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Les coquelicots dessinent avec le vent.

Anonymous
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ALORS BONJOUR. Ou bonsoir. Ou bon. Jambon. Voilà. C'est dit.
J'ai décidé de vous spammer avec mes textes déprimants et mes dessins louches, doonc. TREMBLEZ MES PETITS. :*2216: 

On va commencer par des textes déprimants, aller. \o/ ( Attention, j'écris d'affreux pavés, ça fait peur. )

Texte du 3 mars 2013

On a tué l'innocence.
Elle gît dans la rue, crevée, sanglante. Dépouille moite et dorée, enveloppée de regards écarquillés qui s'ouvrent sur l'horreur ; c'est là, ce tapis de chair, cette pulpe éclatée qu'on a frottée contre le goudron. Impossible de lui donner un nom, un visage. Impossible de ne serait-ce qu'un instant imaginer cette loque rougeâtre qui dévale les sentiers secrets d'une ville en tôles défoncées. Ce manteau souillé aurait donc eu des jambes ? Fantasque pensée. Elle rit entre vos tempes. Sourire nerveux qui passe sur les lèvres ; des doigts qui jouent avec une fougue pleine de gêne, contre une surface prise pour cible par vos tics.
Oui, ces lambeaux humides ont été une enfant. On l'a entendue chanter entre les murs dont on affublait son horizon aux infinies douceurs. Elle avait un visage, une jolie face pleine de reflets, sur laquelle s'invitaient des fossettes et se plissaient des lèvres. On a pu voir cette chair dans son ensemble, animée et joyeuse, se complaire en danses démentes au milieu des taudis. Il y avait des jeux de jambes et de bras, des mouvements qui portaient loin, jusqu'au vide de vos coeurs, y allumant des bougies pour les bonheurs perdus. On entendait ses pieds qui tapaient sur la chaussée, qui faisaient vibrer la terre. Des sourires, éclairs blancs, croissants de lune dans l'obscurité d'une vie, morceaux de sucre pour relever l’amertume de cette existence, qui faisaient frémir vos propres lèvres, comme la naissance d'une journée sur l’horizon, sur le fil du ciel, tout au bout du regard, là où se perdent les contemplations rêveuses. On y trouvait un peu de réconfort, de quoi tenir un jour de plus. L'homme, sur un tabouret, aurait lâché sa corde pour venir l'embrasser ; et la poutre esseulée aurait connu quelques journées légères de plus.
Désormais, on ne verra plus rien de ça. Que les pendus se balancent, avec leur collier de chanvre et leur figure exsangue ; on a précipité ce corps vibrant contre la chaussée, on a pressé la chair palpitante contre le sol, faisant céder sous la pression ce qui était un être ; céder au premier sens, céder au sens physique. Éparpillée, écrabouillée, voici l'enfant devenue une viande saignante. C'en est fini de ses danses qui tanguaient au bord du vide vos coeurs. On ne verra plus de membres qui fendent l'air en lançant des flammèches vers votre obscurité. Les ténèbres resteront éteintes, sans les mains douces et fines de la gamine pour y ficher des éclats. Sa candeur bienheureuse, à jamais perdue, gît pèle-mêle dans cette chair froissée qu'on appela un corps. Souffrez donc de ne plus reconnaître la gosse aux grands yeux noirs qui vous filait dans les jambes... Apprenez à vos dépends, le goût des larmes qu'on refoule.
C'était une inconnue, pour vous, comme pour le monde entier. Personne ne versera de larmes pour ce chiffon anonyme. Oh, c'est laid bien sûr, c'est affreux, terrible ; sort immonde, horrifiant, que le sien, cruauté que sa fin. Mais que faire, que dire ? Quels mots prononcés pour cette étoile qu'on ne connaissait pas ? Elle était là, en bord de monde, à la périphérie de la conscience collective. Elle habitait les bordures, remontée des abysses, et s'y complaisait avec insolence. Son univers était fait des marges du vôtre. On l'aurait presque cru une fée, surgit d'un songe, jaillit d'une enfance un peu oubliée, un rien refoulée par l'adulte gentiment docile que vous êtes devenu. Était-ce réel, ce lutin sombre, fildefériste, qui ballait aux frontières de la routine ? Quelque chose d'étrange l'entourait. Une aura, une lumière, venue d'un autre monde qu'on appréhendait dans ses derniers instants. Elle avait cette beauté morbide des cadavres qu'on habille et qu'on lave, pour un dernier voyage vers une tombe inconfortable. Une clarté crépusculaire l'avait prise dans ses bras, parant sa maigreur osseuse d'une touchante poésie. Ce petit être fuligineux portait des noms choyés par les contes, qu'on voulait cesser de prononcer quand venaient les responsabilités. On ne pouvait poser ses yeux sur cette gamine, sans tout à coup basculer avec elle dans un monde plus grand et plus beau, aimanté par l’immensité que renfermait ses prunelles d’obsidienne. Elle avait ce quelque chose magnifique qu'on attribue aux êtres fantastiques, cette légèreté de farfadet, tout au fond de sa chair ; étant étique, avec cette aura qui sourdait d'entre ses pores, pulsait dans ses os et transpirait par ses yeux, elle devenait soudain le fluet lutin qui courrait entre les buissons. Sa main maigre n'avait rien de misérable, c'était la finesse des créatures magiques qui fuselait ses longs doigts. En vous prenant par la main, elle aurait ouvert à cet être sans âme qu'on avait arraché à votre beauté d'antan, un univers sublime tout de forêts enchantées et des monts aux peuplades légendaires. Au travers d'un contact, d'une rencontre, elle sublimait le jour en mettant les étoiles en bocal pour mieux illuminer vos yeux. C'était douceur et beauté que son existence.
Mais pourtant, voilà, vous ne la connaissiez pas. Cet être complexe et grandiose ne portait aucune syllabe sur les épaules, qui le désignaient de quelques sons familiers. C'était la grande inconnue, le mystère fascinant, une part acidulée de secret dans un monde qui avait trop de réponses à donner. Elle, posait des questions sans vous offrir, jamais, de solutions ensuite. Il fallait avoir le goût des lèvres engourdies et des esprits pleins de brume, pour apprécier sa vue. Il fallait savoir douter, savoir être inculte ; il fallait s'ouvrir aux mots qu'on chuchote, aux instants volés et aux paroles interdites. Il fallait se souvenir des riens qui façonnaient la vie quand tout était plus simple, il fallait connaître les ombres qui chuchotaient emmitouflées dans des couettes, les rires volés des heures indues, et les peurs nocturnes nourries par des monstres, abreuvées par des aînés aux malveillances légères ; pour la voir, il fallait avoir eu une enfance, une vraie, qui n'ait pas été étouffée par des années trop lourdes, qu'on entassait sur les épaules et qu'on vêtissait de chiffres pour avoir l’impression de mieux accepter leurs grosses fesses adipeuses. Sans cela, impossible de comprendre que ces longs membres ondulants formaient un enfant, que cet enfant dansait, et que la gosse n'était pas un mirage. C'était si beau à voir, qu'on aurait pu croire à l'illusion bouleversante d'un bonheur qui n'existait pas. Il n'en était rien.
La gamine était là, face à vous. En chair, en os ; surtout en os. Affamée, mendiant l'attention, hurlant en silence une faim qu'on décelait dans les creux douloureux de ses traits émaciés. Toute la misère du monde, se traînait dans les ombres de ce visage-là. Elle s'était installée pour ne plus repartir, impérieuse, froide, creusant dans la chair chaude comme les mineurs dans la montagne. Elle était devenue reine, s'étant fait un royaume de ce corps qui comportait trop de vides qui auraient gagné à être comblés. En la regardant, on ne pouvait manquer de la voir, glorieuse, souiller le gai visage de la gamine étique. Sans les sourires dans lesquels s'épanouissaient parfois ses lèvres, on l'aurait cru une enfant déchue. Mais comme pour détromper les adultes résignés à la tristesse, elle se levait et dansait.
C'était ainsi qu'elle combattait. Sans armes, sans paroles, sans poing hérissé d'un couteau, sans pancartes, sans lettres mortes, sans soupirs, sans mines flétries, sans regards tristes ; elle combattait à sa manière propre, à sa façon personnelle. En se jetant corps et âme dans le vide de l'air, habitant les espaces qu'on laissait en dehors de nos marches pressées de ses tournoiements cristallins, s'extirpant de l'immobilité d'une saccade puissante, qui se propageait en danse le long de tous ses membres. Voilà ce qui rendait magique, cette enfant en bord de monde. Voilà ce qui faisait d'un petit corps maigre, le farfadet mutin des histoires anciennes. Cette fougue qui l'agitait dans l'air, la secouait au milieu de passants, propulsant ses membres contre le monde, jetant profondément son corps aux extrémités de votre quotidien. Elle cognait contre une vitre, papillon éternel, requérant un peu d'attention, vous criant d'ouvrir la fenêtre.
On lui jetait des pièces, timidement, presque honteux, pour la faire taire, pour ce que cesse le battement de ses ailes. On aurait aimé la voir retomber sur ses genoux, pour se blottir dans un angle mort, recroquevillée dans ses ombres puantes, bien à sa place, presque morte. On aurait aimé la voir moins vivante, moins fougueuse de ce feu qui anime les enfants heureux. Y avait-il une raison de pour sourire, au milieu de sa vie misérable ? Sous les coups de son père, trouvait-elle quelque réconfort qui expliqua l'étirement absolu de ses lèvres ? Dans les pleurs de sa mère, décelait-elle quelque douce mélodie pour habiter sa gorge ? On aurait voulu la secouer pour lui crier d'être malheureuse, tant son bonheur semblait une tâche trop tenace. On aurait voulu lui crier que le monde était laid et qu'il ne méritait pas ses risettes épanouies. On aurait voulu couvrir ses joues de nos mains, en des baffes vibrantes, pour lui expliquer qu'il ne la laisserait pas fleurir, et que bientôt, on la trouverait toute fanée dans la parcelle d'obscurité qu'on lui avait cédée à sa naissance.
On voulait l'implorer de tomber dans le silence, de flétrir tout de suite pour que ce soit moins douloureux à tous, par la suite. On voulait geler sa danse pour ne pas la voir cesser dans le sang et les cris. Mais personne n'osait. Personne ne pouvait. C'était trop beau, trop pur ; on se nourrissait de cette candeur affichée, on s'enroulait à l'intérieur de cet éclat mirifique qu'elle dispensait dans la rue. Égoïstes, nous étions là, émerveillés, et nous ne faisions rien d'autre que d'assouvir notre besoin de lumière, en acceptant quelques secondes de considérer son existence comme une réalité. Il fallait nous voir, passer en vitesse devant elle, lui concédant un petit cercle qui tintait par terre. Nous, plutoniens de mine, jurassiens d'expressions, avec nos regards lointains et nos longues jambes qui pointaient vers des trains qu'on ne voulait pas rater. Tous emportés vers des étendues cyclopéennes d'acier émaillé de vitres. On pouvait peinturlurer le tout avec des blagues échangées du bout des lèvres, et des faux plaisirs payés rubis sur l'ongle, rien n'y changeait, c'était chose vaine que de le nier ; elle était la seule motivation du tempo lever-matin. C'était elle que nous attendions tout le jour durant, et c'était son visage flou, à peine entrevu, qu'on cherchait dans nos rêves. Celui de la gamine qui dansait au bord du monde, celui du lutin en haillons qu'on savait surgit d'un bidonville pourri qui empestait une parcelle de terre concédée à la misère humaine.
C'était elle, la Lune. Le soleil, les étoiles. On lui donnait tous les noms du songe, on l'enveloppait avec la poésie et la beauté meurtrie. On voulait bien lui donner tout ce que le temps avait assassiné, mais jamais une main ne lui aurait tendu le moindre cadeau dans le présent. Nos offrandes prenaient des noms balbutiés par des voix aiguës, tous ces espoirs oubliés qu'on ranimait à son feu, toutes ces rêveries que, ne sachant pas encore vaines, on berçait au creux du lit, certains de s'accomplir, comme si le monde avait quelque chose à faire des instants oniriques de l'éveil. On ne pouvait pas combattre son dégoût, on ne pouvait pas combattre l'heure fixée à laquelle il fallait poser le pied sur le sol contre lequel nous rampions pour travailler. Gageure ultime que celle à laquelle nous confrontait cette gamine.
On ne la connaissait pas, alors on l’appelait par des noms au hasard. On ne voulait pas s'arrêter de marcher pour regarder ses yeux sombres comme la mer à minuit. On ne voulait rien, on demandait tout. On aurait aimé passer des jours à l'observer, et lui donner sa chance de briller ici bas. Pourtant, c'était ainsi, et tristement ce le sera désormais pour toujours, personne n'aura rien fait pour la fée qui dansait, personne n'aura ouvert la fenêtre au lutin perché à son bord, collé contre la vitre, qui tentait d'interpeller le monde avec ses mouvements de cygnes, la beauté de son silence, et ses mains tendues pour mendier une aide dans laquelle on voyait une demande d'argent. Aveugles, aveugles que nous étions... Qu'avons-nous fait ? Que n'avons-nous pas fait ? Il aurait fallu se tendre vers elle, il aurait fallu lui prêter la force de nos bras. Au lieu de quoi, nous l'avons laissé croupir dans un instant d'éternel dénuement. Au lieu de quoi, nous sommes passés, empressés, à côté de cet ange merveilleux qui aurait voulu trouver des bras dans lesquels s'abîmer, pour laisser fondre sa peine en larmes enfin versées... Elle se taisait, alors nous avons cru qu'elle ne sanglotait pas. Elle cachait sa détresse derrière des danses et des sourires, alors nous n'avons vu que la joie.
Même cette joie valait que nous la sauvions. Nous ne l'avons pas fait. Nous n'avons rien fait.
Alors, fatalement, on a tué l’innocence. Un jour ou l'autre, il fallait s'y attendre, elle cesserait de danser. Elle vacillerait, trembloterait, et ses lèvres tressauteraient pour mieux s'immobiliser. Elle s'éteindrait, pour ne plus jamais étinceler. Il fallait s'en douter. Cette aura crépusculaire, l'emporterait finalement, c'était certain, si personne ne l'aidait.
Elle l'a fait. Cette lumière d'un autre monde l'a prise, l'a dérobée à nos yeux.
Aujourd’hui, de la gamine, il ne reste que ce chiffon de chair, cette pulpe ensanglantée qu'on a jetée contre un mur, qu'on a frottée sur les piques du monde, puis abandonnée tout au fond d'une ruelle. On voit briller, incrustés dans sa chair, les tessons d'une bouteille. La noirceur cacaoté de sa peau, retournée, écorchée, s'est noyée dans le sang que des coups ont expulsés de ses veines fragiles.
Voilà ce qu'il reste d'une étoile que personne n'a daigné recueillir.
Voilà ce qu'il reste de nos rêves.
Voilà l'innocence, tuée par l'alcool, par la main de son père, par la faiblesse de sa mère, par l’inaction de nos êtres serviles.
On a tué l'innocence.
Tous ensemble, en ne faisant rien, on a tué l'innocence. Il ne nous reste qu'à pleurer sur son corps, en promettant au vide qu'elle a laissé, que la prochaine fois, nous ne la laisserons pas seule... Que la prochaine fois, nous viendrons à elle, pour la sauver du monde implacable. Sanglotons des promesses, à l'ombre de nos paupières. Laissons nos larmes laver l'image de la gamine sémillante.
Puis, reprenons notre route, continuons à marcher.
On peut vivre sans elle. On peut souffrir avec nos coeurs vides. Le monde tourne, même sans innocence.
Laissons son corps ici, et rampons vers les ténèbres douloureuses du quotidien, en tentant d'oublier, absolument, en tentant de ne plus penser, car il le faut, en tentant de ne plus se faire mal, pour toujours, qu'hier, qu'aujourd'hui, et que demain encore, quelque pas que nous fassions maintenant, on a tué l'innocence...



Pour ceux qui en ont le courage, en voici en deuxième, plus ancien ( la chronologie ? JE LUI FAIS CACA DESSUS ) :

Emportée par ta fouge, tu tournoies dans la nuit au bord de cette falaise, au mépris du danger, dédaignant le monde cruel qui parsème ta vie de choses "à ne pas faire". Toi, tu ne portes pas d'attention à ce genre de restrictions. Tu fais la toupie juste à côté du vide, avec tes pieds maladroits et tes cheveux inconscients qui te cachent les yeux. T'es folle, tu sais ? Ta robe trop longue, tu vas t’emmêler à l'intérieur. Et ce tissu à imprimé ringard, des fleurs vertes sur du blanc, va devenir ton linceul. Pourtant tu ris, même si tu connais la fin de ta courte histoire. Tu t'en fout de la mort. Elle peut bien venir te chercher pendant que tu floutes le monde autour de toi à grands tournoiements exaltants, franchement, tu lui tendras les bras comme aux clochards dans la rue auxquels tu offres une embrassade, quelques pas de danse sur la chaussée, un éclat de rire et des billets qui s’égaillent au rythme de tes pas. Tu te jettes même contre elle pour la serrer contre toi et lui claquer deux bises sur les joues. Tu la prends par les mains et lui apprends l'amour, tu caresses ses hanches avec tes mains et ses lèvres avec les tiennes. Puis tu la renvoies d'où elle vient et tu recommences à rire. Tu danse sur ton bout de falaise. Tu attends de tomber.
Et ça ne vient pas. Donc tu continues. Jusqu'au repos du soleil, jusqu'à ce que s'ensanglante le ciel et se montre la lune. Et puis quoi ? Les étoiles te tendent leur lumière pour que t'enveloppe avec, histoire qu toi aussi tu puisses prétendre aller valser sur l'écrin de feutre de la Lune ; mais tu refuses, tu dédaignes cette offrande comme on refuse par pur orgueil une main tendue après une chute humiliante. Pourtant, tu n'es toujours pas tombé, tu continues de tourner sur ton prémonitoire, face à la mer encrée qui va éroder le monde, les bras levés, poignets nus, sans toc, or, argent, sans rien du tout que ta peau pâle pour habiller le fil de fer de tes os. Tout en plâtre et en fenton, tu insultes les bijoux du monde entier, la coquetterie, et tout ça, tout le reste, tout ce qui brille pour habiller les chairs pudique. La tienne l'est pas. Tu t'es déjà frottée aux murs pour voir comment réagissaient les gens, tu leur as jeté ton soutient gorge sur les yeux dans un éclat de rire, tu t'es roulée nue sur la chaussée en t'enveloppant dans tes cheveux roux, et puis, une fois, tu as écris sur ton corps des poèmes aux syllabes pleines de chant, t'as laissé tombé tes vêtements au milieu de la salle de classe, et tu les a mis au défis d'étudier les textes en lisant ta peau plutôt que des feuilles photocopiées. Ils ont ris, ce sont écartés, ont pris de photos... Aucun n'est venu regarde plus près. Les gens sont lâches, et toi t'adore les voir hésiter.
Atermoyer, c'est leur dada. "Je vais la toucher, où j'y vais pas ? C'est pas convenable. Mais ce serait marrant. Souvenir drôle. Battements de coeur. Est-ce que ça vaut le coup d'aller lire ces vers entre ses cuisses ? C'est pas bien. On ne voudrait pas que je le fasse. C'est qui On d'ailleurs ? Pourquoi ne veut-il pas ? Je vais le défier. Je vais lui jeter dessus les rimes inscrites sur la peau de cette fille. Il va me punir. On est pas conciliant. On est pas tolérant. C'est mal. Je le fais pas. Mais... N'empêche."
N'empêche qu'ils ne faisaient rien de concret. Alors t'es sortit dans les couloirs pour te mettre à courir dans ce labyrinthe gris et transparent qu'on appelait un lycée. Oh, et tu t'es enfuie aussi, dans la rue. Habillée de mots tracés au marqueur noir qui te faisaient une tenue de vers entrecroisés ; personne n'a compris combien c'était beau. Ils t'ont jugés, enfermés... Mais même avec de barreaux pour tâcher ton bel horizon, tu continuais à trouver des choses "à ne pas faire" auxquelles donner de ton temps. Et puis ? Ça marchait du tonnerre. Un coup de foudre entre toi et une barquette de fromage blanc, la compote de tout les dangers que tu barbouillas sur les murs en souriant de toute tes dents, la cuiller de la destiné dont la surface convexe rencontra un crâne chauve contre lequel se heurter... Ce genre de choses que tu commences à faire, sans te demander si le front du crâne concerné ne va pas rencontrer le tient dans un magistral coup de boule. Bien entendu, ça faisait mal. Mais t'as fais de beaux rêves cette nuit là, alors franchement... Tu lui as dis merci le lendemain, avec un sourire qui faisait glisser tes tâches de rousseurs droit vers le puits de tes prunelles. De tes joues jusqu'en haut, là où les disques brillantes qu'on te fait appeler "des yeux" se complaisent dans le flou artistique appliqué sur l'image du monde par des tournoiements qui te portent jusqu'au bout de tes sensations, quand tes nerfs se mettent à faire grève et que ton corps engourdis demande une pause.
Une pause, une pause... Une pause pour vivre ? Et puis quoi encore !
Tu comprends qu'il va te lâcher, ce corps. Tu danses sur une falaise, eh oh, youhou, tu sais que le vent te fait tanguer au bord de la roche tarabiscotée de reliefs et de lichens par le vent, l'embrun, les mouettes qui viennent chier à côté du vide ? Tu sais que là, ce sont tes derniers tes pas ? Tu pourras bien aller enlacer la mort, tient ! C'est pas ça qui te fera revenir. Mais bon, aller, vas-y, t'es irrécupérable.
Maintenant, t'es hors d'atteinte. Tu as dansée trop loin, et les mots qui te parsèment ont appelés le vent qui te pousse pour s'envoler avec lui ; t'aurais dû te frotter le corps avant de venir mépriser la lumière des étoiles juste ici. Regarde les, ces poèmes, qui vont se perdrent dans les bourrasques par grosses grappes de rimes éprises de liberté... Il y'a de l'encre dans l'air, qui jaillit en spirale de ta peau engourdie. Il va s'étaler en bandes noires sur le reste du monde, comme un code barre géant que tu apposerais sur la terre entière ; c'est la tienne. T'es une reine, tout les yeux sont rivés sur toi. Tout les yeux, oui, même les oiseaux qui volent dans le ciel bien au dessus de ta tignasse enflammée, ils baissent leurs petits globes noires luisants pour te voir...
Ils te regardent chuter en tournoyant, ta robe désuette offerte aux gros souffles froids du vent. L'iode vient te piquer les yeux et les narines, puis se met à danser sur ta langue comme un furieux piment alors que tu ries du vide qui te laisse filer en lui. Ce goujat ne te rattrape même pas, non, il t'avale, et tu descends sa gorge pleine d'un souffle salé ; tes jambes couvertes de mots, des nouveaux poèmes que tu as écris sur ta peau juste après être sortit de prison, battent dans l'air pour accompagner tes bras. Tu regardes bien en face la mer noire dans laquelle la mort va venir te chercher.
Qu'elle vienne donc cette vieille frigide nullipare ! Toi, t'es bonne nageuse, elle a aucune chance. Et puis, si elle te rattrape, tu lui prendra les lèvres d'un baisé volcanique, histoire de lui apprendre ce que c'est la fougue, histoire qu'elle connaisse la sensation exquise que provoque la caresse de mains chaudes sur une peau. T'es prête ? Tu vas déniaiser la mort, tu peux le faire. Vas-y.
L'eau est glacée. Tu coule ; tu te disloque, tu saigne. Ton sourire se brise en éclats blancs, puis se déforme comme si tu n'étais qu'une aquarelle aux tons chauds qu'un excès d'eau diluait. Les poèmes de tes jambes se mettent à teindre l'eau, l'encre t'abandonne, le sang aussi, et tes cheveux deviennent des algues.
Tes bras désarticulés sont largement ouverts. C'est bon, tu l'as entre tes bras ; tu la sens ? Elle est froide et infinie.
Mais bon dieu, tu la serres, tu la serres la mort, elle est à toi...
Elle adore ton sourire.
Embrasse là.



Et pour finir, un texte joyeux parce-que zut hein, je suis un dépressif non plus. ( Enfin pas trop quoi. )

Tes joues empourprées sont douceur à mes yeux.
Gonflées d'allégresse, parfumées de candeur, elles séquestrent en leurs creux un sourire vermeil. Tout de lumière charnelle et de lèvres étirées, il s'élance à l'assaut de ta peau qu'un soleil taquin a tâché de son ambré ; sa conquête est rapide, élégante. Il se taille un royaume en courbe dans l'étoffe délicate de tes traits. Dans le pincement tendre de mes doigts, il goutterait de miel et d'eau de rose, étincelant de ce feu palpable qui lui a donné naissance ; c'est en ce bel enfer, et de pulpe rouge et d'ombres subtiles, qu'en des flammes délicieuses ton sourire vit le jour... Beauté généreuse, qu'une caresse légère, souffle carnée sur le bout de tes lèvres, pourrait venir étreindre en l'union d'un instant. Mes doigts, doucement, contre cette étrange grandeur qui anime ton visage. Ô, qu'il serait doux à mon âme de tracer sur ta peau des lignes enflammées par l'ardeur partagée... Enivrés, nos deux feux, chercheraient au travers de nos veines à s'écouler hors de nous. Ils gémissent à l'idée de s'unir, de ne plus, en un seul instant -seconde délicieuse, seconde merveilleuse, la volupté arrachée à l'étreinte du temps- se faire unique feu, seul brasier dévorant la distance des cœurs et la maladresse des mains.
Mes paumes ne savent plus où glisser sur ta peau. Elles ont oublié le trajet secret qu'a tracé notre amour sur ton corps satiné ; il ne fallait pas s'abandonner à y créer des sentiers dans l'obscurité. Les ténèbres n'ont pas la faveur de ces choses étoilées. Erreur, je le consens, d'avoir voulu t'aimer dans les ombres voyeuses. Ô, silence en leur sein, pas un bruit qui ne trouble la mélodie de nos respirations... Mais il fallait songer, ne fût-ce qu'un instant, à ce qu'il adviendrait de ces chemins, une fois la lumière retombée sur nos peaux. Brûlés, enfouis sous la blancheur sucrée qui habille tes os fins, les voilà désormais dérobés à nos jeux, lointains à nos pas, perdus, en nos propres seins chauds... Il nous faudra en faire de nouveaux. Je m'y emploierais, palpant monts et vallées qui se fondent en un corps, tâchant de trouver d'autres sentiers desquels t'embraser. Tous les chemins mèneront au jardin occulte et sibyllin en la verdure de laquelle je m'abîme pour t'enivrer. Nous roulerons nos peaux l'une contre l'autre, en un contact savant et brûlant ; il est des ardeurs douloureuses, celle-ci sera notre délice.
Pour l'heure, je me perds dans l'infinité qui s’épanouit entres tes joues si douces. J'errerais des années dans leurs creux, habitant ton sourire, si quelque sortilège ne m'avait pas fait un autre être, si quelque malédiction n'avait donné à celui que je suis une envergure que ne peut souffrir ton visage. En désespoir de cause, je me tends vers tes lèvres, et je plaque mon sourire sur le tient, je me fonds dans les sillons de ton visage pour y trouver un lit. J'aimerai dormir lové contre ta peau, tout au fond de ta chair, et ne plus la quitter, et ne plus m'éveiller ; y mourir pour jamais, sans crainte du lendemain.
J'aimerais être toi, pour t'aimer de plus près. Je ne le puis.
Donne-moi donc ton corps, et laisse-moi croire que je peux m'y glisser sans jamais en sortir. Mes rêves te convoquent, mon désir te révère ; ma peau demande la tienne, et déjà, voluptueuse, sans dame sélène pour argenté tes courbes, tu t'abîmes dans mes bras. Le soleil te moire, mes caresses t'embrasent. Il est des lumières qui se touchent, d'autres qui se sentent. Frôlements, pénétration d'amour éthéré. Nous ne sommes que lumières. Parfums et sensations. Évanouissons nous, soleils de tendresse, dans la gerbe créatrice qui nous porte ensemble.
Un faisceau de feu souffle ses mains sur nous.
Aujourd'hui, nous ne sommes qu'un.



ET LA SUITE UN AUTRE JOUR AHAHAHAH. ( Je sais c'est déjà trop. )
Pour adoucir un peu tout ça, quelques dessins random.
https://2img.net/r/hpimg15/pics/908652P1000353.jpg > Un sujet d'art au fusain, mais c'était la première fois, DONC C'EST TOUT SALE ET PAS BEAU.
https://2img.net/r/hpimg15/pics/710154P1000412.jpg > Sèmil. Un personnage rp over déformée le pauvre, mais ce dessin date d'un an aussi. /O/ En gros c'est le doyen ( 27 ans ) d'un groupe de chevaliers qui s'en prend plein la gueule avec des morts à répétition et autres joyeusetés alors qu'il est ultra-sensibles. ACTUELLEMENT IL EST MORT. Mais c'est genre. Juste passager. /out ( Le pauvre c'est un peu mon souffre douleur. )
https://2img.net/r/hpimg15/pics/226884P1000419.jpg > Eldän, celui-ci c'est pas mon gosse à moi, j'ai pas de paternité à assumer okay. Comme on peut le constater, ce mec est trop creepy en fait. /O/ Il est froid, cynique, pessimiste et il attend Sèmil au tournant pour lui en mettre plein la margoulette. ( Et remettre son autorité en cause aussi. ) AH. C'est un bon archer.
https://2img.net/r/hpimg15/pics/408470P1000417.jpg > Genghis, meilleur ami de Sèmil. IL EST MORT. ( Oui lui aussi. ) Mais c'est parce-que son rp-iste nous a quitté après heu, quoi, deux post ?, donc on a viré le personnage et bon. Voilà.
https://2img.net/r/hpimg15/pics/496153P1000416.jpg > https://2img.net/r/hpimg11/pics/222824Eil.png > Deux versions d'Eileen, aussi du même rp ! Sa créatrice est trop géniale et le personnage est à son image : c'est un soleil absolu qui illumine un peu beaucoup les cœurs fêlés de ce groupe de cassps dépressifs profonds. :D
https://2img.net/r/hpimg11/pics/917094Zej.png > Zejaléa, du même rp ! ( ET OUI. ) C'est un personnage central, à savoir la Terre réincarnée ( le contexte du rp tout ça ); pas de mon fait non plus. 8D C'est le gosse d'une autre étoile, comme celle du dessus. Elle est herboriste, végétarienne, pacifiste et essaie de sauver les chevaux durant les batailles. ( CHOU. )
https://2img.net/r/hpimg11/pics/655008Mad.png > LA COPINE DE SEMIL. En fait c'est une sore succube violeuse/tueuse sanguinaire, mais il le sait pas encore. ( Je garde ça pour quand il sera un peu remit de tout le reste ahah. /out ) Celle-là est un de mes personnage. Elle est creepy. Et proche de la folie. Mais c'est latent.
https://2img.net/r/hpimg15/pics/436793P1000421.jpg > Omatao, un de mes personnages. D'un autre rp celui-ci ! C'est un jeune prophète élu d'une épée magique qui doit l'aider à rendre le monde meilleur. Il est devenu l'esclave de cette dernière et malgré son âge, il passe son temps en guerre pour essayer de régler les conflits ou autres. Innocence brisée quoi. Mais c'est pourtant un éternel optimiste et malgré son enfance avortée, il est très joyeux et confiant en l'humanité. ( Il doit ça à son ancien mentor et père adoptif, un autre de mes perso', Lionel. )
https://2img.net/r/hpimg15/pics/192011P1000430.jpg > Raven, un personnage d'un de mes clones. ( Mais en mieux, il sait jouer de l'alto déjà, et puis j'aime ce mec ) Sur un autre rp encore ! C'est un gamin flippant qui se ballade avec une arme et ours en peluche. Il cherche la Magie perdue des anciennes légendes.
https://2img.net/r/hpimg15/pics/321935P1000443.jpg > Autre version de Raven, parce-que l'autre était un peu dégueu et foirée.
https://i.servimg.com/u/f46/15/36/26/14/p1000310.jpg > Surmendre, un autre de mes personnages. ENCORE UN RP DIFFÉRENT. Il a un passé déprimant en tant qu'esclave voleur d'une guilde gérée par un pédophile qui a violé et tué l'amour de sa vie. Et il est en constante bataille avec sa Bête, une part de sauvagerie intérieur indépendante de lui qui cherche à prendre le contrôle. Je pense qu'il va bientôt mourir. /out
https://2img.net/r/hpimg15/pics/850546P1000420.jpg > Dessin chelou random.
https://2img.net/r/hpimg4/pics/926696Scan0001.jpg > Un personnage rp tout nouveau, sur un autre forum. C'est un voyageur libre et enquiquineur obsédé sexuel qui réagit à ses pulsions et vie comme il l'entend ; il prône la liberté totale et tout. ( Dans le contexte du forum, il peut voyager entre les mondes depuis qu'il a offert son Essence ( vie passé ) à une sorte de dieu d'un univers parallèle qu'on appelle Architecte. En gros tout le monde l'a oublié, il a cessé d'exister. Et depuis il a recommencé une vie, placée sous le signe de la sauvagerie. )
Eeeeet. Ce sera tout pour le moment. 8D ( C'est déjà pas mal. )
VOILA.