J'me souviens, ouais, justement, et j'me méfie contrairement au queutard cloué au sol. "Tu bouges et j'te pète les doigts." je siffle. Une fois qu'on est d'accord, je lâche lentement sa main gauche... et puisque je passe au-dessus, j'ai très envie d'enlever ses lunettes. Mais ça serait encore moins sérieux que de vérifier ma poche...

Je rapproche donc la main de moi, lentement... oh et puis merde, j'enlève sèchement ses lunettes. Je veux voir ses yeux, savoir s'il mijote une truc ou pas. Quelque part j'ai envie de voir son visage aussi. La frustration de l'autre fois où il a pas voulu enlever son casque... lui ou un autre... si ça se trouve, même si c'est la même voix et la même carrure, c'était pas lui sous le miroir.

...non mais je rêve..? "Et tu t'es dit que me piquer mes affaires et m'obliger à te suivre était la meilleure façon de me faire accepter ? Avec le passif que tu traînes avec moi ?" Bon, j'avoue, c'est pas banal. "Et tu prends le risque de dévoiler ton visage alors que l'autre fois t'as rien voulu savoir. Et que je t'ai mis la misère." Je secoue la tête. "Nan, Casanova, j'crois que tu rêves un peu."

Ouh. J'le toise de toute ma demi-hauteur. "T'es pas un beau parleur peut-être ? Ça parle, ça parle, ça vole les affaires des honnêtes gens, ça s'amuse, ça joue à chat, ça parle encore... et ça s'est toujours pas présenté j'te signale." Puisqu'il se tient calme j'en profite pour vérifier ma poche. J'ai rien senti mais sait-on jamais. Enfin, si ça se trouve il veut juste reluquer ma poitrine dans le mouvement...

...je retourne le papier vers lui, moitié exaspérée moitié amusée malgré moi. Vraiment pas banal... "T'en as encore caché beaucoup ou j'ai tout trouvé, Anne ?" Et il a rien promis de toute façon. Rien dit. Juste qu'il tenait parole, mais ça même moi j'peux l'dire...

...il est blasant ce mec, j'me dis en le voyant parfaitement détendu comme ça, comme si j'étais pas là. Enervant, et en même temps... j'arrive plus à m'énerver vraiment. Le sourire sûrement. La nonchalance. On dirait un chat, et on n'en veut pas aux chats de se foutre de ta gueule pas vrai... "T'aurais pu y penser avant, là ça fait amateur."

J'le regarde d'un air un peu navré. OK, il a une main libre, et malgré ça il est tout sage... mais j'me méfie. Et j'm'estime toujours en mesure de lui péter l'autre en cas de besoin. "T'as prévu de me chiper quoi, cette fois-ci ?"

Je la matte bien comme il faut de haut en bas, toujours la couleur de mes iris en mouvance autour d'un violet prune incertain. "J'aurais bien proposé ton soutien-gorge... Mais vu ce que j'ai sentis et vu , je pense que t'en a pas..." J'fais une moue déçue. J'lui laisse ma main dans la sienne et j'garde l'autre derrière ma tête.

Il mate. Je le laisse mater. C'est ce qu'il veut, et puis somme toute ça me dérange pas, après tout il a déjà bien maté l'autre fois j'suis sûre, sous sa combinaison et son casque miroir... J'attends qu'il réponde, et je fronce les sourcils d'indignation. "Fais-toi refaire les mains." je commente sèchement. J'ai pas beaucoup de poitrine, mais toujours de quoi la tenir en place.

Rapide ! Et trop près, beaucoup trop près. On se regarde dans les yeux une seconde. Une fraction de seconde. Un rien. Le temps que je sente sa main dans mon dos et que je lui envoie un coup de boule.

Evidemment. Il est souple, vraiment souple, et pas faiblard non plus... J'attrape le poignet libre au vol et rebascule sèchement le bonhomme par terre, fermement tenu. "Arrête de tout faire pour que je finisse de te défigurer ? Ca sera un bon début." J'ai pas l'air commode, pour le coup. Mais j'pense qu'il en a rien à cirer.