"Et qui sont ces hommes, d'après toi ? Le Vatican est une idée, pas un homme." Comme lorsqu'il enseigne, il n'y a pas de jugement dans sa voix, juste son assurance naturelle.

"Ils sont au sein du vatican... je ne sais rien d'autre pour le moment. Je ne suis là que depuis un an." dit Fédor. "Je sais juste où se trouve l'ennemi et quelles sont ses armes. Reste à savoir qui." Il y a quelque chose de sombre dans le regard de Fédor et c'est rare en fait.

"Tu pars en croisade" remarque simplement le médecin, reprenant une gorgée d'alcool. Il a eu cette période aussi. Celle où il voulait absolument des informations, trouver un coupable, un visage, une personne. C'est tellement facile de tuer une personne. De la briser. C'est le genre de choses qui font briller les yeux de son frère. Il ne veut pas devenir son frère. Il a un autre ennemi. Quelque chose de moins palpable, de moins facile et de plus puissant. On a les ennemis que l'on mérite, non ?

"Mon art du combat ancestral Hindou est un art de vie et de mort." dit tranquillement Fedor. "Mon guru est autant médecin que guerrier." Il est amusé par cet occidental à la pensée si orientale.

"Je le dis avec des mots différents mais c'est l'idée." Inutile d'insister sur ce que l'autre n'est pas prêt à entendre. Peut-être que fréquenter Iekaterina serait une bonne chose pour le jeune homme finalement. Un moyen de voir le ravage des idées sur les âmes. Même s'il doit s'avouer ne pas trop apprécier l'idée d'un jeune tournant autour de la veuve. "Pourquoi avoir quitté ton guru ?"

"Je vous laisse le combat contre les idées. Moi je compte stopper ceux qui les répandent et manipulent les autres pour qu'ils les suivent et les répandent aussi. Dans cette guerre il y a quelques fous dangereux qui entraînent toute une nation... voir plusieurs. Je déteste les fanatiques." dit Fédor.

"Alors fait attention à ne pas en devenir un. Il est important de s'identifier à sa cible mais de ne pas se laisser contaminer par elle." Il sourit un peu, amusé mais sérieux au fond. "Tu te fais à la vie ici ?"

"Je sais qu'ils existent, ce n'est pas un concept flou. Et je ne suis pas pressé, j'apprends pas à pas à comprendre mon ennemi." dit simplement Fédor. "Pas de risque que je devienne fanatique.. Ils m'ont déjà tout pris. Alors rien ne me mettra en colère... enfin pas une colère aveugle."

"Je vois. Tant mieux." Il termine son verre, regardant à nouveau son apprenti. "Demain, tu iras aider à l'infirmerie avec les blessés. Tu feras ce qu"on te dira, aussi ingrat que cela peut te sembler. Et puis le soir, tu viendras me dire ce que tu as appris. Tu peux soustraire au temps de soin ton temps habituel d'entraînement mais rien d'autre. Va maintenant."

"D'accord" qu'il dit l'air content. Travailler sur des vrais blessés l'intéresse plus que la théorie et les taches ingrates.... il connait ça. Il a passé des mois à nettoyer les toilettes d'un dojo puis qu'il était le dernier arrivé et le peau blanche.

Il regarde le jeune homme obéir et s'éloigner, fermant la porte pour reprendre sa lecture, tentant de son mieux de se changer les idées, son esprit s'évadant sur les problèmes de la journée, jusqu'à ce que le sommeil le prenne, comme souvent, à son bureau.