurait dû demander pardon, il n'avait rien fait de mal ou d'impoli mais Sveta lui assura qu'il fallait mieux pour l'instant passer outre. Au lieu de ça, Klyde continua de regarder le paysage d'un air morne sans un regard pour Anoushka ou leur conducteur.  "Les bâtisses ?" demanda-t-il tout de même. Vraiment, il ne comprenait pas où il aurait fauté.