CONTRAT DE NOT'RP !

- Statut du RP : Ouvert aux incrustations avec demande par MP ♡
- Tour de jeu : Dans l'ordre
- Délai maximum d'attente de réponse : une semaine
- Nombre de sauts de tours autorisés avant que le délai d'attente ne soit plus pris en compte pour le joueur attendu : 2
- Autre : RP avec haut risque d'insultes et de pétage de cable

Je sais pas ce qu'il se passe. Je ne sais pas. C'est le bordel dans ma tête et autour de moi. Une putain d'apocalypse. Je ne comprends pas. Je suis juste rentrée ce soir et puis j'ai regardé le frigo jaune, narquois, avec un autre mot de ma mère qui disait qu'ils rentraient tard et de manger sans eux. J'ai fait tomber le mot, puis tous les autres, puis le frigo, puis j'ai donné des coups de pied dedans puis ça n'a rien fait que mal au pied alors je suis sortie dans un de ces bars ou on regarde pas trop les âges si on est jolies. Et puis on m'a payé des verres. Et puis les types ont insisté. Et puis je me suis mise en colère et puis je sais pas c'est flou, j'ai mal, je flotte au dessus d'un toit. Je sais pas quoi faire alors j'ai pris mon smartphone et j'ai tapé :


Le portable est tombé par terre. Ca n'a rien changé. J'ai toujours mal.

Deux secondes. Il pousse le ballon flottant vers un des bancs à l'extérieur du terrain de basket vide où il s'est arrêté, et marche vers le night shop en face pour téléporter une bouteille d'eau fraîche du distributeur droit dans sa main. Tiens. Il pose la bouteille contre son front.

Mais non, il fait pas la morale. Peut-être qu'il s'en fiche lui aussi. Surement qu'il s'en fiche lui aussi. J'attrape son eau et je la lance par terre. Cette fois ça rebondit avant de retourner dans ma bulle. Mais ça se casse pas. J'essuie mon front humide et le fusille du regard. "Ca va. Je vais bien. J'avais juste besoin de descendre. Tu peux retourner te coucher." que je mens d'un ton acerbe fait pour repousser ceux qui s'approchent trop de moi.

Il ricane. S'il devait se sentir vexé à chaque fois qu'il recevait ce regard... bah il serait tout le temps vexé. Ah ouais, c'est clair que tu vas bien. Tu vas jamais mal. Elle n'était pas si différente que ses autres petits-frères/petites-sœurs au final. Dire A alors qu'on veut dire B. Ça marche pas sur lui. Il lui avait toujours donné le respect du silence auparavant, mais Talfryn ne puait pas l'alcool avant non plus. Bois ton eau. Ça va aider.

Ca marche pas. Ca m'énerve ! Ca me fait plaisir aussi et ça m'énerve que ça me fasse plaisir. Et puis je sais bien que je suis puérile. Du coup, je sais pas quoi faire, du coup je bois l'eau. C'est bon. Ca me lave à l'intérieur. Je ferme les paupières, la bouteille a débordé dans mes yeux je crois parce qu'il y a de l'eau dedans. J'lui tend la moitié. J'ai plus soif. J'ai bien assez bu. L'alcool, c'est vraiment dégueulasse. "Merci d'être venu." Que je dis finalement.

No problem. Il prend la bouteille et la ferme avant de s'asseoir sur le banc. C'est tout dégueulasse avec des crottes de pigeons dessus. Parfait pour un terrain si délaissé. Dalton étend ses bras le long de l'appui comme si c'est le fauteuil le plus comfortable du monde. Note que si c'est un mec qui t'a fait pleurer, je le coupe en deux. Il le dit avec un sourire, mais y'a aucun doute qu'il est sérieux. On touche pas à sa famille.

"Ce n'est pas de sa faute." Et ça, c'est sorti tout seul. Mais c'est vrai, ce n'est pas de sa faute, c'est de la mienne, beaucoup, celle de la loi, un peu, cette stupide loi qui la croit trop bête pour prendre ses propres décisions, qui la protège quand elle le veut pas et la laisse tomber le reste du temps. "C'est moi, je suis en colère, je suis tellement en colère et je ne sais même pas pourquoi. J'ai cassé le frigo à la maison. Il était trop jaune."

Ok, il a du mal à suivre, mais il pense être tombé sur sa réponse bien plus vite que prévu. Il n'avait pas cru que Tal, cette Tal là à côté de lui, allait un jour avoir des problèmes de mec. Ca le semblait carrément irréaliste. Pourquoi ? Il sait pas. Flashback à quelques temps passé quand il l'avait embêté avec ses histoires d'amour. Elle avait été sérieuse ? Attatatata— Rewind. On oublie le frigo jaune. Y'a vraiment un mec ?

"Y'a personne" ? C'est qui que t'essayes de convaincre au juste ? Il la regarde, un sourcil arqué. Tu sais bien que t'es pas seule. C'est toi qui repousse les gens, pas inversement. C'est bien Dalton ça. Toujours franc, sans tourner autour du pot. Il n'est pas l'épaule sur laquelle verser ses larmes. C'est la petite voix de la vérité à qui on veut pas faire face. C'est pas parce qu'il défendrait sa famille jusqu'à la mort qu'il va jouer au bisounours juste pour se faire aimer. Mais ça, Talfryn le sait aussi.

"..." Ouais ben il était pas obligé de le dire comme ça. N'empêche, ça calme. Là, je suis fâchée contre lui mais j'ai raison de l'être et ça éteint un peu la rage qui s'était emparée de moi. Même que ça y est, mon pouvoir s'éteint. "Y a plus personne, je l'ai plaqué."

Et j'suis quoi moi ? Le démon qu'on sort de sa p'tite boîte quand on en a envie ? Il secoue la tête. Si c'est toi qui l'a plaqué, j'vois pas pourquoi t'es malheureuse. Déjà que lui et les histoires d'amour... bonjour et au revoir. À moins qu'il— Son regard vire vers Talfryn. Il t'a pas touché, si ? Il t'a pas fait mal ? Le genre de truc qu'il ne pardonnerait jamais.

"Mais non..." Je comprends pas pourquoi tout le monde croit qu'on va me faire mal. Eliandre avait réagit pareil. Je ne comprends pas. Je me passe la main dans les cheveux. "Il m'a pas touchée. C'est les autres cons dans le bar qui ont essayé mais je me suis protégée...un peu trop bien je crois." J'hésite, j'ai pas répondu à le "Et j'suis quoi moi" mais c'est parce que je sais pas quoi répondre.

Y'a pas de "trop bien" niveau protection. Y'a pas mieux que mort. Ok donc en gros t'as le cœur pété, c'est ça ? C'est ton premier amour ? Le long soupire qui suit en dit beaucoup. Rien que je puisse dire va te faire sentir mieux. C'est con l'amour. (Et franchement overrated.) Preuve que Talfryn est une adolescente normale. Elle doit avoir la quinzaine maintenant. Seize ? Ouais, seize ans. Tous les adolescents pensent être matures. Dalton n'avait pas été bien différent. C'est têtu, les ados. Par curiosité, pourquoi tu l'as largué ?

J'hésite à mentir et sortir le "Il est marié" qu'Eliandre m'avait offert sur un plateau la dernière fois mais j'ai pas envie, parce que je n'aurais jamais fait ça à une autre fille. Et puis la Crevette c'est une des deux personnes hors Luca en qui j'ai confiance et celle que je connais depuis le plus longtemps. Je soupire. "Je suis mineure, il est majeur, j'avais pas envie qu'il finisse en tôle pour une gamine." Voilà, c'est vrai MAIS assez vague. "Du coup j'ai fait ce que j'fais de mieux. Je l'ai repoussé. Fort."

Majeur... il répète lentement. Genre un mec de 48 ans, marié avec 4 gosses ? Il avait du mal à se l'imaginer. Et surtout il avait besoin d'un moment pour traiter ces nouvelles données. Son processeur interne est lent. Je l'ai déjà dit. La façon dont Tal l'avait formulé faisait croire que ce mec — majeur, responsable, conscient de ses actions — devait être repoussé. Et ça, c'est pas un truc qu'il faut dire au grand-frère protecteur. T'es en train de me dire que c'était réciproque ?