Rappel du premier message :

CONTRAT DE NOT'RP !

- Statut du RP : Privé
- Délai maximum d'attente de réponse : 24h
- Nombre de sauts de tours autorisés avant que le délai d'attente ne soit plus pris en compte pour le joueur attendu : 1
- Autre : Express suite de celui-ci

Il se réveille avec un poids sur la moitié du corps et se demande vaguement si un chat a encore envahi les baraquements et s'est roulé sur sa poitrine comme ça avait été le cas, une fois, à l'Académie. Puis, il se rappelle que l'Académie est terminée, qu'il est sur l'Oeil et que sa soeur est morte. Il s'en rappelle tous les matins. Et tous les matins c'est la même bulle de sanglot. La même envie de retourner dans le sommeil et son oubli. La même peur de la journée qui va se dérouler, sans rien pour adoucir la peine de l'absence. Il éteint le réveil, quelques minutes seulement avant qu'il ne sonne et ouvre les yeux sur le plafond. C'est bien le plafond de la Ruche. Et sa soeur est toujours morte.

Il essaie de bouger. Et le poids l'en empêche. Doucement, il ramène ses pensées à des souvenirs plus proches. La veille. Le cours de tir. Le diner. Sara. Il bouge la tête. C'est bien Sara. Elle dort. Elle est mignonne quand elle dort, avec ses joues rondes et ses longs cils. Elle ne ressemble pas du tout à sa soeur. Inquiet, il passe un doigt sur ses lèvres pour vérifier qu'elle respire. Qu'elle n'est pas morte. Dans son regard, il y a toute la nostalgie, toute la douleur, toute la tendresse et toute l'inquiétude d'un Sylomen qui se demande si Sara ne serait pas morte. Comme sa soeur.

...alors ça. Alors CA ! J'en reste sur le cul. Littéralement. Non seulement le masque est retombé d'un coup en cassant net le moment, mais en plus - en plus ! - il a le culot de... se casser. Comme s'il s'était rien passé. Comme s'il avait pas commencé ! "Tu t'fous d'ma gueule." C'est pas franchement une question, mais ça peut passer pour une question rhétorique avec un peu d'imagination.

Il se retourne, sans comprendre, la regardant. "Mm ?" Il est debout près du lit, le corps vers la douche mais le regard à nouveau sur la Sara pas contente. Sa perplexité se lisant sur son regard. Ca sent la dispute. Les mots qui volent de partout. Il ne sait pas si c'est une bonne chose après les sanglots. Il ne sait pas ce qu'il préfère. Il sait par contre qu'il n'y coupera pas.

""Mm ?" C'est tout c'que tu trouves à dire, "Mm ?" ?!" Qu'il m'énerve quand il est comme ça, mais qu'il m'éneeerve ! "Y a rien qui t'choque là dans les dernières secondes, tout va bien ?" Si c'était pas lui... et si j'étais pas sur cette putain de corvette...

"C'est l'heure..." se justifie-t-il vaguement, comme un gamin, sentant bien qu'il s'était passé quelque chose qu'il n'aurait peut-être pas dû faire ou dire mais incapable de mettre le doigt dessus. Il n'aime pas quand elle est fâchée comme ça. Elle fait plein de bruits. Plein de mots. Et d'un autre côté, c'est bien la preuve que le moment de faiblesse est passé puisqu'elle redevient comme avant. Et ça, quelque part, c'est un peu rassurant.

Il a baissé les yeux sous l'éclat de voix et s'est bien gardé de les relever devant le crachat qui a suivi. Il n'a pas besoin de la voir pour imaginer son regard noir le transpercer de mépris. Par habitude, il s'est raidit , les bras dans le dos, les pieds à l'écartement de ses hanches. "Sara ?" On peut sentir les deux syllabes lutter contre une boule dans sa gorge. Parler lui est difficile dans ce contexte.

Je suis déjà debout. Je devrais pas m'arrêter. Je m'arrête pourtant. Quelque chose dans sa voix qui ressemblait à de la vie. Mais je le regarde pas. J'ai la rage. J'ose pas. Mais j'ai surtout la rage.

Il ne la regarde pas s'arrêter mais il ne l'entend pas ouvrir la porte alors il tente. "Reste." Il ne bouge toujours pas mais ajoute. "S'il te plait."

"Pourquoi faire ? Puisque "c'est l'heure"." J'ai fait aucun effort pour ravaler l'acide dans ma voix. J'avais entendu de la vie dans la sienne. Je crois. C'est le souvenir qui me fait reculer et me laisser retomber sur le lit. "Tu m'aides pas putain." je souffle, les yeux soigneusement fixés sur le plafond.

"C'est l'heure de se lever. Prendre sa douche. Si je reste couché, je ne me lève pas." explique-t-il simplement comme il l'avait déjà expliqué aux différents psys qui lui reprochaient sa routine; Aux médecins qui s'inquiétaient de sa solidité psychique. A tout ce monde qui semble vouloir qu'il ne meure pas pour rester dans l'AAG. Il espère qu'elle comprenne, elle, que le Manuel, c'est ce qui la ficelle qui le tient debout.

"Même avec moi ?"

"Surtout." C'était facile avec elle, de se coucher et d'imaginer sa soeur dans ses bras. De confondre leurs odeurs. D'embrasser son front. Après c'était moins facile quand elle embrassait ses lèvres. Orha s'effaçait alors. Il sentit son front baissé rougir. "Je ne serais pas long."

Comment je suis censée le prendre ? Je sais pas. Je sais plus rien avec lui. A chaque fois que j'ai l'impression de comprendre comment ça marche, plus rien tient la route. "Va, va." Je fais un vague geste de la main, comme pour chasser une mouche.

Il va donc, relève la tête, passe un peu plus de temps sous la douche qu'il en a l'habitude, il a plus de choses à chasser que le souvenir d'une nuit de sommeil. Il se sèche, s'habille dans la salle de bain malgré l'humidité, ne sortant qu'une fois parfaitement mis, en uniforme, sa main droite séchant ses cheveux pensivement.

Ah. Elle est toujours là. Il en est rassuré, il n'aime pas les disparitions qui réveillent toujours un mauvais écho en lui. Ses yeux délavés tombent sur ses prunelles d'obsidienne. Il s'approche. Pose doucement sa main libre sur sa tête, cherchant son contact malgré la douche. Il ne regarde même plus l'heure. Il ne sait plus. "Ton tour ?"

Je laisse faire. On va dire que c'est des excuses. "Va falloir." Chiffonnée comme je suis, c'est un très bon plan... par contre j'ai juste ma tenue d'entraînement d'hier et la tonne de notes que j'ai prises. "J'ai pas de change, j'irai chez moi." je commente à mi-voix. Remettre des fringues qui puent après la douche ? Négatif.

"Oh" répond-il sans trouver d'autres arguments pour la retenir, la faire rester ou encore lui proposer des choses.

"Sauf si t'as des trucs à ma taille par ici. Ou que tu peux attendre cinq minutes que j'aille en chercher." Je peux pas m'empêcher d'insister un peu sur l'attente. La raideur de balai et la routine millimétrée ont quand même des limites.