CONTRAT DE NOT'RP !

- Statut du RP : ouvert aux incrustations (demandé par MP au préalable)
- Tour de jeu : dans l'ordre d'arrivée
- Délai maximum d'attente de réponse : une semaine
- Nombre de sauts de tours autorisés avant que le délai d'attente ne soit plus pris en compte pour le joueur attendu : 3
- Autre : /

Iekaterina s'occupe des enfants de la cache, comme depuis quelques semaines que sa vie a basculé dans le malheur. Elle leur apprend à prier, comme elle peut, comme elle l'avait fait pour ses enfants avant que la maladie les emporte tour à tour, sauf que maintenant elle ne sait pas si elle en a encore le droit, et elle ne sait que rarement quoi répondre à leurs pourquois. Elle leur apprend à bien se tenir, à être polis, les lettres et le calcul, bref elle sert de gouvernante et presque de mère à tous ces petits qui n'en ont plus.

Est-ce pour cette raison que, lorsque la petite Marta ne se réveille que pour poser un regard fiévreux et vide sur le monde, son coeur s'arrête ? Elle ne devait pas s'attacher, elle le savait dès son arrivée. Marta est comme eux tous ici, un démon. Mais Marta n'a que cinq ans, et elle ne voit que les yeux d'une enfant, comme les siens, comme tous les autres. Elle appelle Piotr, un des plus grands, douze ans, et elle lui demande d'aller chercher le Médecin pour Marta. Il ne connaît pas de "Médecin". Le Docteur, enfin ! Le "Doc'" ! Il court. Elle court rejoindre la petite, paniquée de vouloir prier sans oser. Elle tient sa main brûlante et lui parle pour la garder éveillée. Elle demande aux plus grandes filles de s'occuper des petits.

Quand Lyov arrive, elle a les yeux aussi rouges que la petite, mais de retenir ses larmes en revivant la mort de sa propre petite Marta et de tous les autres enfants que la fièvre lui a enlevés. Il lui faut quelques instants pour retrouver un minimum de dignité et ouvrir la porte du dortoir au Médecin.

Les enfants l'entourent, il a l'air détendu, souriant. Elle ne sait pas si elle doit être rassurée de son calme, ou hurler de tant d'insouciance alors que dans la pièce à côté une petite fille est assez brûlante pour tiédir les compresses en quelques minutes. Au moins les petits ont l'air de l'aimer. "Bonjour Docteur. Merci d'être venu si vite. Jeunes gens, laissez donc passer le Médecin. Anna, Irina, voulez-vous reprendre les exercices de calcul où nous les avons laissés hier ?"

Les deux grandes sont efficaces à prendre les petits en main. Gentilles filles. Elle laisse passer le Médecin, ferme la porte, s'assoit en se rendant compte que ses jambes tremblent. "Elle allait bien hier, et ce matin... elle est brûlante, elle transpire, elle a le regard brillant et vague, elle ne parle que pour dire qu'elle a soif." Elle ne lâche pas l'homme des yeux. Il est immoral de laisser un homme examiner une enfant de la sorte, mais c'est un médecin et une petite malade. Deux inhumains. Et elle est là.

Elle le guette, surveille ses gestes, le petit visage brûlant. "Non... rien que je sache. Peut-être moins d'appétit hier soir, mais personne n'en avait vraiment... les enfants en ont parfois assez des pommes de terre bouillies." Elle les comprend, elle non plus n'aime pas ces tubercules fades et insipides, mais ils tiennent au corps et de toute façon ils ne peuvent pas se payer grand-chose d'autre avec le budget qu'on leur alloue. Elle allume la petite lampe tempête et l'approche pour lui donner de la lumière.

Pas bon. Elle frémit. "Régulièrement, mais pas assez souvent à mon goût. Une fois par semaine pour la viande, deux ou trois pour le poisson. Des problèmes de budgets paraît-il, de ressources alimentaires... de priorités." Les enfants n'ont pas souvent vu la couleur d'une chouquette, eux, et les explosifs coûtent plus cher que le porc. Elle s'exécute, revient, dépose bassine, linge, verre et nouveau cruchon. "Toutes les quatre, à ce qu'ont dit les médecins. C'est un miracle que je sois encore là pour en parler, je crois."

"Le lait est réservé aux plus jeunes, et nous ne voyons que rarement des œufs. Il faut repeupler le poulailler." Elle hésite. "Je vous remercie." Elle le regarde faire, l'écoute. C'est grave sans doute, bien qu'il ne sache pas exactement ce dont souffre la fillette. "Anna et Irina peuvent surveiller les enfants un moment, elles s'en occupaient de leur mieux avant... mon arrivée. Mais elles n'ont que treize et onze ans..."

Elle réalise avec un temps de retard. Quarante-huit heures enfermée dans un dortoir, seule avec un homme et une fillette. Seigneur. Elle s'efforce de réfléchir à une personne de confiance. "Eh bien..." Mais elle a beau se triturer la cervelle, rien ne vient. "Je ne vois pas... je suis désolée. Je n'ai pas vraiment lié connaissance. Elle aurait dû. "Les enfants me prennent énormément de temps, je n'ai plus l'habitude de tant de vigilance... mais vous devez bien connaître quelqu'un..?"