Sa main se détend, la voix, le ton et les mots sont bons. Il se retourne, rassuré, et regarde la silhouette de son interlocuteur. "Perle. Heureux d'entendre que tout va bien. Qu'est ce que je peux faire pour vous ?" Même là, il reste prudent, n'impliquant jamais personne, parlant toujours en son nom personnel. Ainsi, s'il se fait prendre, il peut être incriminé mais la Ligue, elle, reste.

Ah. On rentrait dans le vif du sujet. Toujours avec ce choix des mots si particulier, si révélateur de quelqu'un dont le russe n'est pas la langue maternelle. Lui-même a mit des années avant de parler "mal" et même encore, il ne se contrôle pas toujours, l'expliquant par sa pseudo-enfance loin de tout en Biélorussie. "Ah. Je vois. Quel âge ? Quel animal ? Quelle formation ?"

Ce qu'il voit exactement, elle l'ignore. "Un homme d'une trentaine d'années, menuisier." Elle ne retrouve pas le terme exact pour désigner les bovidés et va au plus simple. "Une sorte de vache. De taureau. Je ne saurais pas dire laquelle." Parce que son compatriote lui a parlé d'une "vache bizarre" et n'a pas été fichu d'en dire plus.

Jeune donc. Mais les vaches ne sont pas très utiles dans un combat. Il a beau réfléchir, il ne voit pas, là tout de suite comment utiliser ce genre de capacité. Il réfléchit doucement. "Je peux aider de deux façons. En fonction de ce qu'il veut. J'aurais besoin de le rencontrer. Est-ce un ami proche ?" Entendre, quelqu'un de confiance. En réalité, il ne cherche jamais et n'a jamais cherché à savoir qui elle est dans le monde réel.

La jeune femme enregistre rapidement ces noms étranges. Elle note aussi, presque malgré elle, que Moriarty est médecin. Ce n'est pas le Russe de base qui peut se permettre de s'auto-prescrire quoi que ce soit, et certainement pas de la quinine. Elle ne pourra hélas pas oublier l'information, et si elle se fait prendre et interroger à la Russe elle aura des informations à donner sur Moriarty. Il ne lui importe pas vraiment, elle trouve simplement cela dommage. "Avez-vous quelque chose en tête ?"

"Je me débrouillerais pour le reste. Le médical est vraiment ce qu'il y a de plus urgent en ce moment. Et j'attendrais avec plaisir notre prochaine rencontre." Il la regarde tranquillement, hochant un peu la tête. "Partez devant, je vais encore attendre un petit peu dans les environs pour éviter d'attirer l'attention. Prévenez moi lorsque vous aurez ce dont j'ai besoin et, pendant ce temps, j'essaierais de voir ce que je peux faire pour votre ami."