Rappel du premier message :

Une fin d'après-midi. Un ciel blanc. Un silencieux fumant.
Dans une ruelle que la pénombre commençait à envahir, Oxana regarda un instant le milicien étendu à ses pieds, une balle entre les deux yeux. Un de moins, c'était toujours ça de pris. Elle se détourna en remettant son arme dans le fourreau attaché à sa hanche gauche, faisant claquer son long manteau derrière elle avant de sortir ni vue ni connue dans la rue principale.
Si le milicien était mort, restait le zootrope qu'il avait repéré et ne devait par conséquent pas être si discret que ça. La jeune femme se mit donc en tête de prévenir l'imprudent, espérant même trouver un second traqueur par la même occasion !

Une autre gorgée de bière. Mh... Le petit posait pas mal de questions et Oxana se surprit à y répondre sans hésiter :
— J'ai la possibilité d'éviter que mes paires se fassssent décimer injustement, alors je le fais.
Sa langue avait fourché, trahissant peut-être la colère qu'elle nourrissait à l'égard des véritable miliciens

Oxana leva vers Patya un regard qui se voulait noir et lourd de sens, et laissa échapper un petit soupir.
— Mais tu n'es pas censé savoir ça alors...je ne te laisserai pas sortir d'ici vivant.

— Hein ?
Patya tombait des nues. Elle plaisantait, là, nan ?
— Tu me sauves la vie pour me l'enlever une heure après ? En plus, je suis comme toi ; à qui j'irais raconter ça sans m'attirer des ennuis plus gros que moi ?

Un sourire étira le coin des lèvres d'Oxana :
— C'est bon, t'enflammes pas p'tiot ; je plaisantais.
Son regard se promena encore une fois sur les autres personnes présentes par pur réflexe avant qu'elle n'ajoute :
— Au moins ça prouve que tu n'agiras pas stupidement...

Oxana lui sourit. Mouais, Patya avait l'air franchement sympa !....pour un mioche.
— Mh, ça m'parle, répondit-elle en baissant sensiblement d'un ton. Mais je pense que ceux ayant conçu ce machin ne sont pas nos potes. Donc si on raisonne comme eux, on est des monstres. Et tu penses qu'on peut faire revenir des "monstres" à la normale ?... J'crois qu'ce sont des foutaises tout ça !

— Pardon ?, fit-elle en se penchant légèrement au-dessus de la table.
Oxana croyait avoir mal entendu. Lui et ses amis avaient été les victimes...de ce produit infernal que Patya venait de mentionner à l'instant ? Ce produit hypothétique qui ne semblait être qu'une rumeur ?

HRP:

— Attend attend attend... Qui vous a embarqué ? Tu te rappelles de rien avant que tu te sois réveillé ?
Oxana parlait rapidement, piquée au vif, mais conservait un ton assez bas pour n'alerter personne. Seulement...comment croire une histoire pareille sans plus de détails ?! Et si jamais les agresseurs avaient pris des photos des jeunes gens et les gardait pour les retrouver par la suite ?

Oxana ne commenta pas les dires du jeune homme, ne les prenant pas pour argent comptant mais le pensait tout de même un minimum sérieux.
— Comment se manifestait les problèmes ? Tes amis sentaient un blocage ? Toi, tu n'as rien eu ?

— J'imagine sans mal..., répondit Oxana en portant un ongle à sa bouche pour le ronger légèrement avant de faire part de se qui la gênait. C'qui m'étonne, c'est le fait que vous vous soyez retrouvé en plein Moscou... 'fin j'aurais fait des test sur des cobayes, j'aurais au moins pris la peine d'observer les résultats ! Là...vous étiez totalement libres... Bizarre.

— Ah. 'scuse.
Elle but en même temps que Patya, saluant en silence la prestation des jeunes gens ; échapper aux griffes des Miliciens n'avait pas dû être une mince affaire.
— Bien joué..., marmonna-t-elle simplement, ne sachant pas trop quoi dire du coup.

— Ils ne nous auront jamais tous, répondit Oxana du tac-au-tac avec un sourire déterminé. On les aura avant.
En tout cas, maintenant que cette histoire d'"antidote" lui semblait plus réelle -et donc plus dangeureuse-, elle ferait tout pour s'en approcher encore, en apprendre plus sur la chose et, pourquoi pas, la réduire à néant.

Oxana le regarda droit dans les yeux.
— Et ceux qui partent défaitistes seront les premiers à courber l'échine, menaça-t-elle presque.
Elle refusait simplement d'admettre une potentielle défaite. C'était la victoire, ou la mort. Pas d'entre deux ! D'ailleurs, comme l'avait si bien dit le p'tit, perdre leur transformation était ce qui pouvait leur arriver de pire...

— Te cacher mieux.
Elle accentua ce dernier mot, faisant référence au fait que si elle avait pu le pister, n'importe quel autre milicien aurait pu le faire.
— Un jour on sera appeler à se battre..., reprit-elle les yeux un peu dans le vide. Je suis persuadée que rien ne se réglera seul et qu'une guerre civile mettra tout le monde d'accord...

— Tu sembles déçu ? Triste ?... Alors que c'est tout ce dont nous avons besoin pour nous faire respecter.
Oxana repoussa un peu son verre vide et regarda Patya, pas un brin compatissante pour le coup. Sans doute ne se faisait-il pas à l'idée que pour changer leur condition, des centaines de personnes allaint devoir se sacrifier ?