CONTRAT DE NOT'RP !

- Statut du RP : privé (3 personnes)
- Type de RP : Express
- Tour de jeu : Dans l'ordre ?
- Délai maximum d'attente de réponse : C'est express hein, on va s'arranger.
- Sauts de tours : //
- Autre : Interdiction de prononcer "La Belle Poiscaille" *vise à peine Silivren*

"Ton oncle s'est encore mis dans le pétrin ! J'te laisse le bar mon chéri, je reviens vite" qu'elle avait dit. Décidément, Dylann pensait sérieusement que sa mère n'avait pas la même notion du "je reviens vite" que lui.

Peu inquiet pour son oncle -c'était même une habitude avec lui-, le jeune mutant profitait d'un moment de calme pour ranger un peu le bar qu'il avait quitté depuis peu. Par qu'il en était un pilier de comptoir notable mais c'était sa maison, son ancien terrain de jeu. La salle formait un grand U, une branche pour les tables et l'autre dégagée pour la piste de danse, les deux "séparées" par le comptoir arrondit. Dyn aimait beaucoup le mélange d'ancienne taverne et discothèque qui baignait dans les tons bleu turquoise et dorés. En journée, quand les heures étaient peu propices aux danseurs nocturnes, le calme des lieux et les rayons de soleil bleutés lui donnaient l'impression de vivre sous l'eau. Sauf que l'oiseau qui devait le rejoindre aujourd'hui était loin de ressembler à une mouette.

"S'il vient..." soupira-t-il en levant la tête au plafond, remarquant qu'une des ampoules étaient mal vissée sur la rampe des lumières. Fléchissant ses jambes, le jeune homme sauta dans les airs et après un salto maîtrisé par l'habitude, se percha pour corriger la fautive, sa queue se balançant mollement dans le vide.

Aller à New York ! Il en avait des belles, le Dylann. Ne savait-il pas qu'il avait une trouille monstre de sortir ? Et pourtant, le voilà sur le toit de l'Institut vêtu d'un long manteau. Désagréable sur les plumes. "Courage, Cholena... Personne ne peut t'attraper si personne ne te voit. Et puis, tu voles." Le voyage lui parut simple, comparé à la décision de décoller. Une griffe au sol, et déjà Cayden se dépêchait d'entrer timidement dans le bar.

La bruit de la porte d'entrée, reconnaissable au léger frottement du battant sur le sol (un jour son oncle se décidera à réparer ça), fit hérisser le fin duvet de Dyn le long de ses bras. Caché dans les hauteurs, il avança prudemment le long de la rampe d'ampoules. Si la silhouette en contrebas ne lui disait rien, l'odeur lui rappela quelqu'un : "Cayden ! Tu as pu venir !"

Un sursaut, suivi d'un bruit de griffure et de la chute de quelques plumes écarlates. Il avait sans doute rayé le sol, dans sa surprise. Mais Dylann n'en avait qu'à s'en prendre à lui-même, à le surprendre comme ça, en criant en hauteur, caché, alors qu'il le cherchait au comptoir. - Bonjour. Un simple murmure, mais l'autre énergumène sur son perchoir devait l'avoir entendu.

Sa migraine ne s'arrangeait pas quand elle entendit un crissement qui la fit regarder en l'air. Rien. Puis elle vit l'enseigne du bar La Bel... non l'Océan d'Or. Anthem se frictionna la tempe en maugréant, elle croyait que ce n'était qu'un effet de sa migraine. Néanmoins, elle voulait une chaise et une boisson rafraichissante qui apaiserait peut-etre ses maux. Dans cet espoir sans doute illusoire, la libraire poussa le battant.

Les muscles de son bras protestèrent quand il stoppa son saut et se rattrapa in extrémis à la rampe. Usant de sa queue pour se donner assez d'élan, Dyn se cacha de nouveau dans les ombres du plafond, les sens à l'affût : la porte venait de s'ouvrir (il n'avait pas précisé à Cayden de la fermer derrière lui) et ce n'était nullement l'odeur de sa mère. Silencieux et à l'affut, il scrutait la scène à venir, prêt à aider l'oiseau peureux.

Ce n'était pas en train d'arriver. Ce n'était pas en train d'arriver ! Du tout ! Dans la panique, Cayden perdit encore des plumes, griffa le sol en trébuchant, puis son instinct prit le dessus ; il s'envola en deux coups d'ailes rejoindre Dylann dans les hauteurs, perdant son manteau au passage. Le tout non sans un boucan maladroit. Il s'accrocha agilement aux poutres près de son... ami ? - il avait encore un doute. "Je croyais que le bar était vide", murmura-t-il fébrilement.

"Il devait être vide" siffla Dylann à l'oiseau apeuré. Plus inquiet par la dame au sol et luttant avec sa petite voix intérieure (qui ressemblait vachement à sa mère en colère, honteuse d'avoir un fils aussi mal élevé s'il ne se bougeait pas les puces), le jeune homme se laissa tomber au sol, ses griffes cliquetant à peine sur le parquet ciré. "Madame...?" demanda-t-il, ses mains resserrées contre lui dans le vain réflexe de les cacher.

Ok, il avait peut-être un peu paniqué pour pas grand chose. La dame en contrebas n'avait vraiment pas l'air dans son assiette. Il devrait peut-être l'aider, plutôt que la fuir. Cayden se laissa silencieusement glisser jusqu'au sol et s'approcha des deux autres, le pas timide et mesuré, prêt à s'enfuir au moindre mouvement brusque. Mais sa peur s'effilochait de plus en plus, emportée par son empathie. "Euh... Vous voulez boire de l'eau ? Ou vous asseoir ?".

Une vague de panique commençait à s'installer dans les nerfs de Dylann mais l'urgence l'obligea à agir pour le mieux au risque que la scène jouée par sa petite voix intérieure se joue réellement (et où sa mère avait-elle une si grande poêle à frire pour menacer les gens ?). "Non non madame, mourrez pas ! Allongez-vous, restez calme !" dit-il précipitamment. "On peut faire quoi ?" rajouta-t-il aussi bien pour la dame qu'à Cayden.

Il paniquait... Il paniquait ! Que devait-il faire ? Maman, elle aurait su quoi faire, mais elle n'était pas là pour lui dire. Mais oui ! Elle lui avait montré comment soigner un petit oiseau blessé. "Madame ?" dit-il doucement, s'approchant, ayant complètement oublié d'avoir peur. "Qu'est-ce qui vous gêne ? Où avez-vous mal ?" Il devait tout d'abord élucider le pourquoi avant de pouvoir y remédier. Et puis, au pire, il y avait le téléphone, pour appeler du secours.

Quand le noir leur était brusquement tombé dessus, Cayden se figea. Il ne voulait pas risquer de blesser quelqu'un avec sa maladresse lorsqu'il maniait ses mains-griffes. Il était assez proche de la dame, et la voyait quelque peu grâce à la lueur de ses cheveux - avec ce que sa mutation lui avait fait, ça ne le surprenait que peu. Se sentant un peu inutile, il n'eut que l'idée de poser une ma... euh non, une aile réconfortante sur ses épaules. "Gardez courage, madame."

"J'crois que c'est vous m'dame" répondit Dylann en s'approchant d'eux. "Vous voulez que j'rallume ou... vous continuez à briller ?" Les craintes du jeune mutant s'était envolées en sachant qu'ils étaient avec l'une des leurs mais l'odeur du sang le gênait toujours. "J'vous ai trouvé ça, pour votre tête, et de l'eau." Il lui tendit le torchon humide et posa la bouteille sur la table ; un brin surpris que Cayden laisse quelqu'un toucher ses plumes.

Lorsque la dame avait posé ses mains sur ses plumes, Cayden s'était retenu de retirer précipitamment son aile - c'aurait été impoli, et contre-productif dans son idée de la réconforter. Mais quand elle avait tiré dessus, il n'avait pas retenu un piaillement, ni le mouvement brusque et instinctif de son aile qui battit toute seule deux fois, manquant d'assommer la dame. "Et bien, bravo, Cholena", se morigéna-t-il en son for intérieur, mortifié.

D'un léger bond, Dylann se retrouva accroupi sur la table (assez solide, grand merci), la main libre de son torchon posé à plat pour l'équilibre et la queue en balancier dans son dos. "Faut pas dire ça m'dame, vous être très jolie pour votre âge." essaya-t-il de la rassurer, sans comprendre ce qui la faisait paniquer... sauf si... "C'est la première fois que vous brillez ?"

Cayden ramena son aile contre lui dans un mouvement instinctif, la tête baissée entre les plumes de sa collerette, plus loin que mortifié. Mais quand la dame - dont ils ne savaient pas encore le nom, tiens - se mit à paniquer, une moue boudeuse se dessina sur son visage. "Et alors ? Ce n'est pas bien d'être une mutante ?" La seconde suivante, sa timidité lui avait repris sa voix. Il ne savait pas d'où lui était venue sa répartie ; c'était juste subitement sorti.

Elle s'essuya avec la manche avec l'air d'un chien piteux, puis constata que sa manche était entachée de sang et de morve. Jamais avant aujourd'hui. confirma-t-elle à la question sur sa luminosité.  Anthem se retourna le regard furibond vers l'homme-oiseau. J'avais une jumelle. Je l'adorais plus que ma vie. Et elle était mutante. Je voulais être comme elle. Lui ressembler. Mais elle est morte. Morte. Nos rêves sont morts avec elle. A quoi bon ? 

"Mais c'est le cas maintenant, non ?" grimaça Dylann en sentant de nouveau le sang. "J'veux dire, vous êtes une mutante, comme votre sœur. C'est peut-être elle qui vous donne une chance de réaliser vot' rêve." Se posant plus confortablement sur la table, les jambes en tailleur, Dyn tenta un sourire plus avenant (alors que sa queue titilla la jambe de la femme, comme une mimique de câlin). "Elle avait quoi comme pouvoirs votre sœur ?"