Rappel du premier message :

CONTRAT DE NOT'RP !

- Statut du RP : ouvert aux incrustations (demandé par MP au préalable)
- Tour de jeu : N/A pour le moment
- Délai maximum d'attente de réponse : 7 jours
- Nombre de sauts de tours autorisés avant que le délai d'attente ne soit plus pris en compte pour le joueur attendu : 2
- Autre : RP Milicien

1891

Être Milicien, comme pour beaucoup de corps armés, c'était un art de vivre avant d'être un simple métier. Pour certains, c'était même une religion en soit, avec ses évêques et cardinaux (les haut-gradés), son Pape (le Tsar), ses fidèles (les trouffions), et ses hérétiques (les Démons, bien entendu). Teagan n'adhérait guère au principe de base, étant bien entendu catholique, mais il le comprenait et l'acceptait. D'autant plus lorsqu'il allait voir ce qu'il convenait d'appeler, dans cet pseudo-religion, un apôtre.

Teagan était Colonel depuis quelques semaines, et s'en accommodait très bien. Il avait cependant vu choir sur son bureau un rapport des plus alarmants, indiquant une baisse de qualité dans l'armement spécifique. Comprendre, dans l'armement de pointe dans la lutte sacrée de la Milice. Et si lui-même se débrouillait avec des outils plus conventionnel, il n'était pas étranger au désastre que pouvait représenter un lance-vapeur qui explosait, ou une arbalète mal pressurisée. Du coup, il voulait en avoir le cœur net.

Le nez plongé dans son rapport, il ne l'avait pas vue arriver. Il rangea immédiatement le papier en le maudissant, et en se maudissant lui-même. Cela devait bien faire trois ans, mais il n'aurait pas dû oublié ce qu'il avait appris en la rencontrant : même dans la sécurité de la base, on pouvait tomber sur des Démons.

Il la salua néanmoins, strict et martial. Elle avait gagné du galon depuis la dernière fois, comme il avait pu s'y attendre, et il n'était pas prêt à lui tourner le dos. Il préférait encore lui faire la causette.

Élisabeth le regarda. 2 semaines ? Elle n'avait jamais au ça. La jeune femme se hâta de montrer les traces au colonel. Lui indiquant l'endroit exact en le montrant avant de reposer ses yeux sans vie sur lui.

Il inspecta soigneusement l'endroit. La marque lui disait quelque chose, mais c'était justement pour ça qu'il avait voulu une paire d'yeux frais. Il interrogea la main d'oeuvre qu'il avait traîné jusque-là, et ils lui servirent l'histoire à laquelle il s'attendait. Un vieux test qui avait légèrement dérapé. Il regarda la liste avec concentration, cherchant là ce qui était vraiment bizarre. Puis il changea d'idée. "Lieutenant Dersellman. Qu'est-ce qui est le plus frais, dans cette liste ?"

- En terme de temps je ne saurais pas déterminer monsieur. Je ne suis pas experte en traces de brûlures. Pour les traces de sang fraîche, il n'y en a que deux. Une contre ce mur et sur cette chaudière si.

Elle lui indiqua les endroits exacts.

Il inspecta rapidement les deux traces. "Bon, je vais interroger le personnel de l'Atelier sur cette trace, vous, interrogez-les sur la trace là-bas." Il fit signe à quelques hommes qui se trouvait non loin de le rejoindre. "Oh, et tâchez de leur montrer du respect. Avec les différentes tâches sur leurs tenues, c'est loin d'être évident, mais certains sont potentiellement plus gradés que vous." Ce n'était pas tout-à-fait vrai. Elle était Lieutenant quand même. Mais ce n'était pas faux non plus.

La june femme hocha la tête avant d'aller voir des artisans s'occupant de l'atelier. Elle leur demanda ce qui s'était passé pour avoir une trace de sang sur le mur et ils lui repondirent qu'il y avait au un accident avec une machine qui s'emballait et qu'elle avait blessé quelqu'un. Une fois son inspection finie, elle revint vers son supérieur.

De son côté, Teagan avait appris qu'un problème de pression dans une arbalète avait amené le carreau à partir plus ou moins tout seul. Il avait traversé une épaule avant de se ficher dans une poutre, supposait-on -- personne n'avait plus revu la munition. L'accident datait de la veille. Il fronçait encore les sourcils, essayant de donner une suite logique à ce qu'on lui disait, lorsque la Démone revint. "Alors, Lieutenant ? Qu'avez-vous appris ?"

- Un problème de vapeur sur une machine qui s'est emballée et qui a envoyé valser un homme contre le mur. Il s'est tapé violement la tête contre le mur. Après vérification, les ouvriers m'ont dit que la machine était tout à fait normale.

Élisabeth réfléchissait elle aussi, il y avait quelqu'un qui sabotait les machines très peu discret ici.

'Tout-à-fait normale'. Mais bien sûr. Les machines tout-à-fait normales étaient bien connues pour s'emballer et provoquer des accidents. Mais cette contradiction ne venait pas de la Démone, pour une fois : elle venait des gens qu'elle avait interrogés. Elle en avait mentionné plusieurs, donc l'incohérence venait probablement non pas de l'histoire en elle-même, mais de... "Qui a vérifié la machine en question ? Vous avez pensé à demander, n'est-ce pas ?"

- C'est le chef de cet entrepôt monsieur. C'est un haut-gradé. Le major.. Skolgen. Il est dans son bureau actuellement si vous voulez aller le voir.

Élisabeth désigna une porte de la main, indiquant à son supérieur la porte du bureau en question.

Il la regarda avec des yeux ronds, ouvrit la bouche pour lui donner une semaine de trou supplémentaire, et la referma sans rien dire. Ses yeux suivirent la direction indiquée et tombèrent, effarés, sur une plaque qui mentionnait bel et bien un 'Major Skolgen'. Il regarda à la ronde en se demandant vaguement où il était tombé. Enfin. Dans ses souvenirs, un Major était plus haut-gradé qu'un Capitaine mais moins qu'un Colonel, donc il avait ses chances. Il se dirigea vers la porte d'un autre temps.

Élisabeth le regarda faire, le suivant doucement. Elle se demandait si elle devait le suivre ou bien le laisser faire son entretien avec le major seul.

- Dois je vous accompagner mon colonel ?

Élisabeth le fixait avec ses yeux froids.

Il la regarda un instant, considérant la réponse à donner. Valait-il mieux la laisser assister à l'entretien et glaner des infos, ou la laisser lui échapper pour le moment ? Il ne se sentirait bien qu'après l'avoir menée au trou lui-même. En attendant, qui savait ce qu'une Démone libre pouvait faire ? Rejoindre ses petits camarades ? En avait-elle seulement ? "Oui. Après tout, c'est vous avez constaté la faute et reçu une explication. Je pourrais avoir à me déférer à vous." Il toqua à la porte.

Élisabeth hocha doucement la tête et le regarda frapper à la porte. Pas de réponse. Elle tendit l'oreille pour savoir si il y avait quelqu'un mais aucuns bruits.

- On dirait qu'il n'y a personne monsieur...

Il lui adressa un regard malicieux. "Méfiez-vous, c'est vous qui m'avez indiqué cette porte. S'il n'y a personne, vous m'aurez encore fait perdre mon temps pour--" Quelqu'un s'éclaircit la gorge derrière eux. Teagan se retourna. De fait, il portait un uniforme de Major, du reste plutôt bien entretenu. Trop occupé à s'ébaudir de ce fait, Teagan ne remarqua pas tout de suite que l'homme le saluait. Il lui rendit son salut, lentement -- faisant croire que son retard était délibéré -- et posément.

Élisabeth se retourna et se mit directement au garde à vous. Elle regardait le nouveau venu de son regard froid.

- Major.
< Repos lieutenant. Et bonjour Colonel, je suis le Major Skolgen, que puis je faire pour vous ?

Teagan regarda à la ronde. "Si vous le permettez, je préférerais mener cette discussion dans votre bureau... Major." Il avait hésité à donner le grade. Tout cela lui semblait si bizarre. L'autre ne sembla pas relever. Il hocha la tête sèchement et fit mine de s'avancer. Teagan s'écarta de son passage et entra à sa suite, invitant du regard l'hérétique à le suivre. Le bureau dans lequel ils pénétrèrent était moyennement spacieux, et le mobilier semblait avoir plus de 10 ans.

Élisabeth suivit les deux hommes et s'assit sagement sur une chaise quand le Major l'y invita. Elle attendait que le colonel parle, curieuse.

< Asseyez vous, je vous en prie. Qui a t'il colonel ?

Teagan regardait toujours l'autre. Il n'arrivait toujours pas à y croire. "Tout d'abord, permettez-moi de nous présenter. Je suis le Colonel Ó Ríagáin, et je vous présente le Lieutenant Dersellman. Elle m'aide dans mes tâches administratives du jour." Et vu ce qu'elle avait relevé comme bizarrerie, quelque part, c'était aussi bien. Il jeta un regard à la ronde, rapidement, et revint sur le Major. "Tout d'abord, pourriez-vous me re-préciser vos nom, grade, et fonction au sein de la Milice ?"

< Major Skolgen, je suis ici pour gérer une partie de la section sur le développement des armes.
- Dersellman, lieutenant. Effectuer des missions et enquêtes.

Le major leur souriait, assis dans son fauteuil. Il regardant les deux l'un après l'autre.

< Vous avez besoin d'armes ?

"Pas exactement." Teagan attendit un moment où le regard du Major coulait vers le Lieutenant, et se leva en un éclair. D'un geste entraîné, il se retrouva debout devant le Major, son arme de poing dégainée, le chien enclenché. Il s'était trop précipité et ne s'était pas entraîné suffisamment, et le canon de l'arme pointait un millimètre à gauche du centre du front de l'homme. S'il bougeait, il se pouvait que Teagan le rate. C'était cependant peu probable, le coup pouvant partir instantanément.

Élisabeth sortit son arme, ne sachant que faire. Skolgen quant à lui leva les mains bien en évidence, interloqué.

< Pourquoi me braquez vous colonel ? Et ve que vous êtes en train de faire est très grave.

Teagan haussa les sourcils. "Je ne fais que mon devoir." Il fit signe à la Démone de braquer son arme sur le 'Major'. "Vous avez peut-être raté le mémo, Skolgen -- si toutefois c'est bien votre nom --, mais le grade de Major a été décommissioné en--" Zut, il n'avait plus la date précise en tête. "-- il y a 7 ou 8 ans." Il en avait même été plutôt content à l'époque. Il venait de passer Capitaine et ça ne rendait la suite de son avancement que plus simple. "Votre charade est obsolète."

Élisabeth pointa l'homme qui était suspect depuis le début. Elle regarda un instant le major, parcourant la pièce du regard. Elle vit un fil de nylon tendu et se rendit compte qu'il déclenchait une arme dans la bibliothèque derrière eux. Elle ouvrit la bouche pour prévenir son supérieur quand le Major tira sur la ficelle. La jeune femme eut juste le temps de se mettre dedans pour se prendre la balle dans l'épaule.

Teagan perçut un mouvement au coin de son œil. C'était la Démone, évidemment, qui avait craqué sous la pression et qui prenait le parti de Skolgen, se jetant sur Teagan pour permettre au traître de s'échapper. Il essaya de s'armer de Tiarnán, mais elle fut sur lui bien plus vite. Une détonation retentit, et il pressa la détente de sa propre arme par réflexe. Entre le traître et l'hérétique, de toutes façons, il ne risquait pas de toucher quoique ce soit d'innocent dans cette pièce fermée.

Élisabeth serra des dents. Nom de dieu ! Ça faisait un mal de chien ! Qu'elle idée de se jeter pour protéger un supérieur, elle aurait mieux fait de le laisser mourir. La jeune femme se laissa tomber à genoux, pressant la plaie pour essayer d'arrêter l'hémorragie. La balle n'avait pas traversé pour atteindre son supérieur. Élisabeth avait entendu une autre détonation et se tourna vers le Colonel, retenant ses larmes.

- Vous allez bien mon colonel ?