CONTRAT DE NOT'RP !

- Statut du RP : privé
- Type de RP : express !!
- Tour de jeu : Maksim -> Klyde -> etc.
- Délai maximum d'attente de réponse : 10 minutes ! Non, 36 heures.
- Sauts de tours : /
- Autre : Un chouia plus de Sveta, steuplaît !

L'Œuf du Griffon est ouvert ce soir et accueille des clients en tout genre (sauf les pochtrons parce qu'il est encore tôt). À une table est assis un jeune homme paré de lunettes de soleil en dépit de l'éclairage réduit des lampes. Il distribue les cartes et lance les mises. 

Si sa famille le voyait, elle aurait peur qu'il soit devenu un de ces joueurs compulsif comme il stagne au rang de sous-officier et n'a pas d'amis. Sales suppositions ! Il a plein d'amis d'abord ! Bon, les joueurs à sa table, il ne les connaît que depuis une heure ou deux mais ça va changer. Et de toute façon, il ne joue pas d'argent, enfin pas vraiment. 

Le perdant paye la tournée du groupe mais ça ne ruine personne. Et surtout pas Maksim qui enchaîne les bonnes parties et peut se moquer d'eux sans trop de risques. Les jeux de bluff lui réussissent vraiment pas mal et pas seulement parce que son regard est indiscernable par les autres. Il a peut-être trouvé autre chose où il est bon à part la chasse aux démons.

Maksim ne remarque guère l'ombre frôlant subrepticement les murs du bar-restaurant. Les serveurs posaient des tartines sur les tables et c'était précisément l'enjeu de sa partie actuelle. Il se concentre sur ses cartes, elles ne sont pas terribles mais au culot ça peut passer. Un seul adversaire reste encore en lise et dévoile un as. Mais Max révèle un brelan de six. L'autre râle et après une remarque de Maksim s'en va sans payer sa part. "Bon, la partie continue," dit-il à ses autres partenaires.

{Loué soit le nom du Seigneur} lui fit savoir Sveta avant qu'il ne remarque pourquoi. Au début, il craignait rencontrer une tignasse rousse mais la tension disparut des ses épaules en reconnaissant une voix dans une pièce annexe.  Ah oui, sur une table à part, le fameux Milicien. Klyde s'avança sans déranger jusqu'à être dans le dos du jeune homme et regarder ce qui semblait tant attirer son attention. Des cartes ?

Max a de nouveau des cartes mineures mais ne tente pas à nouveau le coup de bluff, il a bien eu assez de chance, encore que ça lui a coûté un joueur. Il se couche et laisse la partie se dérouler. La manche suivante lui semble plus prometteuse avec une dame et un dix de pique, il va relancer… avant de noter les regards au dessus de son crâne. Il se tourne, cachant son jeu sur la table et découvre une tête familière. "Toi ici ? Tu veux t'assoir ? Y a une place pour toi !"

L'homme à côté de Maksim eut un léger sursaut en remarquant le religieux en herbe dans son dos. Ce dernier ne sembla pas s'en excuser, comme si rien ne s'était passé. "Je ne sais pas jouer" dit Klyde d'une voix candide (qui était son ton habituel en réalité). {Uhm uhm.} "Bonjour" rajouta-t-il avec un léger temps de retard.

Ne pas savoir semble être une constance chez Klyde. Maksim l'enjoint à s'asseoir quand même et regarder en silence. Mais il avait vu les cartes de Max et il serait capable de vendre la mèche aux autres. "Les règles ne sont pas plus compliquées que le jeu de paume mais la règle d'or est… de cacher ses émotions, tu sauras le faire ? Je t'expliquerai les autres règles à la fin de la manche." Et il double la mise, le tour de table reprend.

Cacher ses émotions ? Il n'avait pas d'avis extérieur pour le savoir ; il n'y arrivait jamais devant Pavel (il le connaissait trop bien) et Sveta vivait dans son esprit sans pouvoir voir son visage. A contrario, même avec les pensées défilant à vive allure sous son crâne, rien dans son air de petit garçon égaré suggérait une quelconque activité cérébrale très intense. "D'accord" fit-il simplement alors qu'il observait la table et les gens autour.

La partie se déroule en silence devant Klyde et c'est encore Maksim qui remporte cette manche. Il est vraiment en veine, aujourd'hui et empoche les jetons tout en expliquant ce qu'il vient de se passer à Klyde. But du jeu : avoir la meilleure combinaison de cartes. Quatre personnelles en mains et une commune à tous. Ceux qui ont tenu le pari arrange leur main avec un ou deux cartes avec la pioche prises à l'aveugle. "Tu as mangé ou non ?"

Klyde a toujours son regard perdu donc impossible de savoir s'il a compris les règles. De toute façon, il n'est venu que pour manger mais quel hasard de le recroiser là où ils se sont vus la dernière fois. "Ouais, carrément ! On approche de la fin." Un autre joueur grogne que ça reste à prouver. Max fait une réplique cinglante et la partie reprend pour se finir sur le résultat escompté. Les partenaires de jeux de Maksim sont bien renfrognés. "C'est un peu facile de gagner avec des lunettes !"

"Bah, la prochaine fois, rapporte les tiennes !" arque Maksim. "Y aura pas de prochaine fois !" répond son interlocuteur en lui laissant les pièces pour le repas. "Amuse-toi bien tout seul !" dit-il avant de s'en aller avec son ami timoré. Maksim cache sa déception et ramasse son lot de consolation. Il se dirige ausitôt vers Klyde. "Alors, tu as une idée de ce que tu veux manger ? Quoi de neuf depuis la dernière fois ? Dois-je t'appeler mon père" ? dit-il avec un grand sourire qui n'allait pas jusqu'aux yeux.

"Mon p... ah non, toujours pas" enchaîna Klyde en se rappelant ce qu'il avait inventé la dernière fois. "Je sais pas ce qui se mange ici et tu as dit que la vodka n'était pas nourrissante." Peut-être une soupe aux légumes ? Ou des œufs ? Les derniers ont mal fini. "Je cuisine très mal..." avoua-t-il tout penaud.

"Donc tu manges dehors tous les jours ? Je comprends, la cantine de la caserne est assez bof et moi non plus j'aime pas cuisiner. 'Fin, je réchauffe des conserves, des patates, ce genre de trucs, mais je préfère ici. Je te conseille leur omelette aux patates et fines herbes," dit-il en interpellant la serveuse pour passer commande. Klyde ne semblait pas contre de la compagnie, lui. "Moscou te plaît pour l'instant ?" De ce qu'il se souvenait, Klyde était assez paumé et maltraité dans son enfance.

"Oui." Quand il mangeait. Et il voulait bien l'omelette, une envie d’œufs depuis ce matin. "C'est grand Moscou. Tu me l'avais dit. Tu as retrouvé le démon ?" Comme il le faisait régulièrement, les phrases se succédaient sans grande logique à mesure que ça lui venait. "Merci" rajouta-t-il à la fin.

"Merci pour quoi ?" demande Maksim en toute sincérité. "En ce qui concerne le démon, j'ai suivi mais aucun typé oiseau n'a été interpellé dans la semaine, c'est dommage d'autant qu'il blesse les gens comme toi. J'espère que tu n'en as pas recroisé. Comment va ta main au fait ?" dit-il en remarquant le gant neuf. La serveuse arrive et délivre les plats devant eux.

"Merci pour ça" dit-il en montrant son assiette fumante. Il essaya de maintenir pour lui ce qu'il savait sur le martin-pécheur (mort) et la colombe (morte) qu'il a occis il y a deux jours de cela. "Pas de nouvelles de cet homme, non." Il ne devait plus rester grand chose du cadavre maintenant. "Ma main va mieux. C'était très gentil de m'avoir soigné, tu..." Comment dire ce qu'il avait en tête ? {Va au plus simple.} "Tu n'étais pas obligé."

Maksim se remémore la raison pour laquelle il avait traîné Klyde à l'hospice, c'était pour fuir ses parents en toute légitimité. "Eh, je suis milicien, j'aide les gens ! Et j'ai aussi tué deux démons cette semaine : un lézard et un chat." Des transformations partielles ont confirmé leurs soupçons quand la troupe est venue les arrêter, Maksim porta un coup mortel au lézard avec sa dague. Il raconta l'anecdote à son compagnon de table tandis qu'ils mangeaient leurs omelettes.

Deux aussi. La colombe et un... homard ou une langoustine, il ne savait plus trop. Les pinces étaient pénibles en tout cas. Sauf qu'une partie du discours de Maskim lui fit brusquement relever le nez de ses œufs. "Des dagues ? Tu combats aux dagues ?" dit Klyde avec une réelle lueur intérêt, comme s'il venait de sortir d'une transe perpétuelle. {Trésor !} le rabroua fortement Sveta, forçant le Guide a se ratatiner légèrement sur lui-même comme un enfant pris en faute.

Son interlocuteur semble se réveiller à l'évocation du mot "dague", pourquoi ? "Oui, je suis plutôt bon sans vouloir me vanter. Je tiens la dague de mon grand-père--" mais il est mort avant de m'apprendre à m'en servir… Le visage de Maksim s'assombrit une seconde à cette pensée. Il reprend avec son entrain initial : "C'est la Milice qui m'a formé. Ça t'intéresse, je vois. Tu as envie d'entrer dans la Milice pour apprendre ?" Cet intérêt pour les dagues aurait-il un lien avec son accident au couteau petit ? Ce serait étrange…

Il imaginait que les Miliciens utilisaient uniquement les armes à feux, c'était du moins l'idée qu'il en avait. Mais la mention du potentiel recrutement le refroidit. "Non, je sais déjà f... ce que je veux faire. Les Ordres, tu te souviens ?" Il avait vraiment envi de poser d'avantage de questions à Maskim sur son utilisation des dagues mais son ange gardien veillait au grain.

Maksim aussi a eu le choix entre la Milice et les Ordres mais son père l'avait dégoûté à jamais de la Bible. Et pourtant, il connaissait certains passages par cœur en latin et en russe. Justement, il n'a jamais voulu les apprendre par cœur dans l'obligation et l'amertume. Maksim pose la main le tissu cachant sa dague. "Tu devrais au moins apprendre à t'en servir au cas où tu recroises ton oiseau."

"Uhm..." fit Klyde la bouche pleine de pommes de terre. "Du maniement des dagues ou des pistolets ?" réussit-il à dire ensuite après avoir avalé sa bouchée. "C'est obligé d'être dans la Milice pour savoir se défendre avec des armes ?" Outre sa curiosité première pour la lame de Maksim, il serait bon de savoir quel recours les démons sous couverture pouvaient avoir pour apprendre à se battre.

"Non, tous les citoyens devraient apprendre à se défendre. Après, faut pas qu'un démon y ait aussi accès. Toi, es-tu un démon ?" Bien sûr, il n'allait pas répondre "oui" à un milicien certifié mais une micro-réaction pouvait toujours arriver sans crier gare. Le regard de Maksim se fixe sur celui de Klyde. Si ce dernier n'était pas un démon, il devait se méfier. Car c'est en se sentant protégé par l'église que les traitres se révèlent.