CONTRAT DE NOT'RP !

- Statut du RP : ouvert aux incrustations (demander par MP au préalable)
- Type de RP : Flashback de trois ans dans le passé (Max a 17 ans et Anou 4)
- Tour de jeu : ordre d'apparition
- Délai maximum d'attente de réponse : 10 jours
- Sauts de tours : 1, 2, 3 !
- Autre : les animaux sont les bienvenus

Le train arriva en gare, délivrant ses passagers. Parmi eux se trouvait un adolescent tout ce qu'il y avait de plus ordinaire : de cheveux bruns, de peau blanche et d'une humeur massacrante. Sa famille le traîna jusqu'à l'hôtel où il déposa ses bagages. L'immobilisation dans le train l'avait éreinté mais rester à l'hôtel avec le reste de sa famille ne le tentait pas le moins du monde. Il avait même très envie de s'en éloigner le plus possible et de prendre l'air.

Dehors, à mesure qu'il parcourait les rues, un léger sourire dérida son visage. Tomsk était une grande ville mais différente de Moscou, rester ici deux semaines ne serait peut-être pas si mal. Il se promena au hasard jusqu'à arriver à une foire où les culs-terreux des alentours allaient vendre leurs produits. Il y avait longtemps que Max n'avait pas vu autant d'animaux à la fois. Il s'approcha et tendit la main vers un mouton.

Maksim tendit ses doigts dépourvus de nourriture vers le mouton noir et celui-ci suivait sans parvenir à les atteindre. Max ria de la bêtise de la bête mais se stoppa net en voyant à côté de lui un papy et une bruyante gamine réclamant du thym de ses parents. Elle reçut une caresse sur la tête pour s'être égosillée de la sorte. Pfff, les filles !
Le mouton noir goûta les doigts. "Aïïïeuh ! Saloperie d'mouton !"

Maksim s'était éloigné de la barrière pour lécher les plaies sur ses doigts meurtries. La gamine de quatre ans s'était tournée vers lui pour le reprendre. L'humiliation colora violemment ses joues de rouge.

"Quoi "pas poli" ? T'es qu'une môme, t'en sais rien." maugréa-il avec son accent de la capitale. 

Il remit ses doigts dans la bouche en voyant qu'ils continuaient de saigner. Saloperie de mouton !

La remarque du grand-père fit encore rougir Maksim. Il s'assit sur un banc pour recevoir ses soins généreusement offerts, encore que ça restait bizarre pour lui. Anoushka tentait de porter la boule de poils et lui redemanda son nom. 
"Je m'appelle Maksim." répondit-il. "C'est un beau chien-berger que tu as là. Il s'appelle Soba ?" Il retint une grimace quand Baboula lui désinfecta la plaie. "Euh... merci."

Max ne savait pas comment il s'était retrouvé au milieu d'une famille mais il y était. La fillette était bien bavarde et mignonne avec son chiot. "Oui, ma main va mieux grâce à ta grand-mère. Ne presse pas trop fort ton chien tant qu'il est petit. Prends en soin, tu as de la chance de l'avoir. J'aurais aimé avoir un chien, moi aussi." Mais les animaux à la maison était bien entendu hors de question, ce pouvait être de vils démons.

"Eh bien, ce sera le premier mouton à faire fuir les loups." Il y avait longtemps que Max n'avait pas été confronté à une enfant, surtout aussi vive et rieuse. Il interrogeait le grand-père du regard "elle n'est jamais fatiguée ?" quand elle lui demanda s'il était de la ville. "Mo'ou ? Moscou, tu veux dire. J'en suis aussi ! Je ne suis à Tomsk qu'exceptionnellement. Qu'est-ce qu'ils font à Moscou tes parents ?"

Le vieil homme dédia à Maksim un sourire à mi-chemin entre l'amusement et la compassion. Non. Il ne fallait pas s'attendre à ce qu'Anoushka se calme dans les prochaines heures alors qu'ils étaient à Tomsk et en compagnie d'une personne inconnue. Trop d'excitation. Trop de questions à poser. La petite fille dévorait Maksim du regard, curieuse comme un pou, même si elle ne comprenait pas certains des mots qu'il utilisait. "Y font voler des di'igea'les." "Dirigeables." reprit Dedoula, parce que le mot était vraiment trop tronqué. "Comment que c'est Mo'ou ? Conte, s'plait !"

La diction incomplète de la petite restait compréhensible pour Max. "Moscou est la plus grande des villes, au moins vingt fois plus de gens qu'ici. Tu sais ce que c'est vingt fois ? Regarde ton doigt et additionne tous tes doigts et tes orteils."  dit-il, ravi de son idée. "Tu as d'immenses places avec de grandes cathédrales, le métro aérien et oui : beaucoup de dirigeables, des grands et des petits. J'y suis monté plusieurs fois." se vanta-t-il.

"Oui, tout est très grand avec beaucoup de personnes qui font des tas de métiers différents. Moi, j'ai fini mes études. Très bientôt je serai milicien et je les protégerai tous comme Sobaka, mais je ne chasserai pas les loups," dit Maksim avec fierté. Quant à Anoushka, c'était triste mais elle ne serait que éleveuse de moutons. Au moins, elle aurait son toutou avec elle.

Il acquiesça quand Anoushka lui demanda s'il protégerait ses parents. La gamine était toujours aussi surexcitée, avait-elle vraiment besoin de la brioche que sa grand-mère lui tendait ? La gamine continua d'appliquer ses préceptes de générosité en lui tendant la pâtisserie sous le nez. "C'est ton morceau, une fois qu'on a croqué, on finit," dit-il d'un ton strict. Sa grande sœur apparu, elle avait changé sa tenue de voyage pour une plus frivole. "Maksim !"

"Boula !" Anoushka héla aussitôt sa grand-mère après le refus de Maksim. "Ma'im, l'a une b'ioche ?" "Oui, bien sûr." répondit la vieille femme en tendant l'un des petits pains briochés avec un sourire chaleureux. Ils ne roulaient pourtant pas sur l'or mais l'hospitalité était ancrée en eux. "Oh ! Bon'ou ma'ame !" salua Anoushka en avisant la grande soeur de Maksim. Elle sautilla autour d'elle avec un grand sourire.

Max fut donc surpris une brioche à la main par sa sœur. Cette dernière prenait garde à ce que sa robe verte ne soit pas salie par les mains de la petite fille. "Bonjour, mon enfant. Quel est ton petit nom ? Je vois que Maksim a très bon goût." dit-elle en cachant son sourire derrière sa main. L'intéressé lui décocha un regarde noir… invisible derrière ses lunettes teintées. "Je me présente : Mlle Lyubov Andreïeva Bounine. Je suis enchantée de vous rencontrer."

Lyubov fit la grimace en s'entendant appelée "madame" mais reprit vite son sourire mondain. "Non merci, mon trésor. Je mangerai plus tard." Elle se tourna vers Max. "À ce propos, nos parents t'attendent dans une heure pour manger et j'ai déambulé dans tout Tomsk pour t'apporter ton huile d'olive," dit-elle en tendant un flacon en verre.
"Merci qui ?" Max remercia son élégante sœur de mauvaise grâce et mit le flacon dans sa poche.

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