CONTRAT DE NOT'RP !

- Statut du RP : ouvert aux incrustations (demandé par MP au préalable)
- Tour de jeu : N/A
- Délai maximum d'attente de réponse : 7 jours
- Nombre de sauts de tours autorisés avant que le délai d'attente ne soit plus pris en compte pour le joueur attendu : 2
- Autre : Rencontre mondaine entres gens de bonne compagnie.

Kafka s'était levé de très bonne humeur, et même relativement tôt. Il était resté assis dans son lit un moment, regardant par la fenêtre les rues de Moscou, songeant déjà à ce qu'il se passerait le soir même. Il prit son petit-déjeuner avec appétit et bonne humeur, gratifiant le petit personnel d'un large sourire. La ressemblance avec le petit personnel qui travaillait chez ses parents était toujours aussi flagrante, mais il n'y avait pas lieu de s'inquiéter. Kafka supposait tout simplement que le petit personnel était plus ou moins le même partout.

Comme à son habitude, il se rendit chez ses voisins pour tenir compagnie à sa mère, tel l'enfant dévoué qu'il était. Ils discutèrent de problèmes de société divers et variés jusqu'au déjeuner, au cours duquel il mangèrent dans un silence tout relatif. Kafka, curieux, ne put cependant s'empêcher de demander à sa mère si elle se joindrait à lui le soir venu. Comme à son habitude, elle refusa, prétextant que le militantisme n'était pas affaire de Mère de bonne famille. Un argument imparable, auquel Kafka ne pouvait que se plier de mauvaise grâce.

Il joua pour elle pendant l'après-midi, distraitement, songeant tout du long à sa soirée. Il finit un peu plus tôt que d'habitude, et se précipita chez lui pour vérifier que tout était prêt. Le salon était rangé et la table était mise. Kafka fronça les sourcils, songeant que la seule chose qui empêchait la LCR de vraiment se développer ne pouvait être que sa demeure minuscule, inapte à recevoir tout le monde. Enfin... Plus que quelques minutes avant l'arrivée des premiers membres.

Les invités commençaient à arriver, pour le plus grand plaisir de Kafka. Evidemment, les débats ne pourraient commencer tant que tout le monde -- ou presque -- ne serait pas là, alors il les faisait patienter avec des petits fours presque aussi bons que ceux des soirées de ses parents. Il afficha un large sourire lorsque l'on annonça Mr Alkaev... et compagnie. Il aurait cru voir le jeune homme venir seul. "Bonsoir et bienvenu en ma demeure, Mr Alkaev ! Et qui donc est cette charmante jeune fille ?"

"Mais je vous en prie, c'est un plaisir ! Je ne pouvais ignorer votre intérêt pour la LCR." Il se pencha pour accoler doucement ses lèvres sur le bout des doigts de la jeune Miss Alkaev. "Enchanté, miss Alkaev. Je ne doute pas une seconde que votre frère vous aura parlé de moi, mais je me présente néanmoins : Kafka Lev Sokolov, pour vous servir." Il se redressa. "Vous êtes trop bonne. Pour avoir déjà joué pour votre père, Sa Haute Excellence Alkaev, je sais que votre propre intérieur est bien plus somptueux."

Kafka marqua un temps d'arrêt, s'assurant du coin de l’œil qu'il avait l'aval de Mr Alkaev, et que des rafraîchissements et autres petits fours étaient servis à ce dernier, avant de répondre. "La Ligue Contre-Révolutionnaire est un groupe de gens éclairés qui militent -- pacifiquement, au contraire des barbares zootropes -- pour le retour d'une Russie pure, réservée aux humains. Nous pétitionnons le Tsar et le Pape pour que des mesures concrètes soient prises."

Il lui offrit un large sourire, et haussa les épaules. "Je ne sais pas. Ce n'est pas mon travail de savoir. C'est au Tsar et au Pape de mettre tout en oeuvre pour exterminer la menace zootrope. Mais ça signifie que c'est aussi à eux de trouver des idées. Nous ne pouvons pas non plus faire tout le travail à leur place !" Il se détourna un instant de la jeune Miss Alkaev pour saluer un jeune homme qui venait d'entrer. Puis, jugeant que c'était plus poli, il revint vers la jeune fille. "Vous n'êtes pas d'accord ?"

Kafka continuait de saluer les nouveaux arrivants, poliment, et revenait chaque fois vers cette timide jeune fille amenée par un ami, mais dont la présence ne le gênait guère -- bien au contraire. "Les Démons n'ont aucune limite, aucune morale. C'est le propre de Satan, après tout, dont ils sont les enfants. C'est triste de penser qu'il existe des gens aussi amoraux, mais c'est ainsi." Il secoua la tête. "Enfin... Je sens bien que cette discussion vous fatigue. Venez donc vous joindre aux autres, prenez un canapé."

Il lui sourit, conscient qu'il serait probablement de mauvais goût de souligner qu'il n'avait pas la moindre idée qui le Chef pouvait bien être. C'était un nom d'ordinaire réservé aux cuisiniers, mais ils n'étaient pas au restaurant. Il n'y avait pas de cuisinier, les plats apparaissaient tout bonnement quand il avait faim. Il haussa les épaules intérieurement. "Vous avez probablement raison." Il s'inclina, et se dirigea vers le centre de la pièce en faisant tinter son verre. "Pourrais-je avoir votre attention, s'il-vous-plait ?"

La plupart des invités étaient arrivés, le minuscule salon était rempli, et Kafka avait l'attention de tout le monde -- y compris celle de Miss Alkaev, il semblerait. "Je vous remercie à tous d'être ici présents ce soir. Vous avez tous des emplois du temps chargés, des amis, des familles, des hobbies, et je suis conscient que vous n'êtes pas nécessairement très disponibles. Mais je pense que si vous êtes là, c'est parce que vous comprenez que nous essayons de préserver vos amis et familles."

"La Ligue Contre-Révolutionnaire prône le retour aux bonnes vieilles valeurs. A une Russie pure, par les humains et pour les humains ! Pas de Démons ou d'hérétiques chez nous ! Pas de sauvages qui font sauter des orphelinats pour le plaisir où agressent les gens dans la rue par ennui ! Pas de dégénérés qui se livrent à des pratiques se--" Il se rappela qu'il y avait une Lady dans la salle. "-- pécialement douteuses, impliquant de pauvres et innocents animaux qui n'ont rien demandé à personne !"

Kafka se sentait bien, il y avait eu quelques rires mais il lui était facile de comprendre pourquoi. On ne se moquait guère de son discours, bien au contraire : on l'écoutait. Il avait l'attention indivisible de tous ces gens. "Mais la Ligue Contre-Révolutionnaire vaut mieux que les Démons que nous désapprouvons !" Il marqua un temps d'arrêt et parcouru le minuscule salon du regard. "C'est exact -- j'ai dis 'désapprouvons', et non 'combattons'. La Ligue est non-violente par nature."