Rappel du premier message :

CONTRAT DE NOT'RP !

- Statut du RP : privé
- Type de RP : Normal
- Tour de jeu : Sip - Stan (joker à voir)
- Délai maximum d'attente de réponse : 5 jours
- Sauts de tours : 1
- Autre : interdiction aux klyderies (bon ok, oublions, c'est impossible)

L'heure est grave. Pas parce qu'un Guide est mort à Obruchevsky, à quelques kilomètres de chez lui. Pas parce que ça sous-entendait pas seulement qu'un démon avait vaincu un élu de Dieu. Ni même qu'il y avait sûrement une infestation de démons dans le coin. Pas parce que c'est lui qu'on avait convoqué pour rattraper l'erreur du Guide qui avait perdu la faveur de Dieu non plus. Non. L'heure était grave parce qu'il n'avait pas été convoqué seul.

Pasha relit pour une énième fois le mot qu'on avait glissé dans la Bible qui se trouvait sur son oreiller quand il était revenu d'une longue nuit sur les toits, mais ses yeux (son oeil, pardon) ne l'avaient pas trompé. C'est Klyde qu'on avait désigné pour son binôme. Logique vu sa proximité du lieu maintenant non-surveillé, mais Pasha préférait largement travailler seul. Pas qu'il allait devoir se soucier de quoi que ce soit si l'entraînement de Klyde avait bien été finalisé. Ils étaient tous les deux autonomes. Pas besoin de le surveiller s'il s'agit du combat. Il ose espérer que s'il se balade maintenant dans les rues de Moscou, c'est parce que Dieu l'a voulu ainsi.

Mais quand même...

Il maugréa d'insatisfaction quand il arriva au bâtiment où logeait son ancien... quoi ? Mentoré, élève ? Bref. Lui. Fort possible qu'il n'avait pas encore reçu de mot.

Une carte ? Acheté ou reçu du Vatican ? Pasha rejoignit Klyde à sa table, se penchant au-dessus du dessin familier de leur ville. Il observa rapidement les annotations et constata avec satisfaction que les pointillages (qu'il assumait être des démons tués) étaient nombreux dans la zone de Klyde. Son doigt glissa au milieu, tapotant doucement la zone deux fois. Dans quelques années tu ne verras plus rien.

Pourquoi tu dis ça ? Distrait par les écrits, Pasha se força d'enlever le regard de "l'Oeuf de Griffon" pour rejoindre l'endroit sur la carte désigné par Klyde. Ce n'était pas une mauvaise façon de prendre note, sur une carte comme ça. Plus nette et lisible que les gribouillis incompréhensibles dans son carnet.

Les chemins pour aller au lieu était nombreux mais tracer la route dans sa tête à l'avance, un réflexe pris avec sa carte, ne sera pas trop utile s'il devait passer chez Pavel avant. D'ailleurs, il ne savait même pas où se situait son quartier. "Ça quoi ?" Klyde parlait bien plus que son ancien mentor, il ignorait quelle partie de ce qu'il avait dit posait problème.

A son tour d'être perdu. Quand on a l'habitude d'être autonome, de travailler seul, la communication ne se fait pas tout naturellement. Il fallait expliquer les sauts de pensées trop compliqués à suivre. J'ai dû mal comprendre, avoua-t-il, n'ayant pas envie de s'expliquer. Tu pointes la zone, ou l'endroit où tu penses qu'on devrait commencer les recherches ?

"La zone mentionnée dans le carnet, où se situe le nid." Du bout du pouce, il compara une largeur de rue qu'il connaissait bien à l'emplacement qu'ils devront fouiller. "C'est grand... pas une habitation normale" constata Klyde. Une boutique ? Une auberge ? Trop petits. "Il y a des grands bâtiments sur Moscou qui ne soient pas des lieux saints ?" C'était sa seule échelle de référence pour les édifices imposants.

Usines. Certains quartiers étaient devenus de vraies zones industrielles. Le secteur des voitures à vapeur commençait vraiment à grandir à Moscou aussi, même si ces véhicules restèrent majoritairement le privilège de familles plus fortunées. Pasha eu la réflexion que ce n'était pas le genre de bâtiment que Klyde aurait l'habitude de voir s'il ne sortait pas souvent de sa zone.

Ça ne lui disait rien, ça, usine. Pas aux premiers abords en tout cas. "Des particularités de terrain ?" Sa carte avait beau être précise, il ne pouvait voir en détail la forme des immeubles. Quand bien même, rien sur le papier lui donnait des indications sur les étages, les terrasses ou les fenêtres où tirer.

C'était des mots qu'il avait déjà entendu mais sans le contexte, il n'avait pas osé se distinguer (encore) à demander leurs significations. "Il peut y avoir des civils même au coucher du soleil ?"

Les usines ferment vers six heure, je pense. Mais ça ne veut pas dire qu'il y aura personne. Comme partout, il y avait sûrement des responsables même en fin de journée. A moins que le lieu est abandonné. Dans le cas-là, chaque passage serait suspect, civil ou non.

"On verra sur place j'imagine" conclu Klyde en regardant une dernière fois la carte. "Tu habites où ?"

Pasha ne releva pas immédiatement la tête, même si son regard vira vers Klyde. Son premier réflexe fut de lui dire "ce ne sont pas tes affaires", mais il tint sa langue. Il savait où habitait le garçon aussi après tout. C'était dans son droit de le savoir. Son attention retomba sur la carte alors que son index glissa vers la zone qui voisina le quartier de Klyde. Là. Entre un dentiste et une confiserie. Ironiquement.

Pasha s'était plutôt demandé si le Vatican l'avait fait exprès. Les instructeurs au camp n'avaient cessé de souligner qu'une fois en dehors des conforts de leurs murs ils seraient seuls, alors pourquoi les placer si proche l'un de l'autre ? Pour s'entre-surveiller ? Grand mystère. C'est ça ton fameux fusil ? Il passa un regard curieux sur l'arme. Je peux... ? Le roux tendit la main ouverte, toujours conscient que Klyde avait le droit de refuser.

Le fusil était beaucoup moins lourd qu'il l'aurait pensé. C'était pas léger non plus, mais bien conçu pour quelqu'un qui devrait grimper les toits avec un fusil dans le dos. Pasha équilibra l'arme dans ses mains avant d'appuyer la crosse contre son épaule. Il fit mine de viser, sans le viseur, puis rebaissa le fusil. C'est pas mal, dit-il en lui rendant son arme à feu, navré que je pourrais jamais l'utiliser.

Peut-être avant. Il tâta ses côtes au-dessus de sa veste, là où son pistolet se reposait dans le holster d'épaule.  J'ai plus de mal à viser maintenant. C'était mon œil dominant. Tout se réapprend bien sûr. Par obligation il avait dû apprendre à viser de son œil gauche. C'était handicapant pendant environ une demi-année, mais l'exercise l'avait également rendu ambidextre. Pratique quand on se blesse l'un des bras.

Il n'y a rien à raconter. Je n'étais pas assez vigilant et le démon en a profité. Fin de l'histoire, pour dire. Pasha en était pas particulièrement fier. Il est mort et je suis en vie. Un œil en moins peut-être, mais je peux continuer notre mission. C'est ce qui compte. Il ne fallait pas s'attendre à une chronologie détaillée. Pasha n'était pas un bon conteur, même s'il appréciait les parables que la Bible lui raconta.

{C'est ce qui compte.} "Je suis désolé. Enfin... je n'y suis pour rien mais c'est ce que les gens disent dans ce cas." Pourquoi d'ailleurs ? "Apparemment..." continua Klyde en parlant plus lentement, le regard un peu dans le vide. "Pour exprimer la compassion. ... Même Sveta n'en est pas certaine. Tu as encore faim ? On y va ?"

De la compassion pour son échec ? "Les gens" disent des choses étranges. Non, il avait assez mangé entre la piroshki, la carotte et la prune. Allons-y. Ils devaient encore passer chez lui, après tout. Un dernier détour.

Pasha fit donc marche arrière. Il retraça ses pas de ce matin en sens inverse, sautant d'un toit à l'autre, empruntant un pont ou deux, glissant par dessus une balustrade, avant d'enfin atterrir à Khamovniki ; le quartier qu'il connaissait par cœur. Il était assez à l'aise ici pour utiliser les rues (comme une personne normale). Tu peux camoufler ton fusil ? Pasha se retourna pour la première fois depuis qu'ils avaient quitté l'appart de Klyde. Sinon y'a ma veste.