CONTRAT DE NOT'RP !

- Statut du RP : privé
- Tour de jeu : Vrankiel, Njelborg
- Délai maximum d'attente de réponse : 2 semaines
- Nombre de sauts de tours autorisés avant que le délai d'attente ne soit plus pris en compte pour le joueur attendu :  1
- Autre :

Luz avait trouvé une salle de classe vide qu'un professeur avait visiblement oublié de fermer ou les objets  avaient des émotions intéressante et  qu'elle utilisait pour s'entrainer à l'art de l'invocation orale. Exercice difficile pour une sourde.  Sans témoin pour que les railleurs ne puissent rire  de son élocution laborieuse. Tuon.. Ar..  Riii..  Sil...'Orc Sssschula Sa gorge  énonçait difficilement ces mots, elle ne les entendait pas, seule la perception de la vibration de ses cordes lui permettait de savoir qu'ils avaient été prononcés. Tout son être avait été tendu  sur ces seuls mots qui lui échappaient, se dérobaient sournoisement à elle. C'était sa faiblesse quand le professeur exigeait une invocation vocale. C'était injuste mais c'était ainsi.
Luz exécuta son équivalent  gestuel  avec la grâce d'un être  qui préférait communiquer avec les mains et son visage qu'avec sa voix. Elle devait faire un effort mais    Par la grâce qui m'est conférée par les Esprits Cardinaux... refit-elle plus sereinement et calmement  que quand elle parlait.  Elle se laissa entrainer par la magie de la danse  sans évoquer le nom d'un esprit en fermant les yeux.  Luz  éprouvait toujours ce sentiment de paix  chaque fois qu'elle utilisait son corps comme mode d'expression.  Quand elle retrouva la réalité, elle sourit devant les tables émotives. Elle s'amusa de voir les tables  gais, nerveuses et farfelues. Luz  laissa courir sa main sur  la table qui se prenait pour un livre. Sourire.  Les livres  qu'elle voyaient étaient généralement d'humeur paresseuses.  Etrange désir pour une table. La muette stoppa son geste en entendant du bruit à la porte. Euh... Se cacher ? La salle sera-t-elle coopérative avec sa tentative de se dissimuler ? Demander de mentir à une pièce ?

Milo ouvrit avec quelques peines la porte de la salle de classe. Elle était en retard, les cheveux en pétard et les vêtements froissés. Elle s'étonna de ne voir personne dans la salle. C'était presque silencieux, si il n'y avait pas eu cette douce respiration. Elle jeta un coup d’œil en direction du son et baissa la tête pour apercevoir une jeune fille. Elle regarda autour d'elle et s'excusa : Euh... Désolé du retard. Ils sont où les autres ?

Interpellée, la jeune femme regarda sa montre et annonça : Je n’ai que cinq minutes de retard ! Et ce n’est pas si inhabituel ! Si c’est une blague, et ben c’est pas drôle ! Parce que j’ai quand même un programme à vous faire faire moi ! Milo avança au milieu de la pièce et l’embrassa du regard. Elle s’étonna : Et d’ailleurs, pourquoi est-ce que tu n’es pas partie, toi ?

Parce que je crois à l'éducation le jour du dimanche peut-être ? ironisa Luz  en ajoutant une zeste de jovialité.  Elle s'assit sur la table qui se prenait pour un livre, s'excusant  d'un geste rapide de s’être imposé ainsi. Qui pouvait comprendre que les objets et les pièces éprouvaient des choses aussi ?  On les traitait  sans égard alors qu'il fallait rester poli et les respecter si on voulait conserver leur amitié ; sinon ils vous trahissaient au moment ou vous  vous y attendez le moins.

La rouquine se mordit la lèvre en fusillant les tables du regard pour se donner bonne contenance avant de répondre. C'est-à-dire qu'elles ne m'écoutent pas tellement... Puis elle ne sont pas si méchantes, elle peuvent être sympathiques. Enfin... peut-être avec d'autres personnes que moi. Elle attendit un instant puis reprit après un petit soupir. Je crois que seul le bureau ne se moque pas de moi à tout bout de champ.

Milo regarda d'un air étonné la petite gomme en forme de carotte que lui montrait l'élève. Elle s'avança vers l'objet et le saisi délicatement puis le porta à hauteur de ses yeux. Je suis désolée, petite carotte, c'est juste que t'es tellement mignonne que je voulais pas gommer avec toi pour ne pas t'abîmer, s'excusa la professeur, c'est pas que je veux pas de toi, au contraire ! Elle reposa délicatement la gomme carotte sur le bureau avec un sourire bienveillant puis s'adressa à la jeune fille : Au fait, je crois ne pas connaître ton prénom. Tu es drôlement attentive aux autres, tu sais ?

Luz était contente, l'excuse de la professeure lui convenait. Ses yeux pétillaient comme du champagne. Voilà quelqu'un qui  comprenait ses lubies. Pas comme le psy de service qui prétend qu'elle  s'imaginait des choses pour se protéger des violences subies pendant son enfance.  N'importe quoi. L-L-Luz  Rouu li-O-fi-el prononça-t-elle avec difficulté. Elle savait lire sur les lèvres mais articuler correctement était dur pour elle. Trop sans doute. Elle n'aimait pas parler.

Milo avait à peine eu le temps de saisir le prénom de Luz, qu'elle se retrouva par terre. Elle ne comprit pas tout de suite ce qui lui arrivait et lorsqu'elle tenta de se relever, elle rechuta immédiatement. Ce n'était pas son jour de chance aujourd'hui ! Déjà qu'elle s'était emmêlée les pinceaux dans les jours de la semaine, il fallait maintenant que ce qui semblait être un esprit particulièrement mesquin s'en prenne à elle. Elle se mit alors à quatre pattes cherchant l'esprit du regard.

Gonflant ses joues et prenant un regard qui tue,  Luz s'avança vers le fauteur de trouble qui agressait la professeure. Lentement, elle croisa les bras  en commençant à taper des pieds pour retenir l'attention de l'esprit. Cette petite bouille lançait un magistral  NON de tout son corps faisant hésiter l'esprit. Cette shaman allait-elle le transformer en salsifi ?

Milo fut impressionnée par l'attitude de Luz. Mais quand elle se releva, l'esprit détourna son attention de la jeune élève et se posta immobile devant la professeur. L'esprit était assez perturbant car il n'arrêtait pas de changer de forme. Peut-être était-ce l'esprit de l'indécision ? Ou du cache-cache ? Tandis que Milo réfléchissait à quel était cet esprit, il lui rentra dedans une nouvelle fois mais cette fois-ci, elle l'évita. Il était évident que c'était à elle qu'il en voulait. Pourquoi?

Ces changements incessants perturbaient Luz. Elle n'avait aucun repère pour  comprendre cet esprit et ça la mettait de mauvaise humeur. Rectification de méchante humeur.  Luz n'allait pas hurler. Ni crier. Mais son humeur se dégradait rapidement et ça se lisait sur son visage. Sa tolérance approchait du zéro. Dangereusement. L'esprit ferait mieux de prendre une forme définitive ou ça allait barder.

Milo aurait bien aimé pouvoir choper cet esprit et l'étrangler, mais elle savait que ce serait vain, que ses mains traverseraient la masse changeante sans occasionner le moindre mal. Et elle était trop occupé à éviter les charges de l'esprit pour l'invoquer afin qu'il cesse immédiatement, mais comment peut-on invoquer un esprit dont on connait pas le nom ? En regardant Luz, la professeur comprit qu'elle n'était pas seule à ne plus tolérer les pitreries de l'esprit.

Alors qu'elle allait exploser, une idée lui vint à l'esprit. Et si l'esprit   se présentait tel qu'il était en réalité ?  Cette idée  tempéra son énervement croissant. Elle chercha  le mot qui lui évoquait l'esprit qui lui faisait face afin de mettre le doigt sur son nom qu'elle avait sans doute apprise en cours. Chaos. Mais oui.  C'est logique quand on le regarde. Il est indescriptible cet esprit.