CONTRAT DE NOT'RP !

- Statut du RP : Ouvert aux incrustations surprises (2 max.)
- Tour de jeu : BlueSkyOka, GhostofAar
- Délai maximum d'attente de réponse : 3 si plus de 2 joueurs. Une semaine avant la clôture du RP.
- Nombre de sauts de tours autorisés avant que le délai d'attente ne soit plus pris en compte pour le joueur attendu : 4

Les nuits à Moscou, il peut faire froid. Très froid. Aria y était depuis quelques années, elle s'y était habituée. Et puis, il faut bien l'avouer, les nuits de Moscou n'avaient rien à voir avec celles de Suède, bien plus froides. Elle vadrouillait d'une échoppe artisanale à l'autre, aidant leur propriétaire contre un logis de quelques jours.
Cette nuit-là, elle avait décidé de retourner voir la première personne qui avait accepté ce petit partenariat.

- "Aleksander ! Aleksander ! cria-t-elle tout en frappant à sa porte. C'est moi, Aria !"

La porte s'entrouvrit et une voix que le temps avait rendue douce en sortit.

- "Entre vite, ma petite."

Aria entra dans la modeste bâtisse. Aleksander devait avoir dans la soixantaine. C'était en partie grâce à lui qu'Aria faisait ce qu'elle faisait maintenant. Il lui avait enseigné tous les rudiments de la mécanique.
Après avoir rapidement discuté de la situation, l'hôte partit se coucher. Quant à la jeune femme, elle alla se faire couler un bon bain avant de céder à la fatigue dans le lit qui lui était réservé depuis leur rencontre.

Le lendemain, elle alla aider Aleksander à la boutique. L'échoppe était spécialisée dans la réparation. Les rues étaient déjà bruyantes de monde, ce qui était courant dans le quartier des artisans dès le petit matin.

"Il était une fois un petit loup..." J'inspectais la rue l'arme au poing. Voilà plusieurs jours que j'étais à la traque d'un zootrope de première catégorie, une louve. Je sortais de plus en plus de mon laboratoire pour finir. Simplement, cette fois, j'étais parti seul, et mon arrogance m'avait déjà coûté un temps précieux ; la sale bête avait brisé la moitié de mon équipement. Aussi quand je me trouvai face à une échoppe de mécanique dans les bas-quartier, je pris le parti d'aller réparer ce qui pouvait l'être.

- "Petite, je suis déjà avec un client, tu peux t'en occuper ?"

Aria enfila rapidement son manteau, sans le fermer, et sortit de l'atelier. Elle avait une cigarette à la bouche et faisait assez débraillée : il y avait pas mal d'épis dans ses cheveux, son chemisier laissait entrevoir ses formes.

- "Mouai, je peux t'aider ? dit-elle avec désinvolture, tout en analysant la personne qu'elle avait sous les yeux."

Une jeune femme blonde m'accueillit, un bandeau cachant son œil. Je souris légèrement, il était temps de tester ce petit monde. Je sortais mon transpondeur endommagé et le faisais glisser négligemment sur le comptoir remarquant seulement alors son bras mécanique. Je suis venu pour faire réparer mon matériel, vous avez une demi-heure pour ça dis-je en désignant l'objet. Son bras m'intriguait, était-il en fonction? Si oui, elle ferait une assistante bien plus utiles que toutes les autres auparavant.

Elle attrapa l'appareil et le secoua près de son oreille. Elle l'inspecta rapidement puis l'ouvrit à l'aide de ses outils situés à sa ceinture. Il trifouilla pendant quelques secondes dans la machine et rangea ses outils.

- "J'en ai pour 10 minutes, va faire un tour."

Elle se retourna en direction de l'atelier, avec arrogance. *Encore un amateur, pensait-elle.*

Je la regardais partir dans l'arrière-boutique sans bouger de la pièce. Elle avait visiblement la formation nécessaire pour la réparation. Si elle pouvait finir les réparations en dix minutes, elle serait une adversaire redoutable avec son propre matériel. Et autant ne plus compter sur le mien une fois qu'il serait passé entre ses mains. Si je devais porter un coup, il devait être décisif, et quoi qu'il arrive, je ne devais plus perdre sa trace.

Dès qu'elle fut à l'abri des distractions de la rue, elle se mit à l'aise et s'attela à la tâche. Comme elle le pensait, les réparations à apporter étaient minimes. Un choc avait dû déplacer deux-trois pièces et faire sauter la soudure les liant. Elle se saisit du fer à souder et commença à travailler. Une dizaine de minutes plus tard, elle ressortit, sans son manteau.

- "Voilà, ça devrait fonctionner maintenant, dit-elle tout en soufflant sa fumée au visage de son interlocuteur."

La jeune femme revint avec le transpondeur, bien que je ne puisse faire confiance à sa réparation, elle avait l'air d'avoir été efficace. Je récupérais le transpondeur, appuyant sur un bouton pour le tester. Je réglais la note. C'est vous qui l'avez fabriqué? ajoutais-je en désignant son bras. J'avais encore un certain nombre d'objets à faire réparer mais j'attendais sa réponse avant de passer à l'étape suivante.

Elle avait remarqué, dès leur première rencontre, qu'il regardait, sans aucune gêne, plus sa prothèse que son visage.

- "Évidemment, il fallait que ce soit un jeune accro' aux inventions de pointe... soupira-t-elle discrètement. Ce ne sont pas tes affaires, reprit-elle avec son amertume naturelle. Je peux t'indiquer une autre échoppe si ce sont les belles mécaniques qui te rendent tout dur. Et il manque 1000 RUB pour faire le compte."

Je sortais la monnaie, un rictus aux lèvres. Personnellement, j'aurais mieux caché la lame, ce serait dommage que ton adversaire la voit si tu veux être efficace. Je savais que si je la provoquais, il allait falloir que je puisse me défendre rapidement. Elle ne préviendrait pas. Cela tombait bien moi non plus, et j'avais encore plus d'un gadget dans mon attirail. J'ai d'autre appareil à réparer, puis-je emprunter votre station? ajoutais-je. Si je pouvais travailler moi-même, je pourrais compter sur le reste de mon matériel.

Ce client devenait insistant et ça n'annonçait que des problèmes. Aleksander, qui surveillait de loin ce que faisait Aria, décida d'entrer dans la danse. Profitant de cette distraction, Aria se rendit dans l'atelier discrètement afin de sortir par la porte de derrière.

- "Mon bon Monsieur, je suis désolé, dit-il en souriant tout en obstruant le champ de vision de John. Les clients ne peuvent utiliser mon atelier, ça tuerait mon commerce en un rien de temps. Mais je peux m'occuper de tout ça pour trois fois rien !"

La proie partait ; il était temps d'agir... Ce fichu gardien venait simplement me boucher, la vue, assez antique comme diversion. Je dégainais mon pistolet et logeai une balle dans sa jambe, le poussant le long du comptoir. Il fallait maintenant ne pas perdre l'autre de vue, je passais la porte de l'atelier alors que celle-ci sortait par l'arrière boutique. je rengainais le pistolet : il me la fallait vivante. je sortis deux sphères de ma ceinture. Dis petite, tu fuis où comme ça? Ton copain pisse le sang à côté, tu devrais aller nettoyer...

Au bruit du coup de feu, Aria se stoppa net. Par sa simple présence, celui qu'elle considérait depuis quelques années comme sa seule famille venait d'être blessé, voire pire. À cette pensée, elle ne put s'empêcher de se transformer partiellement. La rage l'aveuglait désormais. Peu importe les conséquences. Ses yeux, ses oreilles et son bras droit n'étaient plus "humains".

- "Tu. As. Toute. Mon. Attention, dit-elle de façon saccadée, entrecoupant ses mots de grognements bestiaux."

La femme n'avait plus apparence humaine. Son corps tremblait prêt pour l'attaque. Mais il était trop tard : je dégainais deux de mes précieux automates et les activaient contre elle restant à distance pour regarder les deux armes se mettre en fonction et tirer sur elle depuis les airs. Ce qu'il y a de plus beau dans tout ça, c'est que si elle était partie sans écouter mes provocations, je n'aurais pas eu le temps de lancer mes machines ; mais que voulez-vous, les zootropes font tous les mêmes erreurs.

Dès les premiers mouvements de son adversaire, Aria s’élança sur lui, ne prêtant pas attention aux choses qu'il avait lancées. Aveuglée par sa rage, elle brisa la distance qui les séparait et lui asséna un crochet du droit dans le flanc.

Le premier coup vint me cueillir, me coupant le souffle : j'avais sous-estimé sa vitesse maximale. Il était plus que temps de contre-attaquer si je voulais tenir dans la distance. je protégeais mon ventre et ma tête avec mes bras, cherchant du regard un autre gadget pour me protéger. Les deux automates tournèrent sur eux-même et commencèrent à délivrer un flot de fléchettes soporifiques dans le dos de la zootropes. Il n'y avait plus qu'à attendre et survivre assez longtemps pour que le produit face effet.

Cette soif de vengeance risquait de causer sa perte. Elle sentit de nombreux picotement dans son dos puis une sensation de faiblesse se répandant dans tout son corps. Aria savait que tôt ou tard ces fléchettes hypodermiques allaient la mettre K.O. Elle n'avait pas de temps à perdre. Fuir ou combattre ? Face à cette situation de compte à rebours, son instinct animal la poussa à préserver sa vie au mépris de sa fierté. Elle fit donc demi-tour et fonça à toute allure.

Mon ennemi n'irait pas bien loin ; j'avais déjà contacté la milice grâce au transpondeur et je supposais que les troupes étaient déjà déployées au dehors. Je sortais de nouveau mon pistolet, restant à distance de la cible. Je voulais voir ce qu'elle allait maintenant faire. Je n'avais pas à la tuer, son bras et un peu d'ADN me suffirait largement. Un porteur vivant est toujours bien plus intéressant qu'un porteur mort. Après tout, elle était bien la seule à avoir survécu à cette intervention...

Elle continua de courir aussi vite qu'elle le pouvait. Elle connaissait ce quartier par cœur, c'était l'un de ceux qu'elle fréquentait le plus. Le meilleur avantage ici, c'est que la caserne la plus proche était à plus de vingts minutes et que les rues étaient souvent bondées. Elle vérifia si son agresseur ne la suivait pas. Il semblait rester à distance. Elle prit le premier virage sur une ruelle perpendiculaire puis un autre. La clé était d'être hors de vue. Elle entra dans une maison pour en ressortir de l'autre côté.

La zootrope courrait vite, aussi vite qu'elle ne l'avait déjà fait. Elle fuyait à travers les rues, et vu mon niveau en sport, je n'avais aucune chance de la rattraper. Je laissais mes deux automates la pourchasser et la frapper à travers les rues, tandis que je suivais les dits automates. Je criais dans la rue Dis petite, tu veux pas revenir là? J'en aurais pas pour longtemps, tu vas voir, c'est pas si désagréable que ça de se faire arracher un bras ; en plus tu dois déjà connaître.

Elle s'arrêtera devant une maison aux volets fermés après deux virages. Elle frappa à la porte, qui s'ouvrit. La porte se referma une fois Aria entrée. Celle-ci s'écroula avant de même de parler. Une femme se tenait là, qu'elle connaissait et qui avait d'étroits liens avec la Résistance. Elle cacha la zootrope dans une pièce secrète clandestine. Elle retourna dans la pièce d'entrée, renversa des meubles et ouvrit la porte de derrière pour leurrer les potentiels poursuivants, faisant croire qu'Aria était passée par là.

Mes automates s'étaient arrêtés. Plus de cible sans doute ; ils étaient sur le sol devant une maison. La maison semblait inhospitalière et la propriétaire devait se claquemurer dedans. L'endroit parfait pour se cacher... et où rentrer de force. Toc, toc, c'est le grand méchant loup!, criais-je avant d'enfoncer la porte, arme au poing. La dame qui se tenait face à moi était terrifiée, ce qui peut finalement  paraître normal. La bête était partie de l'autre côté sans doute ; la porte était ouverte vers l'extérieur...

Ce n'était pas la première fois qu'un membre du gouvernement venait faire irruption chez elle, la haine embrasant leur regard. Elle continua donc de jouer la comédie. Aria, quant à elle, était inconsciente. Elle avait repris son aspect normal.

- "Aidez-moi ! Un monstre vient tout juste de passer au travers de mon salon ! Par là, hurla-t-elle hystérique, pointant vers l'arrière cour."

Pourquoi les gens pensent-ils que me mentir soit-utile? Je regardais la femme d'un air dupe et sortais par la porte de derrière en la remerciant. Pour qui me prenait-elle? Un de ces vulgaires macaques sans cervelle? La ruelle était calme. Je continuais un moment à avancer sans vraiment me retourner attendant qu'elle referme les portes. Voyant une occasion, je longeais les murs pour revenir sur le côté de la maison, discrètement. On allait voir si elle se trouvais toujours maligne cette chère dame.

Si Olga était encore vivante, ce n'était pas grâce au hasard. Ça faisait plus d'une décennie qu'elle aidait les personnes traquées par le gouvernement, qu'elle estimait injuste. Si elle était encore en vie jusqu'à maintenant, c'était grâce à sa minutie, à sa prudence et surtout à sa patience. Elle commença alors à remettre en état la salle en poussant des jurons, maudissant ces "monstres zootropes". Elle continua de jouer ce rôle de victime innocente et cela durerait des heures. Des jours s'il le fallait.