Cela fait  deux semaines maintenant qu'Ipiu a quitté Gazouilli, la capitale elfique, en compagnie de Gabriel Azra. Les conditions précaires du voyage ne sont pas sans déplaire à la jeune musicienne ; malgré le fait que ce soit l'assassin qui porte tous ses sacs, en bon gentleman qu'il est. Contre toutes attentes il n'a pas encore essayer de la tuer mais la méfiance naturelle d'Ipiu l'empêche de se détendre complètement. Et même si la confiance régnait : comment se détendre lorsque l'on dort toutes les nuits à même le sol ?! Ses membres délicats en sont tout meurtris et son apparence en prend un sacré coup. Adieu le maquillage délicat, la manucure minutieuse, la coiffure impeccable : place à Ipiu la Clocharde !
Les deux compagnons arrivent en vue de la Brèche en fin de matinée, il est l'heure de se sustenter ! Pendant que Gabriel fait cuire un lapin qu'il a abattu sur le chemin, Ipiu s'approche du bord de la faille, cette blessure dans les flancs de la terre. Un vertige la saisie tandis qu'elle scrute le fond, elle se laisse tomber, les fesses au sol. Le pont de bois un peu plus loin a tout de suite l'air moins solide et rassurant. Et s'il se brisait lors de leur traversée ? Ce serait évidemment à cause de Gabriel, son petit corps gracile est bien trop léger pour incommoder un pont. Mais... Et si ?
Le repas interrompt ses cogitations tragiques et elle se précipite sur son bol, avant de se rappeler son rang et de se redresser fièrement.

"Et ben ! On peut dire vous aviez faim jeune Dame ! Appréciez bien le repas, une longue marche nous attend jusqu'à Heavensaw. Estimez-vous heureuse, c'est moi qui porte toute les affaires ! Et en plus je m'occupe du déjeuné ! Je sus officiellement commis de bagages et de cuisine pour Mâdame ! Je vais devoir vous apprendre la vie !" Plus j'y pense et plus je regrette de l'avoir emmené...

Elle le toise fièrement, lui signifiant qu'il n'est même pas digne qu'elle s'offusque de ses remarques et déguste délicatement son repas. Après une énième bouchée savamment mâchée, elle daigne enfin le regarder et lui adresser la parole. "Quand serons-nous arrivés à la capitale humaine ? Mon dos et mes pieds me font souffrir, ce ne sont guère des conditions pour une jeune femme telle que moi."

Tiens, v'la un gus qu'a une bonne tête. "Bien le bonjour noble... euh... samouraï ? Vous avez l'air fatigué, vous fuyez quelque chose ?" Quel étrange personnage. Il est armé mais n'a pas l'air bien méchant, même si son attirail semble efficace, il ne dégage pas de danger particulier, voyons voir ce qu'en pense la belle.

Ce majestueux guerrier lui plait déjà. Il a de bonnes manières et sait s'adresser à une femme de son rang. De plus son allure général n'est pas désagréable. Ipiu incline la tête gracieusement, pose son assiette et se lève délicatement. "Bien à vous Monseigneur. Je me nomme Ipiutiminelle Greenpeace. Ne faites pas attention aux mauvaises manières de mon écuyer. Venez partager notre repas, cela me ferait plaisir."

"Vous êtes d'une générosité sans pareille, Dame Elfe... Vous pouvez m'appeler Calypso. Je suis à votre service." Dit-il en lui faisait un baise main. Il s'assied à côté de la damoiselle et déguste avec délicatesse ce maigre repas. *Bon... J'ai peut-être une heure devant moi avant que ces sales soldats ne me rattrapent...* Il lève le nez vers l'écuyer de Ipiutiminelle et lui demande, curieux. "Quel est ton nom, fier écuyer ?"

Ec... ECUYER ?! Elle va m'entendre la gamine ! Je serais plutôt son guide spirituel oui ! Elle veut vivre une vie d'aventure, je l'y mène et c'est comme ça qu'on me remercie..."Mon nom est Gabriel, et même si la conduite de la demoiselle qui m'accompagne peut le laisser penser, je ne suis pas son écuyer, plutôt son guide en fait." Je t'en foutrais moi, de l'écuyer.

Tiens, en v'la un qu'est mal barré. Ipiu a l'air de l'apprécier, je vais éviter de nous mettre la garde sur le dos comme le samouraï. Je serais curieux de connaitre son histoire. Je ne la connaîtrais jamais s'ils le capturent."Il est parti par là" Dis-je en montrant l'endroit opposé. J'ai toujours rêvé que les gens fassent ça pour moi, mais les rêves sont fait pour ne jamais se réaliser.

Les mains crispées sur les genoux, Ipiu soupire de soulagement en voyant les gardes se retourner. Pourtant, une petite part d'elle aurait voulu se battre, juste pour l'adrénaline. Mais cela elle l'ignore tellement son inconscient le refoule. SNIF SNIF. Elle a oublié les chiens ! Voilà qu'ils se ruent vers l'arbre où est caché Calypso ! La jeune elfe laisse échapper un petit cri et saisi instinctivement le couteau de son déjeuner.

*Tsss... Saletés de chiens, ils vont me faire repérer...* Calypso réflechit à toute allure... 2 chiens au pied de son arbre pour 4 gardes. Gabriel (c'est un bon gars lui) a éloigné les gardes, mais ceux-ci ralentissent pour voir ce que font les chiens. Le pirate serre les dents... Et voit une gros os (???) à côté de lui, sans attendre, il le prend et le lance dans la direction indiquée par Gabriel, les chiens sautent de joie et courent à toute vitesse là-bas (à la grande joie des gardes). Calypso redescend de l'arbre et va faire une accolade à Gabriel. "T'es un bon, toi ! Calypso n'oublie jamais ceux qui l'ont aidés !"

"On va bien s'entendre, parce que moi je n'oublie jamais lorsque l'on me doit un service. Maintenant si tu nous racontais pourquoi quatre gardes et deux chiens te poursuivent à trois jours de marche d'Heavensaw ?" J'espère ne pas avoir besoin de sa dette prochainement, mais je prends note de l'information.

"Je suis d'accord, d'autant plus que tu ne serais pas le seul que ça gênerait, nous avons aussi notre lot de conflit avec les gardes. Ipiu, tu vas apprendre l'escalade !" Je sens qu'on va bien rire... Commençons par ranger le bivouaque.

Escalader ?! Ipiu est tellement choquée qu'elle ne relève même pas le tutoiement et la familiarité. "Hum, je suis navrée Gabriel mais il est hors de question que je descende une falaise, tu vas me porter." Elle lui montre sa robe longue comme argument convainquant.

Oulà, en voilà un qui ne sait pas à quoi il s'attaque... Connaissant Ipiu, elle n'acceptera jamais... *Il lâche un regard lourd de sens qui dit "bonne chance pour la convaincre" à Calyspo avant de s'approcher de la Brèche* "Merci d'essayer d'alléger mon FARDEAU, je vais repérer les prises pendant que Mâdame se prépare." Dit-il en insistant bien sur le mot fardeau adressé à Ipiu.

Ipiu regarde le couteau, épouvantée par ce que suggère Calypso. Tenir une arme ? Couper sa robe ? Dévoiler ses chevilles et ses jambes ?! Elle se sent défaillir d'horreur. Ce serait bafouer toute son éducation de bonne jeune fille. Elle secoue vigoureusement la tête. "La bienséance ne m'y autorise pas. Gabriel devra me porter ou nous n'irons nul part."

Calypso soupira... Il rassembla les affaires de ses compagnons et les attacha sur son dos. Il ressemblait un peu à une tortue... Il se dirigea vers Gabriel et lui demanda : "On va devoir escalader tout ça... Je te propose que tu la portes et je m'occupe de vos affaires, ça te va ?"

[Désolé du temps de réponse, je risque de répondre un peu plus lentement que d'habitude, mais j'essaie de venir quand même une fois par jour (ou tous les deux jours)]

"Je craint que nous n'ayons pas le choix" En pointant les gardes qui reviennent "C'est le moment de prendre ses saucisses a son cou !" Hop, il hisse Ipiu sur son dos comme un sac a patate et entame sa descente sans se faire prier "Ipiu, ta robe me gène quand même, arrange toi pour bien la tenir ou je ne donne pas cher de notre peau ! Ils nous canardent !" Les flèches sifflaient à ses oreilles comme des... sifflets.