Rappel du premier message :
Prénom : Spades, ou Illy si vous préférez
Age : 24 ans
Activités : Beaucoup - surtout beaucoup d'agitation en cherchant du boulot.
Centres d'intérêts : Les sports de combat, la lecture et l'écriture, les jeux vidéos à l'occasion, les bestioles en général et les oiseaux en particulier, les jeux de rôle, la pâtisserie...
Où j'ai trouvé le forum : Ma tentatrice préférée me l'a agité sous le nez~
Un petit mot pour Nano. ? : Le design est tellement beau ! Et les contextes sont bien chouettes ^-^
Activité à Prévoir : Variable. Je devrais pouvoir passer six jours sur sept sans trop de souci~
○ Prénom et Nom : Yulian Alkaev
○ Age : 21 ans
○ Race : Zootrope
○ Forme animale : Putois. Oui, oui, la bestiole puante, là. Et pas une espèce un peu discrète, qui ait une gueule de furet ou autre, non, le putois noir avec une grande bande blanche, le putois de la poisse, quoi.
○ Métier : Mécano ingénieux à défaut de tout à fait ingénieur ; révolutionnaire relou
- Tu pries tous les soirs ? "Je suppose qu'on pourrait dire ça, oui. Si on définit "prier" par "apostropher Dieu pour qu'il bouge son postérieur de gâteux et dise à ses ouailles de se calmer". Sérieusement, vieux. T'es où ? Tu veux pas leur dire de mettre un peu d'eau dans leur vin de messe ?"
- T’aimes les animaux ? 8D "Moui. Certains. Genre, les pas relous. Les pies c'est bien, par exemple, les zèbres aussi. Les araignées aussi, tant qu'elles ne sont pas pendues au plafond mental de certains."
- Ton pire souvenir, c’est… ? "Probablement il y a deux semaines, quand il me manquait un écrou de la bonne taille et... Non, vraiment. À votre avis, quel genre de pire souvenir peut bien avoir un zootrope ? Indice : ça implique le fait que ses parents croyants le découvrent par mégarde, une salle empuantie et un gosse à la rue, avec la peur de la Milice rivetée aux tripes. Sous la pluie, en plus, pour ajouter au cliché pourri - et à l'odeur, je crains."
- A quoi ressemble ton chez toi ? "Certains diraient que c'est le bazar. C'est pas vrai. C'est juste organisé par strates chronologiques de pièces détachées, d'outils, des manuels de mécanique, de notes et de fringues. Ah, la structure générale, vous voulez dire ? Je vis dans un petit appartement sous les toits. Il est assez haut de plafond, ce qui laisse la place pour une mezzanine qui me fait office de chambre. On y voit passer les dirigeables et couler la Moscova. En-dessous, j'ai un bureau-établi encombré, un petit poêle, un coin pour cuisiner et un pour se laver..."
- Une journée normale, pour toi, ça ressemble à quoi ? "T'en as pas marre de me stalker, toi ? T'es pas ma mère, je ne vais pas te filer mon emploi du temps ! Comment ça c'est obligatoire ? Bon, ok, admettons. Comme tout mécano qui se respecte, je passe mes journées à râler sur les clients, réparer des trucs et, quand j'ai le temps, inventer des machins. Le reste du temps... Je dors, je mange, je me balade et je prévois de changer le monde avec mon réseau résistance. La routine, en somme."
- Ok, si tu pouvais devenir Tsar demain, qu’est-ce que tu ferais ? "Je te dirais bien que je changerai le monde pour qu'au moins on puisse tous cohabiter ensemble, mais je pense que je finirais surtout assassiné en pleine tentative d'améliorer les choses."
Yulian naît petit dernier d'une famille croyante. On le chouchoute, on se chicane avec lui - bref, on l'intègre. Pour le protéger du Démon, qui transforme les gens en animaux, on lui apprend à prier et on l'emmène à la messe, on le fait baptiser et communier. Yulian apprend à lire sur la Bible parce que c'est un peu le seul livre qui vaille la peine d'être lu lui expliquent parents et aînés. Le gamin qu'il est adopte les promesses de paradis des Ecrits et accueille le bonheur de son enfance à bras ouverts. Le monde est plein de gens qui entourent ses notables de parents, son Milicien de père se rengorge de le voir exceller en mathématiques et développer un solide esprit pratique pour compenser sa silhouette de freluquet. Sa soeur est fiancée à un industriel et sourit à tout va. Son aîné entre à l'école militaire. Un autre prévoit devenir prêtre. Le futur est brillant comme l'un de ces véhicules chromés et cuivrés, étincelants.
Puis quelque chose dérape. La puberté ne se passe pas comme prévu. Les poils passent encore, après tout, mais Yulian sait une chose : il n'est pas censé rétrécir, avec l'âge. Enfin, quand il sera un vieux croulant, mais pas maintenant ! Et pas autant. Coup de chance, c'est dans la solitude de sa chambre qu'il se métamorphose. Il se retrouve à quatre pattes, perdu et paniqué. Ses pattes griffent sur le parquet, sa morphologie inhabituelle l'envoie valser. Il se tapit au fond d'un placard pour prier - prier Dieu, un peu, prier pour que ça passe, surtout. Après tout, ça ne peut pas lui arriver. Il n'a pas péché, il a communié et prié. Non sans mal, il parvient à reprendre forme humaine - et à garder la foi.
Les métamorphoses se succèdent pendant une année comme des envies d'éternuer. L'adolescent les sent venir sans parvenir à les stopper - tout au plus a-t-il le temps de courir se cacher. Il se sent sale. Souillé. Déchu de son être même et de son humanité. Y'en a qui aiment comme on n'aime qu'une fois. Yulian, il croit comme on ne croit qu'une fois : avec une foi radieuse au début qui s'étiole et s'acharne - puis qui un jour éclate. Une touffe de poils noirs et blanc le dénonce. Ses parents déboulent au beau milieu d'une transformation. Si le zootrope pensait avoir passé le pire avec la première métamorphose, il en est pour ses frais. On crie à l'hérésie. On hurle, on menace, on tente de l'abattre. Dans la panique, pièce et père finissent enduits d'effluves atroces. Yulian s'enfuit - comme une chauve-souris hors de l'enfer, diraient les anglais ou, dans son cas, comme un putois sous la pluie. Dans un réflexe désespéré et pas très bien pensé, il se retransforme au fond d'une ruelle, se souvient un peu tard que ses vêtements ont été abandonné sur le plancher de la demeure familiale. Il claque des dents, cherche du regard une solution... et trouve dans l'encadrement de l'impasse son frère. La terreur se mêle de désespoir.
"Tu devrais partir. Papa a appelé la Milice."
La poignée de mots est plus qu'il n'en espérait mais Piotr a pensé à y adjoindre des vêtements. Incapable de se résoudre à l'étreindre une dernière fois, comme s'il craignait de le contaminer, le zootrope s'enfuit. Il change de ville. Il change de nom de famille. Il changerait de visage s'il le pourrait. Très vite, il saisit qu'il est trop repérable dans les rues, qu'il lui faudra se fondre dans la foule s'il veut survivre. Il met à profit son éducation pour se faire recruter comme adjoint mécanicien sur un dirigeable. Vite vaincu par le vertige, il débarque à Moscou.
C'est par chance que la Ligue Révolutionnaire lui met la main dessus - ou par malchance, peut-être. Une patrouille de la Milice manque de déclencher une métamorphose, esquisse quelques prémices de transformation. Un résistant l'entraîne à l'écart et le dérobe au regard - puis lui explique la guerre qu'ils mènent, les tracts, les rafles, la fourmilière dans laquelle il est plus que temps de mettre un bon coup de pied. Yulian adhère - de tout corps, de tout coeur. Il se dégotte un atelier pour faire couverture et gagner un peu sa vie, rejoint la nuit ses pairs pour s'entraîner ou s'embourber dans une opération de révolution. Doucement, le désespoir cède la place à un cynisme acéré - et engagé.
○ Prénom et Nom : Max Reed
○ Nom de code : Un nom de code ? Pour quoi faire ?
○ Age : 23 ans
○ Race : Mutant
○ Alignement : Neutre
○ Métier : Etudiant en sciences politiques, option droit
○ Pouvoir : Disruption aléatoire - aka l'art du règlage minimum-maximum foireux
Max, il a un truc avec les pouvoirs des autres. Un truc qu'on pourrait appeler, en fait, une tendance à déclencher des catastrophes. Il suffit que son pouvoir se déclenche par mégarde et hop, c'est le bazar. Les pouvoirs des uns ne répondent pas. Les autres sont hors de contrôle, maximisés ou juste déclenchés au hasard. Parfois les pouvoirs des présents s'échangent. Bref. Le Chaos, avec un C majuscule et des ennuis capitaux. Surtout que s'il se doute qu'il y a anguille sous roche, le mutant ne contrôle pas le moins du monde son don. Encore heureux, l'effet en est temporaire. En revanche, pour l'instant, en l'absence d'un réel contrôle sur son pouvoir, la zone affectée dépend de l'émotion qui déclenche le don : une petite douleur, provoquée par une collision, et seul le malappris qui vient de rentrer dans Max souffre de son pouvoir ; une grosse peur et c'est la salle entière qui est affectée. Evidemment, plus il affecte de personne, plus l'usage de son pouvoir est gourmand en énergie et usant.
- T’as Facebook ? Twitter ? Tumblr ? T’es geek ? "Bien sûr que j'ai Facebook ! Et une smartphone sur lequel récupérer mes mails, suivre les alertes-catastrophes et les news. De là à dire que je suis geek... Non, pas vraiment. Connecté, certainement, informé indubitablement, mais pas geek. Je me sers principalement de Facebook, de ma boite mail, des sites d'informations, des logiciels de bureautique et de l'espace de travail numérique de l'Université. Le reste est accessoire."
- Ta famille est cool et fonctionnelle ? "Ma famille est conservatrice et influente. On fait pire, on fait mieux. Le genre de grands entrepreneurs sortis d'une pub pour le rêve américain, avec une dose de bigoterie et de lobby NRA. Les points positifs : mes études sont intégralement financées, le réseau familial va de pair avec une totale absence de difficulté à trouver stages ou lettres de recommandations, je dispose d'un bel appartement en plein centre-ville, j'ai de l'argent de poche à ne plus savoir quoi en faire. Les points négatifs : le jour où ils réaliseront que quelque chose ne va pas avec leur fils chéri, l'Enfer se déchainera. La seule question, au fond, c'est de savoir si l'Enfer ressemblera à un camp de redressement anti-gays ou à un de ces instituts qui tentent de "guérir" les gens de leur mutation."
- C'est quoi tes passe-temps, dans la vie ? "J'aime nager quand j'en ai l'occasion, flâner dans les expos d'art, les rues et les bars. J'ai un vilain penchant pour la street food new-yorkaise et je ne rechigne pas face à un concert ou deux à l'occasion. Je prenais des cours de piano, à un moment, mais j'ai de moins en moins le temps de m'y consacrer."
- Une journée normale, pour toi, ça ressemble à quoi ? "Je passe la majorité de mes journées de semaines soit en cours soit en projets de groupe soit en révisions. Heureusement, j'ai la chance d'être dans une filière qui m'intéresse. S'y ajoutent en général une séance de natation, un déjeuner en ville, idéalement à l'air libre, fût-il pollué. Selon si je dois me lever le lendemain, je me fais livrer le dîner ou j'enchaîne directement sur un concert, une sortie en ville. Oh, et bien entendu, je case là-dedans quelques instants pour lire ou regarder les news, prendre une douche, parler quiconque se montrera ouvert à la discussion."
- Si tu pouvais passer dans le journal de 20h, qu'aurais-tu à dire ? "J'éviterais. Si je n'ai aucun souci à parler en public, je préfère avoir les gens auxquels je m'adresse en face, pas derrière un écran. Mettez-moi dans un stade ou devant un amphithéâtre et on en reparle."
- Si tu pouvais devenir mutant (si t'es humain) ou humain (si t'es mutant), tu le ferais ? "D'un point de vue pratique, oui. Être humain, ça voudrait peut-être dire arrêter de se retrouver au milieu d'un chaos incroyable avec une régularité hautement suspecte. D'un point de vue idéologique, c'est plus compliqué. Je suis tel que je suis. Je ne trouve pas moral qu'on puisse me demander de renoncer à un trait génétique. Ce serait comme interdire aux gens d'avoir les yeux bruns ou les cheveux blonds. Mais je fais tout de même de mon mieux pour me fondre dans le moule de l'humanité - parce que c'est la seule façon de faire carrière en paix."
Le dossier sous ses yeux dit tout ce qu'il y a à savoir.
Les premières lignes étalent son nom prestigieux et un sourire de star en travers de sa photo d'identité. Reed, comme dans Reed Enterprise, c'est le rêve américain porté par sa famille, décliné en opérations commerciales couronnées de succès, en galas télévisés, en entrées en Bourse fracassantes et en empire tentaculaire aux quatre coins du monde. Reed, ça veut dire aussi un nom récurrent quand on parle de lobbys, de conservatisme politique.
En dessous, toujours sur la feuille du CV, on trouve une adresse chic au coeur de New York, à deux pas de l'Université pour laquelle il a postulé. Un curieux qui s'aventurerait jusqu'au bon numéro y trouverait un immeuble récent, un de ces monstres d'acier et de verre high-tech, avec des plantes vertes pour faire sain et un vigile privé. Même le numéro de téléphone correspond à un smartphone dernier cri, presque impersonnel dans sa modernité.
En s'aventurant plus avant, les prouesses scolaires s'étalent en lettres sages - un parcours exemplaire soutenu par des cours particuliers, des appréciations soulignant un tempérament sociable, une ou deux notes sur la natation et le piano en guise d'activités extrascolaires. Les bulletins et les diplômes derrière en attestent et ajoutent à la liste les noms d'écoles privées. Une lettre de motivation soignée, rédigée d'une écriture élégante et nette, laisse filtrer de l'ambition et du sérieux - tout ce qu'on attend d'un rejeton de bonne famille, décliné en sciences politiques et en intérêt pour le droit plus que pour l'économie. Des recommandations et quelques stages appuient la cohérence du dossier.
Une recherche plus appuyée ne révèle guère plus : on trouve quelques photos de l'enfance de l'actuel étudiant, une page Facebook soigneusement monitorée, quelques indices, ici et là, sur un amour pour les concerts. Un journaliste mode le mentionne en passant, relève les cheveux longs et les costumes sur mesure à un gala - un look "canaille chic", qu'il dit, ce qui lui vaudra une engueulade quand Reed Senior lira ça. Puis un article, sur l'incident au coeur duquel il a été mêlé - une sombre histoire de mutants pas en contrôle de leurs pouvoirs dont il est ressorti miraculé.
Le dossier sous ses yeux dit tout ce qu'il y a à savoir. Ou presque. Parce que vous n'avez pas besoin de savoir, pas vrai, que le fils prodige des Reeds est mutant ?
○ Prénom et Nom : Edwen Aegamur
○ Age : 15 ans
○ Alignement : Bon
○ Race : Humain
○ Classe : Dragonnière
○ Métier : Dragonnier/ soldat à tendance aventurière
- Avoue. Y’a une race que t’aimes moins/plus que les autres ! Ed aime les dragons et les elfes d'un amour émerveillé de bouseux qui découvre un conte devenu réalité. Les dragons surtout, et son dragon plus que tout. D'autant que Narquelion a un nom qui sonne un peu comme nargue-lion, bien qu'il signifie en réalité "feu pâlissant" ou encore "automne". Et la fin de l'automne danse sur ses écailles en éclats roux, or, feux relevés d'une touche de pourpre royal sur l'oeil et adoucie en teintes neigeuses sur le ventre.
- Un inconnu te propose un deal : tu te fais avoir, en général ? Ou c'est toi qui roules les autres ? Entre ses pieds bien sur terre et son inexpérience, Edwen parvient généralement à un équilibre : elle ne roule pas autrui et se débrouille pour ne pas se faire rouler. Elle paye ses provisions et ses fournitures au prix du marché, revend ses occasionnelles trouvailles raisonnablement et aide quiconque en a besoin sans rien demander en retour.
- Tu te retrouves face à trois trolls super vénères... Qu'est-ce que tu fais ? Des brochettes bien grillées de troll, avec un coup de pouce de son dragon. Elle n'a ni de temps à perdre avec les créatures du Mal ni de pitié à leur offrir. De la peur ? Non. Ed a peur d'être découverte et renvoyée, elle peur du noir mais ni les trolls ni les créatures du Mal ne l'effraient.
- Où est-ce que tu dors le soir ? (Ou le matin. Ou l’après-midi. Tu dors, d'abord ?) Sous l'aile de Narquelion, la plupart du temps. Il y fait bon, elle s'y sent en sécurité et le dragon est ravi de l'importance que lui accorde la garde de sondoudou binôme.
- Une journée normale, pour toi, ça ressemble à quoi ? Ed se lève aux aurores, fait un brin de toilette avant que les autres ne soient debout, se caparaçonne dans son armure. Elle mange un bout en compagnie de Narquelion - parce que le petit déjeuner est ce moment sacré qu'ils se réservent. Ils patrouillent si on le leur demande, escortent ce(ux) qu'on leur demande d'escorter, montent au front dès qu'ils en ont l'occasion. Et, quand ils côtoient les soldats, Ed demande, discrètement ou directement, si quelqu'un a vu passer Lemuel - un fermier blond comme les blés, avec assez de paille dans le ciboulot pour s'être convaincu qu'il pouvait partir à l'assaut du Palais de Shinokigee armé de sa seule bonne volonté.
- Si tu possédais le miroir de Guldin, qu'est-ce que tu en ferais ? Elle serait tentée de le fracasser, ce maudit miroir. Peut-être qu'au moins, ainsi, personne ne pourrait plus s'en emparer. Peut-être qu'on pourrait en répartir les éclats et les cacher, au lieu de laisser cet unique artefact entre des mains malintentionnées. Peut-être que ça casserait le monde, cela dit - et si elle y pensait, sûrement qu'elle se résignerait à le ramener à qui de droit. Et est-ce que, comme dans les contes, on peut demander à cet objet où trouver quelqu'un, pour peu qu'on pense à la formule magique - "miroir ô miroir magique" ?
Edwen, c'est l'histoire d'une enfance qui a refusé de tout à fait mourir. Ed, c'est un conte de fée empoissé et encombré de bon sens paysan.
Il était une fois, donc, une petite fille dans une région reculée du monde - le genre d'arrière-pays que les poètes décrivent d'une ruralité brute, d'une simplicité sereine, dans laquelle les fleurs jonchent les prés et les oiseaux forment sur le ciel un tableau mouvant. Ce qu'on savait, dans la famille de cette petite fille, c'est que les fleurs ne servaient à rien, sauf celles qui se mangeaient et que les oiseaux se tiraient à la fronde quand le seigneur et ses rimailleurs de compagnie avaient le dos tourné.
Edwen naquit donc dans cette région que les poètes décrivaient comme d'autant plus idyllique qu'ils ne comprenaient rien aux cycles naturels couvrant de neige les champs autrefois verts et fleuris. Il n'y eut aucun signe pour annoncer sa venue - pas de lune mystique, pas d'éclipse, pas de pluie de météores, pas de fée marraine ou de mages venus de loin, pas de mots murmurés dans le vent. Pourquoi y en aurait-il eu ? Il n'y en avait pas eu pour sa dizaine de frères et de soeurs.
C'était une jolie petite fille, les cheveux couleur de l'or sur lequel ses parents ne roulaient guère, l'oeil brun comme la terre nourricière - une fillette comme tant d'autres, à qui sa mère apprit à cuisiner et à tisser, à qui son père montra comment entretenir le cuir du harnais de la charrue et quelles plantes se mangeaient. On la tint à l'écart des poètes parce que ces gens-là ont des mots dans la tête et pas grand chose de plus, et loin de l'école parce que quelle fille a besoin de savoir lire ? Une ainée lui apprit tout de même à compter, pour pouvoir tenir un budget et gérer un foyer. L'un de ses frères lui confia les secrets des marques que laissent les voyageurs sur les sentiers, pour se repérer. Un autre, Lemuel, lui apprit à tirer à la fronde les oiseaux.
Puis, un beau jour d'été, un recruteur se pointa. On manquait de jeunes gens, au front. On manque toujours de jeunes gens au front. Mais il ne le dit pas, qu'on manquait de morts en sursis. Non, il parla de batailles épiques, toutes les races unies autour de l'étendard du Bien, des charges héroïques, de montée en grade et de nobles rencontres. Il parla aux bouseux coincés dans un village charmant mais dans lequel les elfes faisaient figure de presque légendes de dragons à chevaucher, d'armures naines à porter, de trolls à abattre. Il raconta à Lemuel cette prophétie sur un Elu aux cheveux blonds comme les blés et aux yeux bruns comme la terre qu'il défendrait et sauverait. Et Lemuel, comme tant de jeunes gens aux cheveux blonds et aux yeux bruns ordinaires s'engagea avant d'y avoir vraiment réfléchi à deux fois. Il ne dit rien à ses fermiers de parents, promit juste à Edwen de revenir et s'enfuit par la fenêtre au beau milieu de la nuit.
Edwen attendit, parce que c'est ce que font les jeunes filles quand leur frère part à la guerre. Elle écouta les chansons des ménestrels dans l'espoir d'y entendre son nom. Elle courut au relai de poste à chaque passage du messager, pour récupérer les lettres qui lui parvenaient avec des mois de retard, quand elles ne se perdaient pas en chemin. Peut-être que Lemuel aussi s'était perdu en chemin ?
Un beau jour, on lui ramena non pas son frère mais le médaillon avec lequel il était parti - une première fois de la maison, puis une seconde fois à l'assaut du chateau du Mal, lui expliqua-t-on. Une lettre qu'Edwen ne savait pas lire l'accompagnait, écrite en lettres bien droites sur un joli papier, avec des sceaux de cire colorée. Le messager eut la gentillesse de lui expliquer - qu'ils avaient trouvé la médaille sur un orc ennemi, après que Lemuel ait pris part à une expédition contre le Palais de Shinokigee, qu'ils n'avaient plus de nouvelles. Qu'ils étaient très désolés, vraiment, de lui avoir fait miroiter la gloire et l'espoir.
Edwen enterra la lettre sous l'arbre creux où Lemuel et elles avaient de tous temps cachés noix, réglisse et autres petits trésor d'enfants. Les conteurs auraient probablement dit qu'elle enterra avec son enfance, désormais tâchée de sang, mais il n'en fut rien. Avec l'espoir que seuls conservent les innocents, Edwen passa à son cou la médaille porte-bonheur de son frère qui devait être perdu, avec ses cheveux aussi blonds que la paille qui lui remplissait le cerveau. Et, comme toutes les filles dans les chansons et les contes, elle s'enfuit la nuit pour aller le chercher.
Elle tronqua son nom, coupa ses cheveux. Elle banda étroitement son peu de poitrine, passa les vêtements trop larges d'un de ses frères par-dessus le médaillon à son cou, se barbouilla les joues de tâches de sève et de poussière. Puis, armée de sa fronde et de sa détermination, elle partit en quête d'un recruteur qui lui raconterait des histoires d'Elus aux cheveux blonds comme les blés et aux yeux bruns comme la terre qu'il était censé sauver.
Il était une fois, donc, l'histoire d'une fille de fermier qui se fit passer pour un fils de fermier pour aller chercher son frère à la guerre. Elle ne le fit pas avec lyrisme, mais elle le fit avec un bon sens solide. Dissimulée derrière une niveau normal de crasse pour un garçon de son âge qui de plus lui évitait le risque d'être surprise en plein bain, elle commença par se charger des petites tâches au sein du camp, histoire de pouvoir laisser trainer ses oreilles partout. Elle prêta l'oreille aux vétérans et leur soutira des cours de maniement des armes. Elle échangea des petits services contre une pièce d'équipement ici et là. Elle apprit à poser un emplâtre pour pouvoir aider autant que pour pouvoir interroger les blessés.
Nulle trace de Lemuel.
Alors, un matin boueux et pluvieux, Ed se porta volontaire pour une mission derrière les lignes ennemies. On manquait de volontaires, au front. On en manque toujours. Et elle avait du courage à revendre, leur recrue - un de ces courages un peu aveugle qu'ont les enfants qui ne réalisent pas qu'ils peuvent chuter. Un officier amputé de tous remords signa son ordre de marche. Ed n'eut même pas à fausser compagnie à son unité : probablement comme Lemuel avant elle, son escadron trébucha sur le chemin du retour de leur mission sur une patrouille d'Orcs. Supérieurs en nombre, fraichement reposés, ils dispersèrent les soldats. Isolée et un peu entêtée, Edwen en profita pour revenir sur ses pas. La tête pleine de rumeurs de camps de prisonniers, elle navigua vers les camps ennemis. Il n'y avait pas de tête blonde comme les blés, dans les captifs qu'elle trouva. Mais toutes les chansons le disaient : c'est toujours la dernière porte qui libère les prisonniers, le dernier coffre qui contient le trésor, la dernière tour dans laquelle on trouve la princesse. Il suffisait d'écumer tous les camps de captifs, d'ouvrir toutes les geôles.
Elle aurait pu partir, tourner les talons et chercher le dernier cachot... mais elle avait bon fond, Ed. Alors, à la nuit tombée, de la boue plein sa peau trop pâle et la boucle trop brillante de sa ceinture, elle se glissa dans le camp. On apprend vite à avoir le pas léger, quand on a dix frères et soeurs qu'il ne faut pas réveiller quand on sort, la nuit, regarder les étoiles ou courir la campagne. Il fallut égorger le gardien de l'enclave des prisonniers. Les contes ne disaient rien sur le sang et la boue qui couvrent les mains des héros. La masure dans laquelle Ed entra ne comportait pas de cages ou de prises de guerre, pas d'esclaves ou de trophées. Elle contenait un rêve - un rêve haut comme un gros cheval de labour, roux et or, feu et neige, un rêve tout en écailles luisantes qu'on avait muselé et attaché au sol, les ailes liées. Quand elle saisit le trousseau pour défaire les chaînes, Ed sut immédiatement quelle clé utiliser : la dernière puisque, si les dragons étaient vrais, les légendes devaient aussi être réalité.
Ils se retrouvèrent donc face à face, tous deux trop jeunes pour la guerre dans laquelle ils s'étaient enlisés, engoncés dans la certitude absurde que quelqu'un, à leur retour, allait les enguirlander - lui parce qu'il n'était pas censé s'aventurer si loin, encore moins se faire capturer, elle parce qu'elle n'était pas supposée faire cavalier seul. Ils se résignèrent tout de même à revenir vers les leurs. Quelque part pendant le vol du retour, ils se promirent d'affronter les reproches à deux, bravement. Quelque part entre les étoiles, assez haut pour que personne ne l'entende, Edwen confia à Narquelion son secret.
Ils ne s'attendaient pas en revanche aux félicitations à leur retour, au respect nouvellement manifesté - pour l'évasion, pour leur collaboration... et à la question, plus ou moins subtile, de savoir s'il fallait considérer Ed comme un dragonnier maintenant. Les deux jeunes créatures échangèrent un regard et répondirent oui en choeur.
Plus précieux en duo qu'ils ne l'avaient été individuellement, on les couva, on le couvrit d'attentions. On mit dans les mains d'Edwen une vraie lance, pour qu'elle puisse combattre depuis le dos de Narquelion, puis un arc bien qu'elle soit plus à l'aise avec la fronde de son enfance. On lui trouva des pièces d'armures plus solides à défaut de plus assorties, ainsi qu'à son binôme qui ne cessait de grandir. Quelques vétérans tentèrent bien de l'éloigner du front, de l'envoyer apprendre ce qui pouvait l'être auprès de dragonniers retraités... et se heurtèrent à un mur buté, tant de la part du dragon que de son équipier. Ils ne tourneraient pas les talons, ni à la quête de la demoiselle ni à leur vocation de combattants récemment révélée. Et surtout pas pour aller dans une école où Narquelion craignait de s'ennuyer et Edwen d'être percée à jour, pas à la hauteur, larguée comme l'ex paysanne qu'elle était.
Il était une fois, sur la ligne de front d'une guerre centenaire, une fille qui se faisait passer pour un fils de fermier pour chercher son frère dans la guerre et un dragon qui semblait grandir à la place de son dragonnier.
○ Prénom et Nom : Gloria Trinidad Cruz
○ Nom de code : K (prononcez "kay") bien qu'elle se soit fait appeler Kinetik à ses débuts
○ Age : 20 ans
○ Race : Mutant
○ Alignement : Prof Xavier
○ Métier : Super-héroïne, en charge de l'entraînement à l'Institut X
○ Pouvoir :Contrôle cinétique
Comme son nom de code l'indique, Gloria contrôle l'énergie cinétique - une énergie née du mouvement, donc. Elle peut l'absorber d'un simple contact ou utiliser celle qu'elle a en réserve pour mettre en mouvement les objets qu'elle touche. Son don lui permet d'amortir les coups contondants et les chutes, de projeter des objets voire sa propre personne.
- T’as Facebook ? Twitter ? Tumblr ? T’es geek ?
"Ouhlà, pas vraiment ! J'ai un téléphone portable, comme presque tout le monde, mais je me sers surtout du communicateur des X-Men et d'une oreillette high-tech. J'ai bien un compte Instagram où je poste quelques photos aériennes, sous mon pseudo d'héroïne, mais ça s'arrête là. Puis bon... Se mettre sur Facebook quand on a une identité secrète à conserver, ça parait être un très mauvais plan vu la façon dont ils vendent les données de leurs utilisateurs."
- Ta famille est cool et fonctionnelle ?
"Ma famille est la prunelle de mes yeux. Croyez-moi, j'ai une chance de miraculée - déjà d'être entourée de gens aussi tolérants et aimants, et surtout d'avoir réussi à les préserver jusque là. Vous ne me croyez pas ? Arpentez les couloirs de l'institut X, parlez aux mutants qui se sont révélés en tant que tels. Voyez combien ont une famille qui les soutienne. Ça ne fait pas beaucoup, pas vrai ?
Le revers, c'est de craindre pour eux. Tout le temps. Je deviendrais folle s'il leur arrivait quoi que ce soit."
- C'est quoi tes passe-temps, dans la vie ?
"J'aime le shopping. J'aime les photos de mode. J'aime le combat au corps à corps. Non ce n'est pas une métaphore, je vous vois venir. C'est un peu ma seule tristesse niveau pouvoir : j'ai gagné un joli lot, au tirage des pouvoirs... mais le mien est moyennement adapté pour échanger des coups, alors que c'est un exercice que j'adore !"
- Une journée normale, pour toi, ça ressemble à quoi ? "Une journée vraiment normale, ce serait trois repas équilibrés, plusieurs séances d'entraînement pour les élèves de l'Institut et une pour moi. Bah oui, je suis un entraînement, évidemment ! Vous croyez que ça ne demande pas de l'endurance, de la force et des réflexes, un super-pouvoir ? J'ai un programme digne d'un gymnaste olympique, tant pour travailler ma résistance et ma puissance que mon agilité. Une vraie acrobate, le combat au corps à corps en plus ! Il le faut bien : mon pouvoir ne me permet pas tant de voler que de me catapulter dans les airs, alors j'ai intérêt à assurer la réception. Bref. Idéalement, ça inclurait le temps de passer voir ma famille, pour papoter avec mes parents et cuisiner avec les petites. Donc, ça, c'est la théorie.
En pratique je fais beaucoup plus de choses. Je suis beaucoup sur le terrain pour protéger les civils et les mutants persécutés, pour contrarier Magnéto et cie ou pour sauver le monde. C'était censé être une mission, c'est vite devenu une passion ! Peut-être que mon pouvoir s'en mêle aussi : je ne tiens pas en place. Il faut que je bouge, il faut qu'il y ait de l'action, de l'adrénaline ! Donc quand je ne suis pas en train de courir derrières des vilains plus ou moins supers, je gère l'entraînement de certains élèves de l'Institut, je les entoure, je tente de les faire se sentir chez eux."
- Si tu pouvais passer dans le journal de 20h, qu'aurais-tu à dire ? "Je ne pourrais pas plutôt faire la Une d'un magazine ? J'ai toujours rêvé d'être mannequin et de poser pour des grands noms ! Non ? Bon... Je leur conseillerais d'écouter la chanson "Armstrong" par Nougaro, pour son message. Simple, efficace."
- Si tu pouvais devenir mutant (si t'es humain) ou humain (si t'es mutant), tu le ferais ? "Plutôt mourir !"
"Vous avez déjà vécu un de ces moments où votre vie défile devant vos yeux ? Moi oui. Plusieurs fois. Du coup, je finis par connaître ma propre histoire plutôt bien. Elle se déroule toujours de la même façon - sûrement parce que je n'ai pas encore rencontré de ces mutants qui mélangent et modifient la trame temporelle.
Les souvenirs vivaces m'accompagnent le long de ma chute. Les parfums et les rires dans la cuisine familiale. Les chants à l'église le dimanche. Le baseball le samedi, sur un terrain taggué de signes de gangs. Le visage de papa et son accent espagnol, les récits de maman sur nos ancêtres mayas. Ma collection de magazines plein de filles élégantes que j'enviais tellement. J'ai été boulotte d'abord, vous savez, puis toute en coudes et genoux quand l'adolescence est arrivée. Le stade "toute en longues jambes dorées" n'est venu que bien plus tard.
Je fais coucou à un bonhomme paniqué par la fenêtre et poursuis ma chute. Moi, flippée ? Non. Je ne l'ai jamais été assez. C'est d'ailleurs comme ça que tout a commencé - toute cette histoire d'héroïsme. Un déchet plus culotté que les autres s'est dit un soir que les parents dînaient en amoureux qu'il pouvait traîner l'une de mes soeurs loin de la pelouse familiale. Je sens encore la rage sur mes lèvres à ce souvenir - pour Crista, surtout, et un peu pour toutes les filles qui baissent les yeux de peur de subir ça. Alors j'ai fait ce que toute grande soeur aurait fait : j'ai mis les autres à l'abri, avec un portable pour alerter les flics. Moi, je suis sortie avec une batte de baseball. Vous connaissez l'adage qui dit de ne pas se pointer à un duel de guns avec une épée ? Eh bien ça marche aussi avec les battes de baseball. Le son de la détonation résonne dans ma mémoire par-dessus le vent de la chute - et, à peine audible, celui d'une balle qui tombe au sol dans un tintement de métal. Il ne me reste pas tant de dégringolade avant le trottoir, alors je vous spoile la fin : le connard prend un superbe coup de batte dans la gueule. Il a fini à l'hôpital et ma famille a déménagé.
Je m'offre une petite pirouette - un truc appris à l'institut X. Ah oui, parce que j'y suis passée. Vous voyez ce gars en fauteuil, celui avec une aura qui inspire confiance ? C'est Charles Xavier, aka Prof X. J'avoue l'avoir confondu avec un avocat commis d'office quand il s'est pointé juste après l'incident du homerun de dents de gangster. En fait non. J'étais innocente. J'étais vivante. J'étais mutante. Certains allumés vous diront que les trois phrases ne peuvent pas être vraies en même temps. Ma famille n'en fait pas partie.
À partir de là, j'ai ramené à l'Institut des cookies faits maisons avec mes soeurs le weekend, emporté des petits mots et des correspondances entre quelques jeunes mutantes et mes frangines. J'ai suivi des cours de culture générale et des entraînements presque olympiques ou/ et militaires. Vous voulez voir le résultat ? De façon plus parlante qu'en matant ma silhouette athlétique, je veux dire ? Regardez ! Hop, une petite vrille~ Et zou, une figure élégante pour se préparer à la réception. J'aime le terrain. Vraiment. J'ai adoré mes premières missions - peut-être pas que pour les bonnes raisons, je crains. Mais je ne pourrais plus me passer tant de l'adrénaline que de la sensation de faire une différence. Je l'adore plus encore que mes fonctions d'entraîneuse à l'Institut.
Du coup me voilà : K, mutante et héroïne, en chute libre depuis le haut d'un building. Je vais devoir vous laisser, d'ailleurs, le trottoir se rapproche. Quoi ? Non, pas définitivement ! Oh, je crois qu'il y a un malentendu... Je ne me suicide pas. La Confrérie ou la Lirah ne me suicident pas non plus. Ou ils pensent peut-être le faire, mais la vérité, c'est que je me recharge. Je suis à court d'énergie, vous voyez, et l'atterrissage devrait remonter à bloc mes batteries. Allez, je me tais, il faut que je réussisse mon atterrissage en mode "pose de super héroïne, pour compenser le fait que mes cheveux ne ressemblent plus à rien." Des bisous et à plus !"
Prénom : Spades, ou Illy si vous préférez
Age : 24 ans
Activités : Beaucoup - surtout beaucoup d'agitation en cherchant du boulot.
Centres d'intérêts : Les sports de combat, la lecture et l'écriture, les jeux vidéos à l'occasion, les bestioles en général et les oiseaux en particulier, les jeux de rôle, la pâtisserie...
Où j'ai trouvé le forum : Ma tentatrice préférée me l'a agité sous le nez~
Un petit mot pour Nano. ? : Le design est tellement beau ! Et les contextes sont bien chouettes ^-^
Activité à Prévoir : Variable. Je devrais pouvoir passer six jours sur sept sans trop de souci~
○ Prénom et Nom : Yulian Alkaev
○ Age : 21 ans
○ Race : Zootrope
○ Forme animale : Putois. Oui, oui, la bestiole puante, là. Et pas une espèce un peu discrète, qui ait une gueule de furet ou autre, non, le putois noir avec une grande bande blanche, le putois de la poisse, quoi.
○ Métier : Mécano ingénieux à défaut de tout à fait ingénieur ; révolutionnaire relou
- Grand ou petit ? Ou entre les deux ? Un poil voire deux sous la moyenne de taille, Yulian trimballe une dégaine sèche comme une matinée d'aout au beau milieu du Sahara, relevée de quelques muscles que son métier l'a forcé à développer. Heureusement pour lui, une couronne d'épis aussi indisciplinés que lui relève sa taille d'une poignée de pouces. - T’as des signes particuliers ? L'oreille droite s'orne d'un piercing comme un croc noir. Sur la peau d'une pâleur d'albâtre, un chapelet d'oiseaux tatoués crient une volonté de liberté. Enfin... du moins quand on les aperçoit sous les tâches de cambouis. Dans la chevelure rasée aussi partiellement qu'aléatoirement, une bande blanche tente de se faire discrète sans grand succès. - Décris-nous un peu ton style vestimentaire : Yulian décline le noir en nuance "lavé trop de fois", "vaguement sortable" et "nuances de cambouis". Les coupes pour leur part sont amples et flottent sur sa silhouette qu'elles laissent entrevoir par les occasionnels trous et déchirures diverses. Les poches et ceintures ont clairement la part belle dans ses tenues et s'encombrent de tout un fatras. Si le zootrope apprécie un bijou en cuir, en acier ou argent à l'occasion, il les réserve pour quelques rares occasions. De cravates en revanche il n'est pas question, même si la bestiole daigne parfois passer un gilet presque convenable. - Y a-t-il un objet que tu portes toujours sur toi ? Des boulons. Non, pas des boutons, des bouLons. Et des écrous, une ou deux vis, l'occasionnelle pince multiple au fond d'une poche. |
- Tu pries tous les soirs ? "Je suppose qu'on pourrait dire ça, oui. Si on définit "prier" par "apostropher Dieu pour qu'il bouge son postérieur de gâteux et dise à ses ouailles de se calmer". Sérieusement, vieux. T'es où ? Tu veux pas leur dire de mettre un peu d'eau dans leur vin de messe ?"
- T’aimes les animaux ? 8D "Moui. Certains. Genre, les pas relous. Les pies c'est bien, par exemple, les zèbres aussi. Les araignées aussi, tant qu'elles ne sont pas pendues au plafond mental de certains."
- Ton pire souvenir, c’est… ? "Probablement il y a deux semaines, quand il me manquait un écrou de la bonne taille et... Non, vraiment. À votre avis, quel genre de pire souvenir peut bien avoir un zootrope ? Indice : ça implique le fait que ses parents croyants le découvrent par mégarde, une salle empuantie et un gosse à la rue, avec la peur de la Milice rivetée aux tripes. Sous la pluie, en plus, pour ajouter au cliché pourri - et à l'odeur, je crains."
- A quoi ressemble ton chez toi ? "Certains diraient que c'est le bazar. C'est pas vrai. C'est juste organisé par strates chronologiques de pièces détachées, d'outils, des manuels de mécanique, de notes et de fringues. Ah, la structure générale, vous voulez dire ? Je vis dans un petit appartement sous les toits. Il est assez haut de plafond, ce qui laisse la place pour une mezzanine qui me fait office de chambre. On y voit passer les dirigeables et couler la Moscova. En-dessous, j'ai un bureau-établi encombré, un petit poêle, un coin pour cuisiner et un pour se laver..."
- Une journée normale, pour toi, ça ressemble à quoi ? "T'en as pas marre de me stalker, toi ? T'es pas ma mère, je ne vais pas te filer mon emploi du temps ! Comment ça c'est obligatoire ? Bon, ok, admettons. Comme tout mécano qui se respecte, je passe mes journées à râler sur les clients, réparer des trucs et, quand j'ai le temps, inventer des machins. Le reste du temps... Je dors, je mange, je me balade et je prévois de changer le monde avec mon réseau résistance. La routine, en somme."
- Ok, si tu pouvais devenir Tsar demain, qu’est-ce que tu ferais ? "Je te dirais bien que je changerai le monde pour qu'au moins on puisse tous cohabiter ensemble, mais je pense que je finirais surtout assassiné en pleine tentative d'améliorer les choses."
Yulian naît petit dernier d'une famille croyante. On le chouchoute, on se chicane avec lui - bref, on l'intègre. Pour le protéger du Démon, qui transforme les gens en animaux, on lui apprend à prier et on l'emmène à la messe, on le fait baptiser et communier. Yulian apprend à lire sur la Bible parce que c'est un peu le seul livre qui vaille la peine d'être lu lui expliquent parents et aînés. Le gamin qu'il est adopte les promesses de paradis des Ecrits et accueille le bonheur de son enfance à bras ouverts. Le monde est plein de gens qui entourent ses notables de parents, son Milicien de père se rengorge de le voir exceller en mathématiques et développer un solide esprit pratique pour compenser sa silhouette de freluquet. Sa soeur est fiancée à un industriel et sourit à tout va. Son aîné entre à l'école militaire. Un autre prévoit devenir prêtre. Le futur est brillant comme l'un de ces véhicules chromés et cuivrés, étincelants.
Puis quelque chose dérape. La puberté ne se passe pas comme prévu. Les poils passent encore, après tout, mais Yulian sait une chose : il n'est pas censé rétrécir, avec l'âge. Enfin, quand il sera un vieux croulant, mais pas maintenant ! Et pas autant. Coup de chance, c'est dans la solitude de sa chambre qu'il se métamorphose. Il se retrouve à quatre pattes, perdu et paniqué. Ses pattes griffent sur le parquet, sa morphologie inhabituelle l'envoie valser. Il se tapit au fond d'un placard pour prier - prier Dieu, un peu, prier pour que ça passe, surtout. Après tout, ça ne peut pas lui arriver. Il n'a pas péché, il a communié et prié. Non sans mal, il parvient à reprendre forme humaine - et à garder la foi.
Les métamorphoses se succèdent pendant une année comme des envies d'éternuer. L'adolescent les sent venir sans parvenir à les stopper - tout au plus a-t-il le temps de courir se cacher. Il se sent sale. Souillé. Déchu de son être même et de son humanité. Y'en a qui aiment comme on n'aime qu'une fois. Yulian, il croit comme on ne croit qu'une fois : avec une foi radieuse au début qui s'étiole et s'acharne - puis qui un jour éclate. Une touffe de poils noirs et blanc le dénonce. Ses parents déboulent au beau milieu d'une transformation. Si le zootrope pensait avoir passé le pire avec la première métamorphose, il en est pour ses frais. On crie à l'hérésie. On hurle, on menace, on tente de l'abattre. Dans la panique, pièce et père finissent enduits d'effluves atroces. Yulian s'enfuit - comme une chauve-souris hors de l'enfer, diraient les anglais ou, dans son cas, comme un putois sous la pluie. Dans un réflexe désespéré et pas très bien pensé, il se retransforme au fond d'une ruelle, se souvient un peu tard que ses vêtements ont été abandonné sur le plancher de la demeure familiale. Il claque des dents, cherche du regard une solution... et trouve dans l'encadrement de l'impasse son frère. La terreur se mêle de désespoir.
"Tu devrais partir. Papa a appelé la Milice."
La poignée de mots est plus qu'il n'en espérait mais Piotr a pensé à y adjoindre des vêtements. Incapable de se résoudre à l'étreindre une dernière fois, comme s'il craignait de le contaminer, le zootrope s'enfuit. Il change de ville. Il change de nom de famille. Il changerait de visage s'il le pourrait. Très vite, il saisit qu'il est trop repérable dans les rues, qu'il lui faudra se fondre dans la foule s'il veut survivre. Il met à profit son éducation pour se faire recruter comme adjoint mécanicien sur un dirigeable. Vite vaincu par le vertige, il débarque à Moscou.
C'est par chance que la Ligue Révolutionnaire lui met la main dessus - ou par malchance, peut-être. Une patrouille de la Milice manque de déclencher une métamorphose, esquisse quelques prémices de transformation. Un résistant l'entraîne à l'écart et le dérobe au regard - puis lui explique la guerre qu'ils mènent, les tracts, les rafles, la fourmilière dans laquelle il est plus que temps de mettre un bon coup de pied. Yulian adhère - de tout corps, de tout coeur. Il se dégotte un atelier pour faire couverture et gagner un peu sa vie, rejoint la nuit ses pairs pour s'entraîner ou s'embourber dans une opération de révolution. Doucement, le désespoir cède la place à un cynisme acéré - et engagé.
○ Prénom et Nom : Max Reed
○ Nom de code : Un nom de code ? Pour quoi faire ?
○ Age : 23 ans
○ Race : Mutant
○ Alignement : Neutre
○ Métier : Etudiant en sciences politiques, option droit
○ Pouvoir : Disruption aléatoire - aka l'art du règlage minimum-maximum foireux
Max, il a un truc avec les pouvoirs des autres. Un truc qu'on pourrait appeler, en fait, une tendance à déclencher des catastrophes. Il suffit que son pouvoir se déclenche par mégarde et hop, c'est le bazar. Les pouvoirs des uns ne répondent pas. Les autres sont hors de contrôle, maximisés ou juste déclenchés au hasard. Parfois les pouvoirs des présents s'échangent. Bref. Le Chaos, avec un C majuscule et des ennuis capitaux. Surtout que s'il se doute qu'il y a anguille sous roche, le mutant ne contrôle pas le moins du monde son don. Encore heureux, l'effet en est temporaire. En revanche, pour l'instant, en l'absence d'un réel contrôle sur son pouvoir, la zone affectée dépend de l'émotion qui déclenche le don : une petite douleur, provoquée par une collision, et seul le malappris qui vient de rentrer dans Max souffre de son pouvoir ; une grosse peur et c'est la salle entière qui est affectée. Evidemment, plus il affecte de personne, plus l'usage de son pouvoir est gourmand en énergie et usant.
- Note hors rp:
- Le pouvoir de Max étant aléatoire, c'est un lancer de dés qui détermine l'effet dudit pouvoir :
1- les pouvoirs alentours sont neutralisés
2- il ne se passe rien
3- les pouvoirs alentours se déclenchent d'un seul coup
4- les pouvoirs à portée sont échangés entre porteurs du gêne X
5- les mutants alentours récupèrent un pouvoir au hasard parmi ceux à portée en plus du leur
6- les pouvoirs alentours sont boostés à leur maximum
Point important, le pouvoir de Max est fondamentalement aléatoire : même s'il parvient à le maîtriser, notre cata ambulante n'aura pas le choix des effets qu'il applique. Il pourra au mieux choisir de le déclencher ou non, peut-être cibler vaguement... et rien de plus.
- Grand ou petit ? Ou entre les deux ? Du haut de son 1.76m, Max atteint pile la hauteur du New Yorkais moyen, avec la corpulence moyennement athlétique de celui qui fait du sport parce que les journaux disent que c'est bon pour la santé plus que par réel engouement, bien qu'il apprécie la natation. De l'élément liquide, il garde une démarche fluide, à l'élégance flegmatique. Un visage aux traits bien dessinés et une taille un peu marquée viennent compléter un portrait harmonieux. - T’as des signes particuliers ? Le jeune homme s'acharne à porter les cheveux longs malgré des études prestigieuses et un entourage snob. Sa crinière cascade en mèches de soie rebelle d'un noir d'encre, attire les regards. D'un noir d'encre plus littéral, un tatouage détonne sur la peau cuivrée en motifs abstraits dont Max se refuse à livrer le secret. Plus haut, une légère cicatrice perce les lèvres de sa marque à peine visible. - Décris-nous un peu ton style vestimentaire : Avec sa crinière, Max peut dire adieu aux styles conventionnels. Il se débrouille cependant au sein de l'Université pour ressembler à une Une de magazine à grand renfort de chemises sur mesure et de vestes décontractées. Sans la pression du snobisme de son entourage, cependant, il penche pour des vêtements plus simples, de bonne qualité et taillés dans des étoffes fluides ou près du corps. - Y a-t-il un objet que tu portes toujours sur toi ? Un anneau d'acier chirurgical à l'oreille droite, discret derrière sa chevelure. |
- T’as Facebook ? Twitter ? Tumblr ? T’es geek ? "Bien sûr que j'ai Facebook ! Et une smartphone sur lequel récupérer mes mails, suivre les alertes-catastrophes et les news. De là à dire que je suis geek... Non, pas vraiment. Connecté, certainement, informé indubitablement, mais pas geek. Je me sers principalement de Facebook, de ma boite mail, des sites d'informations, des logiciels de bureautique et de l'espace de travail numérique de l'Université. Le reste est accessoire."
- Ta famille est cool et fonctionnelle ? "Ma famille est conservatrice et influente. On fait pire, on fait mieux. Le genre de grands entrepreneurs sortis d'une pub pour le rêve américain, avec une dose de bigoterie et de lobby NRA. Les points positifs : mes études sont intégralement financées, le réseau familial va de pair avec une totale absence de difficulté à trouver stages ou lettres de recommandations, je dispose d'un bel appartement en plein centre-ville, j'ai de l'argent de poche à ne plus savoir quoi en faire. Les points négatifs : le jour où ils réaliseront que quelque chose ne va pas avec leur fils chéri, l'Enfer se déchainera. La seule question, au fond, c'est de savoir si l'Enfer ressemblera à un camp de redressement anti-gays ou à un de ces instituts qui tentent de "guérir" les gens de leur mutation."
- C'est quoi tes passe-temps, dans la vie ? "J'aime nager quand j'en ai l'occasion, flâner dans les expos d'art, les rues et les bars. J'ai un vilain penchant pour la street food new-yorkaise et je ne rechigne pas face à un concert ou deux à l'occasion. Je prenais des cours de piano, à un moment, mais j'ai de moins en moins le temps de m'y consacrer."
- Une journée normale, pour toi, ça ressemble à quoi ? "Je passe la majorité de mes journées de semaines soit en cours soit en projets de groupe soit en révisions. Heureusement, j'ai la chance d'être dans une filière qui m'intéresse. S'y ajoutent en général une séance de natation, un déjeuner en ville, idéalement à l'air libre, fût-il pollué. Selon si je dois me lever le lendemain, je me fais livrer le dîner ou j'enchaîne directement sur un concert, une sortie en ville. Oh, et bien entendu, je case là-dedans quelques instants pour lire ou regarder les news, prendre une douche, parler quiconque se montrera ouvert à la discussion."
- Si tu pouvais passer dans le journal de 20h, qu'aurais-tu à dire ? "J'éviterais. Si je n'ai aucun souci à parler en public, je préfère avoir les gens auxquels je m'adresse en face, pas derrière un écran. Mettez-moi dans un stade ou devant un amphithéâtre et on en reparle."
- Si tu pouvais devenir mutant (si t'es humain) ou humain (si t'es mutant), tu le ferais ? "D'un point de vue pratique, oui. Être humain, ça voudrait peut-être dire arrêter de se retrouver au milieu d'un chaos incroyable avec une régularité hautement suspecte. D'un point de vue idéologique, c'est plus compliqué. Je suis tel que je suis. Je ne trouve pas moral qu'on puisse me demander de renoncer à un trait génétique. Ce serait comme interdire aux gens d'avoir les yeux bruns ou les cheveux blonds. Mais je fais tout de même de mon mieux pour me fondre dans le moule de l'humanité - parce que c'est la seule façon de faire carrière en paix."
Le dossier sous ses yeux dit tout ce qu'il y a à savoir.
Les premières lignes étalent son nom prestigieux et un sourire de star en travers de sa photo d'identité. Reed, comme dans Reed Enterprise, c'est le rêve américain porté par sa famille, décliné en opérations commerciales couronnées de succès, en galas télévisés, en entrées en Bourse fracassantes et en empire tentaculaire aux quatre coins du monde. Reed, ça veut dire aussi un nom récurrent quand on parle de lobbys, de conservatisme politique.
En dessous, toujours sur la feuille du CV, on trouve une adresse chic au coeur de New York, à deux pas de l'Université pour laquelle il a postulé. Un curieux qui s'aventurerait jusqu'au bon numéro y trouverait un immeuble récent, un de ces monstres d'acier et de verre high-tech, avec des plantes vertes pour faire sain et un vigile privé. Même le numéro de téléphone correspond à un smartphone dernier cri, presque impersonnel dans sa modernité.
En s'aventurant plus avant, les prouesses scolaires s'étalent en lettres sages - un parcours exemplaire soutenu par des cours particuliers, des appréciations soulignant un tempérament sociable, une ou deux notes sur la natation et le piano en guise d'activités extrascolaires. Les bulletins et les diplômes derrière en attestent et ajoutent à la liste les noms d'écoles privées. Une lettre de motivation soignée, rédigée d'une écriture élégante et nette, laisse filtrer de l'ambition et du sérieux - tout ce qu'on attend d'un rejeton de bonne famille, décliné en sciences politiques et en intérêt pour le droit plus que pour l'économie. Des recommandations et quelques stages appuient la cohérence du dossier.
Une recherche plus appuyée ne révèle guère plus : on trouve quelques photos de l'enfance de l'actuel étudiant, une page Facebook soigneusement monitorée, quelques indices, ici et là, sur un amour pour les concerts. Un journaliste mode le mentionne en passant, relève les cheveux longs et les costumes sur mesure à un gala - un look "canaille chic", qu'il dit, ce qui lui vaudra une engueulade quand Reed Senior lira ça. Puis un article, sur l'incident au coeur duquel il a été mêlé - une sombre histoire de mutants pas en contrôle de leurs pouvoirs dont il est ressorti miraculé.
Le dossier sous ses yeux dit tout ce qu'il y a à savoir. Ou presque. Parce que vous n'avez pas besoin de savoir, pas vrai, que le fils prodige des Reeds est mutant ?
○ Prénom et Nom : Edwen Aegamur
○ Age : 15 ans
○ Alignement : Bon
○ Race : Humain
○ Classe : Dragonnière
○ Métier : Dragonnier/ soldat à tendance aventurière
- Grand ou petit ? Ou entre les deux ? Edwen était plutôt grande pour une fille jusqu'au moment où elle a commencé à se faire passer pour un garçon. Là, les premiers commentaires sur le fait qu'il grandirait ont commencé à affluer... pour s'arrêter assez vite quand Ed a lié son destin à celui d'un dragon. Désormais, elle a toujours l'air petit(e) sur le dos de son allié, mais personne ne le lui dit - d'autant que Narquelion grandit pour deux, voire pour dix. - T’as des signes particuliers ? À première vue, Edwen est un jeune garçon typique. Comme tous ceux de son genre, les coiffeurs semblent être sa némésis, la toilette est un truc qu'on peut résumer à "se laver vaguement le visage et les bouts de peau accessibles sans trop d'efforts", son menton juvénile s'orne de plus de tâches de poussières que de poils et toute blessure n'est qu'une égratignure si un guérisseur demande à la voir. Par ailleurs, comme bien des soldats de son âge, Edwen semble un poil trop jeune pour avoir le droit d'être vraiment là malgré son acharnement à se promener en armure comme si cela pouvait faire caisse de résonance et masquer que sa voix n'a pas mué. Bref, un garçon tout à fait ordinaire, au détail près qu'Edwen est une fille. Oh, et au "détail" près du reptile ailé haut comme une maisonnette qui attache ses pas aux siens. - Décris-nous un peu ton style vestimentaire : L'armure ou à défaut des vêtements pratiques sont un incontournable pour Ed. À défaut d'une garde-robe fournie, on trouve dans ses fontes quelques habits solides, dans des teintes neutres de gris, bruns et noirs un peu passés. La plupart du temps cependant, Edwen arbore une carapace plus ou moins complète de pièces d'armures pas toujours très assorties - un mélange de cuir et d'acier qui, à défaut de ressembler aux tapisseries épiques, protège et sa chair et son identité. Elle se défait particulièrement rarement de sa paire de solides bottes renforcée de fer et traîne, roulée sur son sac, une cape de fourrure qui peut au besoin faire office de couverture. - Y a-t-il un objet que tu portes toujours sur toi ? Narquelion porte toujours ou presque Edwen. Edwen porte toujours ou presque un médaillon, sous son armure - un porte-bonheur qu'on confie dans sa région aux enfants quand ils atteignent l'âge adulte. Techniquement, ce n'est pas le sien, juste celui de Lemuel qu'on lui a ramené. C'est pour ça qu'est gravée dessus une vieille prière qui apporte force et courage, et pas l'ode qu'on réserve aux filles, qui parle de bonheur et de fleurs. |
- Avoue. Y’a une race que t’aimes moins/plus que les autres ! Ed aime les dragons et les elfes d'un amour émerveillé de bouseux qui découvre un conte devenu réalité. Les dragons surtout, et son dragon plus que tout. D'autant que Narquelion a un nom qui sonne un peu comme nargue-lion, bien qu'il signifie en réalité "feu pâlissant" ou encore "automne". Et la fin de l'automne danse sur ses écailles en éclats roux, or, feux relevés d'une touche de pourpre royal sur l'oeil et adoucie en teintes neigeuses sur le ventre.
- Un inconnu te propose un deal : tu te fais avoir, en général ? Ou c'est toi qui roules les autres ? Entre ses pieds bien sur terre et son inexpérience, Edwen parvient généralement à un équilibre : elle ne roule pas autrui et se débrouille pour ne pas se faire rouler. Elle paye ses provisions et ses fournitures au prix du marché, revend ses occasionnelles trouvailles raisonnablement et aide quiconque en a besoin sans rien demander en retour.
- Tu te retrouves face à trois trolls super vénères... Qu'est-ce que tu fais ? Des brochettes bien grillées de troll, avec un coup de pouce de son dragon. Elle n'a ni de temps à perdre avec les créatures du Mal ni de pitié à leur offrir. De la peur ? Non. Ed a peur d'être découverte et renvoyée, elle peur du noir mais ni les trolls ni les créatures du Mal ne l'effraient.
- Où est-ce que tu dors le soir ? (Ou le matin. Ou l’après-midi. Tu dors, d'abord ?) Sous l'aile de Narquelion, la plupart du temps. Il y fait bon, elle s'y sent en sécurité et le dragon est ravi de l'importance que lui accorde la garde de son
- Une journée normale, pour toi, ça ressemble à quoi ? Ed se lève aux aurores, fait un brin de toilette avant que les autres ne soient debout, se caparaçonne dans son armure. Elle mange un bout en compagnie de Narquelion - parce que le petit déjeuner est ce moment sacré qu'ils se réservent. Ils patrouillent si on le leur demande, escortent ce(ux) qu'on leur demande d'escorter, montent au front dès qu'ils en ont l'occasion. Et, quand ils côtoient les soldats, Ed demande, discrètement ou directement, si quelqu'un a vu passer Lemuel - un fermier blond comme les blés, avec assez de paille dans le ciboulot pour s'être convaincu qu'il pouvait partir à l'assaut du Palais de Shinokigee armé de sa seule bonne volonté.
- Si tu possédais le miroir de Guldin, qu'est-ce que tu en ferais ? Elle serait tentée de le fracasser, ce maudit miroir. Peut-être qu'au moins, ainsi, personne ne pourrait plus s'en emparer. Peut-être qu'on pourrait en répartir les éclats et les cacher, au lieu de laisser cet unique artefact entre des mains malintentionnées. Peut-être que ça casserait le monde, cela dit - et si elle y pensait, sûrement qu'elle se résignerait à le ramener à qui de droit. Et est-ce que, comme dans les contes, on peut demander à cet objet où trouver quelqu'un, pour peu qu'on pense à la formule magique - "miroir ô miroir magique" ?
Edwen, c'est l'histoire d'une enfance qui a refusé de tout à fait mourir. Ed, c'est un conte de fée empoissé et encombré de bon sens paysan.
Il était une fois, donc, une petite fille dans une région reculée du monde - le genre d'arrière-pays que les poètes décrivent d'une ruralité brute, d'une simplicité sereine, dans laquelle les fleurs jonchent les prés et les oiseaux forment sur le ciel un tableau mouvant. Ce qu'on savait, dans la famille de cette petite fille, c'est que les fleurs ne servaient à rien, sauf celles qui se mangeaient et que les oiseaux se tiraient à la fronde quand le seigneur et ses rimailleurs de compagnie avaient le dos tourné.
Edwen naquit donc dans cette région que les poètes décrivaient comme d'autant plus idyllique qu'ils ne comprenaient rien aux cycles naturels couvrant de neige les champs autrefois verts et fleuris. Il n'y eut aucun signe pour annoncer sa venue - pas de lune mystique, pas d'éclipse, pas de pluie de météores, pas de fée marraine ou de mages venus de loin, pas de mots murmurés dans le vent. Pourquoi y en aurait-il eu ? Il n'y en avait pas eu pour sa dizaine de frères et de soeurs.
C'était une jolie petite fille, les cheveux couleur de l'or sur lequel ses parents ne roulaient guère, l'oeil brun comme la terre nourricière - une fillette comme tant d'autres, à qui sa mère apprit à cuisiner et à tisser, à qui son père montra comment entretenir le cuir du harnais de la charrue et quelles plantes se mangeaient. On la tint à l'écart des poètes parce que ces gens-là ont des mots dans la tête et pas grand chose de plus, et loin de l'école parce que quelle fille a besoin de savoir lire ? Une ainée lui apprit tout de même à compter, pour pouvoir tenir un budget et gérer un foyer. L'un de ses frères lui confia les secrets des marques que laissent les voyageurs sur les sentiers, pour se repérer. Un autre, Lemuel, lui apprit à tirer à la fronde les oiseaux.
Puis, un beau jour d'été, un recruteur se pointa. On manquait de jeunes gens, au front. On manque toujours de jeunes gens au front. Mais il ne le dit pas, qu'on manquait de morts en sursis. Non, il parla de batailles épiques, toutes les races unies autour de l'étendard du Bien, des charges héroïques, de montée en grade et de nobles rencontres. Il parla aux bouseux coincés dans un village charmant mais dans lequel les elfes faisaient figure de presque légendes de dragons à chevaucher, d'armures naines à porter, de trolls à abattre. Il raconta à Lemuel cette prophétie sur un Elu aux cheveux blonds comme les blés et aux yeux bruns comme la terre qu'il défendrait et sauverait. Et Lemuel, comme tant de jeunes gens aux cheveux blonds et aux yeux bruns ordinaires s'engagea avant d'y avoir vraiment réfléchi à deux fois. Il ne dit rien à ses fermiers de parents, promit juste à Edwen de revenir et s'enfuit par la fenêtre au beau milieu de la nuit.
Edwen attendit, parce que c'est ce que font les jeunes filles quand leur frère part à la guerre. Elle écouta les chansons des ménestrels dans l'espoir d'y entendre son nom. Elle courut au relai de poste à chaque passage du messager, pour récupérer les lettres qui lui parvenaient avec des mois de retard, quand elles ne se perdaient pas en chemin. Peut-être que Lemuel aussi s'était perdu en chemin ?
Un beau jour, on lui ramena non pas son frère mais le médaillon avec lequel il était parti - une première fois de la maison, puis une seconde fois à l'assaut du chateau du Mal, lui expliqua-t-on. Une lettre qu'Edwen ne savait pas lire l'accompagnait, écrite en lettres bien droites sur un joli papier, avec des sceaux de cire colorée. Le messager eut la gentillesse de lui expliquer - qu'ils avaient trouvé la médaille sur un orc ennemi, après que Lemuel ait pris part à une expédition contre le Palais de Shinokigee, qu'ils n'avaient plus de nouvelles. Qu'ils étaient très désolés, vraiment, de lui avoir fait miroiter la gloire et l'espoir.
Edwen enterra la lettre sous l'arbre creux où Lemuel et elles avaient de tous temps cachés noix, réglisse et autres petits trésor d'enfants. Les conteurs auraient probablement dit qu'elle enterra avec son enfance, désormais tâchée de sang, mais il n'en fut rien. Avec l'espoir que seuls conservent les innocents, Edwen passa à son cou la médaille porte-bonheur de son frère qui devait être perdu, avec ses cheveux aussi blonds que la paille qui lui remplissait le cerveau. Et, comme toutes les filles dans les chansons et les contes, elle s'enfuit la nuit pour aller le chercher.
Elle tronqua son nom, coupa ses cheveux. Elle banda étroitement son peu de poitrine, passa les vêtements trop larges d'un de ses frères par-dessus le médaillon à son cou, se barbouilla les joues de tâches de sève et de poussière. Puis, armée de sa fronde et de sa détermination, elle partit en quête d'un recruteur qui lui raconterait des histoires d'Elus aux cheveux blonds comme les blés et aux yeux bruns comme la terre qu'il était censé sauver.
Il était une fois, donc, l'histoire d'une fille de fermier qui se fit passer pour un fils de fermier pour aller chercher son frère à la guerre. Elle ne le fit pas avec lyrisme, mais elle le fit avec un bon sens solide. Dissimulée derrière une niveau normal de crasse pour un garçon de son âge qui de plus lui évitait le risque d'être surprise en plein bain, elle commença par se charger des petites tâches au sein du camp, histoire de pouvoir laisser trainer ses oreilles partout. Elle prêta l'oreille aux vétérans et leur soutira des cours de maniement des armes. Elle échangea des petits services contre une pièce d'équipement ici et là. Elle apprit à poser un emplâtre pour pouvoir aider autant que pour pouvoir interroger les blessés.
Nulle trace de Lemuel.
Alors, un matin boueux et pluvieux, Ed se porta volontaire pour une mission derrière les lignes ennemies. On manquait de volontaires, au front. On en manque toujours. Et elle avait du courage à revendre, leur recrue - un de ces courages un peu aveugle qu'ont les enfants qui ne réalisent pas qu'ils peuvent chuter. Un officier amputé de tous remords signa son ordre de marche. Ed n'eut même pas à fausser compagnie à son unité : probablement comme Lemuel avant elle, son escadron trébucha sur le chemin du retour de leur mission sur une patrouille d'Orcs. Supérieurs en nombre, fraichement reposés, ils dispersèrent les soldats. Isolée et un peu entêtée, Edwen en profita pour revenir sur ses pas. La tête pleine de rumeurs de camps de prisonniers, elle navigua vers les camps ennemis. Il n'y avait pas de tête blonde comme les blés, dans les captifs qu'elle trouva. Mais toutes les chansons le disaient : c'est toujours la dernière porte qui libère les prisonniers, le dernier coffre qui contient le trésor, la dernière tour dans laquelle on trouve la princesse. Il suffisait d'écumer tous les camps de captifs, d'ouvrir toutes les geôles.
Elle aurait pu partir, tourner les talons et chercher le dernier cachot... mais elle avait bon fond, Ed. Alors, à la nuit tombée, de la boue plein sa peau trop pâle et la boucle trop brillante de sa ceinture, elle se glissa dans le camp. On apprend vite à avoir le pas léger, quand on a dix frères et soeurs qu'il ne faut pas réveiller quand on sort, la nuit, regarder les étoiles ou courir la campagne. Il fallut égorger le gardien de l'enclave des prisonniers. Les contes ne disaient rien sur le sang et la boue qui couvrent les mains des héros. La masure dans laquelle Ed entra ne comportait pas de cages ou de prises de guerre, pas d'esclaves ou de trophées. Elle contenait un rêve - un rêve haut comme un gros cheval de labour, roux et or, feu et neige, un rêve tout en écailles luisantes qu'on avait muselé et attaché au sol, les ailes liées. Quand elle saisit le trousseau pour défaire les chaînes, Ed sut immédiatement quelle clé utiliser : la dernière puisque, si les dragons étaient vrais, les légendes devaient aussi être réalité.
Ils se retrouvèrent donc face à face, tous deux trop jeunes pour la guerre dans laquelle ils s'étaient enlisés, engoncés dans la certitude absurde que quelqu'un, à leur retour, allait les enguirlander - lui parce qu'il n'était pas censé s'aventurer si loin, encore moins se faire capturer, elle parce qu'elle n'était pas supposée faire cavalier seul. Ils se résignèrent tout de même à revenir vers les leurs. Quelque part pendant le vol du retour, ils se promirent d'affronter les reproches à deux, bravement. Quelque part entre les étoiles, assez haut pour que personne ne l'entende, Edwen confia à Narquelion son secret.
Ils ne s'attendaient pas en revanche aux félicitations à leur retour, au respect nouvellement manifesté - pour l'évasion, pour leur collaboration... et à la question, plus ou moins subtile, de savoir s'il fallait considérer Ed comme un dragonnier maintenant. Les deux jeunes créatures échangèrent un regard et répondirent oui en choeur.
Plus précieux en duo qu'ils ne l'avaient été individuellement, on les couva, on le couvrit d'attentions. On mit dans les mains d'Edwen une vraie lance, pour qu'elle puisse combattre depuis le dos de Narquelion, puis un arc bien qu'elle soit plus à l'aise avec la fronde de son enfance. On lui trouva des pièces d'armures plus solides à défaut de plus assorties, ainsi qu'à son binôme qui ne cessait de grandir. Quelques vétérans tentèrent bien de l'éloigner du front, de l'envoyer apprendre ce qui pouvait l'être auprès de dragonniers retraités... et se heurtèrent à un mur buté, tant de la part du dragon que de son équipier. Ils ne tourneraient pas les talons, ni à la quête de la demoiselle ni à leur vocation de combattants récemment révélée. Et surtout pas pour aller dans une école où Narquelion craignait de s'ennuyer et Edwen d'être percée à jour, pas à la hauteur, larguée comme l'ex paysanne qu'elle était.
Il était une fois, sur la ligne de front d'une guerre centenaire, une fille qui se faisait passer pour un fils de fermier pour chercher son frère dans la guerre et un dragon qui semblait grandir à la place de son dragonnier.
○ Prénom et Nom : Gloria Trinidad Cruz
○ Nom de code : K (prononcez "kay") bien qu'elle se soit fait appeler Kinetik à ses débuts
○ Age : 20 ans
○ Race : Mutant
○ Alignement : Prof Xavier
○ Métier : Super-héroïne, en charge de l'entraînement à l'Institut X
○ Pouvoir :Contrôle cinétique
Comme son nom de code l'indique, Gloria contrôle l'énergie cinétique - une énergie née du mouvement, donc. Elle peut l'absorber d'un simple contact ou utiliser celle qu'elle a en réserve pour mettre en mouvement les objets qu'elle touche. Son don lui permet d'amortir les coups contondants et les chutes, de projeter des objets voire sa propre personne.
- Grand ou petit ? Ou entre les deux ? "Je fais plus grande que je ne le suis vraiment, à vrai dire. C'est peut-être parce que je suis souvent en mouvement et à l'occasion perchée sur des talons ? Je ne saurais pas dire. J'ai une silhouette harmonieuse grâce à la génétique un peu et à l'entraînement surtout, et une belle peau caramel qui me vient de mes racines latino et maya. Personnellement, je me trouve assez réussie, comme fille~" - T’as des signes particuliers ? "Rien de ce genre. J'ai fait attention, il faut dire. Ce serait trop bête d'être identifiée par un tatouage alors que je fais des efforts pour conserver une identité secrète. Et les piercings, quand on se bagarre avec des supers-musclors, il vaut mieux éviter... Ah, si, j'y pense : le miel de mes iris attire parfois le regard, mais ça, je n'y peux rien." - Décris-nous un peu ton style vestimentaire : "Soyons honnête : j'aime les vêtements. J'aime les vêtements qui mettent en valeur, ceux dans lesquels on se sent resplendir, vous savez ? Oui, ça fait cliché girly et j'assume tout à fait~ Du coup, j'ai un bel assortiment de jupes patineuse, de leggins, de robes branchées, de slims sympas, des hauts en général moulants ou/et courts, quelques t-shirts style boyfriend, des perfectos en cuir, des jolis cols roulés pour l'hiver, des sweat en mode crop top, des bottes, des bottines, des ballerines... Je collectionne les rouges à lèvres, aussi, que j'aime très rouges, justement. Puis bien sûr, il y a mon costume ! En tant que super-héroïne, je ne pouvais pas y couper. Le mien est dans un alliage souple et ultra-léger de fibres de kevlar et, bien entendu, ultra près du corps. "Bien entendu" un peu parce que ce sont les conventions, un peu plus parce que ce type de design me plait et surtout, surtout, parce que ne pas se coincer un bout de costume dans je ne sais quoi en pleine action, c'est quand même bien. J'ai aussi un masque, auquel j'assortis mon rouge à lèvres~ Des talons ? Sur mon costume ? Non. Bien tenté, Satan." - Y a-t-il un objet que tu portes toujours sur toi ? "Mon oreillette. La pauvre prend pas mal de dégâts, mais c'est le seul objet qui me relie aux menaces en cours et aux autres X-Men, alors je ne m'en sépare jamais ! J'ai aussi une collection de bracelets brésiliens faits par mes soeurs. Ils ne tiennent jamais longtemps, avec la vie que je mène, mais je les porte soigneusement jusqu'à ce qu'ils se brisent naturellement - traduisez jusqu'à ce qu'ils cèdent sous l'effet de la vitesse/ de balles plus ou moins perdues/ d'yeux lasers/ de griffes adversaires/ etc. Sinon j'essaye dans la mesure du possible d'avoir mon costume à portée. Sauver les gens en civil, c'est juste l'enfer. Les habits ordinaires sont rarement adaptés, ça vole dans tous les sens, ça se déchire, ça se tâche, ça risque de donner des indices sur votre identité ordinaire.... Cela dit, je passe mon tour sur le cliché de se changer dans les cabines téléphoniques. Déjà parce qu'on en a de moins en moins, et ensuite parce que bonjour la galère ! Oh, un objet plus ordinaire, vous voulez dire ? J'aime bien avoir à portée mon miroir de poche et mon rouge à lèvres." |
- T’as Facebook ? Twitter ? Tumblr ? T’es geek ?
"Ouhlà, pas vraiment ! J'ai un téléphone portable, comme presque tout le monde, mais je me sers surtout du communicateur des X-Men et d'une oreillette high-tech. J'ai bien un compte Instagram où je poste quelques photos aériennes, sous mon pseudo d'héroïne, mais ça s'arrête là. Puis bon... Se mettre sur Facebook quand on a une identité secrète à conserver, ça parait être un très mauvais plan vu la façon dont ils vendent les données de leurs utilisateurs."
- Ta famille est cool et fonctionnelle ?
"Ma famille est la prunelle de mes yeux. Croyez-moi, j'ai une chance de miraculée - déjà d'être entourée de gens aussi tolérants et aimants, et surtout d'avoir réussi à les préserver jusque là. Vous ne me croyez pas ? Arpentez les couloirs de l'institut X, parlez aux mutants qui se sont révélés en tant que tels. Voyez combien ont une famille qui les soutienne. Ça ne fait pas beaucoup, pas vrai ?
Le revers, c'est de craindre pour eux. Tout le temps. Je deviendrais folle s'il leur arrivait quoi que ce soit."
- C'est quoi tes passe-temps, dans la vie ?
"J'aime le shopping. J'aime les photos de mode. J'aime le combat au corps à corps. Non ce n'est pas une métaphore, je vous vois venir. C'est un peu ma seule tristesse niveau pouvoir : j'ai gagné un joli lot, au tirage des pouvoirs... mais le mien est moyennement adapté pour échanger des coups, alors que c'est un exercice que j'adore !"
- Une journée normale, pour toi, ça ressemble à quoi ? "Une journée vraiment normale, ce serait trois repas équilibrés, plusieurs séances d'entraînement pour les élèves de l'Institut et une pour moi. Bah oui, je suis un entraînement, évidemment ! Vous croyez que ça ne demande pas de l'endurance, de la force et des réflexes, un super-pouvoir ? J'ai un programme digne d'un gymnaste olympique, tant pour travailler ma résistance et ma puissance que mon agilité. Une vraie acrobate, le combat au corps à corps en plus ! Il le faut bien : mon pouvoir ne me permet pas tant de voler que de me catapulter dans les airs, alors j'ai intérêt à assurer la réception. Bref. Idéalement, ça inclurait le temps de passer voir ma famille, pour papoter avec mes parents et cuisiner avec les petites. Donc, ça, c'est la théorie.
En pratique je fais beaucoup plus de choses. Je suis beaucoup sur le terrain pour protéger les civils et les mutants persécutés, pour contrarier Magnéto et cie ou pour sauver le monde. C'était censé être une mission, c'est vite devenu une passion ! Peut-être que mon pouvoir s'en mêle aussi : je ne tiens pas en place. Il faut que je bouge, il faut qu'il y ait de l'action, de l'adrénaline ! Donc quand je ne suis pas en train de courir derrières des vilains plus ou moins supers, je gère l'entraînement de certains élèves de l'Institut, je les entoure, je tente de les faire se sentir chez eux."
- Si tu pouvais passer dans le journal de 20h, qu'aurais-tu à dire ? "Je ne pourrais pas plutôt faire la Une d'un magazine ? J'ai toujours rêvé d'être mannequin et de poser pour des grands noms ! Non ? Bon... Je leur conseillerais d'écouter la chanson "Armstrong" par Nougaro, pour son message. Simple, efficace."
- Si tu pouvais devenir mutant (si t'es humain) ou humain (si t'es mutant), tu le ferais ? "Plutôt mourir !"
"Vous avez déjà vécu un de ces moments où votre vie défile devant vos yeux ? Moi oui. Plusieurs fois. Du coup, je finis par connaître ma propre histoire plutôt bien. Elle se déroule toujours de la même façon - sûrement parce que je n'ai pas encore rencontré de ces mutants qui mélangent et modifient la trame temporelle.
Les souvenirs vivaces m'accompagnent le long de ma chute. Les parfums et les rires dans la cuisine familiale. Les chants à l'église le dimanche. Le baseball le samedi, sur un terrain taggué de signes de gangs. Le visage de papa et son accent espagnol, les récits de maman sur nos ancêtres mayas. Ma collection de magazines plein de filles élégantes que j'enviais tellement. J'ai été boulotte d'abord, vous savez, puis toute en coudes et genoux quand l'adolescence est arrivée. Le stade "toute en longues jambes dorées" n'est venu que bien plus tard.
Je fais coucou à un bonhomme paniqué par la fenêtre et poursuis ma chute. Moi, flippée ? Non. Je ne l'ai jamais été assez. C'est d'ailleurs comme ça que tout a commencé - toute cette histoire d'héroïsme. Un déchet plus culotté que les autres s'est dit un soir que les parents dînaient en amoureux qu'il pouvait traîner l'une de mes soeurs loin de la pelouse familiale. Je sens encore la rage sur mes lèvres à ce souvenir - pour Crista, surtout, et un peu pour toutes les filles qui baissent les yeux de peur de subir ça. Alors j'ai fait ce que toute grande soeur aurait fait : j'ai mis les autres à l'abri, avec un portable pour alerter les flics. Moi, je suis sortie avec une batte de baseball. Vous connaissez l'adage qui dit de ne pas se pointer à un duel de guns avec une épée ? Eh bien ça marche aussi avec les battes de baseball. Le son de la détonation résonne dans ma mémoire par-dessus le vent de la chute - et, à peine audible, celui d'une balle qui tombe au sol dans un tintement de métal. Il ne me reste pas tant de dégringolade avant le trottoir, alors je vous spoile la fin : le connard prend un superbe coup de batte dans la gueule. Il a fini à l'hôpital et ma famille a déménagé.
Je m'offre une petite pirouette - un truc appris à l'institut X. Ah oui, parce que j'y suis passée. Vous voyez ce gars en fauteuil, celui avec une aura qui inspire confiance ? C'est Charles Xavier, aka Prof X. J'avoue l'avoir confondu avec un avocat commis d'office quand il s'est pointé juste après l'incident du homerun de dents de gangster. En fait non. J'étais innocente. J'étais vivante. J'étais mutante. Certains allumés vous diront que les trois phrases ne peuvent pas être vraies en même temps. Ma famille n'en fait pas partie.
À partir de là, j'ai ramené à l'Institut des cookies faits maisons avec mes soeurs le weekend, emporté des petits mots et des correspondances entre quelques jeunes mutantes et mes frangines. J'ai suivi des cours de culture générale et des entraînements presque olympiques ou/ et militaires. Vous voulez voir le résultat ? De façon plus parlante qu'en matant ma silhouette athlétique, je veux dire ? Regardez ! Hop, une petite vrille~ Et zou, une figure élégante pour se préparer à la réception. J'aime le terrain. Vraiment. J'ai adoré mes premières missions - peut-être pas que pour les bonnes raisons, je crains. Mais je ne pourrais plus me passer tant de l'adrénaline que de la sensation de faire une différence. Je l'adore plus encore que mes fonctions d'entraîneuse à l'Institut.
Du coup me voilà : K, mutante et héroïne, en chute libre depuis le haut d'un building. Je vais devoir vous laisser, d'ailleurs, le trottoir se rapproche. Quoi ? Non, pas définitivement ! Oh, je crois qu'il y a un malentendu... Je ne me suicide pas. La Confrérie ou la Lirah ne me suicident pas non plus. Ou ils pensent peut-être le faire, mais la vérité, c'est que je me recharge. Je suis à court d'énergie, vous voyez, et l'atterrissage devrait remonter à bloc mes batteries. Allez, je me tais, il faut que je réussisse mon atterrissage en mode "pose de super héroïne, pour compenser le fait que mes cheveux ne ressemblent plus à rien." Des bisous et à plus !"
Dernière édition par Illy le Dim 14 Aoû 2016, 18:36, édité 6 fois