Nano. RolePlay

" Peut-être. Mais s'il en avait une il m'en aurait déjà donné. C'est pas grave. J'ai connu pire. " Une femme sensible ? Sérieusement ? Elle n'a pas l'air convaincue de nouveau. " Tu connais pas l'origine de mes cauchemars... " Sa vie... Elle ne s'en plaint pas. Ou elle évite de s'en plaindre. Mais elle ne l'a souhaiterai à personne. Même pas à son pire ennemi.

"Non. Je t'écoute." dit simplement le grand homme à son coté.

"Ne parle pas pour moi. J'ai vu les horreurs de la guerre, mes camarade se faire déchiqueter par les balles, les obus, les baïonnette. Durant mes voyages j'ai croisé la misère humaine et des choses bien pire. Alors rien de ce que tu me diras ne pourra m'étonner... Ne décide pas pour moi ce que je désire entendre ou pas." dit doucement Fedor ses yeux aciers plantés dans les yeux écarlate de la Louve.

Il n'en démord pas... Ses prunelles rouges supportent les iris d'acier. Avant qu'elle ne soupire, reprenant le contrôle de ses poumons. " D'accord, d'accord... Si tu veux savoir alors... " Elle s'interrompt un instant, cherchant comment... Dire ca.. " Je n'ai pas vu la lumière du jour, même par une fenêtre, avant mes... Je sais même pas quel âge j'avais... Environ douze ans peut-être, treize... L'âge où les jeunes filles deviennent femmes... Un peu après... " Elle se perd dans ses pensées une seconde. " Mes parents m'ont toujours tenue enfermée avant ça. Avec une nourrice muette, mon père et... Des prêtres pour seules visites. "

Il se tait donc et écoute la jeune femme alors qu'elle commence enfin à s'ouvrir, bien malgré elle et sans doute un peu forcé par son insistance... mais s'il veut la connaitre il faut en passer par là.

" On me disait de prier... De demander pardon à Dieu... De faire pénitence... Mon père m'aidait a faire pénitence, tous les soirs. Un vrai petit rituel... J'ai pas besoin
de te faire un dessin, tu as vu les marques... Et les prêtres... Je crois qu'ils faisaient des exorcismes. Ou essayaient. Ils n'ont jamais rien réussi à changer... Ça, ça laisse pas vraiment de marque... Mais c'était le pire. Je crois. " C'est épuisant, un exorcisme. Autant pour le prêtre que pour la victime. Elle a cru mourir. Plusieurs fois. " Je hais les miliciens... Mais c'est pas eux qui me font peur... " Eux... Ils sont encore un peu humains dans leur tête. Les prêtres... Ce sont des monstres...

Le Vatican et ses prêtres imbéciles manipulés par leurs supérieurs. Ce sont eux le véritable ennemi, la Milice n'étant qu'un bras armée. Il déteste le Vatican, une raison de plus à sa longue liste. "Comment tout cela a fini ?" demande Fédor impassible.

Elle l'observe. Elle cherche visiblement une réaction. Il n'a pas l'air d'en avoir. Et elle ne sait pas quoi penser de ce vide, soudainement. " J'ai tué mon père. Après m'être transformée... " Elle dit ça sans l'émotion qu'un patricide devrait provoquer...

Cette fois Fédor hausse un sourcils. Il s'attendait à quelque chose ... mais pas à ça. Il garde ses yeux dans ceux de la jeune femme. "La première transformation d'un prédateur.. notamment s'il est en colère ou en danger peut s'avérer très dangereuse pour l'entourage en effet. Comment tu l'as vécu ?" la question à du sens parce qu'elle devait pas trop l'apprécier mais en même temps c'est son père et elle n'a pas donné de détail sur ses sentiments.

Comment elle la vécu ?... Son regard se perd un peu dans le vide. " Mal " Comment qualifier ça autrement ? Comment aurait-elle pu le vivre autrement ? " J'ai cru que mon âme était damnée à jamais... Que les monstres allaient revenir pour m'envoyer en enfer... J'avais peur... Mais si c'est de mes sentiments par rapport à mon père dont tu parles... Je ne connaissais rien d'autre, à l'époque... Alors... Oui, je l'ai mal vécu.. " Ses yeux sont autant en colère que tristes... Elle a mal, elle est fatiguée, ses émotions passent plus facilement... Elle frémit de nouveau. De froid peut-être.

"tu veux boire quelque chose de chaud ?" propose Fedor le regarde adoucit mais sans trace de pitié, c'est un guerrier, c'est une guerrière. "J'imagine que la rencontre avec ton fiancé t'a redonné l'espoir de découvrir la vie... la vraie vie ?"

... Il ne dit rien. Il ne réagit pas. Elle cligne un peu des yeux sans savoir quoi penser... " Je veux bien... " Elle ne réagit pas non plus alors. Elle aura juste un sourire amer et triste devant son insistance. " La suite ce sera pour une prochaine fois... " C'est peut-être une guerrière, mais il y a un moment où elle n'en peut plus...

En attendant le retour de l'ours... Elle n'aura pas bougé. A peine fermé les yeux, peut-être somnolé à moitié. Le temps de reprendre ses esprits aussi et de reléguer les émotions qui font généralement jaillir sa colère au fond d'elle même. Elle le regarde poser le bouillon et relève un regard un peu ailleurs sur lui. Son poignet ? Il y a un temps de battement. Le temps de l'hésitation avant qu'elle ne le lui tende. C'est pas très remarquable, avec le temps les cicatrices s'effacent, un peu, surtout qu'elle les a eues jeune... Mais la peau est abîmée aux poignets. Comme si elle avait été attachée, fut un temps. " J'ai survécu. Je compte bien continuer... "

"Je vois ça." il regarde un peu les traces mais une fois de plus le masque du guerrier est sur son visage. En pourrait comprendre qu'il cache ses émotions là, en utilisant le masque froid du combattant. Il lui a expliqué pendant leurs entrainement qu'il fallait soit manipuler son adversaire avec de faux signaux, soit ne rien laisser paraître. Il a avoué ne pas savoir feindre. Il prend délicatement son poignet et commence à chercher son pouls.

Le pouls finit de passer de "un peu rapide" à "un peu faible". Mais c'est sans doute normal vu son état. Il reste stable, néanmoins. " T'auras le droit de m'assommer " Qu'elle répliquera avec, finalement, un mince sourire. Avant de se détendre un peu, finalement. Elle observe toujours ses mains du coin de l'oeil, mais tant qu'il ne bouge pas, ça a l'air d'aller.

Il sourit doucement. "Merci de ta permission." dit-il en souriant puisqu'il est plutôt content de voir un mince sourire sur son visage. "Ça te va bien de sourire tu sais ?"

" C'est la perte de sang... T'y habitue pas trop " Qu'elle réplique, vaguement amusée, vaguement sérieuse. Parce qu'il faut jamais trop en attendre d'elle. Elle est pas dans son état habituel là.

"Arrête ça va me donner envie que tu sois blessée plus souvent juste pour te voir sourire." dit-il doucement "Je peux pas te caresser, tu sais pas comment montrer ton affection donc je dois faire avec le fait de savoir que tu en as. Alors je peux au moins profité de tes sourires ... non ?"

" Si tu veux " C'est un peu le genre de si tu veux qu'on dit quand le gars commence à faire des phrases trop longues pour un cerveau qui s'endort gentiment. On dirait que son état de fatigue commence à la rattraper. Le pouls est pris, ce lui semble, alors elle ramène sa main par dessus la couverture. Toujours atteignable sans obstacle au besoin.

"Oui je veux. Mais c'est l'heure de la grimace... et surtout de ton bouillon." dit-il en fronçant les sourcils alors qu'elle s'endort déjà. "Tu vas arriver à te redresser ou tu veux un peu d'aide ?" demande Fédor.

Le quoi ? Ah. Le truc qui sent pas mauvais qu'il a ramené avec lui. Elle soupire. C'est parce qu'elle est pas pressée de s'endormir... Qu'elle grimace effectivement en bougeant un peu pour essayer de prendre appui sur ses bras pour se redresser. Mais ça n'a pas l'air facile, engoncée sous trois couvertures sans doute plus lourdes qu'elle. Avec la douleur de son côté en prime, qu'elle ne doit pas rouvrir.