CONTRAT DE NOT'RP !

- Statut du RP : ouvert aux incrustations surprises (une max)
- Type de RP : normal
- Tour de jeu : —
- Délai maximum d'attente de réponse : une semaine
- Sauts de tours : 3
- Autre : —

À la base, Jez était en chemin vers la gare routière. Évidemment, qu'elle se retrouvait seule ! À force de ralentir tous les cent mètres pour lécher une vitrine, regarder des gens faire les idiots, admirer un arbre à la lumière des lampadaires, elle avait fini par s'arrêter devant un chat de gouttière qui s'était mis à ronronner. C'était de sa faute, aussi, à celui-là ! Qui peut résister à un chat qui ronronne ? Pas elle, exactement.

Pourtant, les copains l'avaient interpellé plusieurs fois — Jez, qu'est-ce tu fous ? Jez, rapplique ! Jez putain, on va louper le bus !... Que voulez-vous, elle n'avait jamais assez de temps pour profiter du monde.
Donc elle allait loupé le bus. Peut-être même qu'elle avait loupé le bus. Quelle heure il est, déjà ? ... Bon ben, loupé pour loupé, je vais pas courir, hein.

La voilà donc le long d'un boulevard, en plein New York, le ventre alourdi d'un macdo bien gras, oubliant déjà le film qu'elle venait de voir au ciné au profit des merveilles de la ville by night.

Et plein de temps devant elle avant le prochain bus.

Mais il était où ce restau ? Dick tournait en voiture dans ce quartier paumé, il allait finir en retard. Il scrutait les devantures. Qui dit devanture dit passant. Une silhouette lui parut familière. Il s'arrêta quelques mètres plus loin puis recula. La coconne orange de l'institut ! Il ouvrit la fenêtre droite - Jezabel ! Jez' ! Qu'est-ce que tu fiches ici à cette heure-ci ? Il était tard, plus que 20 minutes avant l'ouverture du soir. Derrière lui, on klaxonna en doublant, il insulta.

Max ! Salut ! s'exclame-t-elle en s'approchant de la voiture. Bah, j'ai loupé le bus. Je me balade en attendant le prochain. Et toi, tu vas bosser ? Sans être proche de Max — elle a dû lui parlé deux ou trois fois à tout casser —, elle n'a pas mis longtemps à retenir qu'il faisait des spectacles de magie en ville. Elle trouve ça fun, et drôle, et cool, surtout de la part de quelqu'un qui peut faire apparaître n'importe quoi. Un peu comme elle, mais en cent fois mieux réussi, tu vois.

HRP :

Loupé le bus ? Il y en a encore d'autre à cette heure-ci ?

Il regarda sa montre: 18h35. Il venait de gagner 5 minutes, il nota que l'horloge de son tableau de bord était en avance. Une autre voiture klaxonna en le doublant. Cette fois-ci, il ne prit pas la peine de l'insulter et mit en route ses warnings.

Jez est prise d'un gros doute. Ben, je crois qu'il y en a encore deux ou trois d'ici 21h. Si c'est pas le cas, il y aura bien quelqu'un de l'Institut pour venir la chercher par la peau des oreilles et limiter ses sorties pendant un temps. Rien de grave, en soi. Elle ne s'inquiète pas plus que ça.

Maximus fronça les sourcils. Tu crois ou tu es sûre ? Certes il ne connaissait pas bien les horaires mais vu le trou perdu qu'était l'institut, il doutait fortement qu'une compagnie de bus ait été assez folle pour supposer qu'elle ferait des bénéfices en y allant l'heure de pointe passée. Il regarda à nouveau sa montre, par pure nervosité. À peine une minute passée. Il releva la tête, détailla le visage de l'orangette, attendit.

Je crois, répond-elle sans plus s'affoler. Effectivement, le bus n'allait de toute façon pas jusqu'à l'Institut. Fallait quelqu'un pour venir chercher les mioches à l'arrêt, à quelques kilomètres du domaine. S'il restait effectivement des bus, elle serait obligée d'appeler pour qu'un volontaire refasse le trajet aller-retour. Ah il allait être jouasse, c'est sûr, ce volontaire, en voyant qu'il manquait un numéro dans la brochette fraîchement rentrée.

Mouais. Moi, je crois que t'en sais rien et que si je te laisse là et qu'on l'apprend, il va m'arriver des bricoles. Sans compter qu'il peut t'arriver n'importe quoi toute seule à cette heure-ci. Allez grimpe, tu vas m'accompagner jusqu'au restau, je fais mon spectacle et ensuite, on rentre. Tu grimpes ? Ça klaxonnait toujours dès qu'une voiture passait. Dans le rétroviseur, une voiture de police s'arrêta.

Bon, au moins, elle rentrait. Il déverrouilla la portière. Son expression était étrange : bouche souriante mais yeux inquiets. Il se demanda pourquoi. Ça le mit mal à l'aise. Faut que je me dépêche, je dois être dans la salle dans 25 minutes et j'arrive pas à retrouver où est le restau. Il arrêta les warnings, mis son clignotant à gauche pour quelques secondes et repartit. Les policiers semblèrent ne rien faire.

Jez jette un regard rapide dans le rétro et se détend légèrement. Les flics n'ont pas l'air de s'intéresser à eux plus que ça. Tant mieux ! Un mec qui fait monter un ado dans sa caisse, ça peut sembler carrément criminel. C'est quel resto ? demande-t-elle, plus pour tromper son inquiétude résiduelle que pour l'aider. Il y a peu de chance qu'elle sache où c'est de toute façon.

C'est un restaurant italien, le Pietro's. Tu ne l'aurais pas croisé en zonant ? Sérieusement ! Je suis con ! Y'avait les flics ! Il n'avait pas démarré de beaucoup. Il ralentit à nouveau, remit les warnings, enclencha le frein à main et sortit les mains assez visibles. C'est que ces gens étaient nerveux comme pas deux. Il s'approcha doucement puis se pencha à la fenêtre pour leur parler.

Jez a moins prêté attention aux restaurants qu'aux moineaux. Donc non, elle ne sait pas où se trouve Le Pietro's. Son cœur fait un bond dans sa poitrine quand Max évoque les flics et arrête la voiture. Okay, sûr que cette espèce n'est pas un ennemi juré, mais pour quelqu'un qui a plus l'habitude de les fuir que de les approcher, ce n'est pas fait pour calmer les nerfs. Elle garde le silence et tache de ne pas montrer son agitation.

Au bout de quelques instants, la police démarre en trombe, Dick revient sur son siège. Moteur démarré et première enclenchée, il explique : Bon, ce n'est pas loin, tourner à droite dans deux blocs puis à gauche. À propos, tu es officiellement ma petite sœur. Ils allaient poser plus de questions quand leur micro leur à craché la présence d'une rixe pas loin. J'aurai inventé autre chose s'ils avaient dû continuer. J'ai 3 heures de spectacle. Tu veux faire quoi ?

D'ac, frérot, répond-elle en remerciant intérieurement le destin qui leur a évité un interrogatoire gênant. Non pas qu'elle croit à ces trucs, mais elle se réjouit de toutes les coïncidences avantageuses. Regarder ? Trois heures ne lui parait pas une éternité, surtout si le spectacle est bon. En revanche, ça peut creuser. Et grignoter un truc. Il est cher, le resto où tu bosses ?

Regarder ? Je ne sais pas si tu verras grand chose, je fais des tours sur les tables. Pour manger, je vais m'arranger avec le patron. Perso, je mange avant donc je regarde jamais la carte. Ah voilà, c'est là. On va se garer à l'arrière. Une fois fait, Dick ouvrit le coffre et mit rapidement son nœud papillon et sa veste. Il avait déjà son pantalon de costard. Je l'ai bien mis ? Ça me va ? demanda-t-il à Jez'. Ma valise doit être pas loin de toi, tu la prends ?

Jez essaye de se représenter le spectacle, mais ne comprend pas bien comment ça marche. Ouais, nickel, dit-elle en vérifiant le nœud pap'. Elle attrape la valise et le suit à l'intérieur. En fait, tu passes de table en table, c'est ça ? T'es pas sur une scène ?

C'est tout à fait ça. Ce n'est pas un dîner-spectacle, c'est juste un petit plus qu'il offre à ses clients. J'aimerai bien décrocher une place en café-théâtre mais je n'ai pas encore réussi. Tiens, le voilà. Reste-là deux secondes, je vais voir avec lui ce qu'on peut faire. La discussion fut rapide et les deux hommes revinrent vers la jeune fille. David, voilà Jezabel. Jezabel, David. Dis-moi, p'tit panda, tu sais suivre des recettes de cuisine sans faire tomber les verres ?

En voilà un question qu'elle est bonne ! C'est pas trois gâteaux préparés à l'Institut en un an qui peuvent lui fournir une indication fiable. Aucune idée, j'avoue, répond-elle avec franchise après l'avoir salué poliment. Elle veut pas dire "tout baigne", casser deux verres la minute d'après et faire virer Max qui a été trop sympa depuis qu'il l'a embarquée. Mais je sais suivre une consigne (ça oui, pas qu'un peu) et je mets pas de la farine partout quand je fais un moelleux ? Petit sourire mi-crispé.

Maximus regarda David, le propriétaire, avec un air interrogatif. Ce dernier hésita puis haussa les épaules. — De toute façon, j'ai personne. Jezabel, c'est ça ? Ça te dirait de préparer les boissons des clients ?  8 dollars de l'heure, au black, évidemment. Qu'est-ce que tu en dis ? — Et moi, pendant ce temps-là, reprit l'adolescent, je ferai mes spectacles, comme ça tu ne t'ennuiera pas à m'attendre et, si tu ne casses pas grand chose, tout le monde est gagnant. Ça t'irait ?

Jez sent ses épaules s'alourdir, mais n'en montre rien. C'est la première fois qu'on lui confie une tâche aussi importante et malgré une grande volonté, elle n'est pas sûre d'être à la hauteur. Cependant, elle ne peut pas refuser. Ce ne sont pas les huit dollars de l'heure qui la motive le plus, mais l'expérience en elle-même. Un truc nouveau, voilà ce que c'est ! Elle a hâte d'essayer. Incapable de s'exprimer sans perdre le calme qu'il lui reste, elle dresse les pouces et sourit de toutes ses dents.

Bon, bah, je crois que c'est bon, sourit Dick. En passant, tu aurais de quoi la nourrir ? Elle n'a pas encore mangé. — Je vais demander au chef de lui préparer un petit quelque chose pendant que je lui montre la place et comment se servir de la machine à café. — Entendu. Bon, Jez, je te laisse avec David. Prends ton temps et pas de panique, ça va bien se passer. Je vais dire bonjour à l'équipe, on se retrouve en salle. Ça marche ?

Ok ! répond-elle avec un sourire jusqu'aux oreilles. Puis elle se tourne vers David, et comme elle connait au moins une base du travail qu'on attend d'elle, elle demande : Où je peux me laver les mains ? C'est qu'elle a caressé un chat errant moins d'une heure plus tôt.

Je vais te montrer ça, viens. Moi, je vais me préparer. À plus tard. Ils s'éloignèrent. Après un rapide tour dans la cuisine, Maximus aperçut l'adolescente à côté du bar, pouffa de la voir si petite par rapport au meuble. Quelques personnes étaient déjà là. Certains attendaient leur entrée. Dick se dirigea vers eux et commença quelques tours. La soirée s'enchaîna rapidement et ce ne fut qu'une bonne heure plus tard qu'il put aller la voir. Alors ? Comment va ?

J'ai encore rien cassé ! répond-elle fièrement. La vérité, c'est qu'elle s'en sort pas trop mal. Elle est un peu lente, mais le café coule plus dans les tasses qu'à côté et les cocktails faciles remplissent les verres. Elle a pris goût à la tâche et s'applique sous le regard bienveillant de David. Et toi ? Les gens sont contents ?