Rappel du premier message :


Le soleil est assez lumineux pour un jour de janvier. Son éclat parsème le fleuve de reflets argentés. Maksim y est totalement insensibles à cause de la teinte filtrante de ses lunettes. Il attend quelqu'un, un ami, en se demandant quelle sera sa réaction de le voir aussi changé. La dernière fois qu'ils se sont vus, Max se teignait les cheveux en châtains et portaient des lentilles vertes. Maintenant, ses cheveux sont blancs comme neige, ses yeux rouges comme le sang et, effet notable également, il a pris du muscle ! Il ne manquerait plus qu'il annonce être caporal et le dit-ami le mousserait jusqu'à la fin de leur rendez-vous.

Max jette un dernier coup d'œil à son sac des fois que ses surprises en dépasseraient mais ce dernier est impeccablement bien fermé. L'état de Klasya lui faisait peur la dernière fois. Le pauvre petit dormait mal, il faut qu'ils passent du bon temps, parce que c'est ce que font les amis entre eux.

"Son avis" ? Bah voyons !
Un feu s'allume dans les yeux de Max, un sentiment profond se réveille, les questions qu'il retenait depuis si longtemps se bousculent. Sa voix est calme mais affûtée comme une lame.
"Dieu ne veut pas leur perte, il veut que nous luttions consciemment contre les démons pour forger notre vertu. Mais je ne te parle pas des voix malignes qui poussent au mauvais choix, je te parle des gens qui se changent en animaux, où est-ce écrit dans la Bible qu'il faut les tuer ? Et pourquoi ? Par peur ?"

"Mais... il le faut." Il ne comprenait pas la question. Il ne pouvait comprendre les doutes et les interrogations de son ami. S'égarait-il ? Un démon essayait-il de le détourner du divin ? C'était bien là leurs façons de faire et Klyde n'en voulait pas à Maksim pour cet emportement. "Je te montrerai les passages si tu veux mais... tu ne devrais pas écouter les démons., que ce soit les faux animaux ou... les voix." Et il affrontait au quotidien l'un comme l'autre.

Doucement, Maksim dirige Klyde vers le bord où l'eau est moins profonde.
"Si on obéit sans chercher à comprendre, on ne vaut pas mieux qu'un animal. Je vais t'aider. Il le "faut" parce que tu es convaincu que c'est ce que le Seigneur veut, parce que les prêtres te l'ont répété ad nauseam mais aucune parole du Seigneur n'a été reportée dessus. Quand Jésus guérit le malade, il ne le tue pas, il éloigne le démon. Il le guérit même le jour du Sabbat qui interdit le travail."

Le Guide se laissa gentiment traîner, de plus en plus perplexe, alors que l'Ange ne disait rien. Mais il la sentait, présente mais silencieuse. Est-ce une nouvelle épreuve ?
"Quand il s'agit de possession oui mais les démons, les zootropes, se font passer pour des hommes. Il n'y a rien à guérir." Où cette conversation allait-elle les mener....?

Pauvre Maksim... il avait passé trop de temps sur le terrain et pas assez sur le bancs d'église. {Uhm....} Ah. Sveta ne semblait pas apprécier cet état de fait."Oh !" comprit Klyde. "Tu parles de ces arrestations abusives ! Oui je comprends, c'est indigne." Max est milicien et il connaît la réputation de la Milice, qu'il est parfois plus facile d'accuser un homme d'être un démon que de chercher la vérité. "Aller chez moi ?"

Oh. {Tu n'as pas pensé à le lui dire Trésor.} Mais Maksim n'était jamais venu chez lui, pas qu'il en avait le droit d'ailleurs, donc il n'a pas jugé ça important. "Je te remercie pour ces leçons. Et... en fait.... j'ai déménagé. Comme j'ai un peu plus d'argent, j'ai pû me teouver un meilleur logement" sourit-il comme si le froid ne l'atteignait pas. "Cest un peu plus loin maintenant mais ça reste à distance raisonnable des écuries de Fumée."

Mais Maksim n'est pas d'avis à rester à la porte. Il sort du fleuve et extirpe une serviette de son sac.
"Parfait, je vais pouvoir voir ton nouveau foyer directement, sans avoir à mémoriser la disposition de l'ancienne. Tu n'as pas à avoir honte de n'avoir qu'une chambre, tu sais. Je m'en fiche."
Tant que ce n'est pas insalubre… avec des cafards, beurk !

"Heu..." Est-ce que refuser qu'il vienne chez lui serait suspect ? Certainement. Et puis, Klyde n'avait pas encore totalement pris ses marques dans son nouveau chez-lui, juste retrouvé les cachettes de l'ancien Guide qui y vivait. "D'accord mais je te préviens, je n'ai rien pour recevoir quelqu'un correctement."

Maksim acquiesce en tentant une autre serviette sèche à Klyde.
"On est amis, non ? Je m'en fiche et tu ne me jugerais pas non plus si je t'accueillais chez moi, quand j'aurais un chez-moi."
Un chez-soi avec une femme peut-être. S'il montait en grade, il aurait ses propres quartiers...

Le petit vent sur sa peau mouillée, même à travers son maillot, n'est pas des plus agréable qui soit. Aussi, le brun s'empresse d'attraper la serviette tendue. "On est ami oui. Mais ça me gêne de ne pas pouvoir te rendre la pareille à tout ce que tu fais pour moi... Je dois avoir du thé, ça ira ?" Il en avait trouvé une boîte à peine entamée du précédent locataire mais ne l'avait pas encore goûté. Du moins, elle ne contenait rien de caché, juste une simple boîte de thé.

Est-ce qu'il réalise à quel point sa présence me fait du bien ? Non… Il n'a pas eu beaucoup d'amis, pas eu de connaissances de son âge non plus. Les prêtres l'ont vraiment isolé. M*rde ! Il m'a posé une question.
"Du thé, c'est bien. Cela nous réchauffera la gorge comme la vodka mais sans alcool, ce qui est mieux. Bon, je te suis."
Maksim finit de se rhabillé, à la fois impatient et horrifié d'avance de découvrir l'environnement de son ami.

Le nouveau logement de Klyde n'avait, au premier coup d'œil, rien de remarquable. C'était un vieux bâtiment moscovite comme tant d'autres, bien qu'à moitié traversé par des tuyaux de tailles variées. La porte d'entrée n'était même pas fermée à clé et il fallait faire un détour dans les escaliers montant aux étages pour éviter l'immense plomberie. "Bienvenue" L'appartement en lui-même, au dernier étage, était lumineux et sobre qui donnait directement sur la pièce à vivre avec le matériel de base pour cuisiner, des rangements secondaires et une table. Avec deux chaises. Il y avait également une grande fenêtre et deux portes.

Comme il s'agit de son premier repérage, Maksim scrute les lieux. Il ne s'agit pas tant d'une déformation professionnel que de son état d'esprit naturel.
Il n'y a rien ici, comme si on n'y vivait pas. C'est usé mais propre, pas du tout pensé pour être un appartement à la base j'ai l'impression.
"Merci. Qui est le propriétaire ? Pourquoi la porte d'entrée n'est-elle pas fermée ?"
Du coin de l'œil, il analyse les chaises, se demandant si elles ont été achetées en même temps entre autres.

"Le verrou est cassé et je n'ai croisé personne encore. Mais au moins je peux fermer ma porte !" précise-t-il tout fier. "Je n'ai vu le proprietaire qu'une fois et vu avec lui comment le payer, je n'ai pas besoin de plus tant que j'ai où dormir. Mon ancien logement n'avait qu'une pièce et la plomberie pour la baignoire fuyait." Là, il avait même deux autres pièces en plus de celle-là !

"Je ne me souviens plus pour l'ancien logemment.... Et une dame du marché où j'allais m'a déjà fait la morale pour les fuites que je navais pas signalées. Je demanderai pour la porte si ça t'inquiète." En discutant avec les marchandes, c'est incroyable le nombre de choses sur la "vie d'adulte" qu'il avait apprises ! De vraies commères comme ils disent. "Je vais faire le thé, tu l'aimes fort ou non ?"

"Fort. Du coup, comment s'appelle ton propriétaire actuel ?" RE demande sans ambages Maksim.
Je en suis pas une dame du marché mais je vais faire plus que la morale. Ce bâtiment n'est pas aux normes, cela pourrait être une cachette à démons, ce qui accélérera peut-être bien ma montée en grade. Et de toute façon, si j'ai un avenir dans la Milice, je n'ai pas l'attention de me la couler douce ensuite !

"Monsieur Smirnov je crois. Il a été bref. Et je ne sais pas si c'est bien lui" C'était une semi-invention de sa part, le nom avait été entendu dans un bar et il avait rencontré un religieux au Vatican avec ce même nom. Klyde en avait déduit que c'était courant. "Qu'est-ce qui t'inquiète tant ?" s'interroge-t-il à son tour en mettant une bouilloire en métal à chauffer.

La bouilloire émet un petit sifflement strident que Klyde n'aime pas particulièrement. Il la retire du feu et la pose sur la table en bois et, sans un mot ni émotion particulière, va chercher sa boîte de thé. "Tu sais..." commence-t-il en déposant une à une les feuilles dans l'eau chaude. "J'ai bien plus ici que je n'ai jamais eu et les démons, il y en a partout. Être dans une belle maison n'y changerait rien." Il en savait quelque chose, d'autant plus qu'il avait accès à ces demeures fermées depuis qu'il chantait.

La bouilloire n'a pas débordé. Pas encore puisque Klyde a fait des efforts.
Quelle plaie que la tête dure de Klyde ! Pourquoi est-il aussi fermé à certains moments et si mou à d'autres ?
"Une belle maison, non mais un bon verrou, oui. Du coup, tu voulais me parler des démons ?"
Les prêtres qui l'ont élevé, ce sont eux les responsables !

Il haussa les épaules. "Je pense pas qu'un verrou puisse arrêter un démon mais je demanderai quand même pour la porte." Alors que les feuilles infusaient, Klyde continua son service et sortit deux tasses pour se poser sur une chaise libre. "Uhm... pas spécialement mais je sens que tu as des questions..." Il valait mieux qu'il fournisse directement les réponses aux interrogations de Max, il serait dangereux pour le milicien qu'il les cherche de son côté.

"Qu'est-ce que les prêtres qui t'ont élevé t'ont dit sur les démons et quels textes mentionnaient ils ? Nous devrions les relire ensemble." dit Maksim en sachant pertinemment que les extraits en question serait sujet à interprétation et obscurs.