CONTRAT DE NOT'RP !

- Statut du RP : privé (incrustation possible si demande par MP
- Type de RP : Normal
- Tour de jeu : Dans l'ordre
- Délai maximum d'attente de réponse : Une semaine
- Sauts de tours : 2
- Autre : <3

Biquette X-780 avait relevé la tête en cette froide journée de Norvège et elle avait vu quelque chose qu'elle n'avait jamais vu avant. Un trou. Ce n'était pas un trou dans le sol comme le faisaient les taupes qui tournaient les pattes ni un trou dans l'herbe qui disait qu'il fallait paître ailleurs, c'était un trou dans l'horizon blanc qui faisait mal. X-780 elle avait foncé dans le truc blanc souvent, ça piquait et ça ne se mangeait pas. Elle l'évitait désormais, cherchant parfois à chopper un brin d'herbe de l'autre côté, sans plus.

Le trou avait l'air intéressant. De son pas de Biquette, X-780 avait donc trottiné tranquillement et s'était fait plaisir en broutant les buissons d'épineux, toujours plus loin entre les herbes et les arbres. Le temps était doux. Aucune de ses compagnes ne l'avaient suivies mais X-780 s'était toujours montré indépendante. Elle aimait bien sa liberté et au diable le troupeau. Tiens, ça sentait l'humain frais. La chèvre tourna la tête dans les bois. Les humains donnaient des pommes. Enfin surtout l'humain qui la trayait. Elle remua les oreilles et,d'un bond, suivi le son d'une fille dans les bois, insouciante et joyeuse. Une Biquette libre.

Unknown fixa la biquette avec un regard de prédateur et resserra sa prise sur sa hachette. Elle considéra un instant l'idée de ramener de la viande au camp. Ça ne nourrirait pas grand monde, mais ça changerait des conserves et des fruits. Cependant, une autre idée lui traversa l'esprit. Les biquettes, ça vit en troupeau. Les biquettes, ça ne survit pas aux zombies sans l'aide d'un humain. Les biquettes, ça donne du fromage. Presque. On s'est pas déjà vu* ? demanda-t-elle en la pointant de sa hachette.


*en norvégien dans le texte.

Elle regarda la chèvre s'éloigner, hésitant entre la rattraper et... Bon, ben elle avait déjà disparu. La bestiole était plus vive qu'elle ne l'aurait cru. Une voix bien humaine remplaça bientôt le calme du bois. Elle ne se rendit même pas compte, de prime abord, que cette voix criait en français. Elle attendit que la silhouette se découpe nettement entre les arbres pour la héler. Ne jamais surprendre ce qui n'apparaît pas d'office comme une menace. C'est une règle aussi importante que de ne pas se faire mordre. Yo amigo* !

*pas du tout en norvégien dans le texte. /SBAF/

Daniel, donc, puisque c'était lui, arriva à hauteur d'une rouquine plutôt canon qui l’apostropha en pas norvégien. De biquette, pas de trace à part un sabot dans la terre meule à côté d'un caillou. Un peu méfiant, il jeta un coup d'oeil sur la hache qui était heureusement vierge de toute trace de sang. Tant mieux, il l'aimait bien, X 780, quand elle se la jouait pas fille de l'air.

"Bon de le jour de toi. Je chercher Biquette, toi pas avoir vu si ?"*

* En Norvégien, si si, sauf l'italique qui est en français

Ça fit tilt. Cet accent à couper au couteau, cette syntaxe approximative, ce mot "biquette" en plein milieu... Mais plutôt que de lancer un discussion sur la langue (franchement ennuyeux selon ses propres critères), elle répondit directement en français. Soit c'était un banco direct, soit il avait chopé ce mot dans une drôle de pochette surprise. Si. Qu'est-ce que j'y gagne ? Eh ouais. Fallait toujours qu'elle marchande tout.

Français ! C'était du français. Il y avait une rousse canon qui parlait français dans cette forêt pleine de zombies. C'était bien la meilleure nouvelle d'une journée franchement merdique. Son sourire s'agrandit et il reprit, cette fois dans la langue de Molière. "Du fromage ou du lait, comme tu préfères. Ce sont les biquettes qui le produisent. Elle est partie par où ? Tu m'accompagnes ?"

On a beau jouer les blasés de la vie, parfois, l'enthousiasme des gens vous emporte comme une vague sur un rocher glissant. Elle sourit. Pour du fromage et du lait ? Grave que je t'accompagne ! L'erreur de conjonction était tout à fait intentionnelle évidemment, elle espérait bien que ça passerait crème – si vous me passez l'expression. Elle a filé par là, ajouta-t-elle en se mettant en marche.

Il avait dit du Fromage OU du lait, mais devant un si beau sourire, il se laisse convaincre. Ca fait tellement du bien d'entendre parler sa langue, avec les abus de langage stupides, l'argot, rha, le monde pré-moderne lui manquait pas du tout mais le français, si. Amusé, il la suit à grands pas, tout curieux d'en apprendre plus sur elle. Biquette allait pas les fuir s'ils causent, elle a l'habitude des humains. "Tu viens d'où pour parler comme ça ?"

De France ? répond-elle avec un petit haussement d'épaule et un regard interrogatif. Puis dans un sourire, elle ajoute : Je suppose. C'est marrant comme le français la rend moins désabusée, moins fermée que d'habitude. Ça fait si longtemps qu'elle ne le parle plus (hormis quelques jurons de temps à autre) qu'elle n'avait pas remarqué que ça lui avait manqué aussi. Et toi ?

Lyon, ça lui parle totalement. Impossible de dire si elle y a déjà été ni quand, mais elle connait. Pis les montagnes autour. Si, je crois bien. Ça coule tout seul et ça donne une sensation de... nostalgie, un peu. Ou je sais pas quoi. C'est agréable, en tout cas. Elle le regarde avec curiosité et un petit sourire amusé dans le cœur. Dis, tu viens de m'appeler Biquette ? Ou c'est juste une expression... Rapport à ta biquette ?

Elle glousse. Ça ne lui arrive pas souvent, j'imagine qu'il faut donc prendre ça très au sérieux. Elle se surprend à remercier la chèvre d'avoir croiser son chemin, autant pour le bon fromage qui l'attend que pour le français. Qui ne lui manquait pas consciemment, on l'a dit, mais qui lui procure une curieuse et apaisante sensation. Le pouvoir des mots, n'est-ce pas ? Aussi essentiel qu'un rire ou de l'eau. Ou un bon couteau. Au moins on reste chez les bovidae !

"Ouais. T'as fait des études scientifiques toi non ? C'est rare d'entendre des mots comme bovidae." Même que lui, il connaissait pas en fait. Il a inféré parce qu'il connaissait bovins et ovins pour les vaches et les moutons...d'ailleurs il ne sait pas vraiment où sont les biquettes la dedans....

Peut-être, fait-elle avec un haussement d'épaule léger. Ma rappelle pas. Petits problèmes de mémoire, tu vois. Se disant, son index opère un geste circulaire près de sa tempe. Elle est sûrement folle ; une amnésie comme la sienne, ça n'existe pas. Tout le monde sait ça. Et toi, tu faisais quoi, à Lyon, pour finir dans une forêt Norvégienne ?

Charmant. Mais quand on y pense... C'est cool pour les biquettes. Et pour toi, du coup. Et pour elle aussi, mais elle va pas dire un truc aussi cupide. En plus, elle l'aime bien : il est sympa, ne se prend la tête... Une compagnie agréable, en somme. Et ça se passe bien ? J'veux dire quand elles font pas le mur comme des adolescentes en crise.

Unknown rit de bon cœur. Leur échange est si anodin qu'elle en oublierait presque les bipèdes perpétuellement affamés qui rôdent partout. Le bruit sec se charge de la ramener à la réalité. Sur le qui vive, elle scrute les arbres sur la gauche. Elle ne voit rien qui bouge, mais il y a forcément quelque chose. Il y a toujours quelque chose. Un peu de gibier, ce serait chouette ! Si elle ne tenait pas fermement son arme, elle aurait croisé les doigts.

Att... ! Trop tard, le Daniel a foncé sur sa proie. Le lapin ne met pas deux secondes à comprendre qu'on lui fonce dessus : il détale. Je dirais bien "brave bête" si j'étais une proie moi aussi, mais ça n'arrange pas nos deux chasseurs du dimanche. Unknown se jette sur ses talons, tachant de s'écarter légèrement de sa trajectoire. On ne sait jamais : le petit truc pourrait changer de direction. Et s'il y a moyen de lui couper la route...

Il n'écoute pas, il est concentré sur sa proie lorsque soudain celle-ci, hésitante probablement en voyant l'autre bipède arriver de l'autre côté s'arrête net. Surpris, le lyonnais craint de shooter dedans avec son pied, tente de changer brusquement de trajectoire, se prend les pieds dans une racine et tombe lourdement sur le sol...

Le bruit mat de la chute réveille le lapin de sa stupeur. Poussé, peut-être, par un instant ancestral lui dictant de se protéger de ce qui vient du ciel, il s'engouffre sous un buisson et y reste caché. Unknown hésite. Un lapin pour le dîner semble princier. Un fromage en guise de dessert, c'est en quelque sorte la cerise sur le gâteau. Aussi, avisant l'immobilité du gibier qui n'est pas encore perdu, sans bouger de sa position, elle demande : Ça va ?

Merde ! Le lapin ! Le LAPIN ! Il se relève d'un coup en un gros froissement de feuilles, rassuré de voir Lap' terré sous son buisson, son nez remuant alors qu'il tentait de déterminer le danger. Brossant la terre de son pantalon, le trentenaire fit un sourire à la jeune femme inquiète. "Ouais ouais, j'suis un peu con parfois. Tu as une idée de comment choper un lapin dans un buisson toi ?" Déjà qu'ils réussissaient pas à attraper une chèvre mais alors un lapin...