Rappel du premier message :

CONTRAT DE NOT'RP !

- Statut du RP : privé (Silivren - Angell)
- Type de RP : express
- Tour de jeu : //
- Délai maximum d'attente de réponse : //
- Sauts de tours : //
- Autre : Cookies à gogo !                  

Comme de coutume, Cayden s'amusait avec le vent. Ce jour-là, il se laissait glisser parmi ses volutes, cerf-volant soumis à ses caprices. Indifférent à se redresser, les yeux fermés, le corps détendu, il laissait sa totale confiance à son plus proche ami. Il ne volait pas ; il glissait entre les nuages. Là-haut dans le ciel, parmi les volutes brumeuses, il oubliait tous les problèmes terre-à-terre. Pas qu'il en ait beaucoup, juste d'habituelles angoisses et soucis adolescents. M'enfin, il coinçait surtout sur un tableau. Il ne savait pas comment le terminer, l'inspiration le fuyait, au point de le faire larmoyer d'impuissance. Alors, parmi les courants lunatiques de la brise, il espérait trouver un murmure subit de sa Muse. Ses aigrettes tressaillirent soudain. Il rouvrit les yeux et se retourna vivement pour accueillir la puissante bourrasque qui l'assaillait. Ses longues ailes écarlates prirent le vent comme une voile ; il fut violemment repoussé en arrière. Plutôt que se débattre pour reprendre le contrôle de son vol, Cayden se mit à rire à gorge déployée. Il l'avait sa réponse. "Tu es toujours trop prudent, Cholena" se dit-il intérieurement. "Le vent te souffle de prendre des risques, de peindre sans réfléchir." Riant toujours, l'ornitothrope se laissa retomber en arrière, les ailes repliées en un piqué vif qu'il termina, cette fois-ci, correctement en se posant délicatement sur le sol. Le sourire aux lèvres, le cœur encore battant, le pas sautillant de son excitation, il bondit vers l'Institut.

- D'accord ! Hum... Tu te plait ici ? Je veux dire, tu es bien traité ?

Diana lui redonna le tableau avec beaucoup de délicatesse. Comment le chauve traitait les gosses ? Apparemment bien...

- Dis moi si nous t'ennuyons hein.

"Vous ne m'ennuyez pas. J'aime bien parler de mes toiles." Il remit celle du chardonneret dans sa sacoche, veillant à ne pas l'entrechoquer à son appareil photo. "Je suis très bien traité ici. C'est vraiment..." Cayden souffla dans un petit sourire doux-amer " ... merveilleux de passer inaperçu. Parce que tout le monde a une mutation ici. Puis, je peux continuer l'école, et j'ai réussi à me faire un ami." Pour son avenir, les choses se corseraient. Il ne voulait pas y penser.

- Tant mieux alors... Tant mieux...

Diana se perdit dans ses pensées quelques instants en le regardant. Ils se cachaient mais ils étaient heureux ici. Le chauve donnait des cours et une éducation, il en avait le luxe. Il faudrait faire quelque chose de plus rigoureux à la confrérie... Pour pouvoir aider les jeunes qui arrivaient.

L'une des soeurs siamoises semblait perdue dans ses pensées. Diana, s'il avait compris laquelle était de quel côté. C'est pourquoi Cayden resta un moment à se mordiller les lèvres avant de se lancer. "Et vous ? Vous faites comment ?" En vérité, l'ornitothrope réfléchissait beaucoup, avec angoisse, à son futur. Qu'allait-il faire ? Il ne passerait jamais inaperçu en dehors de l'Institut. Un artiste-peintre-photographe ermite, ça irait comme projet de métier ? Il en doutait.

- Hein ? Comment ça on fait comment ?

Diana tourna la tête vers lui. Faire comment quoi ? Elle ne comprenait pas tandis qu'Hélèna répondait a un texto sur leur téléphone. Hn... Le travail ? Pas envie d'y aller, autant leur faire tourner en bourrique pour l'attente.

"Et bien, pour aller dehors, dans la foule." Cayden s'agita sur place. "Même avant d'avoir ces plumes et ces cheveux et ces griffes et ces ailes, bien, bien trop voyants, je n'aimais pas ça. Mais maintenant ? Déjà que j'ai la trouille de juste aller au bar de la mère de Dyn, et en volant." Il soupira longuement, à nouveau prostré sur sa souche comme un petit oiseau frigorifié. "J'aimerais être plus confiant, parfois. Mais je n'y arrive pas."

- Bah... On le fait c'est tout. On a longtemps été montrée à la foule donc ça ne nous dérange pas. On passe au dessus de tout ça. Et puis on traîne avec des gens qui ont pas des apparences communes non plus. Ça ne les empêche pas de sortir ou encore de vivre. Entraîne toi un peu genre à faire des trajets simples par exemple. Joue un rôle. C'est ce qu'il y a de mieux pour la confiance.

Cayden fit une petite moue. Il ne savait même pas mentir pour sauver sa peau. M'enfin, son plumage. Rien que d'imaginer se balader à pied en dehors de l'Institut lui coupait la voix et faisait tomber un poids mort dans son estomac. Mais elles étaient gentilles, à le conseiller et répondre à ses questions subites, alors il leur sourit, en espérant cacher son trouble. Autant changer de sujet. "Je peux voler jusqu'à mon nid et ramener une toile, si vous voulez ?"

- Non non ! On ne va pas te déranger pour ça ! Reste ici un peu tranquillement. Profite.

Diana regarda la mousse sur la souche. Elle regardait les arbres et Hélèna regardait l'herbe verte et se pencha pour la toucher.

- Tu nous montreras quand on devra retourner à l'Institut. Dans tous les cas, il faut bien qu'on y retourne un jour.

"C'est comme si on était ailleurs, n'est-ce pas ? Comme si on avait passé une armoire magique." murmura Cayden en se détendant sur sa souche. Ses ailes le démangeaient, à rester aussi longtemps inactives, et il redressa son dos pour les étirer de toute leur envergure, qui faisait deux fois sa taille, les griffes comprises. "Quand on reste bien silencieux ici" dit-il en les repliant lentement " il y a de magnifiques oiseaux qui se mettent à chanter."

- Oh... Oui, c'est vrai...

Les siamoises replièrent leur unique paire de jambes et se firent le plus silencieuses possibles. Elles regardaient les arbres en quête d'un oiseau. Elles étaient impressionnée par la taille des ailes de Cayden mais elles ne dirent rien pour ne pas briser le bruit de la foret.

De longues minutes passaient. Cayden ne restait pas si immobile que cela. Il appartenait à ce coin de forêt, depuis le temps qu'il venait se planter là, gros oiseau rouge parmi les petits oiseaux. Ses plumes bruissaient doucement sous la brise. Ce bruit serein appelait les autres oiseaux à la détente. Bientôt un chant s'éleva, puis un deuxième. Cayden sourit, fermant les yeux pour l'apprécier. Le chardonneret était revenu, et pas tout seul.

Les siamoises sourirent, cherchant les oiseaux des yeux sans trop bougé. Elles donneraient tout l'or du monde pour des moments simple comme ça. Enfin... Façons de parler hein. Elles fermèrent aussi leurs yeux quelques instants avant qu'Hélèna ne regarde son téléphone tout en lenteur et ne grimace à Diana.

Cayden se retourna vers elles, encore tout souriant, et avisa le téléphone. "Oh... Vous devez rentrer ? Je vous raccompagne. Sauf si ce n'est pas ça." Il avait faim en plus, et espérait qu'il restait encore des cookies au miel et à l'avoine dans les cuisines. Et Dylann était peut-être enfin levé, vu que la matinée s'était bien avancée.

- Oui... On aimerait bien rester un peu plus là avec toi. En plus on va plus avoir le droit de revenir ici...

Elle l'aimait bien ce drôle d'oiseau. Mais l'idée de foutre les pieds à l'Institut tout les 4 matins ne les enchantaient pas trop. Surtout qu'elles n'auraient pas forcément le droit. Enfin... elles étaient mutantes, ils ne pouvaient pas forcément refuser leur présence.

"Vous n'aurait plus le droit ? Comment ça ?" demanda-t-il en penchant la tête sur le côté, en ce tic qu'il avait quand il nageait dans l'incompréhension. Si elles étaient là, c'est qu'elles en avaient le droit, non ? Aucun début de réponse ne lui venait en tête. "Oh, j'y pense, si vous voulez, il y a le bar de la famille de Dylann, un ami." Le terme lui réchauffait toujours le coeur. "L'Océan d'Or, en ville. J'y vais quand Mme Slam m'invite."

- Eh bien... On est autorisées aujourd'hui. Mais on ne sait pas si on pourra revenir après.

C'était au tour des jumelles d'être dans l'incompréhension. Des noms inconnus, un lieu que Diana nota dans son carnet.

- D'accord... On pourra y passer de temps en temps. Tu as un portable ? Si tu veux on peut se joindre comme ça.

"Comment dire... ?" Cayden rougit faiblement et leva ses mains-griffes en douceur. "Je suis un peu trop maladroit pour garder en vie un portable. L'ordinateur, c'est déjà compliqué." Et son appareil-photo, il l'avait expressément choisi très solide et avec de grosses touches. Un instant, un flot de colère se déversa en lui contre ces griffes. Il les détestait. Elles ne lui servaient à rien dans la vie quotidienne. Puis la vague passa ; ça ne servait pas plus de ruminer la chose.

- Hn... Il en faudrait un a grosses touches comme ceux qu'on voyait en Russie... Tu en pense quoi ? Ça pourrait marcher ?

Diana sourit et elles se levèrent de la souche pour se diriger d'un pas très lent vers l'Institut. Elle le regardèrent en souriant.

- On trouve toujours des solutions tu sais.

Il n'avait jamais songé à chercher un tel portable. "Je pourrais essayer. Vous savez où je peux en trouver un de ce modèle ?" Lui aussi marchait lentement, pataud qu'il était sur la terre ferme. Mais plus détendu, il ne s'accrochait pas les griffes à la terre comme à l'allée.

- Hn... on t’en enverra un par la poste. Comment ça s’ecrit Cayden ? Pour être sûre que nous envoyons à la bonne personne...

Diana sourit tandis qu’ils voyaient le bâtiment se rapprocher. Plusieurs personnes attendaient devant et l’une d’entre elles regardaient les lieux.

- Ne soit pas impressionné par ces gens. Ils se donnent un style.

"C A Y D E N. Tyler. Avec un y aussi." La voix de Cayden s'éteignit en avisant le monde devant l'entrée. Même avec ce que Diana venait de lui dire, il n'était pas rassuré. Il voulait s'envoler, tout son instinct le lui criait, et il ne tarderait pas à le faire. "Merci, pour votre attention et vos conseils. Je vous enverrais une toile pour le portable." lui lança-t-il avec sourire sincère. Ses ailes tressaillirent une nouvelle fois et il se laissa convaincre ; elles le portèrent dans le ciel.

PS: