CONTRAT DE NOT'RP !

- Statut du RP : privé
- Tour de jeu : Sip - Illy
- Délai maximum d'attente de réponse : une semaine
- Autre : RP Flashback qui se déroule en 2009. Emmett a 36 ans. Max en a 18.

Il revérifie l’adresse qu'il avait noté pour la dixième fois. Il y a des moments où il n'arrive plus à lire son propre trait de plume. Emmett soupire et rechiffonne le bout de papier, qu'il met dans la poche de sa veste. Peut-être qu'il aurait quand même dû prendre un taxi. Il avait prit l'habitude de marcher et l'appel à l'aide de son neveu avait été l'excuse parfaite pour se dégourdir les jambes. Il n'avait pas encore sorti Osha non plus. La chienne marchait paisiblement à ses côtés. La laisse n'était sûrement pas nécessaire, mais la loi c'est la loi.

Il s'arrête quand il voit un camion à l'autre côté de la rue. Certainement pas une coïncidence vu le nombre de boîtes sur le trottoir. Il avait dit 10 AM, non ? Quelle heure était-il ? Emmett fixe sa montre. 9h32 ? Encore ? Il tape contre le verre avec son doigt, puis lève le poignet pour voir s'il entend le tic-tic-tic de l'aiguille. Rien. Silence total. C'est ça les vieilles montres mécaniques.

L'aboiement d'Osha le renvoie sur terre. Right. Encore perdu dans ses pensées. Il traverse la rue quand la voie est libre, ses yeux suivant la silhouette d'un des jeunes hommes qui aide à sortir des cartons du camion. Il n'est pas sûr si ce sont des amis de Max ou si ce sont simplement des déménageurs professionnels. Max est un jeune garçon. Il n'est pas complètement asocial et parfaitement capable de se faire des amis. Il n'a pas encore fait preuve du contraire en tout cas. Mais ça fait un moment qu'il ne l'a plus vu. Emmett se demande vaguement s'il va reconnaître son neveu. Ou inversement même. Il s'est rasé pour l'occasion, mais il ne porte pas le costume-cravate que le garçon a prit l'habitude de voir sur lui. Un vieux jeans et une chemise à carreaux en flanelle devaient faire l'affaire pour un déménagement.

Oui. Une réponse tout aussi formelle. On ne répond pas "non" à des formules de politesse. Ca va contre les attentes de l'interlocuteur et emporte un atmosphère un peu gênant. Certaines choses ne changeront jamais. Tu as grandi. Il sourit.

Il hocha la tête pour lui donner la permission. Même si la chienne était plutôt douce avec les inconnus, Emmett apprécia énormément le fait qu'il le lui demande quand même. Osha. Elle a presque deux ans maintenant. Il l'avait adopté durant son voyage. Un peu d'amour et de compagnie pour tenter de remplir le creux au fond de lui. C'était pas la même chose, mais Osha avait aidé avec la solitude. Alors comme ça tu te mets aux études ? Sciences politiques, on m'a dit ?

Il s'apprêta à confirmer sa première question, mais n'eut pas le temps de développer. Il préféra de toute façon de garder les questions centré sur son neveu. Dans quel but ? lui demanda-t-il. Emmett avait prit les mêmes études que son grand-frère, sous l’œil bienveillant de ses parents. Sa carrière avait été stipulé depuis sa naissance, on pouvait dire. Max était peut-être plus libre. Rien que sa chevelure flamboyante aurait donné un arrêt cardiaque à sa mère, après tout.

Je vois. Il n'était pas connu pour ses sages conseils, même s'il aurait aimé rassurer son neveu. S'il merdait et lui racontait un truc qui allait à l'encontre des idées de Maxwell... Bref, il préférait laisser le parentage aux parents. Tu verras bien pendant tes cours, lui dit-il, se sentant mal de rien lui dire du tout sinon. L'idée prendra forme au fur et à mesure.

Il n'en doutait pas. Les Reeds et les apparences. Je te suis. Il s'arrêta quand même à l'entrée pour une minute, baissant son regard vers son chien. Je la laisse dehors ? Il pouvait l'attacher quelque part sans problème. Osha l'attendrait sagement.

C'est... grand. Immense. Pas le genre d'appartement qu'un étudiant devrait avoir à New York, où les petits studios partagés allaient facilement dans les 3 500 $ de loyer par mois. C'est pas petit, remarqua-t-il, impressionné. Tu as tout ce qu'il te faut pour remplir l'appartement ou bien il te manque des choses ?

Pas tant que ça, il confirme. Il n'avait pas eu de problèmes avec le déménagement vers son premier appartement. C'était plutôt une libération, en fait. Être loin des yeux sévères de ses parents lui avait fait du bien, même si les attentes de la famille l'avaient suivit vers le centre-ville. Tu vas surtout te rendre compte qu'il n'y a plus de petits lutins qui passent derrière toi pour les courses et le nettoyage. Il sourit.

Les premiers mois, ça va surtout être des plats à emporter. La pizza, les nouilles, le pad thaï. C'est pas comme s'il devait compter son argent pour durer jusqu'à la fin du mois. Et si jamais tu en as marre des pâtes, tu n'as qu'à m'appeler. Il étend son pouce et son petit-doigt pour créer un téléphone avec sa main. Je suis pas trop loin. Et il est seul maintenant. C'est moins déprimant de partager un repas avec quelqu'un d'autre.

L'hésitation de sa réponse rendait Emmett encore plus persuadé qu'il avait fait une erreur en lui posant la question. Lui qui réfléchit trois fois avant de dire quelque chose normalement... "Echappé" étant le mot correct, affirma Emmett dans le but de rappeler son neveu qu'il n'était pas la police des apparences. Ce genre de soirées c'est la pire des tortures.

Oui pour tout sauf le jus de fruits. Il n'avait pas du mal à se souvenir de ces événements soigneusement organisés par ses parents. Enfin, je suis sûr qu'il y en avait, mais entre jeunes on se partageait plutôt les flasques d'alcool dans les coins les plus éloignés de la salle, lui dit-il avec un sourire en coin. Et oui. Il avait été jeune, lui aussi. Aujourd'hui, lui et l'alcool avait une relation bien différente, bien sûr, mais ça le lui faisait pas du mal d'en parler. Au contraire.

Bizarre ? Peut-être. C'est surtout une façon pour tes parents de garder leur veto sur tes... relations. Oui, plutôt bizarre en fin de compte. Vu que les jeunes à ces soirées sont tous issu de "bonnes familles", ça empêche les ennuis plus tard. Comme s'ils n'avaient jamais été jeunes. Il y a ce stade dans l'âge adulte où on commence à oublier qu'en tant qu'adolescent, on fait l'inverse de ce que nos parents attendent de nous justement. La rébellion n'a certes jamais duré très longtemps. Pas pour lui, en tout cas.