CONTRAT DE NOT'RP !

- Statut du RP : privé
- Tour de jeu : /
- Délai maximum d'attente de réponse : 24h
- Nombre de sauts de tours autorisés avant que le délai d'attente ne soit plus pris en compte pour le joueur attendu : 2
- Autre : /

Iekaterina ne sait pas si elle doit ruminer le sermon du siècle ou se laisser aller à un début de panique. Vassili, ce garnement, a encore fait le mur dans la nuit. Ce n'est pas réellement difficile, à son grand dam, surtout pour un "gamin" qui vivait de petites rapines avant d'être conduit auprès des autres, et ce n'est pas la première fois que la chose se produit ; néanmoins, les fois précédentes il était de retour pour le repas du matin aux aurores, et neuf heures ont sonné qu'il n'est toujours pas en classe. N'y tenant plus, la veuve a laissé le reste des enfants à la garde des deux grandes en attendant que sa remplaçante arrive, et s'est résolue à mener l'enquête en pleine rue, vêtue de la plus décente des robes qu'on ait mises à sa disposition - la seule qu'elle ait gardée de son ancienne vie, une robe noire de deuil, la désigne encore trop comme une riche aristocrate.

Ses bottines claquent beaucoup trop à son goût sur le pavé lorsqu'elle s'enquiert auprès des uns et des autres, n'auraient-ils pas vu un enfant d'une dizaine d'années, brun au visage blanc constellé de taches de rousseur, courir dans les ruelles ? Elle a peur que quelqu'un la reconnaisse, mais le quartier est populaire, elle risque davantage le malaise olfactif ou une agression qu'un appel à "madame Sokolova". Quelqu'un finit par l'orienter vers une des horloges de la ville. Elle remercie de son murmure à peine audible, se presse à petits pas, très droite, promenant un regard acéré sur les passants et les ruelles. Aucun Vassili en vue. Certains croient l'avoir vu, la plupart n'y a prêté aucune espèce d'attention. La veuve prend sur elle pour se rapprocher de l'horloge, en quête d'une cachette où l'enfant aurait pu se dissimuler ou se blesser.

La jeune femme a la décence d'être polie, il faut le lui accorder, mais pour le reste, cette apparence, ces attitudes beaucoup trop expressives, ce... décolleté ! Ces pantalons ! Iekaterina ne sait même pas par où commencer pour quantifier sa répugnance. "Des passants l'ont aperçu à proximité, et ce n'est pas sa première fugue. Il serait bien du genre à se cacher sous les toits..."

Allons donc. Il ne veut pas descendre. Elle s'approche de l'échelle avec indignation et se fige au pied des barreaux, tétanisée par l'obstacle infranchissable. "Êtes-vous blessé Vassili ? Malade ? Avez-vous commis quelque bêtise, vous a-t-on menacé ?" Elle n'arrive pas à décider si elle préfère que la cause de ce refus soit un caprice, un vol qui aurait mal tourné, ou un accident.

La veuve s'efforce d'écouter ce que se disent les jeunes gens, mais cinq étages et la résonance ne l'aident franchement pas dans son entreprise - et son anxiété ne fait que croître. A la question, elle se raidit comme sous le fouet. "Une dame ne grimpe pas aux échelles !" s'indigne-t-elle assez clairement pour que, sans doute, la moitié de la place l'entende. Elle fait quelques pas, nerveuse, en quête d'un autre moyen de monter, en vain. "Se passe-t-il quelque chose de grave ?"

Un chaton..? Misère, miséricorde et calamités. Evidemment, Iekaterina se demande aussitôt s'il s'agit d'un chaton-chaton ou d'un chaton qui prendrait parfois forme humaine. C'en est assez pour lui faire claquer la porte derrière elle et se rapprocher avec appréhension de l'échelle. Non, elle ne peut pas, elle ne peut définitivement pas. "Ne pouvez-vous vraiment pas descendre ?" insiste-t-elle, presque plaintive soudain. "Il le faudra bien tôt ou tard !"

Un coup d’œil au garnement suffit à lui faire comprendre qu'il devait être aussi borné qu'elle "Elle ne montera pas." laissa-t-il entendre d'un ton renfrogné mais sûr de lui. "Elle a raison, gamin, tu vas bien devoir descendre d'ici un jour." Mais il n'en était rien. Il était occupé à caresser le chaton en l'ignorant. Aleko se pencha de nouveau pardessus la poutre "Je voudrai bien mais Vassili refuse!"

Zut et contrezut. Pardon. Iekaterina scrutait les recoins de la pièce du regard, comme si la solution allait en jaillir nimbée de la lumière divine - mais point de lumière divine pour elle et ses semblables, évidemment, partant point de solution miraculeuse. "Vassili, veuillez vous comporter en jeune homme responsable et regagner le sol ! Je ne causerai aucun mal à votre protégée, vous le savez bien."