CONTRAT DE NOT'RP !

   - Statut du RP : Ouvert aux incrustations surprises (2)
   - Type de RP : Normal
   - Tour de jeu : Dans l'ordre
   - Délai maximum d'attente de réponse : 2 à 3 jours (sous réserve de changement)
   - Sauts de tours : //
   - Autre : //
   

La soirée était arrivée doucement sur la ville de New York, la lumière du jour laissant peu à peu place à la lueur orangée du crépuscule. Les gens s'affairaient à rentrer chez eux, pressés, au rythme de la grande ville. C'était dans cette atmosphère, encore froide de la journée, que Gladys était arrivée au café. Elle entendait déjà quelques notes ténues s'échapper de l'endroit, dont le gérant avait décidé d'organiser des soirées à thème. Et celle-ci portait, bien évidemment, sur la musique.

La jeune fille entra et aperçut quelques personnes installées sur la scène provisoire, jeunes, elles devaient sûrement être étudiantes. Cependant, elle détourna bien vite son attention de ceux-ci pour aller se changer et s'installer derrière le bar. Le petit café se remplit peu à peu, certains musiciens d'autres clients, et la soirée démarra.

Cela lui faisait plaisir de voir l'endroit plus rempli que d'habitude, elle qui y tenait. Elle promena son regard un instant sur la salle, observant si un client avait besoin de quelque chose. Gladys vit alors un jeune homme non loin du bar, qu'elle n'avait pas remarqué avant. Sûrement à cause de son silence, car il était difficile à louper, ses cheveux étant pour le moins d'une couleur inhabituelle. Vérifiant que personne d'autre n'avait besoin d'elle, elle s'approcha de lui et lui demanda poliment : "Bonsoir. Je peux prendre votre commande ?"

"Oh, bien entendu. Gladys. Vous savez à quel moment vous passez ?", engagea la jeune fille, remarquant finalement l'instrument sur son dos. Certaines personnes s'étant proposées en retard, les passages avaient pour certains été ré-organisés et tout le monde n'avait pas pu être prévenu.

Lou sourit, elle n'était pas du tout formalisée de son mutisme. Il haussa les épaules et, saisissant son téléphone, il pianota dessus : Je ne sais pas, j'ai cru comprendre qu'il y avait des changements, mais je ne suis pas au courant. Je suis libre toute la soirée, vous pouvez me caser où vous voulez dans votre programme.

Gladys le vit lui tendre son téléphone, c'était inattendu mais certainement plus pratique que les cartes. "Je vais voir si je peux vous trouver quelque chose de plus précis, dans ce cas-là." Elle avisa son patron non-loin de la scène et s'empressa de le rejoindre avant de revenir vers Lou, prenant au passage une nouvelle commande. "Un passage vers 22h, cela irait-il ?"

Lou hocha la tête en souriant et signa un remerciement par réflexe avant de prendre son téléphone pour l'écrire. Ça sera parfait ! Merci beaucoup. C'était l'horaire parfait, en milieu de soirée, quand les gens dansaient, un peu émêchés. Il regarda autour de lui, cherchant un endroit où s'asseoir pour attendre.

"Mais de rien." Gladys le vit chercher une place du regard et, avisant un duo qui se levait, le lui indiqua. Elle l'y mena, servant par la même occasion un autre client. Une fois installé, curieuse, elle lui demanda : "Ca fait longtemps que vous jouez, je suppose ?"

Il la remercia d'un signe de tête rapide, un sourire timide aux lèvres. Il saisit son portable. Ayant été un enfant relativement discret, j'ai dû trouver un moyen de faire ch*er mes parents. J'ai commencé le saxo à douze ans et le violoncelle un an avant. Et toi ? Tu joues ?

Elle rit à sa remarque, c'est sûr que pour ça les gamins ont toujours de l'imagination. "Malheureusement non, même si j'aurais aimé. Je trouve ça cool, de savoir jouer d'un instrument, même si compliqué. J'ai entendu parler du solfège, et ça à l'air d'être un sacré monstre."

Lou laissa échapper un petit rire. Le solfège terrifie beaucoup de gens j'ai l'impression. Pourtant, c'est comme apprendre à lire, une fois qu'on a compris, ça vient tout seul, expliqua-t-il à l'écrit. Il était tout joyeux, ça ne lui arrivait pas souvent d'avoir de vraies discussions avec les gens, ces derniers étant facilement gênés par son mutisme.

"Ahah ça oui, ça en terrifie plus d'un, et je dois avouer que c'est un peu ce qui m'a rebutée à l'époque J'en entendais pas mal de mauvaises choses, ça me tentait que très peu" Elle le voyait tout heureux d'avoir une telle conversation. Soit ça lui arrivait peu, soit la musique avait une part encore plus importante qu'elle ne le pensait dans sa vie. Ou les deux. Mais la jeune fille devait bien avouer que cela lui faisait aussi plaisir de discuter avec lui.

On entend beaucoup de choses sur la solfège et la musique. Des clichés de musiciens et tout ... mais si tu aimes réellement la musique, tu sais dépasser tout ça et apprendre pour de vrai. Tu peux même travailler ta voix, c'est un instrument. Tu chantes toi ? Ça y est, il était lancé. Ses doigts volaient sur le clavier de son portable. Quand il parlait de sa passion, rien ne semblait pouvoir l'arrêter.

"J'imagine que quand on est porté par la passion, on surmonte tout." La jeune fille sourit, c'était un peu ce qu'elle éprouvait avec ses luttes. Et apparemment ce qu'il vivait, si elle en croyait son comportement enjoué. "Eh bien, on peut dire que tout mon talent se résume à massacrer mes chansons préférées sous la douche, ce qui est ... déjà un début."

Il eut un rire silencieux et sentit presque son pouvoir lui échapper. Il se tendit, fronça les sourcils un bref instant et le musela. Il fallait qu'il soit plus concentré ou ça allait lui retomber dessus. Personne ne massacre de chansons dans la douche, c'est un endroit où on se fait plaisir, alors rien ne peut être faux. Il sourit. En réalité, il n'en savait rien, personne ne chantait dans la douche chez lui. Mais, il supposait.

Elle le vit rire, avant de se tendre. Mais la jeune fille décida de ne pas se focaliser dessus, puisqu'il semblait aller tout aussi bien qu'avant. A la place, elle lui rendit son sourire. "Tu n'as pas forcément tort .. Et puis après tout, c'est pas comme s'il y avait beaucoup de monde pour s'en plaindre." Elle était détendue, et appréciait vraiment la tournure que prenait la conversation.

Si elle remarqua sa tension, elle ne dit rien et il l'en remercia intérieurement. Surtout quand on vit seul, renchérit il, ce qui est le lot de beaucoup de gens de notre âge. Seul les voisins profitent parfois de cette mélodie délicate à travers les murs trop fin du studio.

Elle hocha la tête. "Exactement. Et ça permet même des duos à l'improviste, ce qui est plutôt drôle à faire." Même si bien entendu, ça l'était moins pour le restant des voisins. Qui aurait réellement envie d'entendre en plein milieu d'après-midi deux jeunes 'faire de la musique' beaucoup trop fort ?

Lou sourit. J'aimerai bien faire un duo comme ça aussi, mais en voix/instrument ... mais aucun de mes voisins ne semble enclin à de telles expériences ... Il était d'ailleurs contraint de mettre une sourdine sur son saxophone et ne jouait du violoncelle qu'à l'université. C'est bien dommage, ajouta-t-il.

Il sourit, il aurait laissé échapper un rire s'il avait pu. Oh, je les ai emmerdés un moment crois-moi. Mais, j'ai quitté la maison familiale, il y a quelques temps et maintenant, à défait d'emmerder mes parents, j'emmerde les voisins !

Elle hocha la tête d'un air entendu "Bien évidemment, j'aurais dû m'en douter. Pourquoi faire petit quand on peut voir grand ? Et puis, autant faire profiter le monde entier de ses talents." Elle lui rendit son sourire et se dit que finalement, ils pouvaient avoir plus de choses en commun qu'elle ne le pensait.

Et c'est pour toucher encore plus de monde que je suis ici ce soir. Et me faire plaisir aussi ... surtout. Il avait hâte de jouer. Dans sa sacoche, il avait de nombreux feuillets en vrac, des compositions principalement mais aussi quelques morceaux célèbres. Et, comme c'était scène ouverte, il espérait secrètement que d'autres personnes se joignent à lui.

"C'est important, de penser aussi à son plaisir parfois." Le jeune homme semblait avoir peu l'habitude de pouvoir faire ce qu'il aimait vraiment, ce qui signifiait certainement que cette soirée était importante. La musique étant un de ses moyens de s'exprimer, ils auraient sûrement droit à quelques morceaux intéressants de sa part. Sur un ton un peu plus léger, Gladys ajouta : "Et il y a pas mal de monde, qui sait peut-être que tu gagneras quelques fans."

Il lui fit un sourire complice. Dans mes rêves les plus fous, un réalisateur de film se cache dans le public et veut signer avec moi, je compose et joue pour la musique d'un film. Mais, ça restera un rêve ... Il eut un sourire triste. Son handicap lui pesait terriblement parfois, et son pouvoir n'était pas assez maitrisé pour lui permettre de passer outre.

Ne comprenant pas de suite la nuance, la jeune femme continua : "On est à New York, tout peut arriver. Sans même qu'il soit connu, un petit amateur peut voir le potentiel que tu as et vouloir travailler avec toi." Puis elle vit son air triste et se rendit compte que ce n'était peut-être pas la chose à dire.