Nano. RolePlay

CONTRAT DE NOT'RP !

- Statut du RP : privé
- Tour de jeu : —
- Délai maximum d'attente de réponse : c'est un express.
- Nombre de sauts de tours autorisés avant que le délai d'attente ne soit plus pris en compte pour le joueur attendu : c'est un express, dude.
- Autre : —

Gorislavski Lvovitch était nerveux. Il n'aimait pas du tout la mission qu'on lui avait confiée. Mais on lui avait bien fait comprendre qu'il ne pouvait pas refuser et il n'avait fallu qu'un nom pour ça : Ignatiev. Seul un fou oserait tourner les talons, et même s'il n'avait pas traité directement avec eux, il savait ce qu'il encourait en cas d'échec.

Cela faisait maintenant une heure qu'il était dans son bureau à préparer l'entretien. À tourner en rond serait plus juste. Ce n'était pas tous les jours qu'on rencontrait un ambassadeur ! Il était déjà assez incroyable que celui-ci ait accepter de se présenter dans les locaux de la Milice alors qu'il aurait pu rester pénard dans son petit bout de pays décrépi ! Gorokhine en était là de ses considérations lorsque sa secrétaire toqua à sa porte.

– Le représentant Chinois est là, Commandant.

En avant la musique !

– Merci, Oksana. Faites-le entrer.

Gorokhine n'a jamais autant détesté son Général qu'en cet instant. Et il déteste encore plus la chinoise qui refuse son invitation. Ces paysans sont tellement pétris de formalités sociales qu'il se demande combien de courbettes ils se font avant de s'adresser la parole. Cependant, il ravale sa colère ainsi que l'armée le lui a appris et se lève. Pardonnez mes manières, madame. Ébauche de courbette et sourire contrit parfaitement feint. Je suis le Commandant Gorislavski Lvovitch Kourakine.

Une traductrice. Est-ce une fonction si élevée, chez eux, qu'on l'envoie suppléer un ambassadeur ? Qui est-elle pour avoir de telles responsabilités ? Décidément, Gorokhine ne comprendra jamais ces gens – et ne souhaite pas se donner la peine. Pourtant, il a fait quelques recherches afin de ne pas se ridiculiser inutilement, aussi sait-il que Tu est son patronyme. C'est une affaire un peu délicate, madame Tu, commence-t-il, et j'espère que vous ne prendrez pas offense.

Direct. Sans doute est-ce une qualité pour un militaire, pour un diplomate... la chose se discute. Lifen incline légèrement la tête. Elle avait bien envisagé une raison économique à cette rencontre, mais pas les droits de douane en particulier. "Les droits de douane entre nos deux pays ont toujours été élevés, commandant. Pourquoi une telle requête ?" Gagner du temps pour réfléchir, cerner les implications, trouver des contreparties exigibles.

Eh bien surveillez mieux vos administrés, ce n'est pas notre rôle, aurait bien aimé répondre Lifen, mais si contrebande il y avait effectivement, les Russes n'étaient certainement pas les seuls impliqués - hélas. "La contrebande serait donc en hausse ? Pourquoi maintenant ?" A sa connaissance les frais de douane n'avaient pas augmenté récemment.

Improviser. C'est pour ça que le Général l'a envoyé au casse-pipe, parce qu'il est nul en parlote. Fait chier, franchement ! Nous pensons qu'un nouveau réseau se met en place. Nous aimerions enrayer sa mécanique avant qu'il ne soit complètement implanté.

Voilà où mènent les mensonges. Il n'y a aucun réseau en formation et la Milice a déjà des infiltrés dans les autres. La poisse ! Pour être franc avec vous, Madame Tu, nous exerçons déjà un contrôle sur les réseaux actuels en les amputant régulièrement, intelligemment. Nous savons qu'il est impossible de les éradiquer – quand l'un disparaît, un autre prend sa place – aussi nous laissons faire jusqu'à une certaine limite...

Elle n'aurait pas procédé autrement. Elle trouve néanmoins qu'il en dit beaucoup, et peut-être un peu trop au vu des relations entre leurs deux pays. "Je vois. Et qu'a donc ce réseau de particulier pour nécessiter cette entrevue ?"

Bien, elle a saisi la menace sous-jacente, on progresse. C'est bien pour cela, Madame Tu, qu'il nous faut réagir sur le plan économique. L'arrêt des échanges commerciaux n'est profitable pour personne, comme vous dites. Pourtant, c'est dans cette direction que nous allons. Lorsque des policiers surmenés s'en prendront à des innocents, il sera trop tard. Et non, il n'a pas peur de laisser entendre que les forces de l'ordre – pas la Milice, hein, bien sûr – ne sont que des chiens enragés.

Oooh l'accusation bien franche qu'elle est pas belle ! Si Lifen n'était pas mandatée par l'ambassadeur et lui assis derrière son bureau, il l'aurait brutalisée. ... Ouais, en gros, elle a totalement raison, cette sale petite impudente. Et il est pas content, le Gorokhine. Mais comme il est rôdé, il contient sa colère. Moins de trafic, moins de ressentiment envers vos pairs. Ils trouveront un autre os à ronger. Assurément, il a aussi décidé de laisser les subtilités dans le tiroir.

Elle perçoit bien sa colère, en déduit qu'elle a touché un point sensible... et insiste à pieds joints. "Les paroles s'envolent, Commandant, et sauf votre respect nous souhaitons des garanties. Si vous parveniez à obtenir un acte écrit, ayant valeur légale j'entends, visant à la protection de nos ressortissants contre les abus des forces de l'ordre, et prévoyant des mesures appropriées contre les coupables, la baisse des frais de douane en serait certainement facilitée."

Elle va pas lâcher le morceau, la peste ! Malheureusement, étant donné la pression qu'il a lui-même sur les épaules, quel argument peut-il opposé qui ne risquerait de tout faire capoter ? On va tous vous buter si vous faites pas ce qu'on demande, sales bridés ? Oui, c'est sûr que ça va marcher. Votre demande est légitime et je veillerai à sa bonne exécution, concède-t-il – et permettez-moi de préciser que ça lui arrache la bouche, bien qu'il fasse confiance au service juridique quant à la formulation de l'accord. Bien sûr, en retour, nous comptons sur vous pour acter une baisse respectable.