CONTRAT DE NOT'RP !

- Statut du RP : privé
- Tour de jeu : Caillou - Alyaa
- Délai maximum d'attente de réponse : — (express oblige)
- Nombre de sauts de tours autorisés avant que le délai d'attente ne soit plus pris en compte pour le joueur attendu : —
- Autre : —

Sac à dos sur les épaules, lunettes de soleil sur le nez, Unknown marche d'un bon pas. Le ravitaillement, c'est sa spécialité et rien ne l'enchante plus que ces promenades, surtout par un temps aussi agréable. Ce n'est pas la panacée des fins de printemps français, mais il fait bon et ce serait dommage de rester enfermé.

Techniquement, elle comprend ceux qui ne veulent pas mettre le nez dehors, soit parce qu'ils ont peur, soit parce qu'ils ne sont pas capables de survivre seuls – ce qui revient presque au même. Techniquement, donc, elle trouve logique de vouloir réserver sa petite vie dans les méandres du camp. Techniquement.
Sauf qu'en fait non, elle ne comprend pas du tout. Elle ne comprend pas qu'on puisse rester cloitrer sans virer dingo. Elle, est faite pour l'extérieur, les grands espaces. Elle a besoin de sentir le soleil sur sa peau, de respirer les odeurs de mousse de la forêt ou les embruns du port. Même l'odeur du poisson, elle préfère largement à celle viciée de certaines pièces du camp.

À l'approche de la marina, elle scrute les pontons à la recherche du vieux fou. Elle vient deux fois par semaine, suffisamment pour se rappeler de sa tête. Une tête de vieux marin un peu fou. Même si on voit bien que ce n'est pas le plus fou du coin.

Pas de macchabées en vue.
Ohéééé, appelle-t-elle.

Forcément, il est en mer. Enfin dans le port. Enfin pas sur terre. Enfin c't'un pêcheur, quoi. Rien d'étonnant là-dedans, en somme. Elle lève le bras à son tour et rejoint le bout du ponton. Le bateau est en super bon état, comparé au reste. Ça jure comme un graffiti d'enfant sur une toile de maître. Et c'est beau. Elle ne sait pas pourquoi ni si ça lui fait le même effet à chaque fois, mais ce rafiot bien entretenu entouré de tromblons laissés à la rouille a quelque chose de touchant. Hei! lance-t-elle avec un accent.

"Hey." C'est la fille. Quelque chose est pas net chez elle. Ou alors c'est qu'elle lui rappelle quelqu'un. Quelqu'un de perdu qu'il reverra jamais. Quant à savoir qui... Ian hausse les épaules. Il s'en fout. C'est pas comme si ça allait aider la personne en question à revenir, hrm. "Les nouvelles ?" Il fixe sa ligne. Les poissons viennent très près des côtes depuis que les bateaux ne prennent plus la mer. Plus vraiment. Plus beaucoup. Il y va encore, des fois, quand il a de l'essence.

Unknown envie un instant l'image paisible qu'il renvoie, assis là avec ça ligne de pêche. Comme si l'apocalypse n'avait jamais eu lieu. Pas grand chose, répond-elle, sans savoir que c'est une habitude. En même temps, il ne se passe vraiment rien au camp, en ce moment. A part peut-être Un nouveau arrivé hier. Je crois. Avant-hier en fait. La pêche est bonne ?

"Hrm." Pas fameuse non. Heureusement qu'il gère ses stocks de façon à toujours avoir un mois d'avance - pour lui. De la barbe, il fait un petit geste vers l'eau. "Avec un peu de chance elle sera moins mauvaise tout à l'heure."

Unknown reste silencieuse un instant. Elle se demande si ce n'est pas un petit peu ennuyeux, quand même, de regarder l'eau toute la journée en attendant qu'un poisson un peu con morde à l'hameçon. Oui, elle trouve ça con, un poisson, et ne comprendra jamais la passion des pisciphiles. Non pas qu'on en croise beaucoup par les temps qui courent. Ok... Elle enlève son sac et s'assoit sur une bite d'amarrage. Elle va regarder l'eau un petit peu. Des fois qu'elle ait une révélation sur la pêche.

Le temps passe et ça mord pas. Hrm. Depuis hier ça mord pas. Ptet parce qu'une saloperie a encore plongé et que c'est plus intéressant que son appât. Va savoir. "Combien il en faut, c'te fois-ci ?" Voix basse, voix lasse. Ca changera probablement pas grand-chose de parler.

Un centaine ? Elle sourit d'un air goguenard. C'est pas comme si elle était au supermarché. Elle attend la réaction du vieux avant de donner une réponse plus sensée. Parce que ça l'amuse.

Ian se retourne à peine pour lui jeter un regard blasé et se reconcentre sur l'eau. Rien ne bouge.

Arrh, pas d'humour, ok. Elle hausse les épaules, un peu déçue. À bien y réfléchir, elle l'a peut-être déjà fait cent fois, cette blague pourrie. Elle se penche sur son sac et l'ouvre. Lentement, elle en sort une boîte de petit pois, un petit morceau de lard enveloppé dans du tissus – Bacon! fait-elle en lui montrant –, une bière et un flacon en plastique contenant trois cachets d'aspirine. Ça vaut combien de poissons, tout ça ?

Moerrh. Le bacon il préfère pas y toucher, des fois qu'ça soit contaminé. La bière c'est pas comme s'il en avait besoin, par contre l'aspirine ça vaut cher et les petits pois ça le changera de son poisson. "Pour l'aspirine et la conserve, douze."

Mmh. Douze, ça lui parait peu, mais à voir comme ça mord aujourd'hui, c'est peut-être un prix raisonnable. Elle fouille à nouveau dans son sac et en sort un petit paquet. Intéressé par du fromage de chèvre ?

Du fromage. Ca fait une éternité qu'il a pas vu ça. Par chance la barbe et les cheveux cachent bien son expression. Enfin pas trop mal. Peut-être que ses yeux n'ont pas trop brillé. "Treize." En tout.

Treize pour le fromage ? Elle décide de jouer les nouilles. Avec un sourire en coin. Elle a pas vu l'expression du vieux, mais un seul poisson pour du lait fermenté sorti du pie d'une chèvre en bonne santé, ça lui paraît pas honnête.

Il ricane. "T'es plus fine que ça. Va pour quatorze. En tout."

Elle sourit au vieux. Elle n'est pas sûre que deux poissons fassent l'affaire mais après tout, elle a eut le fromage le matin même pour moins que ça. Échangé à un type dans la forêt contre une moitié de barre de céréale (faut croire que le pauvre gars en pouvait plus du fromage). Bref, deux poissons valent plus qu'une moitié de barre de céréale. C'est ça, l'économie moderne.

Il a vaguement l'impression de s'être fait avoir, mais baaah. Ca vaut toujours mieux qu'un coup de pied au cul, comme disait sa grand-mère. "Autre chose ?"

Elle plonge la main dans la sac et annonce : Deux mètres de cordes en très bon état.

Oho, ça ça l'intéresse. Assez pour lever les yeux de la ligne. "Fais voir ?" On a pas idée à quel point ça peut servir, de la corde. Ni à quel point c'est vital. Le prix dépend vraiment de l'état et de l'épaisseur de la corde.

Elle montre. C'est une corde comme celles qu'on voit sur les ports (huh) ou dans les centres hypiques, mais elle est plus fine : un centimètre de diamètre à tout casser.

"Deux." C'est pas si long, deux mètres de corde, même si c'est la meilleure du monde. Ca fait seize poissons, ça commence à faire pas mal.

Franchement, elle s'attendait pas à l'intéresser autant avec de la corde. Faut croire qu'elle n'avait vraiment pas idée de son quotidien. Ça me va. Elle posa les mains à plat sur ses cuisses. Elle avait tout sorti. Ou presque. Mais parfois, faut garder des petits secrets.

Ian fixe à nouveau la mer. Rien n'a changé de ce côté. Avec un grognement, il range la ligne, ce n'est pas aujourd'hui qu'il aura du poisson frais. "Autre chose ?"

Nope, qu'elle répond très sérieusement. C'est pas beau de spoiler.