Ah, pas une blague. Elle n'avait même pas essayé de faire semblant qu'il avait compris ce qu'elle voulait dire non plus. Y a des gens malpolis quand même. Ca pourrissait la joie et la bonne humeur de l'orc, qui plia ses bras musclés contre son torse. Moi pas connaître ton monnaie, l'humain. Il n'allait pas faire un échange pour des prunes.

Il n'y avait qu'une seule façon de tester la valeur des pièces. Toi venir avec moi alors. Tester dans village. Il n'attendit pas la réponse de l'humaine. Elle allait sûrement dire non. Zenkûga connaissait son genre. Il l'attrapa par la taille et la balança au-dessus de son épaule comme un sac à patates douces*. Hop ! Direction village.


*c'est pas de la triche :L:

Cette position était tout sauf confortable. Et Alexie avait envie de tout sauf faire la conversation. Mais elle était incapable de retenir son exaspération. Mais t'es quoi au juste ? Un Hulk jardinier avec un super-odorat qui détecte les légumes ? Dans cinq minutes tu vas me dire qu'on fait un détour pour que t'aille déterrer des aubergines, c'est ça ? Bordel, ce type était encore plus surréaliste que cet endroit.

Quoi être "hulk" ? Un genre de potiron ? Pas saison potirons. En vrai il n'avait aucune idée si c'était ou si ce n'était pas la saison des potirons. Mais le dire à haute voix le donnait un air de Grand Orc Intelligent et Zen aimait ça. Pas saison aubergines non plus. Encore : il en avait aucune idée. Heureusement, même Alexie n'aurait pas le temps de se poser trop de questions. Ils étaient arrivé au village.

Moi vouloir acheter– Que voulait-il acheter ? Peu importe en fait. Il devait juste savoir si la monnaie qui lui offrait l'humaine était de la vraie monnaie. C'était un test. Elle lui avait dit que ça valait assez pour au moins un heureux légume. Zen espérait que leur brocoli sera heureux. Il en avait pas encore dans son jardin. Brocoli !

Et quoi ? Il allait l'échanger contre un brocoli, elle et ses pièces ? Mais dans quel merdier elle s'était fourrée, sérieusement... Tu vas me lâcher, maintenant, saleté de Hulk ?? Qu'au moins, il lui rende un peu de dignité. En plus, comme Zemkouga s'était tourné pour parler au villageois, la conversation se faisait dans son dos. Ah ! C'bien dommage, on a p'us trop d'brocoli... T'voudrais pas du romanesco plutôt ? C'pas bien différent.

Hmmmm.... Non, il voulait du brocoli. Puis, il ne savait pas ce qu'était "romanesco". Ça sonne pas très légume ça. Seraient-ils en train d'essayer de le duper ? Non. Chou-fleur ? demanda-t-il. Ca ressemble au broccoli mais c'est blanc. Ça passe aussi ça. L'humaine donner ça pour payer. Il ouvrit son gros poing d'orc pour lui montrer les pièces bizarres.

Mouais... Au ton du villageois, il n'était pas trop d'accord. J'sais pas si j'ai du chou-fleur non plus. Mais fais-voir c't'or, on peut p't-être s'arranger. Bordel ! Mais ils allaient discuter longtemps comme ça, ces idiots ? Alexie se tortilla de plus belle pour forcer Hulk à la lâcher, donnant des coups de coude et des coups de pied. Pose-moi, gros crétin sans cervelle ! Et toi, tête de courge, c'est mon argent que tu regardes. Tu vas vraiment prendre au sérieux un géant vert à poil ?

Il n'était pas si poilu que ça pour un géant. Il n'était... qu'un peu poilu. Poil au torse, poil aux pieds, poil aux mains, poil au menton, poil au concombre, poil sur la tête et sous les bras. Bon, ok, un géant vert à poil, je valide. Zen vouloir savoir argent bien pour acheter légumes ou pas, expliqua-t-il. Donc pas vraiment son argent, non, mais l'intention était de découvrir si ça pourrait l'être.

Eh ben, ma p'tit dame, m'est avis qu'il est plus en situation de négocier que vous, conclut le paysan en ricanant, de particulièrement désagréable d'ailleurs. Mais ils étaient copains ou quoi, les deux crétins ? Pas résignée à rester tête en bas pour autant, Alexie insista. Allez, monsieur ! On sait bien tous les deux que vous allez l'entuber sans problème, le Hulk ! Puis, se tortillant pour essayer de croiser le regard dudit-Hulk, sans succès. Te laisse pas faire, tête d’épinard ! Laisse-moi t'aider à négocier !

Négocier. Un mot qui lui était familier, même s'il n'a jamais vraiment eu besoin de le faire. En général les gens lui donnait ce qu'il voulait tant qu'il négocia à coup de massue. Maaaais... il voulait entendre ce qu'elle avait à dire, la pousse de soja. Hm. Négocier pour quoi ?

Alexie soupira comme si elle parlait à un imbécile - ce qui en fait... était précisément le cas. Pour la valeur de l'argent, tri...ès cher ! S'il te dit que ça vaut pas grand chose, toi tu vas le croire sans poser de questions. Alors que ça vaut bien plus que pas grand chose ! Et ensuite, quand tu vas lui acheter des choses avec, lui s'en mettra plein les poches, alors que toi tu te sera fait entuber ! Alexie croisa les bras. Même suspendue à l'envers, les habitudes étaient difficiles à perdre.

Personne entuber Zenkûga ! cria l'orc, très convaincu par ses propres dires. Mais....... mieux vaut prévenir que guérir (ou la version orc : mieux vaut frapper que saigner). Il déposa Alexie par terre et croisa ses bras musclés sur son torse. Moi vendre mes choux pour combien ?

Justement, cervelle de hulk ! Je te parle pas de ton argent mais du mien ! Il avait déjà oublié pourquoi ils étaient là, pas vrai ? Bon sang, elle aurait jamais du rentrer dans son jardin, à ce Zen-bidule. Quelques légumes ne valaient pas toutes ces emmerdes ! En face d'eux, le villageois était toujours planté là, l'expression mi-figue, mi-raisin. C'est qu'vous allez m'ach'ter des légumes oui ou bien ?

C'est quoi un hulk ? Créature de haute intelligence sûrement. Quelqu'un avec une cervelle grosse comme un pastèque. Pas comme l'humaine, qui n'avait pas encore compris que son argent était maintenant le sien. Est-ce que... osa lancer un des villageaois, est-ce que si on vous vend les légumes, vous nous laisser tranquille après ?

Je haussais les épaules, peu concernée par les problèmes des villageois. C'est pas à moi qu'il faut demander ça. C'est le géant vert, là, qui fait le difficile avec MON argent depuis le départ. Je pointai Zen du pouce et croisai ensuite les bras. Il a un cerveau au ras des pâquerettes, alors bon courage pour négocier. A ce stade, je commençai à m'en ficher un peu de mes pièces, du moment que je pouvais repartir au plus vite, si possible avec quelques légumes.

OUI. ZEN AVOIR GROS CERVEAU, fit-il pour approuver les mots de l'humaine, sans comprendre qu'elle venait encore de l'insulter. Les villageois semblaient bien pressé de se débarrasser de la menace (qui était toujours complètement nu). Oui, oui, très euh... très gros. Vous voulez euh... une tomate ? Des pommes de terre ? De la salicorne ?