Nano. RolePlay

Rappel du premier message :



Fedor avait commencé les entrainements du jeune Maksim et pour le début il avait opté pour un renforcement musculaire léger. Pas question d'en abuser avant sa croissance. Mais les bases doivent lui être donnée jeune pour qu'il puisse s'entrainer seul sans se blesser.

Les rencontres suivantes il lui avait expliqué les bases du combat. Rien n'ayant trait au Stenka dans l'immédiat. Juste les principes qui régissent toute forme de combat. La différence entre réflexe et temps de réaction. La gestion des distances. La force, l'agilité, la rapidité et la précision. C'est long, mais ce sont des bases importantes pour plus tard. Il a noté dans un carnet pour le petit, sa morphologie d'adulte définira le style de combat qu'il pourra adopter plus tard.

Les voilà dans le jardin pour un entrainement au Stenka. Le premier réel, mais le petit est déjà plus affuté qu'avant. Les choses font se compliquer aujourd'hui. Fedor a un objectif afin de jauger la capacité du jeune. C'est rude, mais c'est comme ça que ça se passe en Sibérie. Fedor attend que le petit arrive en regardant le ciel qui est encore couvert, mais la pluie ne devrait pas les déranger. Maksim est censé revenir d'une petite course d'échauffement.

Alors Maksim frappa de son mieux, étudiant la riposte de son professeur. Cette idée d'étudier les façons de parer lui plaisait, cela signifiait moins de douleurs et plus d'énergie pour riposter et renvoyer coup sur coup. Avec ça, il ferait la différence.
"Aaaaaaaah !"

Fedor s'avance subitement alors que le gamin donnait un coup puissant, pour son gabarit, le poing s'écrasa sur les abdos de Fedor et l'enfant remarqua immédiatement que son bras était encore un peu plié et qu'il n'avait pas parcouru toute la distance nécessaire pour prendre un maximum de vitesse. Il sentit dans sa chair et dans ses os que le coup était bien moins puissant. "Tu vois. En avançant tu peux diminuer l'impact. Si tu fais ça en parant, tu peux absorber même des coups de grands bonhomme. On va s'entrainer à ça. Parce que le reste tu es déjà pas mauvais."

L'enfant buvait les paroles de son professeur.
"Je veux essayer tout de suite ! Frappez-moi, allez-y !"
Le garçon se met en position de défense, prêt à un nouvel affrontement. Il allait tout faire comme Fedor lui avait dit : esquiver jusqu'au bout puis parer en utilisant la deuxième technique.

Fedor déroule un enchainement de coup, c'est pas aussi rapide qu'il le pourrait et loin, bien loin d'être donné avec de la puissance. Cependant le différentiel de masse joue totalement en sa faveur. Il ne complique pas la tâche à Maksim, mais si l'enfant se rate il est bon pour un bon coup et sans doute des bleus. La deuxième technique n'est pas compliquée en soit. Mais c'est la peur de se rater et de prendre de plein fouet l'attaque de son adversaire qui parfois paralyse ou ralentit la parade. Ce qui est pire que de tenter une parade au final. Mais c'est la nature humaine. A voir comment le petit va gérer la pression des coups.

C'était ou une chance ou un gros défaut mais Max n'avait pas peur de foncer tête baissé une fois sûr de lui. Acculé à nouveau, fatigué d'esquiver, le garçon brave le coup en s'interposant bien avant que le bras de son adversaire ne soit totalement tendue. Le coup lui fait mal bien sûr mais moins que s'il avait pris de plein fouet le coup. Tout juste le temps d'inspirer qu'il tentât une riposte. Son professeur aurait dû lui dire qu'attaquer était la meilleure des défense.

Fedor s'avance lui aussi et les voilà corps contre corps et la riposte du petit est totalement annulée. Le colosse use de son poids en appuyant sa main sur l'épaule du petit, le petit se retrouve à terre sans violence, juste ces jambes qui n'ont pas la force de soutenir Fedor. "Pas mal du tout. On va peaufiner ça, ensuite on regardera tes techniques d'attaques. Parce que pour le moment tu risques plus de te blesser que de faire mal à ton adversaire. " comme tous les gamins il doit penser que se défendre est inutile et qu'il faut battre son adversaire en frappant plus vite et plus fort. Ce n'est pas entièrement faux.

Une leçon d'humilité pour Max qui voit ses efforts s'avérer inutiles, mise à part un compliment de son professeur. Il se releva, prêt à apprendre le plus possible et ne plus être dans le rang des perdants.

L'entrainement continue se focalisant sur la défense, tant l'esquive, parce même rapide il faut apprendre à jauger une esquive pour qu'elle demande le minimum d'effort possible et surtout pour qu'elle permette parfois une contre attaque. Les mouvement de tête son important dans ce domaine. Mais c'est surtout sur les parades que Fedor porte son attention, elles seront le dernier recours de l'enfant pour ne pas prendre de mauvais coups. Parce que taper fort et vite ne lui permettra pas de gagner contre de multiples adversaires, il faut aussi savoir se protéger pour continuer le combat.

Max se donnerait à fond jusqu'à en transpirer. Sa gorge s'asséchait mais il tenait bon. Le grand-père en profita pour apporter des boissons alcoolisées ou non.
"Alors, comment ça se passe ?"

Fedor ne boit que très rarement de l'alcool, pour tout un tas de raisons. Il se sert donc de la boisson non alcoolisée. "Plutôt bien, le petit est vif et il n'a pas peur de la douleur. Pour l'instant on se concentre sur l'esquive et les parades." explique Fedor dont la stratégie est claire. Faire en sorte que le petit sache se protéger avant tout. "On a discuté de l'importance du groupe dans le Stenka. Seul on est vulnérable." le grand-père comprendra peut-être que Fedor essaie de faire en sorte que le petit se trouve des amis fiables.

"Tant mieux, la solidarité et la défensive c'est important."
Le petit Max tendit la main vers un verre d'alcool avant que le grand-père ne lui file une autre boisson.
"Pas pour toi."

Fedor regarde le petit qui veut boire de l'alcool avec un haussement de sourcils. "Si je ne bois pas d'alcool, tu ne devrais pas en boire non plus. " fait remarquer Fedor. "Le petit subit de la discrimination à cause de ses yeux, la meilleure des défenses c'est d'avoir des amis, et sinon il faut savoir se protéger avant de savoir attaquer." explique Fedor. "Mais je lui apprendrais aussi comment donner des coups de manière efficace. Comme il me semble avoir un bon fond, et qu'il ira vers l'affrontement de toute manière. Autant qu'il sache contrôler ses coups, sinon la peur pourrait le conduire à frapper trop fort."

Maksim cacha sa gêne derrière son verre et but en silence tandis que Lev approuvait les paroles de Fedor.
"C'est important un bon fond, avec des amis, c'est encore mieux. Tu t'en feras, mon grand, crois-moi. Je te laisse travailler, écoute bien les bons conseils."
Et le grand-père s'en alla, laissant Max froncer les sourcils devant son inaptitude à avoir des amis.

Fedor fait un petit signe au grand-père quand ce dernier prend congé et se tourne ensuite vers le petit gars. "Prêt pour la suite ? Maintenant on va tester ton endurance. Parce que défendre c'est bien, mais il faut le souffle et le coeur pour continuer quelque soit la situation." Fedor commence une série d'attaque, rien de bien dangereux, sauf qu'il ne s'arrête pas. Jamais. Comme s'il avait un moteur à la place du coeur et qu'il était capable de continuer ainsi pendant des jours. Il porte certains coups, c'est pour endurcir le corps du bonhomme. C'est une méthode rude mais qui a prouvé son efficacité. Bien sûr il ne frappe pas le visage.

Max esquivait autant qu'il pouvait et parait les coups comme Fedor le lui avait appris, essaya de tenir la distance. Il n'avait pas le temps de penser à une contre-attaque, délivrant toute son énergie à éviter les coups que son professeur lui assénait pourtant sans pitié. Il ne s'en plaignit pas, il sentait que s'il décevait son enseignant, celui-ci s'arrêterait bien assez vite.

Fedor augmenta le volume des coups. L'objectif étant d'asphyxier le jeune et lui montrer que la fatigue entraine des erreurs parce que le cerveau n'est plus assez oxygéné. Faudra juste lui expliquer avec des mots simples... du premier coup pour changer. Les frappes s'enchainent donc sans fin, comme si Fedor était une machine à vapeur dont la chaudière était en permanence alimentée par du charbon de grande qualité. Fatigue et douleur s'accumulent pour le petit. C'est le but.

Max n'avait pas le temps de penser à une contre-attaque, réfléchir à des choses simples devenait de plus en plus compliqué. Il ne voulait pas abandonner pour autant. Si ses bras ne répondaient plus aussi bien, ce n'était nullement le fait d'une volonté défaillante mais bien insuffisante face à la tornade surentraînée. À peine commençait-il à protéger la droite que la gauche était déjà martelée de coups.
Je fais quoi ?

Le petit suit la cadence, en gros. L'accumulation commence à se faire sentir. Tant qu'il a du souffle Fedor continue. Il n'accélère pas, il reste juste sur un volume élevé que le gamin peut suivre, tant qu'il n'est pas asphyxié, ce qui ne devrait plus tarder. Garder les bras hauts en garde est fatiguant, recevoir des coups en continue aussi et le jeu de jambe qui est le plus important pour l'esquive, devient lentement inexistant. Ce qui augmente le nombre de coup à parer. C'est un cercle vicieux quand la fatigue s'installe. Une méthode pour vaincre certains adversaires aussi. Il expliquera tout cela après.

Max ne voulait pas déclarer forfait mais il réfléchissait à une façon intelligente de tout de même l'emporter un petit peu dans ce test. Il n'arrivait pas à quitter la zone de contrôle de son professeur mais en l'attirant près d'obstacles, il pouvait se faufiler hors de sa portée. Il se dirigea donc vers les arbres du terrain.

Le petit semble avoir une idée en tête, Fedor qui a largement le temps d'analyser le terrain alentours tout en maintenant une vitesse d'attaque suffisamment grande comprend une intention possible, et une seconde moins probable. IL hausse les épaules intérieurement et change sa position de combat pour empêcher l'enfant de se déplacer comme il le désire. Et comme visiblement son cerveau n'est pas encore asphyxié, il augmente la cadence. Impossible pour l'enfant de suivre désormais le rythme.

Maksim s'effondre. Il réalise alors combien son cerveau manque d'air et combien le sol est dur.

Fedor regarde l'enfant qui cherche son souffle. Rare de voir un gamin qui continue de réfléchir autant pendant un combat. C'est un bon signe. "Très bien. Je suis impressionné, c'est très dur de réfléchir tout en ce battant à ce rythme" dit Fedor. "Tu notes que je ne suis pas fatigué. C'est parce que je cours beaucoup et que je m'entraine énormément pour avoir de l'endurance. Il faut que tu fasses pareil. Parce que tu auras besoin de te déplacer énormément contre plusieurs adversaires. Et tu auras besoin de penser en avance à tes plans. Comme tu viens de le faire."

Max ne comprenait pas ce que lui disait son professeur. Avait-il réussi alors ? Pourquoi avait-il l'impression d'avoir perdu ? Il avait du mal à réfléchir. Il devait courir pour battre ses adversaires.
"Je... J'ai soif."

"On va aller boire." confirme Fedor. "Répète ce que tu as compris de mes explications." demande Fedor pour tester la capacité de récupération du petit.

Max sentait enfin l'air dans ses poumons mais son sentiment d'échec restait.
"J'ai perdu parce que je ne cours pas assez ?"
Fédor n'avait-il pas dit "impressionné" dans le bon sens ?